Ghaldrön repoussait l'assaut des larges fougères qui l'empêchaient de passer, il élaguait à coups de hache vifs et précis, il se taillait un chemin dans la foret pour trouver quelques Pictes à tuer.
Le soleil pesait aujourd'hui' hui, Ghaldrön fut heureux de trouver un petit cour d'eau sur le chemin, il s'y désaltéra et se faisant il décida de suivre le mince filet d'eau qui s'écoulait lentement sur de fins galets mousseux. Marchant tranquillement sur les brindilles rouillées par la mort, il observait la forêt. Il savait qu'on l'observait depuis qu'il suivait l'eau. Son expérience passées dans les bois avait fait de lui un excellent forestier. Il n'avait que sa hache alors que les Pictes au nombre de 6 pointaient leur flèches en sa direction. Ghaldrön s'arrêta soudainement et fis face à ses adversaires. Ceux ci qui pensaient être dissimulés par l'ombre de la forêt furent surpris mais ne cillèrent pas. Notre forestier avait la tête baissée, et de loin les Pictes pouvaient remarquer quelques sursauts étranges, brusquement le Cimmèrien releva la tête, ses yeux révulsé pleuraient d'une intense folie de carnage. Ses muscles se tendirent dans un frémissement palpable, et soudain, Ghaldrön reporta les flots impétueux de sa haine et de sa barbarie sur un Picte. Celui ci fut figé l'espace d'un instant, sa conscience s'éteignit subitement, laissant place à un état de transe effroyable. Une feuille d'un arbre se détacha, arrachée par un coup de vent, elle virevoltait dans les airs, valsant vers le sol. Le fil de la hache de Ghaldrön la trancha dans sa moitié et vint se figée avec courroux dans la tête du Picte, le sang gicla sur les arbres, le craquement sinistre d'un crâne qui se brise figea d'effroi les autres archers. Ghaldrön empoignait déjà un gros galet du cours d'eau bouillonnant et l'envoya de toute sa force sur un deuxième Picte anéanti par la violence soudaine des évènements. Sa mâchoire éclata dans un déluge d'os et de chairs déchirées, semant toutes les dents du picte partout autour de lui, les arrosant copieusement d'une cascade de sang frais. Ghaldrön courrait sur un troisième Picte qui décocha une flèche dans un sursaut de terreur, il manqua de peu Ghaldrön qui récupérait sa hache, ils finiraient le travail à deux.
Ghaldrön tenait un picte par la gorge le soulevant à plusieurs dizaines de centimètre du sol, visiblement il n'était pas très âgés mais Ghaldrön écumait de rage il devait tuer tout ce qui se présenterai devant lui. Il lança avec force le Picte un peu plus haut puis d'un geste habile et fatal, l'ouvrit du cou à l'aine. La Hache de Ghaldrön luisait de plaisir dans une gerbe de sang étincelant. Un picte se rua sur Ghaldrön qui admirait son oeuvre. Ghaldrön l'accueillis d'une droite puis d'une puissante gauche, les phalanges de Ghaldrön imprimèrent d'un son étouffé sa haine. Un filet de salive s'extirpa de la bouche du Picte qui serrait les dents lors d'un impact plus que douloureux. Toute sa masse résonnait des coups de poings de Ghaldrön furieux. Un uppercut lui fit sauter les dents, il repoussa Ghaldrön, son poing vindicatif fissura la lèvres inférieurs du forestier qui rendit la monnaie de sa pièce au sauvage en l'étouffant d'un coup de genou. Le Picte était à terre Ghaldrön lui sauta dessus de rage et lui martela le crâne de coups de poings barbares, il l'écrasa de toute sa rage, il lui hurlait dessus alors que la tête du picte heurtait le sol et ses poings dans un fracas assourdissant. Le os se morcelaient doucement alors que les chairs étaient broyées par sa folie destructrice. Ghaldrön bavait en hurlant ses yeux toujours révulsé il pleurait, mais ce n'était plus de la rage, ce n'était plus de la haine, pourquoi pleurait il ?
Il ne savait pas, cette évidence lui fit reprendre conscience. Le Picte n'était plus. Ghaldrön lui avait physiquement dématérialisé le visage. Même le sang s'était profondément mélangé au sol boueux.
Il n'y avait plus du tout de picte, il les avait tous tué. Ghaldrön avait oublié lors de son excès de zèle qu'il devait en capturer un vivant pour lui soutirer des informations. Il n'en avait que faire, il venait de se rendre compte que pour la première fois, il était devenu fort, et qu'il avait réussi à canaliser sa rage et sa haine. Ghaldrön ne comprit pas pourquoi il était entrain de pleurer cependant.
Récupérant ses esprits alors que le soleil s'occupait de dessécher les cadavres mutilés des pictes qui attiraient déjà des mouches et quelques vermines, Ghaldrön récupéra un arc et un carquois. Cela lui donnait un certain avantage, il pourrait agir avec un peu plus de prudence et surtout, abattre plus d'ennemis.
Ghaldrön se lava un peu avec de l'eau fraîche, il enlevait le plus gros, il n'avait pas besoin de se laver entièrement. Le bourdonnement des mouches empiraient et les clapotis de l'eau résonnaient dans la chaleur de cette douce âpres midi. Notre Forestier entreprit alors de continuer sa route, mais soudain, alors qu'il commençait à marcher, il entendit derrière lui le hénissement de plusieurs chevaux. Ghaldrön ne put y croire sur le moment, il se cacha du mieux qu'il put de l'autre coté du cour d'eau, laissant au regard les cadavres atrocement mutilés des pictes qui commençaient à rependre une odeur aux effluves émétiques. Ghaldrön se tapit dans l'ombre d'une plante, à l'abri d'un arbuste. Il vit apparaître bruillament et avec fougue une petite compagnie de cavaliers. Les heaumes d'acier bardés de piques et de cornes portés par des hommes vêtus de peaux de bêtes et de tuniques en cuir noir qui beuglaient et brandissaient avec colères des haches, des épées et de lances dans un galop de tempêtes impressionnèrent Galdrön dont les yeux virevoltaient sur des détails de cette tumultueuse scène. Il la vit soudain. Dans un reflet de Mort, il discerna sa hache noire et brillante accrochée à la ceinture du Chef au cheveux blancs. Il se trouvait au centre des cavaliers, cela n'aidait pas Ghaldrön qui se demandait comment il pourrait tuer autant de guerriers si bien équipés. Soudain il entendit un bruissement derrière lui, il balaya un carreau empoisonné planté dans sa cuisse d'un mouvement de la main alors que son esprit sombrait dans les ténèbres.
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