l'Athienne

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Voici l’histoire de Tilith, jeune Élyséenne du serveur Urtem, le début est un peu laborieux, et la fin, en cours d'écriture, chaque jour, sur les terres souvent dévastées d'Atréia.





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Le royaume souterrain


Sous la surface, dans les profondeurs d'Atréia avaient élu domicile des humains qui vivaient loin de toute l'agitation qui sévissait là haut.
Un peuple simple dont les fondateurs furent des hommes fuyant les préceptes des civilisations et de toute la corruption et les contraintes sociales qu'elles entrainent.
Ils élurent domicile dans les entrailles de la terre il y a des milliers d'années, et fondèrent une civilisation pacifique basée sur l'entraide et l'amour de chacun, tels sont les préceptes de ces êtres à l'utopie simple, ils la baptisèrent Athia.
Les athiens se veulent être un peuple pacifique et magnanime, pensant au bien de tous avant le sien, s'efforçant de proscrire l'hypocrisie caractéristique des humains pour une entente basée sur des valeurs de vie simples.

Durant de nombreuses années ils prospérèrent, bâtissant leur cité au milieu des roches froides et des cavités humides, dérivant des sources aquatiques et développant un équilibre de vie stable dans les profondeurs.
La base de leur civilisation repose sur l'éther, cette matière offerte par Aion lui même se trouvait en grande quantité ici bas, imprégnant les roches, les eaux, et rapidement les athiens qui en développèrent un contrôle inné, semblable aux Daevas de la surface.
Source de lumière et d'énergie, une faune, une flore, un véritable équilibre de vie en découla sans quoi le rêve athien n'aurait pu voir le jour.

Mais aussi reclus qu'ils l'étaient ils ne pouvaient ignorer les évènements qui eurent lieu à la surface, ils tentèrent tout de même de préserver leur équilibre, tenant le plus éloigné possible leur peuple des conflits de là haut.
Ils possèdent peu de guerriers, ceux-ci furent formés afin de protéger Athia des kobolds, ces êtres abjectes en voulaient à leur peuple, le conflit qui les opposaient durait depuis bien longtemps, et sa source était sans doute la maitrise de l'éther développée par les athiens en qui ils voyaient des ennemis faibles.
Pacifiques mais braves ils n'hésitent pas à prendre les armes et à défendre les leurs si cela est nécessaire, mais préfèrent toutefois éviter les conflits car telle est la base de leur idéal. La guerre n'apporte jamais rien de bon, elle n'amène que la haine, et la haine engendre la haine. C'est pour éviter ces situations qu'ils vivent si reclus.







Maturité


Dis grand frère, pourquoi tu ne veux pas me dire ce qu’il y a au delà du bouclier de la cité ?
- En dehors d’Athia, seules les ténèbres prospèrent, et ce qu’elles engendrent n’est jamais bon, crois moi tu es bien mieux ici. Tu devrais pourtant le savoir mieux que quiconque …
- Mais ne t’es-tu jamais demandé si le monde n’était pas plus vaste ? Penses-tu réellement qu’il n’y a que ces … kobolds autour de nous ?
- Tu as toujours été bien curieuse Tilith, à vrai dire je me le demande aussi. Seulement de part les nombreuses fois où j’ai arpenté les sombres tunnels je ne me souviens n’y avoir rencontré que le chaos et la haine …
Comme à chaque fois qu’il évoque son passé Tilzt se perdit un moment dans ses pensés.
Et ce n’est pas le futur qui t’attend … Les anciens ont raison de vouloir nous protéger, c’est pour ton bien crois moi. Allez finis ton bol et vas te coucher, demain c’est un grand jour qui t’attend.


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Tilith fêtait aujourd'hui sa 18ème année, cet évènement gardait une certaine importance en Athia car représentant encore le passage à l'âge adulte, il signifiait surtout l'arrêt de la période d'apprentissage de chacun pour le début de sa vie active.
Pour beaucoup le changement n'était que minime car les notions d'emploi, de carrière, de rémunération étaient inexistantes. Il signifiait seulement l'arrêt des cours théoriques et magistraux et le droit au mariage pour le plus important.
Mais pour Tilith il représentait bien plus, aujourd'hui sa première lame et sa première armure lui sont remis.

Le pouvoir de l'éther a toujours été très présent dans cette jeune Athienne, elle en développa un contrôle très accentué dès son plus jeune âge, et sa maitrise dépassait de loin celle de bon nombre des anciens.
Ses parents avaient quitté ce monde il y a des années emportés par le conflit qui les opposaient aux kobolds la laissant aux soins de son frère Tilzt, ce fut lui qui l'éleva et pris soin d'elle durant tout ce temps, et c'est lui qui aujourd'hui lui remettrait ses premières armes.

Il s'approcha d'elle en ce glorieux jour, portant à bout de bras l'épée de leur père, drapée dans un tissu blanc immaculé symbolisant la pureté recouvrant la lame, dominant la guerre et rappelant à quel but elle doit être utilisée.

Le jour est arrivé Tilith, il est temps pour toi de devenir une femme, et par cette lame honorer la mémoire de nos pères.

Alors qu'il lui remit l'arme, il déposa un baiser sur son front.

Je suis fier de toi, tu peux aller dans ta chambre essayer ta tenue de mailles.
J'espère qu'elle te plaira.



Après quelques instants elle ressortit de sa chambre vêtue de son armure.
Un ensemble de mailles fines qui lui allait à ravir, épousant ses formes et n'entravant pas le moindre du monde ses mouvements.
Quand Tilzt la vit il ne pu empêcher son cœur de faire un bond dans sa poitrine, en effet elle ressemblait beaucoup à sa mère, et la ressemblance n'était que plus frappante avec cette tenue sur le dos, de nombreux souvenirs le traversèrent à ce moment là et il lui fallut quelques instants pour reprendre ses esprits.

Tilith portait les caractéristiques des athiens, sa peau était pâle comme un reflet d'éther, elle attachait sa longue chevelure blanche et soyeuse en une grande boucle à l'arrière de sa tête par soucis de facilité, elle aimait les choses simples.
De grands yeux en amande gris donnaient à son regard sérieux une teinte de juvénilité, renforcée par un petit nez rond.
De longues oreilles en pointe venaient allonger ce visage fin et délicat, lui donnant un air qui n'était non sans rappeler celui des séraphins.
Elle était petite de taille, et son corps avait encore l'apparence de celui d'une adolescente d'ailleurs.


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Un matin, un soir, d’hiver ou de printemps qui peut savoir …

En Athia tous les jours se ressemblent, la source d’éther qui abreuve continuellement la cité ne suit aucun rythme astral, et si un semblant de jour et de nuit à été mis en place grâce à l’extinction ou l’allumage des torches de lumière, il ne fait jamais totalement noir, et les problèmes d'insomnies sont fréquents chez les athiens.

Aujourd’hui encore Tilith ne pouvait pas trouver le sommeil, elle restait là, assise sur le porche de sa maison à contempler l’horizon, tentant de percer l’obscurité des cavités lointaines. Qu’est-ce qu’elles pouvaient contenir ? Qu’y avait-il au-delà du bouclier d’éther qui entourait la cité ? Elle se l’était toujours demandé. Elle a souvent tenté de s’aventurer en dehors du halo entourant Athia, mais n’a jamais pu s’échapper plus de quelques mètres, rattrapée constamment par un adulte …
C’était pour son bien lui répétait-on, au-delà de la cité il n’y a que les ténèbres, et personne ne veut savoir ce que cachent les ténèbres, sauf elle …

Les kobolds ! Voilà la seule chose qu’on lui a enseigné à propos de ce que contenait la noirceur des caves, ces êtres abjectes qui faisaient trembler la cité parfois. Elle n’en avait jamais vu, mais depuis longtemps elle se préparait à sa rencontre avec eux, et il ne ferait aucun doute qu’elle n’userait d’aucune pitié si son chemin venait à croiser le leur.
Ils lui ont pris la seule chose qu’elle avait, ils lui ont volé ses parents. Les circonstances de leur mort sont encore mystérieuses pour elle, la seule chose qu’on lui ai raconté est qu’ils appartenaient à l’escorte d’un convoi d’extracteurs d’éther et qu’ils périrent sous une offensive Kobold.
Car l’éther qui abreuve la cité n’est pas infini, et il faut tout de même aller en récolter pour remplir les sources, heureusement les flux son nombreux et cette énergie est puissante et durable, l’équilibre n’est pas encore en danger malgré des années d’existence.

L’éther, don d’Aion lui-même afin d’aider et de protéger les humains contre les envahisseurs balaurs.
Les athiens en usent plus que quiconque, il est le seul équilibre qui permet à leur cité de prospérer, et il les entoure continuellement.
Depuis leur plus jeune âge chaque athien est amené à le manipuler, à le comprendre, et dans cet art Tilith excellait. Car au-delà de la manipulation elle avait rapidement développée une extraction dépassant celle de ses congénères.








Passé


Un rocher flottant au dessus du vide, un jeune couple d’amoureux …

Tilzt, promets moi que nous resterons toujours ensemble,
dit Thalaë en se resserrant contre sa poitrine comme pour se rassurer.
Baissant son regard sur elle, il fit glisser la mèche de cheveux qui venait lui cacher le visage afin de la déposer derrière son oreille, il déposa alors sur son front découvert un baiser rassurant.
Tu es tout pour moi, et mon seul désir est d’être à tes côtés. Tant que notre amour prospérera je serais le plus heureux des hommes.


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Thalaë ! Thalaë ! Viens voir par ici, j’ai trouvé un champs d’éther !
- Oh qu’il est riche, je vais faire une belle collecte sur celui-là.

Alors qu’elle s’attelait à l’extraction, Tilzt ne pu s’empêcher de venir l’enlacer par derrière, embrassant langoureusement son cou, s’oubliant à son devoir d’escorteur.
Il était heureux, la tête appuyée sur l’épaule de sa bien-aimée il la regardait extraire l’éther avec dextérité, c’était toujours un spectacle magnifique de voir ce flux blanchâtre quitter la roche dans laquelle elle était conservée pour se diriger en une ondulation volatile dans les mains de son extracteur.

Perdu dans ses pensées il n'entendit pas le kobold qui s’était approché d’eux et la seule chose qu’il sentit fut le contact de l’acier glacé transperçant son corps de part-en-part, embrochant les deux amants en même temps, la douleur de la lame ressortant fut atroce, et elle lui arracha un cri de douleur.
L‘étonnement passé, il sortit rapidement son épée de son fourreau, et d’un geste rapide il l’enfonça dans la poitrine de son agresseur sans même le regarder. Celui-ci qui jubilait la seconde passée s’écroula aussitôt, une grimace de douleur sur le visage.

Tilzt je te …
Il sentit alors le corps de Thalaë fléchir, et dans ses bras peser de tout son poids. Hébété il ne parvint pas à parler tout de suite, ne réalisant pas encore ce qu’il venait de se produire.
Non ! Non ! Ça ... ça ne peut être possible, je t’en prie, ne m’abandonne pas, je t’en supplie ... Ne me laisse pas !
Un flot de larmes s’échappait alors de ses yeux, il restait là pendant longtemps, serrant le corps sans vie de son amour contre lui, désespéré, n’attendant plus que le réveil qui l’extirperait de ce cauchemar.
Blessé lui aussi il ne tardât pas à perdre connaissance, le visage de Thalaë toujours serré contre sa poitrine.

Un peu plus tard, un autre groupe d’extracteur aperçut les corps et les ramenèrent à la cité où Tilzt fut soigné.








Présent


"Shlack"
L'acier percutât la planche de bois, pénétrant ses veines et traçant une nouvelle cicatrice, plus fine encore que ses sœurs. Tilith était épuisée, elle avait abattue son épée durant des heures sans que son bras ne connaisse le répit.
Et pourtant sa soif demeurait inassouvie, et son regard, fixé vers l'horizon resserra ses poings et fit battre son cœur, les ténèbres l’appelaient, murmurant au creux de ses oreilles des paroles enivrantes, obscurcissant les périphéries de sa vision, ne laissant qu'un simple désir en son sein. Un appel auquel, en resserrant ses doigts sur la poignée de son épée, elle décida de répondre.

Il était tard désormais, et la majorité des habitants d'Athia était plongée dans un profond sommeil. C'était le moment propice à son évasion. Emmitouflée dans une couverture de laine grise, telle une ombre longeant les murs, elle se glissa loin des habitations. Ses pas feutrés qui l’éloignèrent de l'enceinte de la ville générèrent en elle un dernier sentiment de culpabilité, et un ultime regard posé sur sa cité natale le changeait très vite en détermination, et c'est les sourcils froncés qu'elle emprunta le couloir qui l'éloignerait définitivement de tout ce qu'elle avait connu.
Cela faisait maintenant des heures qu'elle arpentait les longs et sombres couloirs, éclairée par la simple lueur d'un cristal d’éther, et cette enfant impulsive ressentait déjà l'ennuie et la monotonie... Et la faim ! Quelle sotte, absorbée par son entrain elle en oubliait les règles élémentaires de voyage. Mais où trouver de la nourriture dans ces conduits désespérément vides ? Elle n'avait pas le choix, il lui fallait avancer avec l'espoir de trouver une civilisation, une source naturelle, ou rebrousser chemin... Mais cela il n'en était pas question.
Redoublant le rythme de ses foulées elle reprit son avancée dans les prolongements caverneux.

Désespérée par la perpétuité de l’obscurité qui l’entourait, elle lança un regard par dessus son épaule, et, lorsqu'elle retourna sa tête pour reprendre son avancée, elle distingua un léger contraste, aucun doute, il devait y avoir une source lumineuse un peu plus loin !

Une cavité immense se tenait à présent sous ses pieds, ses rebords étaient sillonnés de chemins et de centaines de torches, son sol, recouvert d'habitations de fortune, faites de toiles, de peaux et d'autres matières méconnaissables, et les individus qui s'y déplaçaient étaient petits et trapus, des kobolds à n'en pas douter.
Mais ses yeux fixaient une toute autre inconnue, plus haut, à quelques dizaines de mètre au dessus de son niveau émanait d'un des couloirs une étrange lueur, plus blanche que celle d'une torche mais plus vive que celle de l’éther, pourrait-ce être ?
Prenant son courage d'une main et son épée de l'autre, elle entreprit à présent cette traversée inconsidérée, sentant son objectif si proche.

Aveuglée par sa témérité, Tilith ne vit pas les deux kobolds qui arrivaient en face, et lorsque ses yeux croisèrent le regard de l'un d'eux elle fut pris de panique, son bras se mit à trembler de lui même. Et quand il dégaina une large lame pour s'avancer vers la fébrile guerrière, elle ne put le quitter des yeux, son esprit ne parvenait pas à faire fi de la découverte de cette masse informe, aux yeux injectés de sang, aux dents saillantes et carnassières et cet immense bout de métal rouillé qu'il abattait sur elle... Dans un ultime réflexe, elle leva son épée et les lames s’entrechoquèrent en un bruit métallique, l'impact la projeta en arrière, manquant de la précipiter dans le gouffre, et ses doigts tâtonnaient le vide lorsqu'elle voulu se relever l'envoyant à nouveau sur le dos, évitant le second coup de son assaillant qui s'écroula sur elle dans son élan. La jeune athienne pouvait à présent sentir le souffle chaud de l'immonde bête, son haleine était putride et son regard trahissait une malice profonde à laquelle elle n'avait jamais été confrontée. D'un coup de genoux elle fit vaciller ce monstre précipitant sa chute dans un cri lointain.

Elle ne pu reprendre son souffle avant que ses yeux n'aperçurent dans le creux entre ses genoux repliés, le désormais feu compagnon de son agresseur. Encore affalée sur son postérieur, elle recula en se trainant sur le sol pour se relever et faire face à son adversaire, trop tard, sa lame se leva mais son bras n'avait pas eu la force suffisante pour parer, et fut entaillé profondément, laissant échapper l'épée qu'il tenait.
Dans un cri de douleur elle fit un pas en arrière, et son pied heurta quelque chose de lourd, de métallique, instinctivement elle frappa violemment son opposant d'un puissant coup d'épaule afin de le déstabiliser, l'écart créé entre eux lui permit de ramasser l'imposant cimeterre, impossible pour elle de le manier avec une telle blessure d'une seule main, elle levait ses deux bras au dessus de sa tête afin d'abattre la lame sur le monstre qui avait déjà repris l'assaut, la force de l'impact fut trop importante pour le kobold qui vit sa garde enfoncée créant une ouverture béante. Tilith en profita immédiatement, donnant une impulsion vers l'avant afin de plonger la lame dans la poitrine de la créature qui s’affalât dans un grognement.

Elle s'écroula sur le sol, adossée contre la paroi, afin de reprendre son souffle, elle regardait le cadavre étendu devant elle, son cœur battait la chamade, de peur, mais aussi d'excitation.
Seulement le répit fut de courte durée, le tumulte de la bataille avait attiré d'autres adversaires, rapidement elle fut entourée par de nouveaux ennemis, trop nombreux pour qu'elle s'en tire avec autant de chance cette fois-ci, elle se remit tout de même sur ses pieds, prête à faire face, ses deux mains agrippées sur la poignée tenaient fermement son épée, et lorsque son premier adversaire, un immense kobold lui fondit dessus, elle para le coup, déviant la lame et le déstabilisant, il chuta en avant, tombant sur elle. Le poids la fit vaciller, puis ployer, elle voulu se ressaisir mais la plante de son pied ne rencontra que le vide, précipitant Tilith vers les profondeurs.
Dans sa chute, les mains levées vers le ciel, son regard se posa sur la cavité qu'elle avait aperçu en premier lieu et à son étrange lumière, qu'elle ne verrait jamais...

Dans son dos, comme des bras que l'on étire après un long sommeil, elle sentit quelque chose se détendre, et opinant sa tête elle les aperçut, des plumes d'un blanc éclatant, c'étaient, les siennes ? Elle avait... des ailes ?
L'heure n'était pas aux questions, elle tentât de les déployer, et les rapides et successifs débattements firent place à de gracieux et précis battements d'ailes, nageant dans les airs, elle se dirigea vers la fameuse lumière, sans s'arrêter, passant au dessus des kobolds hébétés, elle parcouru ce dernier couloir avant d'être submergée par une lumière aveuglante, quel était cet astre qui provoquait une telle source d'énergie ?
Un carreau d'arbalète siffla près de son oreille la ramenant à la réalité.

Le voyage de Tilith ne faisait que débuter...






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La suite IG.
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