Publié par Soir
Je ne sais pas si tu as bien compris ce que j'ai écris
. Un débat n'est intéressant que si il y a matière à débattre, autrement dit quelqu'un avec qui tu n'es pas d'accord. C'est pour cela que j'ai demandé l'avis de libéraux, dans ce fil. Je ne peux pas débattre avec Malgaweth, parce que je suis d'accord avec elle. Autrement dit, exactement l'inverse de ce que tu as écris
.
Moué. je ne suis pas d'accord, je te soupçonne d'avoir la flemme de discuter avec Malgaweth et d'attendre avidement la facilité, c'està-dire la survenue de libéraux avec qui tu échangeras 3 phrases déjà jouées avant de conclure à l'impasse habituelle. C'est taquin
Mais sérieusement, le "nous ne sommes pas d'accord, ça rend le débat intéressant", n'est-ce pas un peu court ? Est-ce que ça résiste bien à l'épreuve des faits ? Est-ce que l'intérêt communément se confirme ?
Je te le dis, Soir : tu peux discuter avec Malgaweth précisément parce que vous êtes d'accord sur l'essentiel, un fondement commun qui ne vous oblige pas à dialoguer en terrien-martien sans traducteur. Là vous pourrez vous nourrir, trouvez un intérêt au dialogue, débuter une romance au besoin si la suite tourne bien
Si ça queute, je m'y substituerais, car nous sommes bien d'accord sur l'essentiel, et je vais même plus loin : le libéralisme, ce qu'on désigne ainsi, non seulement est par principe sans égard pour l'intérêt général (bien sûr, sauf à considérer qu'avec un bon petit coup de baguette magique...
), mais il est liberticide, il tend vers l'aliénation.
Tant qu'il considérera, et il ne peut faire autrement, le travail comme un coût - à réduire, à maîtriser, à soumettre -, il ne pourra aller que vers la confiscation de la liberté des uns pour le profit des autres.
Il s'y emploie d'ailleurs si bien depuis quelques années que les esprits les plus téméraires finissent par se demander s'il ne va pas réussir l'exploit de ressusciter le prolétariat - au sens marxiste, veux-je dire, entendu comme la prise de conscience par celui qui loue ses bras qu'on l'instrumentalise un chouia. La grande barrière de corail formée par les icônes de la déesse Consommation et ses fidèles lieutenants saura-t-elle contenir le ressac ? C'est de toute façon une affaire de temps, comme toujours, même le meilleur des systèmes ne pouvant être éternel.
Pour le pire, ça devrait aller plus vite : le libéralisme est insatiable, il ne se sent bien que lorsqu'il a les yeux plus gros que le ventre. Puis ce n'est qu'un déguisement, le costume "self-made-man" des conservateurs d'hier. Un truc pratique et industriel (des problèmes aux emmanchures sont inévitables) qui ne peut durer que le temps de quelques collections : ça fait jeune, ça fait dynamique, et ça marche comme une nouvelle campagne de pub du loto, avec sur le devant de la scène 4 pelés et une tondue, de vrais entrepreneurs méritants, des créateurs de richesse, des purs battants, et derrière eux la cohorte des possédants d'hier qui possèdent plus aujourd'hui, une histoire de reproduction sociale comme celle dont Bourdieu au coin du feu nous parlait.