[BG] Journal d'un vieux fou.

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[HRP]Bonjour / Bonsoir à tous, j'ai envie de tester une idée un peu bizarre qui m'a traversé l'esprit ce matin. Je ne vais pas vous raconter d'histoires fabuleuses. Je ne vais pas vous raconter comment mon <random perso> à battu le chêne mou quand il avait 4 ans et un cure-dent. Je vais vous raconter les choses telles qu'elles se sont réellement passées, au moment où elles se passent.
Bonne lecture[/HRP]

18 Maisial 642

Pfff ! Encore une journée à se faire chier.
Ça commence à faire un moment que je n'ai pas vu la lumière du jour vu que je passe mon temps dans l'antre du Dragon Cochon. On a beau dire, ce n'est finalement pas une si grosse bestiole que ça, il suffit d'avoir une bonne stratégie et ça passe tout seul, ce qui n'est pas mon cas.

- On fait comme d'hab, le chemin ensemble ensuite on gère le gros chacun de notre côté pour la capture.

C'est Saw-Mortel qui a parlé. Un sram que j'ai rencontré dans ce donjon puant les flatulences de porcs gras. Lui aussi il passe son temps ici, un de ses amis lui rachètes ses pierres d'âmes. Il a l'air honnête, mais je me méfie quand même, un sram reste un sram.
C'est parti donc. Cette fois on y va avec Peace-Fourbre, une sadidette qui passe aussi son temps ici.
Quand je pense qu'à l'époque où je suis venu la première fois c'était pour y trouver un peu de quiétude ...
J'y ai finalement trouvé 2 acolytes avec qui le chemin est plus rapide.

Vous tenez vraiment à lire mes aventures trépidantes ? Oubliez-ça, elles ne sont pas trépidantes. Routine, routine, routine et pour changer de la routine : les habitudes.
Bref y'a des jours où je me demande pourquoi je me prends la tête à décrire mon quotidien dans ce foutu journal.

Ah ces rêves de gloire et de richesse qui hantent les pensées des autres aventuriers. Je crois que même mes rêves ont fini par aller embellir les nuits d'un autre (sûrement d'un énutrof, tiens. Ça m'étonnerai pas). J'ai toujours été un solitaire et je continuerai de l'être. Dans la vie, on est toujours seul.

***

J'ai passé l'épreuve du labyrinthe assez rapidement, je profite qu'ils ne soient pas encore là pour écrire ces quelques lign... Ah bah voilà déjà Saw qui est arrivé.
Pas un mot, pas un échange de regard, pas de salut. On n'est pas des amis, on n'est pas une équipe.
On est juste trois paumés qui ont compris que les romans épiques n'ont rien en commun avec la réalité, trois paumés qui cherchent simplement la rentabilité.

Peace est arrivé, on attaque la première salle.

***

Je commence par foncer en avant, eux restent en retrait. Je cours en plein milieu des cochons de lait qui n'ont pas vu venir l'attaque et je frappe le sol aussi violemment que possible, la plupart des monstres tombent au sol, j'enchaîne avec une invocation de vent empoisonné, ça devrait leur plaire. Vu leur façon de gesticuler en s'asphyxiant je pense que non. Combat terminé, mes alliés n'ont même pas eu le temps de participer.

Seconde salle, les monstres sont dans l'angle d'un couloir, Saw se rend invisible et place des pièges un peu partout avant de se montrer. On entend des explosions retentir, on voit des dalles du sol voler, on sent une odeur de cochon grillé. Tout ça rendrait presque les lieux agréables mais on passe déjà à la troisième salle.

Deux Don Dorgan montent la garde. Au tour de Peace de montrer ses talents. Une ronce agressive et le premier est mort. Elle enchaîne avec deux ronces fulgurantes surgis d'on ne sait où et c'en est fini du second.

Pas le temps de s'extasier ni de fouiller les cadavres car les Don Duss Ang se montrent enfin. Je les aimes bien, eux, ils m'attirent, au sens littéral. Je profite de l'élan qu'ils me donnent pour leur montrer à quoi ressemble mon bâton vu de près, de très très près.

***

Je vous épargne la boucherie des salles suivantes tout ces combats s'enchaînent sans la moindre parole échangée. On ne prend même pas la peine de prévenir un allié qui serait attaqué dans le dos : on tue l'agresseur, pas de remerciement et on passe à la suite.

Nous n'échangeons pas un mot jusqu'à la gorgouille, cette abominable machine qui tente de se faire passer pour le maître des lieux, mais depuis le temps nous ne sommes pas dupes.
À peine sommes-nous entrés dans la salle qu'elle s'éveille et pousse un hurlement. Ça me glace le sang à chaque fois, mais j'arrive à me contrôler suffisamment pour ne pas montrer ma faiblesse.
Depuis le temps qu'on lui démonte les membres à celle-là, notre équipe est rodée.

Gorgouille active ses glyphes paralysants. Peace et Saw s'approchent discrètement sur ses flancs.
Premier coup j'invoque une ronce apaisante et je lui lie les pattes dans des herbes folles. À chaque fois que je fais ça, j'ai l'espoir vain de la voir chuter, mais à chaque fois elle tient le choc et reste immobile à me fixer froidement. Je m'approche à mon tour, sachant pertinemment qu'elle ne me fera rien si je ne suis pas dans son champ de vision. Saw enchaîne aussitôt avec deux attaques mortelles, Peace lui envoie dans le dos ses ronces les plus violentes (je dois avouer que les miennes font pâle figure en comparaison). Ensuite j'invoque un arbre derrière mon dos et je joue de mon bâton jusqu'à ce que les rouages de l'horreur cèdent et qu'elle s'écroule, désarticulée.


En quelques minutes à peine, nous arrivons dans ce que j'appelle leur "salle de bain". Une pièce boueuse du sol au plafond dans laquelle nous pataugeons devant le regard bovin (ce que je trouve étrange pour des cochons) des Dorgan les plus puissants (ou les plus paresseux) du donjon. Maintenant c'est chacun pour soi.

Saw est souvent le premier à se lancer dans la bataille. J'ignore totalement son combat, attendant mon tour.
Je range mon bâton et je sors une pierre d'âme de mon sac.
J'inspire un grand coup. Aller on se motive et on continue le massacre.

Je commence par prendre le Dragon Cochon par surprise, ça doit être à force de traîner avec des srams, je deviens sournois moi aussi. Même technique que contre la gorgouille : on paralyse, on invoque des herbes un peu partout et on se planque derrière l'une des colonnes du temple. Le temps que les monstres comprennent d'où vient l'attaque deux d'entre eux sont déjà morts. Sans perdre une seconde, le gros jambon sur patte frappe le sol avec une violence extrême (bordel qu'est-ce que j'aimerai pouvoir en faire autant !) mais manque de chance pour lui, avec l'indifférence que confère l'habitude, je neutralise ces effets avec une ronce insolente et j'applique un vieux proverbe iop (pas sram cette fois, tiens)
"Si ça bouge encore, tape plus fort."
Je commence par les Don Duss Ang, autant je les aimes quand ils sont seul, autant je n'ai aucune envie de voir les yeux furibonds de leur maître de trop près, surtout armé d'un vulgaire caillou comme je le suis. Ensuite c'est le tour des Don Dorgan, ici ou ailleurs, je ne les aimes pas de toutes façons.
Rien à faire, le regard du Dragon Cochon me fait vraiment flipper.
Restons concentré. J'ignore totalement les deux ridicules petits cochons de Farle qui rampent misérablement pour tenter de m'atteindre, vainement, et je me focalise sur le gros tas de graisse qui me fait face.
Bordel, tu veux pas arrêter de me regarder comme ça toi ?
C'est le moment où je stresse comme un tofu malade. Le moment où on est face à face, lui et moi.
Lui armé de sa fureur légendaire, moi d'une minable pierre de cristal dans laquelle je compte enfermer son âme.
Sérieusement, quoi ! Regarde derrière toi y'a un joli arbre qui n'attend que toi !
Il continue de se débattre parmi la végétation que j'ai fait pousser, écumant de haine furieuse. Il ne veut pas ma mort, non, il veut me broyer, me charcuter comme j'ai charcuté ses semblables pendant des jours.
Je l'assomme d'herbes folles en reculant.
Il frappe soudain le sol, je tombe à la renverse. Et merde !
J'ai tout juste le temps de lui envoyer une poupée explosive dans le groin.
Une explosion souffle les plantes et les fait disparaître.
Quand je me relève, je vois à travers la fumée une forme indistincte qui avance résolument vers moi. Le combat n'est pas terminé : il me reste les deux petits cochons de Farle à tuer.
Je prépare mon incantation pour enfermer l'âme de tout ce troupeau dans ma pierre qui se met à rougeoyer d'une lueur malsaine.
Un feu de brousse, une flamiche, et l'affaire est dans la boite.

Je souffle enfin.
J'ai l'impression d'avoir fait tout ce combat en apnée et mes mains tremblent encore en serrant la pierre d'âme.
J'ignore où en sont Peace et Saw, on a prévu de se rejoindre à l'entrée et de refaire inlassablement la même chose jusqu'à ce qu'on devienne fous. Peut-être le sommes nous déjà ?

***

Je reprends mon bâton et range la pierre fraîchement remplie dans une poche à part. C'est important d'être organisé : un poche pour les pierres vide, une poche pour les pierres pleines.
Fwoued, le gardien, est toujours là, il ne nous salue même plus, nous non plus.

J'arrive à l'entrée, je suis le premier à avoir vaincu Le Monstre, comme d'habitude. Je m'assois quelques minutes pour reprendre mes esprits. Je sais qu'on va y retourner, encore et encore. Et je sais que je vais trembler comme une feuille d'automne. Mais je n'ai pas le choix. C'est notre gagne-pain à tous les trois. Une fois qu'on a accumulé un stock conséquent de pierre, on les revend par lot ou à l'unité à d'autres aventuriers qui espère tomber sur LA capture qui leur offrira le tant convoité Dofus Turquoise.
Un dofus que je n'ai jamais eu entre les mains, et dont je me moque éperdument.
Je préfère laisser à d'autre la recherche de la puissance et des oeufs légendaires.

Je me fiche totalement de la puissance, c'est pas ça qui arrêtera le frisson glacé de terreur qui m'envahit chaque fois que je vois le regard de La Bête ...

Note : Un jour il faudra que je me renseigne sur une chose ... Ça marche comment ces failles spatiaux-temporelles qui nous permettent d'affronter le même monstre plusieurs fois de suite, voire en plusieurs endroits différents simultanément. Je poserai la question à la vieille Amine du Temple Xelor, à l'occasion.

- C'est reparti.

Saw et Peace sont de retour, ils n'ont pas l'air trop amochés, mais un peu fatigué. Moi au moins, j'ai eu le temps de souffler un peu, je n'ose pas imaginer si j'étais à leur place.

Dernière modification par Sayaches ; 18/05/2012 à 20h49.
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