[Bg]Autant en emporte l'acier...

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Bref ! Voici la suite....


Ghaldrön avait terminé son arme. Il venait de forger sa Hache qui comme lui, devait passer par l'épreuve du sang. Elle devait boire le sang de ses ennemis comme sa soeur qu'ils devaient récupérer aux mains de son ancien Chef de village.
Ghaldrön contempla sa création, le fil de lame était étincelant, il y passa son pouce et ne fut pas étonné de devoir lécher le sang qui coula alors. Plusieurs fils d'argent s'entrelaçaient sur la lame, tantôt courbes et fins comme une plante, tantôt géométriques et sec comme la pierre. Elle était suffisamment lourde et bien équilibrée pour son usage, elle volerai littéralement sur ses ennemis. Il n'avait pas dormi, et il n'avait pas mangé durant plusieurs jours. Il crut bon de demander au Forgeron de lui donner le gîte et le couvert. Ce dernier crut bon de profiter de l'état d'harassements de Ghaldrön pour tenter de venger le meurtre de son frère à la taverne. Ghaldrön passa une bonne nuit ce soir là, et son ventre était plein, même sa hache avait pu boire à sa guise. D'ailleurs, alors que Ghaldrön dormait, les motifs de la hache rayonnèrent d'un rouge sombre...

Un coq chanta tôt le matin, Ghaldrön contrarié se saisit d'un bibelot qui trônait sur la table de nuit, la tête lourdement attachée à son oreiller par les soldats du sommeil, et le lança sans prendre la peine de viser par la fenêtre ouverte. Plus jamais on ne l'entendit alors.
Ghaldrön se leva pourtant sous l'effet d'une puissante magie, le chant du coq était un remède efficace contre le sommeil.
Il prit un bon déjeuner près de la dépouille du Forgeron froid et immobile comme une statue. Son compagnon ne le dérangerait pas d'une conversation ennuyante et sans intérêt alors qu'il mangeait. Ghaldrön se lava alors, et mit un peu d'ordre dans ses cheveux et dans sa barbe naissante. Il poussa enfin la porte de la Forge, la hache à la ceinture, il se dirigea vers un garde et lui posa cette question:
-As tu vu ou entendu parler d'un homme aux cheveux et à la barbe blanche qui était anciennement le chef de tout un village ? Sais tu ou je pourrai le trouver ?

Le garde n'était pas enclin à parler de quoique ce soit avec ce barbare mais voyant la hache qui se balançait à la ceinture de ce dernier il fut prompt à révéler ce qu'il savait.

- Apparemment, il serait devenu mercenaire. Il chasse le picte pour venger un village qui aurait perdu un fils lors d'une balade en forêt.

Ghaldrön rit en son fort intérieur de voir le garde trembler lorsqu'il parlait. Cela lui plaisait grandement, d'autant plus que c'était pour lui annoncer une bonne nouvelle. Il hocha la tête et remercia le garde, puis il s'envola dans la forêt. Il allait chez les Pictes. La folie reprenant ses droits, il avait élaboré un plan tout droit sorti de ses tortueux méandres.
Ghaldrön repoussait l'assaut des larges fougères qui l'empêchaient de passer, il élaguait à coups de hache vifs et précis, il se taillait un chemin dans la foret pour trouver quelques Pictes à tuer.
Le soleil pesait aujourd'hui' hui, Ghaldrön fut heureux de trouver un petit cour d'eau sur le chemin, il s'y désaltéra et se faisant il décida de suivre le mince filet d'eau qui s'écoulait lentement sur de fins galets mousseux. Marchant tranquillement sur les brindilles rouillées par la mort, il observait la forêt. Il savait qu'on l'observait depuis qu'il suivait l'eau. Son expérience passées dans les bois avait fait de lui un excellent forestier. Il n'avait que sa hache alors que les Pictes au nombre de 6 pointaient leur flèches en sa direction. Ghaldrön s'arrêta soudainement et fis face à ses adversaires. Ceux ci qui pensaient être dissimulés par l'ombre de la forêt furent surpris mais ne cillèrent pas. Notre forestier avait la tête baissée, et de loin les Pictes pouvaient remarquer quelques sursauts étranges, brusquement le Cimmèrien releva la tête, ses yeux révulsé pleuraient d'une intense folie de carnage. Ses muscles se tendirent dans un frémissement palpable, et soudain, Ghaldrön reporta les flots impétueux de sa haine et de sa barbarie sur un Picte. Celui ci fut figé l'espace d'un instant, sa conscience s'éteignit subitement, laissant place à un état de transe effroyable. Une feuille d'un arbre se détacha, arrachée par un coup de vent, elle virevoltait dans les airs, valsant vers le sol. Le fil de la hache de Ghaldrön la trancha dans sa moitié et vint se figée avec courroux dans la tête du Picte, le sang gicla sur les arbres, le craquement sinistre d'un crâne qui se brise figea d'effroi les autres archers. Ghaldrön empoignait déjà un gros galet du cours d'eau bouillonnant et l'envoya de toute sa force sur un deuxième Picte anéanti par la violence soudaine des évènements. Sa mâchoire éclata dans un déluge d'os et de chairs déchirées, semant toutes les dents du picte partout autour de lui, les arrosant copieusement d'une cascade de sang frais. Ghaldrön courrait sur un troisième Picte qui décocha une flèche dans un sursaut de terreur, il manqua de peu Ghaldrön qui récupérait sa hache, ils finiraient le travail à deux.
Ghaldrön tenait un picte par la gorge le soulevant à plusieurs dizaines de centimètre du sol, visiblement il n'était pas très âgés mais Ghaldrön écumait de rage il devait tuer tout ce qui se présenterai devant lui. Il lança avec force le Picte un peu plus haut puis d'un geste habile et fatal, l'ouvrit du cou à l'aine. La Hache de Ghaldrön luisait de plaisir dans une gerbe de sang étincelant. Un picte se rua sur Ghaldrön qui admirait son oeuvre. Ghaldrön l'accueillis d'une droite puis d'une puissante gauche, les phalanges de Ghaldrön imprimèrent d'un son étouffé sa haine. Un filet de salive s'extirpa de la bouche du Picte qui serrait les dents lors d'un impact plus que douloureux. Toute sa masse résonnait des coups de poings de Ghaldrön furieux. Un uppercut lui fit sauter les dents, il repoussa Ghaldrön, son poing vindicatif fissura la lèvres inférieurs du forestier qui rendit la monnaie de sa pièce au sauvage en l'étouffant d'un coup de genou. Le Picte était à terre Ghaldrön lui sauta dessus de rage et lui martela le crâne de coups de poings barbares, il l'écrasa de toute sa rage, il lui hurlait dessus alors que la tête du picte heurtait le sol et ses poings dans un fracas assourdissant. Le os se morcelaient doucement alors que les chairs étaient broyées par sa folie destructrice. Ghaldrön bavait en hurlant ses yeux toujours révulsé il pleurait, mais ce n'était plus de la rage, ce n'était plus de la haine, pourquoi pleurait il ?
Il ne savait pas, cette évidence lui fit reprendre conscience. Le Picte n'était plus. Ghaldrön lui avait physiquement dématérialisé le visage. Même le sang s'était profondément mélangé au sol boueux.
Il n'y avait plus du tout de picte, il les avait tous tué. Ghaldrön avait oublié lors de son excès de zèle qu'il devait en capturer un vivant pour lui soutirer des informations. Il n'en avait que faire, il venait de se rendre compte que pour la première fois, il était devenu fort, et qu'il avait réussi à canaliser sa rage et sa haine. Ghaldrön ne comprit pas pourquoi il était entrain de pleurer cependant.
Récupérant ses esprits alors que le soleil s'occupait de dessécher les cadavres mutilés des pictes qui attiraient déjà des mouches et quelques vermines, Ghaldrön récupéra un arc et un carquois. Cela lui donnait un certain avantage, il pourrait agir avec un peu plus de prudence et surtout, abattre plus d'ennemis.

Ghaldrön se lava un peu avec de l'eau fraîche, il enlevait le plus gros, il n'avait pas besoin de se laver entièrement. Le bourdonnement des mouches empiraient et les clapotis de l'eau résonnaient dans la chaleur de cette douce âpres midi. Notre Forestier entreprit alors de continuer sa route, mais soudain, alors qu'il commençait à marcher, il entendit derrière lui le hénissement de plusieurs chevaux. Ghaldrön ne put y croire sur le moment, il se cacha du mieux qu'il put de l'autre coté du cour d'eau, laissant au regard les cadavres atrocement mutilés des pictes qui commençaient à rependre une odeur aux effluves émétiques. Ghaldrön se tapit dans l'ombre d'une plante, à l'abri d'un arbuste. Il vit apparaître bruillament et avec fougue une petite compagnie de cavaliers. Les heaumes d'acier bardés de piques et de cornes portés par des hommes vêtus de peaux de bêtes et de tuniques en cuir noir qui beuglaient et brandissaient avec colères des haches, des épées et de lances dans un galop de tempêtes impressionnèrent Galdrön dont les yeux virevoltaient sur des détails de cette tumultueuse scène. Il la vit soudain. Dans un reflet de Mort, il discerna sa hache noire et brillante accrochée à la ceinture du Chef au cheveux blancs. Il se trouvait au centre des cavaliers, cela n'aidait pas Ghaldrön qui se demandait comment il pourrait tuer autant de guerriers si bien équipés. Soudain il entendit un bruissement derrière lui, il balaya un carreau empoisonné planté dans sa cuisse d'un mouvement de la main alors que son esprit sombrait dans les ténèbres.
Ghaldrön se réveilla dans une cage faites de bois et de cordes lourdement scellée de chaines aux mailles salies par la boue. Il faisait nuit mais un grand feu illuminait les alentours, il put se rendre compte qu'il était prisonnier, pieds et mains liés dans un village picte. Les guerriers de la tribu dansaient et festoyaient, Ghaldrön ne savait pas pourquoi. Ils s'esclaffaient, riaient, buvaient alors qu'il pouvait seulement cligner des yeux. Un garde ïvre s'approcha de lui et à l'aide d'un baton il le tourmenta. Lui pressant les cotes et lui fouettant la tête, lui frappant les pieds et les mains d'un rire gras, Ghaldrön bouillonnait de rage et soudain alors que l'autre dégénéré prenait un plaisir sadique à l'asticoter en lui tendant un jambon bien grillé, il entendit par dessus les bruits de la fête une horde au galop. Il sourit à son peu imaginatif tortionnaire. Dans quelques minutes, il serait libre et il le brulerait en riant dans le carnage d'une grande bataille.
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