La soirée s'annonçait chaude et humide dans cette partie des Caraïbes. L'Escadre Royale était bien décidée a reprendre port St Joe aux mains des Espagnols. Tout avait été préparé et cette action ne devait être qu'une formalité pour notre formation. La populace locale, déjà acquise à notre cause, devait jouer son rôle pour repousser les intrus. Malheureusement la partie de plaisir tourna à la déconfiture quand les navires de guerres agiles et maniables du Royaume d'Espagne pénétrèrent dans notre champ de vision. Nous avons fait une grave erreur et le combat s'est engagé avec le vent dans la proue pour nos navires. Incapable de former la ligne et de maintenir en respect nos adversaires ceci nous transpercèrent et nous infligèrent de lourdes pertes. Cerise sur le gâteau les corsaires ennemis capturèrent plusieurs de nos navires. Pour autant la reprise du port n'était pas perdu et des renforts arrivèrent, hélas au compte goutte. L'Escadre renvoya un groupe de chasse afin de déloger les Espagnols mais rien n'y fait. Une deuxième défaite puis l'arrivée de nouvelles forces en faveur des occupants força l'Escadre à revoir ses objectifs à la baisse. Nos ennemis ont réagi plus promptement qu'à Carthagène et la Nation n'a envoyé que très peu de Navires pour soutenir notre action. Ce port où l'on produit le Chène et le Calcaire restera donc encore sous le joug de nos ennemis pour quelques temps.
Sur le chemin de retour les capitaines de l'Escadre, l'âme en peine, croisèrent au large d'Irish Point un étrange balais. Une armada de pirates semblait au prise avec une formation Française. Nous n'avions pas d'ordre et quasiment aucune marge de manoeuvre mais nous avons réussi à rejoindre la force de protection du port. Tant bien que mal nous nous sommes intégrés à la formation en ligne afin de jouer de la bordée contre les pilleurs des mers. A ce jeu là, nous ne nous débrouillons pas trop mal et nos tirs font généralement beaucoup de dégâts sur les frêles esquifs de nos adversaires. Mais la formation Française semblait être mal organisé et la distance entre les deux parties réduisait considérablement la puissance de nos attaques. Trop loin, impossible d'avancer du fait de la lenteur de la tête de ligne, un capitaine dont la renommée n'est plus à faire changea son cap et fonça vers le milieu de la ligne des pirates. Folie ! Me direz-vous, je répondrai audacieux et payant. Marat le Fou en tête suivi de sa formation et de la notre en parallèle chargea la ligne des rats. Devant notre fer de lance nos pires ennemis rompirent leur formation et la panique les gagna. De bâbord à tribord les gueules de feu crachèrent leurs projectiles meurtriers sur les deux parties de l'armada pirate pendant que nôtre tête de ligne enfonçait le clou. Très vite les navires pirates rejoignirent Neptune et ce jusqu'au dernier. Un seul fut épargné malgré les réticences de certains pour qu'il puisse témoigner et effrayer d'éventuels candidats aux suicides.
La bataille tourna au massacre et la France garda son port bien à l'abris du pillage. Une joyeuse note de fin pour cette journée tristement commencée. La France venait de se venger de la cuisante défaite infliger lors de l'attaque de Cayo de Marquis la semaine précédente.
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