Elle était allongée dans l'eau tiède, le dos contre le sable chaud, scrutant les quelques nuages de passage. Ses cheveux se laissaient aller aux tourments des faibles remous provoqués par les vaguelettes à peine visible; le vent etait faible, le temps radieux. Cet endroit semblait coupé du monde, intemporel et apaisant. En cet instant elle ne pensait plus à rien. Son esprit était libéré de toutes contraintes, de toute limite, une étrange et nouvelle sensation, comme si elle savait ce qui se produisait sans s'en tourmenter. Elle éprouvait desormais comme un soudain besoin vital pour l'eau, souriant à l'idée d'eprouver une dépendance, sans doute comme ces fleurs qui l'avait indirectement sortie de son etat comatique.
Elle reprenait des forces peu a peu, tandis que ressurgissait de son passé ces questions si existentielles, pièces manquantes d'un casse tête sans cesse en mutation. Son tatouage mysterieux, ce nouveau besoin d'eau, la raison de son arrivée ici: ces questions sans reponses venaient troubler sa méditation apaisante, comme si une autre force tentait de balayer cet instant si merveilleux.
Elle se releva doucement hors de l'eau, un frisson lui parcourant le corps, sans doutes à cause du vent plus présent dans les hauteurs. Elle s'avança un peu plus loin dans la mer jusqu'à ce que ses pieds ne soient plus en contact avec le sol, puis, instinctivement, elle se laissa couler au fond, comme si elle recherchait la tranquillité absolue.
La descente était lente, silencieuse, le halo du soleil comme unique compagnon de route. Elle s'etonna même de pouvoir respirer sans remonter à la surface. C'était normal sans doute, les plantes sous marines ne sont pas des chimères. Sans doute en etait elle devenue une, oui, peut être, mais qu'importe, ce silence absolu lui etait jouissif. Elle fini par toucher le fond doux et sablonneux. Le soleil était moins lumineux au fond mais cela ne semblait guère la deranger, la pression non plus. Le calme était là, libérateur, nécessaire.
Jusqu'à ce que quelque chose de vivant n'approche.
"Quelqu'un s'approche pour me sauver, mais je ne me noie pas. Pourquoi s'inquiète t il? Je suis bien, et ce tatouage la marque du pouvoir, la marque de la colère? Je suis dérangée, qui ose me tirer hors de ma meditation? Qui ose! "
Khalgar venait de plonger pour sauver la jeune femme allongée au fond de l'eau. Il était proche désormais, sa main se rapprochait de son poignet. Cheza ouvrit les yeux, sentant le contact avec cet être perturbateur. Ses yeux etait devenus pourpres, son regard, impassible. Zaia se trouvait a la fenêtre de l'auberge, scrutant les alentours. Un bruit sourd suivit d'une assourdissante explosion retint son attention. De l'eau jaillit de la mer suivit d'un homme expulsé dans les airs comme un pantin desarticulé. Ce dernier retomba violemment dans l'eau à proximité de la plage, abassourdis et inconscient. Cheza sorti doucement de la mer, pas à pas, en se dirigeant vers sa proie inconsciente.
Dernière modification par cheza ; 22/02/2013 à 14h52.
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