Provient du message de Runeless
Si tu as deja lu une dépêche AFP ca tient en 3 lignes, les faits et rien que les faits.
Oui oui, j'en lis de temps a autre, et en effet elles sont tout a fait laconique. Toi qui travailles dans un journal pourra confirmer (ou infirmer) mon sentiment. J'ai l'impression que tous les journalistes travaillent avec pour base unique les dépêches de l'AFP. Je prétend que les dépêches AFP provoquent une certaine uniformité. Plutot que des dizaines de journalistes aillent sur place, prennent chacun de leur coté les impressions a vif, les témoignages et vivent les évènements (meme en restant spectateur), on se retrouve avec un unique journaliste AFP qui prend un unique témoignage (ou une serie dans la meme zone), qui ne peut pas etre partout et voir tout a lui tout seul et qui va introduire sa propre subjectivité (meme dans une depeche AFP il y a plusieurs façons de présenter les choses, ne serais-ce que par le choix de ce qu'on dit et de ce qu'on masque).
Ensuite, tous les autres vont travailler un peu en aveugle a partir de cet unique témoignage d'un unique journaliste. N'etant pas sur place et ayant pour unique matériau cette laconique depeche AFP, ils vont etre obligé de romancer pour faire du contenu, ou de regarder ce qu'on dit les petits camarades et dire pareil (mais en mieux, ou au moins essayer). Ici on a plus ou moins le meme effet que l'erreur d'arrondis precedent une multiplication. on a 0,1 d'erreur dans la depeche AFP, mais les autres journalistes vont multiplier ce 0,1 par 10 par 100 par 1000.
Par exemple, lorsqu'une depeche AFP tombe disant "des restaurants americains menacent de boycotter les produits francais", dans tous les journeaux de france, on trouve "Un fort sentiment anti francais aux etats unis", partant d'une depeche AFP juste (c'est évidement vrai que quelques personnes ont ce comportement, le journaliste AFP l'a certainement constaté par lui meme), on en arrive a des informations finales pour le moins erronées, sensationnalistes et alarmistes. Pourquoi ? Pas parce que le journaliste voulait faire mal, mais parce qu'il parle de quelque chose qu'il n'a pas vu, et ne fait que broder sur une information parcellaire.
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