Elegie destinée à un seul.

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Dans l'ombre les pensées s'organisent.. Terrible armée de vampires et de dragons... Peut-on lutter lorsque tout espoir est vain ?

Vous l'ami si cher, illuminez ses jours, ses nuits, ses rêves.
Moi, je vous aime, mais vous ne me voyez pas... Je suis si petite. Tandis qu'elle, si belle, votre amie, de plus...
Pour vous je ne serai jamais que "sa cousine". D'ailleurs avons-nous jamais été présentés ?
Je ne crois pas. Mais je vous ai vu, et je l'entends chaque jour me raconter des choses sur vous.

Vous, l'héroïque, l'intrépide, celui qui sauve et ne demande rien, celui qui tient le pouvoir dans sa patte, et pourtant si doux, si calme, si simple, et jamais ne tirant orgueil de ce qu'il est. Coeur si pur se rencontre-t-il souvent ?
Jamais... ou si rarement. C'est aussi pour ça que je vous aime.
Mais en plus vous êtes beau, et charmant... soyeux je dirais.
Ah ! Si vous saviez tout ce qu'elle me dit de vous.
Mais moi je peux vous le dire, en un murmure lointain, que vous entendrez peut-être un jour ou peut-être jamais. Tandis qu'elle, liée comme elle l'est, douée de ce sens de l'honneur qui lui fait maintenir les engagements qu'elle a pris, s'interdira jamais autre chose que les soupirs. En secret.
Pour en pousser, ça, elle en pousse ! Dès qu'elle se trouve seule, ou qu'elle n'a pas remarqué ma présence. Mais moi je sais que son coeur vous attend chaque soir, et que bien forte au jeu du cache-cache, affiche un sourire et des mots badins, tandis qu'en son coeur elle formule les plus ardents aveux.
Vous êtes sa tentation. Succombera-t-elle ? Je ne crois pas.
Elle ne le peut. Ni pour elle, ni pour vous. Elle vous l'a dit déjà.
Et pourtant comme un aimant, attirée par votre chaleur, votre force, vos rires... votre affection peut-être aussi, elle ne peut s'empêcher de rechercher votre présence.
"C'est un grand bonheur, déjà" m'a-t-elle dit.
Et puis la voilà qui replonge dans la mélancolie. Langueur, soupirs, rêveries sans espoirs...
Quelle ennuyeuse soirée hier. Vous n'avez pas reparu.
Pendant que je coupais du frêne dans les bois de Bonta... eh oui, en plus je suis une bûcheronne, pas particulièrement féminin, n'est-ce pas mon très cher, je repensais à votre première rencontre. Elle ne vous avait même pas remarqué.
Vous en aviez été fort mari. Mais vous avez bien su vous imposer à son esprit, de sorte qu'elle alla même jusqu'à en oublier celui par qui vous fûtes présentés. Irais-je jusqu'à vous confier qu'elle lui donna un baiser ?
Elle redoutait tant la nouvelle apparence que les dieux ont donné, qu'elle souhaitait l'embrasser une dernière fois avant d'avoir trop honte de se présenter à lui. Vous comprenez, elle est si jolie qu'on peut dire que les dieux lui ont joué un bien méchant tour. Mais ce baiser n'eût pas de suite.
Maintenant c'est après vous qu'elle soupire, et je crois qu'elle ne craint même pas de se montrer à vous. Tout est si désespéré.
Impossible... implacablement impossible. "J'aurais tant aimé au moins entendre sa voix" a-t-elle soupiré avant de s'endormir.
Je ne vous reverrai jamais !
Voilà si longtemps que vous n'avez reparu... Le chagrin m'étouffe telle une herbe trop dense au fond d'un ruisseau... L'eau ne s'y écoule plus telle l'onde d'autrefois qui riait et chantait, innocente et claire.
Tout me semble pesant. Plus rien ne me fait envie.
Où sont donc votre force, votre gaieté, l'insouciance apparente, votre indolence ? Je meurs sans elles.
Etes-vous vraiment à la recherche de votre Maître ? Lorsque j'entendais le nom de Goultard, cela ne me semblait aucunement un péril... Je le savais mort, était-ce vraiment un danger ? Or... Vous n'êtes pas revenu... L'avez-vous trouvé ? Vous a-t-il entraîné dans une croisade sans espoir ? Etes-vous encore en vie ?
Mon coeur se serre à imaginer le pire. Seriez-vous... mort ? Mon coeur me dicte le contraire. Je vois celle qui vous aime également, sa joie se serait définitivement tarie si tel était le cas. Or elle parcourt les chemins, elle continue de vivre.
ô mon aimé ! mon délice ! mon incomparable ami...
Que de soupirs, de larmes, d'angoisses... Je ne rirai jamais plus
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