** J'ai hésité un peu de temps avant de poster ce message.
Cette semaine ne sera pas tout a fait comme les autres, je ne vais pas vous poster une nouvelle entière, mais simplement le premier chapitre d'une histoire qui pourrait bien prendre des proportions importante. Donc je vous invite à lire cette première partie d'un peu plus de 2 pages, et a attendre la suite dans les prochaines éditions
.
J'ai déjà écrit la deuxième partie, mais pour vous rassurer, je ne sait pas combien en comptera mon récit. Ca peut être 12 comme 50... C'est pour ça que je vous les livre à petite dose.
Bonne lecture pour ce début, et comme d'hab, les commentaires sont bienvenu. **
« The arrival »
Washington DC, 9 janvier 2009, Maison blanche.
Il fait nuit, mais le ciel est éclairé comme en plein jour par les centaines de lampes allogènes placé sur le lieu de l’arrivé. Il fait froid, mais la chaleur, dégagée par les centaines de milliers d’humains, fait fondre la neige plusieurs mètres au-dessus du sol. Des vapeurs s’échappent de milliers de bouches ouvertes, en attente du moment fatidique.
Les gens se sont réunis en une masse immense autour de la base aérospatiale. Dans les couloirs derrière les vitres, sur les pistes d’atterrissages, dans des bus derrières les barrières de sécurité, sur les toits des hangars aménagés par les forces armées, sur les balcons des buildings : hôtels, restaurants, parcs d’attraction… autant d’infrastructures construites par des hommes avides jusqu’au non-sens en prévision du « spectacle » final.
La centaine de journalistes venus du monde entier maintient des caméras ultramodernes braquées sur la piste principale. Certain sont là depuis des heures, des jours, des semaines, des mois, et même des années. A l’abri du vent, derrière une baie vitrée, un commentateur télévisuel craque, et envoi balader son micro par-dessus les spectateurs qui sont amassé derrière son associé en train de le filmer. « C’est dément ! C’est Dément ! C’est n’importe quoi ! » Deux assistants musclés viennent l’attraper avant qu’il ne s’attaque à son partenaire et l’emmènent hors champ.
La caméra filme les immeubles en un travelling, et fait un cadrage sur le néon de l’un des Hôtels : « Casino de l’apocalypse ».
Entassés sur une piste annexe, des manifestants brandissent des pancartes vers le ciel dans toutes les langues. « Go home ! », « Sie sind nicht willkommen », « Andate al diavolo, Dio è con noi », « Nous mourrons pour elle ». Et ainsi de suite, sur des centaines de mètre.
Sur le champ opposé un prêtre vociférant tente de faire raisonner sa voix au-delà de son cortège, mais le brouhaha transforme ses cris en murmure. Les micros de la caméra captent malgré tous ses cris.
« Et le premier sonna de la trompette : et il y eut de la grêle et du feu, mêlés de sang, et ils furent jetés* sur la terre ; et le tiers de la terre fut brûlé ; et le tiers des arbres fut brûlé, et toute herbe verte fut brûlée. » Hurle-t-il tel un damné le 7eme verset du chapitre 8 de l’Apocalypse. Mais sans relâche il poursuit, agitant les bras dans une fureur démente.
« Et le second ange sonna de la trompette : et comme une grande montagne toute en feu fut jetée dans la mer ; et le tiers de la mer devint du sang, et le tiers des créatures qui étaient dans la mer et qui avaient vie mourut, et le tiers des navires fut détruit.
Et le troisième ange sonna de la trompette : et il tomba du ciel une grande étoile, brûlant comme un flambeau; et elle tomba sur le tiers des fleuves et sur les fontaines des eaux. » Les versets 8 à 10 l’ont mis en transe, hors d’halène, mais il reprend son souffle et passe sans vergogne au verset 13 en oubliant le nom de l’étoile et le 4eme ange.
« Et je vis : et j’entendis un aigle qui volait par le milieu du ciel, disant à haute voix : Malheur, malheur, malheur, à ceux qui habitent sur la terre, à cause des autres voix de la trompette des trois anges qui vont sonner de la trompette ! »
A chaque coin d’un carré vide grand comme deux stades de footballs quatre énormes tours de métal de près de cent mètres de haut chacune projettent leurs faisceaux de lumière dans le ciel, en espérant capter la présence de l’intrus tant attendu. Des canons surdimensionnés jaillissent de leur sommet en forme de cube tel des membres dressés vers le ciel en une simulation obscène.
Sur le coté nord du carré, en face des journalistes, une baie vitrée abrite des dignitaires en costume militaire venus de tous les pays. Malgré leurs tenues on voit à leur face blême que ce sont de haut dirigeant et non des combattants. Ou peut-être des sosies placés là pour un sacrifice au nom de leurs nations respectives, pendant que les vrai se terrent dans des abris. Un gros plan sur l’un d’eux, près de la baie vitrée laisse voir des perles de sueurs qui coulent sur son front et ses tempes. Derrière lui une silhouette vomit à même le sol de leur enclos de verre.
Des chars d’assaut aux formes futuristes se placent en position autour de la piste d’atterrissage principale. Les bruits métalliques de leurs engrenages résonnent tandis qu’ils dirigent leurs canons vers le ciel.
La caméra vibre. Le sol vibre. La populace s’agite, regard levé vers les étoiles.
Les militaires se préparent pour l’inévitable hystérie collective. L’un d’entre eux s’est laissé emporté dans la foule qui l’a piétiné à mort. Il n’a pas fait feu. Il avait ordre de ne pas faire feu si cela lui arrivait. Mais personne, parmi la centaine de millier d’individu n’ose franchir le barrage des forces armées. Ils attendent dans l’angoisse le moment depuis si longtemps anticipé.
Les vibrations s’accentuent. Le silence surgit tel une vague de vent glacé qui s’abat sur la région. Un « Go Home ! » anonyme se perd dans le silence semblable à un râle d’agonie. Seul le prédicateur, au bord de l’extase, ose encore psalmodier ses versets.
« Et lorsqu’il ouvrit le septième sceau, il se fit un silence au ciel d’environ une demi-heure. Dit l’Apocalypse, chapitre 8 verset 1 » Mais il manque de courage. Se tait. Ses adeptes son pendu a ses lèvres. Il hurle alors le verset 5.
« Et l’ange prit l’encensoir et le remplit du feu de l’autel ; et il jeta le feu sur la terre ; et il y eut des voix et des tonnerres et des éclairs et un tremblement de terre. » Et il s’effondre en une crise de larme sur le sol herbeux qu’il frappe à coups de poings rageurs.
Le silence est complet à présent. Le sol tremble, la neige tombe et se transforme en pluie, puis en boue. Un flash de lumière traverse le ciel. Les vibrations s’accentuent dans ce silence étouffant. Quelques personnes perdent l’équilibre. Doucement un sifflement inhumain, mi-machine, mi-démon s’engouffre sur la plaine. Des cris commencent à monter depuis la foule. La caméra tombe sur le sol, mire vers le ciel. Elle filme à travers la baie vitrée qui explose alors que retentit la première salve des canons. Des ombres fugaces traversent le champ courant en tous sens. L’hystérie est là. Malgré les vibrations la caméra capte l’arrivé. Une masse noire, immense, bien trop grande pour la piste qui lui avait été réservé surgit des nuages, plus sombre encore que la nuit. Soudain elle devient blanche, lançant à travers le ciel des milliers de lumières.
En bas à gauche une écriture verte se superpose à l’image. 14 février 2089, 05:12:37. Puis l’écran s’éteint : Noir.
« What the fucking hell ? Remettez ça ! Qu’est ce que c’est que ce bordel ? » Le président des Etats-Unis d’Amérique, Jack C.Switon, vient de se lever de son fauteuil en nacre placé à quelques mètres de l’écran. Il crie ses ordres aux trois scientifiques qui font fonctionner l’énorme machine qui a fait office de projecteur : la caméra.
« C’est finit monsieur, lui dit le premier.
- Le film s’arrête là dit le second. » Le troisième reste silencieux et rembobine la bande.
Derrière eux quelques chef d’Etat semble déjà avoir compris. D’autres n’en sont pas loin. Le président des USA lui-même est proche de la solution. Des gardes du corps viennent l’inviter à s’asseoir sur le fauteuil présidentiel tandis que dans l’hémicycle les chefs de gouvernements des pays du Nord commencent à s’agiter. Hormis eux, seul quelques rares invités des pays du sud sont présents. Le jeune président par intérim du brésil, Augusto Narsil prend la parole.
« Pouvez vous nous expliquer pourquoi le film s’arrête là ? Docteur Leonis ?
- Certainement, répond le troisième scientifique. La caméra temporelle a probablement été détruite au moment de l’atterrissage. Ou durant la panique. Comme elle n’existe plus dans le futur, elle ne peut plus capter d’images.
- Nous avions… Nous avons… plus de quatre-vingt ans se sont écoulé… Vont s’écouler entre aujourd’hui et ce qui est… dans le film. Pourquoi une autre caméra n’a-t-elle pas pris le relais ? Demande le Brésilien.
- Probablement parce qu’aucune autre caméra n’a capté d’images de cette époque. Soit parce qu’aucune n’a été fabriquée entre temps ou, plus probablement, parce qu’elles ont toutes été détruites avant ou pendant l’événement. En fait, notre film est déjà un auto-montage de ce qu’ont pu capturer toutes les caméras existantes ou qui vont exister. »
Le président des USA a du mal à suivre, surtout qu’il a envie de tabasser ses hommes de main qui l’ont obligé (tranquillement certes) à s’asseoir. Dans l’hémicycle le président russe se lève et prend la parole. Il a déjà compris, mais veut que les choses soient clairs pour tous.
« Docteur Leonis, puisque ces films montrent le futur, et que les caméras temporelles sont connectées entre elles, au-delà même du temps qui les séparent, et sans contrainte due au temps qui s’écoule, pouvez vous clarifier pour nous tous ce qui empêche une caméra fabriquée
après l’événement de nous transmettre ses images ? Qu’est ce qui empêche une caméra fabriquée supposons dix mille ans après la nôtre de relayer ses images ?
- Et bien comme vous l’avez sans doute compris, parce qu’aucune caméra n’existera après l’événement. Lui répond le docteur.
- En d’autre terme ? Demande le président des Etats Unis sur un ton presque menaçant.
- Et bien il est probable… » Leonis se gratte la tête « Que personne n’a été en mesure de fabriquer une telle caméra.
- Fucking lier. Tu va arrêter de te foutre de ma gueule ! Pourquoi est ce que cent mille ans après, bordel, pourquoi est ce que un million d’année après, personne n’a été capable de fabriquer une foutu caméra ?! »
Le scientifique déglutit. Malgré leur indignation la plupart des gouvernants peuvent comprendre la réaction du chef du gouvernement le plus puissant du monde. Ils se contentent donc de murmurer entre eux.
Le docteur Leonis répond malgré qu’il soit conscient que tous savent déjà ce qu’il a du mal à dire.
« Il est probable que cet événement soit la fin de l’humanité monsieur. La chose qui est arrivé du ciel a sûrement gagné la guerre…
- Probablement, sûrement, crachat-il en parodiant la voix embarrassée du scientifique, Bordel de merde, c’est la fin du monde oui ou non ?!
- Oui ! Oui monsieur, c’est la fin du monde… »
(a suivre)
HC