Déchirure(s)

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Introduction :

La nuit était sombre, si sombre que même la lune n'osait pointer que le bout de son nez, si sombre que même les chachas errants n'osaient pousser leur plainte qui, habituellement, fendait le silence troublant des ténèbres. Même les maigres lueurs sortant des habitations ne parvenaient pas à traverser le rideau obscur qui voilait les ruelles sales du village. Les pavés qui les recouvrait étaient à peine distinguables dans la pénombre. Quelquefois, un familier errant apparaissait, mais disparaissait aussi furtivement qu'il ne s'était montré. Le silence absolu qui régnait semblait retirer toute vie à ce morne paysage, comme si une catastrophe venait de passer. On ne pouvait distinguer au loin, que la silhouette d'un arbre sur une colline et la forme de la girouette de l'église de l'autre côté de l'endroit, bloquant le passage de la lumière du petit quartier de lune brillant ce soir. Les pierres blanches qui façonnaient le seul édifice religieux du village étaient à peine visible. À peine discernable, une silhouette se dessina sur ces murs, elle semblait se hâter. Bientôt cette ombre se détacha de la façade et disparu définitivement dans l'obscurité. Plus aucun son, plus aucun mouvement, ne vînt troubler l'atmosphère pesante qui s'était emparé du lieu.

L'homme se dirigeait derrière la colline. Il marchait précipitamment sur le sol irrégulier du sentier. Sa respiration hatelante, sa démarche claudicante, ses haillons sales lui donnait l'air d'un mendiant. Il ne s'arrêtait pas. De par une détermination sans faille et une volonté de fer, il semblait ne pas pouvoir interrompre sa pénible marche tant que se fut pour autre chose que prêter régulièrement attention à d'éventuels bruits suspects.

Il finit par atteindre des ruines croulantes, au milieu de nulle part. Il se laissa tomber à genoux. Un rayon de lune traversa sa capuche et révéla de grand yeux noirs, emprunt de mauvais sentiments et de colère. Il fouilla ses vêtements boueux et déchirés puis en sortit un anneau. Dans un déferlement d'émotions, le souffle sacadé et avec toute la haine et la rancœur du monde il hurla :

"Qui?! ... Qui a le droit de me juger?! ... De me punir?! ... ... Je suis... Mon propre maître! ... Je n'ai besoin... De personne!!! Je suis... WALK!!!"

Le Iop jetta le bijou de toute ses forces dans le cercle magique au milieu des décombres.
Voici la suite de mon histoire !

Chapitre 1

J'avançais au milieu d'un tunnel, il faisait sombre. Ce lieu ne m'étais pas familier et je me sentais perdu. Je tentai d'en toucher les parois mais quelque soit mes efforts pour les atteindre, les limites de cet endroit semblaient rester à la même distance. Tout à coup, une lumière apparut au loin. J'entendis des voix masculines en surgir. Elles criaient mon nom. Je marchai vers la source de la lumière. Quelques dizaines secondes plus tard, par un inexplicable phénomène d'attirance, je me sentis presser le pas, puis courir. Je tendis la main, et tout devint blanc.

"Hé ho! Ça y est! Tu te réveilles!"

J'ouvris les yeux avec peine. Brouillé et flou, je distinguai un visage masculin penché sur moi. Peu à peu, les traits et les formes devinrent plus nets et je pus identifier mon ami Feca : Ryval. Il me secoua et me dit :

"Aller! Debout Klaw!"

Tout étourdi, je décollai douloureusement ma tête du sol poussiéreux. J'étais dans l'arène d'entraînement. Les pierres qui composait l'immense stade reflétaient l'aveuglant éclat du soleil de midi. Sa forme circulaire rendait l'endroit encore plus imposant. Les tribunes étaient vide aujourd'hui, d'habitude, quelques spectateurs venaient assister aux entraînement des Troisième année tous les jours à cette heure. Ces élèves étaient dans la dernière phase : celle qui précède le début de la vraie vie, avec à la clef pour la plupart, une carrière de militaire. J'en faisais parti, je devais donc me préparer à l'examen final et de ce fait, m'entraîner plus dur que jamais.

"Battre cet adversaire symboliserait le début de mes efforts." Me dis-je.

Malheureusement, j'en étais loin : ce même opposant Iop, nommé Guilford, venait de m'asséner un violent coup de manche d'épée dans la tempe. Il était un des meilleurs de la division et, qui plus est, je le détestais. Il passait son temps libre à maltraiter ses camarades plus faibles. Il était vêtu, comme tout le monde, d'un uniforme pourpre et bleu, celui de l'académie. Il possédait un visage carré d'où ressortait une grande bouche qui lui servait à couvrir de moqueries le premier souffre-douleur qui passait, ainsi qu'un nez fin et deux grand yeux blancs, sans pupilles, remplis de mauvaises intentions.

Je me levai complètement, dépoussiérant mes vêtements. Ryval s'éloigna de l'espace d'entraînement et me fit signe de continuer le combat. Je fixai mon adversaire. Celui-ci éclata de rire et s'écria :

"Alors? T'en veux encore? Tu crois que c'est parce t'es un xelor que je vais t'épargner? Reprends ton arme et essaye de me toucher mauviette!"

Contenant ma fureur, je ramassai ma longue épée et la pointai sur lui. Il se rua sur moi. Paradoxalement, les Iop se montraient tout à fait idiot au quotidien mais lorsqu'il s'agissait de se battre ils étaient tout de suite beaucoup plus fins et tactiques. La ruade de Guilford était une feinte. Anticipant mon coup, il recula et mon épée fendit le vide. Il abattit alors la sienne. Je n'eu d'autres choix que de parer de vitesse, ce qui me fit perdre pied. Je tentai de reculer mais il poursuivit son assaut, faisant pleuvoir des coups dévastateurs qui brisaient un peu plus ma défense à chaque mouvement. Son épée, trois fois plus lourde que la mienne couplé à la puissance de ses bras n'avait pas de difficultés à forcer mes tentatives de blocage. À chaque fois que sa lame fendait l'air, elle se rapprochait un peu plus de moi. Je finis par craquer et il en profita pour attaquer de côté. Son épée s'enfonça dans le côté droit de mon ventre. Par une tentative désespéré, je bondis en arrière pour éviter qu'il ne continue. Je saignais abondamment, et me sentais prêt à m'écrouler. Tenant ma blessure, je tentai de rester debout. Mon ami Ryval, qui regardait le combat cria :

"Guilford, arrête! Le combat est fini!"

Guilford se précipitait sur moi, son épée en avant. Je ne pouvais plus bouger. Il leva son arme, prêt à frapper. Je pensai :

"Qu'est-ce qu'il fait?! Il veut me tuer ou quoi?!"

Sans réfléchir, je lançais mon arme droit sur lui. Il fut forcé de détourner son attaque pour parer l'épée jetée. Je profitai de ces secondes gagnés pour lancer une Libération. Il fut éjecté à plusieurs mètres et failli tomber. Ryval intervint tout de suite : il se plaça entre lui et moi. Tout à coup une voix grave et en colère retentit :

"Encore toi Klaw! Tu ne changeras donc jamais?!"
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