Vers le retour

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Fragment retrouvé du journal de Laurd Crystik, maître d'arme et disciple du dieu Iop.

Citation :
CHAPITRE XXVIII



Mémoire du 06 Descendre 438

Alors que la nuit commence à tomber, je m'engage sur le sentier menant au sommet du Temenygru.
Point culminant de la chaîne des Alurette, montagnes qui faisaient office de frontière entre les landes de Sidimotes (ou leur équivalence) et le territoire des Ougros du sud (correspondant aux plateau de la Montagne des Koalaks), dans la CXIVème dimension.
Voilà déjà trois cent quatre-vingt deux jours que j'ai été téléporté dans cet étrange monde proche du notre, où j'ai dû seul survivre par mes propres moyens.
Amaigri et fatigué, je marche vers ma libération.

Ce ciel teinté de noir aux reflets or et safran, j'espère le voir pour la dernière fois.
L'asperatus constamment présent au dessus de moi ne laisse passer que peu de lumière, pas suffisamment pour permettre à la flore de se développer, si ce n'est que quelques mousses pariétales, Kakctotus venimeux et autres brins de Quonopod dénudés ou de Skaursonère à fleurs bleues (dont les racines m'ont souvent sauvé de la fin, car de la faim).

Peu de chose animent ce paysage de désolation, quelques Mandrines argentées filent entre les roches, on entend de loin les hurlements des Ouginaks primitifs qui se battent contre les Tartancules qui leur sont voisins.

Il pleut. Généralement, tous les quattre jours, de puissantes averses remuent la terre et donne l'occasion aux rares créatures habitant cette contrée de faire des réserves vitales.
Je ruisselle de larmes de cristal, les rides que le temps a creusé sur mon visage guident les gouttes vers le sol en formant comme une toile d'Arakne.

J'atteins enfin le sommet. Le vieux sage me fixe.
Je jette mon sac à ses pieds, laissant gésir sur le sol les ressources qu'il contient.
Il se met à genoux et vérifie le contenu de ma besace, puis me regarde et s'exclame :
"- Je vois que tu m'as rapporté les trois reliques du temple du Faynyx blanc, ainsi qu'une pierre de Karnac, vingt huit âmes des gobelins de la caverne de Mordauq, sept écailles de Cooleuvre pourpre et l'artefact magique du maître Doumm.
- Oui, oui, j'ai tout ce que tu m'as demandé, maintenant renvoi moi chez moi.
- Tu as encore une tâche à accomplir.
- Tu te fiche de moi vieux fou ? j'ai du marcher des dizaines de lieux, affronter mille et une créature pour te rapporter tes babioles, que me veux-tu encore ?
- As-tu vraiment le choix ?
- Non, dis-je l'air déconcerté.
- Vois-tu l'entrée là-bas ? il désigne alors une large fissure dans une roche en platine.
- Et ?
- Elle est habitée par un monstre. Ce rocher est creux, et à l'intérieur, se trouve un escalier de pierre qui te mènera à une salle souterraine. Tu dois vaincre cette créature, lui arracher les yeux et me les rapporter.
- Rien que ça ? demandai-je pour finir.
- Hmmmm... Oui."

Je marche jusqu'au rocher et me faufile à l'intérieur, puis emprunte les marches.
Après environs dix minutes de marche, j'arrive dans la salle.
Cette caverne est éclairée par des torches en bois où à l'extrémité brûlent des pièces d'étoffe imprégnées d'huile de Raul Mops (dont l'odeur caractéristique d'oeuf de pious macérés dans le vinaigre sent à un quart de lieu sans que le vent s'y prête).
Les murs scintillent d'éclats de kouartz et suinte un étrange liquide violacé et brillant, et on pourrait stocker sept cents bussards de bière avec tout l'espace disponible dans la pièce. On en voit à peine le fond.
Le sol est fait de terre battue, des piliers de bronze soutienne la voute où sont peintes des fresques représentant une bataille ressemblant... étrangement à celle de l'Aurore pourpre

J'avance. Une masse se tient dans l'ombre, l'ambiance sonore de la salle est emplit d'une respiration rauque et bruyante.
La respiration s'arrête, la masse se lève.
Elle semble avoir des cornes et une épaisse fourrure, elle fait au moins seize pieds de haut et sept de largeur d'épaule.
Elle se tient debout, me lorgne de ses yeux jaunes qui luisent dans la pénombre, puis avance de deux pas en poussant un feulement.
Je vais devoir affronter seul le plus gros Meulou sur lesquels mes yeux ont porté un regard...
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