THESE de medecine : ADDICTION aux jeux vidéo

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Publié par Ara
Il existe ainsi toute une graduation des "symptômes", faisant de beaucoup d'entre nous, à des degrés très différents, des "addicts" aux jeux vidéos/MMORPGS. Frustration quand on ne joue pas, irritabilité, modification des rapports sociaux et des priorités, non parce que l'on a envie de jouer, mais parce que d'une certaine façon, le jeu, l'immersion, les défis, et les plaisirs qui en découlent, nous manquent.

Bref, qu'il y ait une addiction aux jeux vidéos, ce n'est pas à démontrer. Que l'on cerne ses particularités, les facteurs prédisposant et aggravant, ainsi que la population à risque, c'est le minimum que l'on peut atteindre d'un médecin.
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Désolé, je ne pense pas qu'on puisse admettre cela. Un être humain "normal" a besoin d'activité cérébrale et d'activité physique. Qu'on t'arrache des mains le sandwich que tu es en train de manger, le livre que tu es en train de lire tu montreras des signes de frustration, d'irritabilité, de modification de tes rapports sociaux et de tes priorités que l'on pourrait donc attribuer à de l'addiction selon tes propres termes.

Maintenant qu'on me dise que le danger c'est la polarisation, ne manger "que" du chocolat, ne pratiquer "que" les MMOs comme activité cérébrale, ou "que" le sexe comme activité physique c'est de l'addiction. Là je pense que c'est acceptable.

Au passage il y a une imprécision, addiction aux MMOs en général ou à un MMO en particulier, on peut par exemple préférer jouer à WOW qu'aux échecs et les échecs à Dofus.

Et c'est là où on revient à l'immersion car il y a des gens qui font du surf ou jouent aux échecs dans Second Life, ou aux courses dans Lineage 2, ou bien qui font de la décoration dans EQ2.

L'immersion change nos repères, le monde virtuel devenant le monde de référence à partir duquel nous pratiquons nos activités intellectuelles.

Va dans SL et demande à un résident ce qu'il a fait de sa journée il te dira j'ai fait du shopping, après je suis allé danser, et ensuite j'ai discuté avec des amis, on a fait du surf et un peu de sky diving. Ok, cette personne est restée 8 ou 10h en ligne mais elle a eu des activités variées, selon sa propre vision des choses.

Je parle de SL parce que c'est ce qu'il y a de plus proche de la RL mais le comportement est similaire dans les MMOs traditionnels.

Raisonner en termes d'addiction me semble une approche réductrice et limitée. Le fond du problème c'est que les gens s'emmerdent tellement dans la vie qu'ils ont recours aux drogues ou aux MMOs pour échapper à la monotonie quotidienne, mais ça on le savait déjà.
C'est bien pour ça que j'ai mis des guillements au terme "addict". Ce que je signalais, c'était d'avantage des symptomes de pré-addiction ou de comportement "excessif". Je n'ai jamais signalé que de tels signes étaient anormaux, ou pathologiques. Si cela peut te sembler induit par la formulation, j'en suis désolé.

Encore une fois, je n'ai pas dit que "Trop jouer aux MMORPGS", c'était être dépendant ou addict. J'ai dit que cela était une des étapes du cheminement menant à l'addiction, qui existe, selon des critères et des théories que l'on pourrait éventuellement remettre en cause. Ces théories ont été développées, en réponse aux problématiques de notre époque, et cela face aux dérives et aux excès de certains, qui restent minoritaires. Elles n'ont pas été développés spécifiquement pour les jeux vidéos, mais elles ont tendance à les inclure désormais dans leur champ d'étude.

Et comme tu l'as dit, consommer une drogue, baiser ou jouer à un MMORPG, ne sont rien d'autres que des activités, banales de nos jour. Le faire de manière excessif, jusqu'à éprouver un manque et une frustration (qui n'a rien à voir, malgré ta mauvaise foi, avec celle que l'on peut éprouver en attendant de lire la suite d'un bouquin ou le prochaine épisode de sa série favorite) en l'absence de l'objet investi, ca peut parfois témoigner d'un malaise psycho-social (mais pas forcément) ou d'une certaine fragilité (conjoncturelle ou structurelle). Et mener à des dérives. Une d'entre elle est la dépendance, l'autre est le chomage, parfois la rupture.

Tu peux cogner contre les murs et dire "oui, mais ce n'est pas le propre des MMORPGS" ou "regarder des gens mangent du chocolat, ils sont bien plus dépendants", c'est ton droit. Nier pour autant l'existence de toute forme d'addiction aux jeux vidéos, ou la banaliser sous prétexte qu'il en existe d'autres, plus fréquentes ou plus graves, ou qu'il s'agit d'une conséquence directe du paradigme socio-culturel actuel, ca ne me semble guère utile

Pour finir, je n'aime pas citer les propos d'autrui, mais l'occasion est là, bien trop jolie. Quand je parlais de la frustration éprouvée entre deux parties, je ne faisais allusion à quelque chose de réel et n'en faisais nullement un argumentaire pour témoigner de la dépendance. A la rigueur, du cheminement qui y mène, mais rien de plus. Que tu compares cette frustration à celle ressentie lorsqu'on "t'arrache des mains le sandwich que tu es train de manger", c'est devancer ma pensée et faire de la pratique des jeux vidéos un besoin primaire, ce qui n'est pas sensé être le cas.

Le reste de ton argumentaire, basé sur le plaisir que l'on éprouve dans les jeux vidéos ou les multiples activités qui s'y greffent, aurait été pertinent si j'avais émis un quelconque doute à ce sujet. Mais il se trouve que je suis d'accord avec toi, et que cela n'a aucun, mais vraiment aucun, rapport avec un sujet qui traite de dépendance. Et contrairement à ce que tu avances, l'addiction ne présuppose pas la polarisation.

D'ailleurs, les études et recherches actuelles (qui valent ce qu'elles valent) ont tendance à parler de poly-addiction et de prédispositions. Selon ces théories, les addictions se greffent sur un terrain particulier et auraient tendance à se transformer, se métamorphoses et s'ajouter au cours de la vie. Ainsi, on peut voir des tableaux associant, un temps, vol pathologique, consommation de drogue et d'alcool sur un mode addictif (aucune de ces activités n'étant en soi une addiction, mais chacune offrant cette possibilité) chez un individu. Et il est possible, lorsqu'il croisera la route d'un MMORPG (ce que je lui souhaite) qu'il ait tendance à recréer le même type de relation entre cet objet, et celui de ces addictions.

Le jeu vidéos n'est pas en lui-même la source de l'addiction, il n'en est que l'objet.

Et il existe, et bien heureusement, des tas de joueurs dépendants (je ne parle pas des HCG, ou de gens qui ont choisi (ou pense l'avoir fait) une pratique intensive des jeux vidéos, mais de ceux qui la subissent), bien plus heureux dans leur vie que le reste de la population.

Au final, s'il y avait lieu de débattre sur un sujet, je ne pense guère que cela soit celui de la dépendance aux jeux vidéos. Cette notion est une notion médicale, pas une notion sociale. C'est une volonté de considérer un certains types de rapport à l'objet, comme un élément s'ancrant dans un contingent pathologique plus global. Par contre, que l'on s'interroge sur la médicalisation de la société ou son intrusion et sa prise de position dans la plupart des secteurs de la vie, y compris les loisirs, ca me semble justifié.
Citation :
Publié par Ara
Et comme tu l'as dit, consommer une drogue, baiser ou jouer à un MMORPG, ne sont rien d'autres que des activités, banales de nos jour. Le faire de manière excessif, jusqu'à éprouver un manque et une frustration (qui n'a rien à voir, malgré ta mauvaise foi, avec celle que l'on peut éprouver en attendant de lire la suite d'un bouquin ou le prochaine épisode de sa série favorite) en l'absence de l'objet investi, ca peut parfois témoigner d'un malaise psycho-social (mais pas forcément) ou d'une certaine fragilité (conjoncturelle ou structurelle). Et mener à des dérives. Une d'entre elle est la dépendance, l'autre est le chomage, parfois la rupture.

Tu peux cogner contre les murs et dire "oui, mais ce n'est pas le propre des MMORPGS" ou "regarder des gens mangent du chocolat, ils sont bien plus dépendants", c'est ton droit. Nier pour autant l'existence de toute forme d'addiction aux jeux vidéos, ou la banaliser sous prétexte qu'il en existe d'autres, plus fréquentes ou plus graves, ou qu'il s'agit d'une conséquence directe du paradigme socio-culturel actuel, ca ne me semble guère utile
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Premièrement, je n'ai pas dit que c'étaient des activités banales (en tous cas pas la consommation de drogues). Entre ceux qui ne lisent pas assez et ceux qui lisent trop on n'est pas près de s'en sortir^^.

Deuxièmement la logique d'un MMO repose essentiellement sur la découverte d'un univers, zones, quêtes, storyline, équipement, etc... Comparer cela avec la suite d'un bouquin ça me semble pertinent. Pas pour toi, dont acte. Par contre, dire que c'est de la mauvaise foi de ma part c'est un procès d'intention.

Troisièmement en ce qui concerne, d'une part le chocolat, la nicotine, l'héroine, et le haschich, ce sont des substances psychoactives. Tu ne peux en aucun cas comparer ces substances avec un MMO. Si j'étais comme toi je dirai que là tu es de mauvaise foi.

Quatrièmement le sexe, et même on ne l'a pas mentionné ici mais on peut ajouter la vitesse, sans être des substances, ont des effets sur le cerveau qui entrainent un comportement addictif.

Maintenant j'attend la démonstration équivalente en ce qui concerne les MMOs. Et en quoi l'addiction ne concernerait-elle pas la pratique assidue de la littérature par exemple ? Ecran ? Le fait de taper au clavier ? Jolis pixels qui scintillent ? Il faudra expliquer cela.

Vouloir à toute force classer le MMO comme un facteur addictif finira par classer tout et n'importe quoi dans la même catégorie. Se jeter sur les caricatures de Plantu dès la parution du Monde c'est la preuve d'un comportement addictif tant qu'on y est.

Sinon pour le reste on est plus ou moins d'accord, mais je voulais préciser ma pensée sur ces points.

Quant au fait de nier l'addiction, en médecine tu as des symptômes, si tu as une douleur aigue au ventre, ça peut être un point de côté mais ça peut être une appendicite. Moi je dis ce que tu appelles de l'addiction, c'est de l'immersion, qui dénote une perte de contact avec la réalité. A ce que je sache en bouffant du chocolat on ne perd pas contact avec le réel. En prenant de l'héroine oui sans doute, mais là on retrouve la dépendance dont on parlait plus haut. En lisant un bouquin on peut également s'évader de la réalité...
olblach, il te faudra remplir combien de pages sur jol pour te rassurer sur ton état de non-addict ?
Citation :
Publié par BernhardtM
olblach, il te faudra remplir combien de pages sur jol pour te rassurer sur ton état de non-addict ?
addict à quoi ?
Je ne vais pas débattre éternellement, mais il me semble que tu confonds deux choses: l'effet propre de l'objet d'addiction et le phénomène d'addiction en lui-même (qui n'est donc pas synonyme de dépendance et ne s'ancre pas forcément sur un objet psycho-actif)

Ce sont deux choses différentes.

Ainsi, dans une addiction à la drogue (Oui, on peut consommer des drogues sans être addict, notamment lors d'une anesthésie générale ou autre), il y a l'effet propre de la drogue qui est effectivement une substance "active" au niveau organique et il y a le lien "affectif" que tu établis avec l'objet. Entre les deux, il y a la sensation de manque "organique" et la sensation de manque "psychique". En gros, il faut distinguer la "Dépendance" et l'Addiction.

Pour plus de détails, le réseau est ton ami:
http://www.futura-sciences.com/fr/co...ddiction_2933/
http://psychiatriinfirmiere.free.fr/...thologique.htm
http://www.mgt62.com/DefAdd.php

Cette dichotomie est valable pour tous les "objets d'addiction".

L'effet propre du MMORPGS, comme je l'ai dit quelques pages plus tôt, est relativement bénin. A part, quelques escarres, une ou deux crises d'épilepsie, et une pâleur excessive, et une bien sympathique libération d'endorphines (et oui, tout ce qui donne du plaisir implique une libération de neutro-transmetteurs), rien à craindre (c'est de l'humour).

Par contre, il peut, pour les personnalités addictives, devenir un élément central de la vie. En soit, ce n'est pas grave. Mais il s'agit d'identifier, en amont de ce sur-investissement, les processus de dépression, les troubles de personnalités et les mécanismes psycho-pathologiques sous-jascent, qui font de cette consommation, non pas une consommation excessive, mais une addiction réelle. Bien souvent bénigne. Mais pas toujours.

Il s'agit de comprendre, d'identifier, mais pas de juger. Bref, tu peux refuser le concept d'addiction, le nier, considérer qu'il ne s'applique pas aux MMORPGS, mais bien plus à la consommation de chocolat, libre à toi.

Je voulais simplement préciser les choses. Et de donner un aperçu de la façon dont les addictions sont traitées par les professionnels de la santé. Bien évidemment, ces conceptions ne sont que des modèles théoriques destinées à expliquer les choses, et non une vérité absolue. L'objectif reste quand même, au final, de pouvoir aider ceux qui se sont perdus dans ces comportements extrêmes.

Dans tous les cas, ce n'est pas parce que je mentionne ces arguments que j'y adhère complètement. Je ne suis pas un farouche défenseur de la médicalisation ou de la "psychiatrisation" des choses. Mais quand le monde bouge dans une direction, on est parfois obligé de suivre.

PS: Excuse moi si je t'ai blessé ou irrité, d'une façon ou d'une autre, en parlant de mauvaise foi. Je trouvais seulement surprenant de comparer la frustration profonde, l'irritabilité, et le mal-être, consécutifs au manque et à l'attente dans le cadre d'un comportement addictif, à la frustration mêlée d'excitation et de plaisir anticipé dans le cadre d'un comportement "normal".
Pas de problème, la question est mal posée d'où les soucis de compréhension. Il ne peut y avoir "addiction" à un MMO donné que si il y a immersion. Sinon j'appellerai ça plus de la boulimie que de l'addiction (jouer à fond jusqu'à ce qu'on en ait fait le tour).

Dans un cadre plus vaste d'addiction aux MMOs, il faudrait ajouter tous les jeux vidéos CS, etc..

Il y avait une émission sur TF1 de psychologie à l'usage des familles où un père de famille ignorait sa femme et ses enfants et s'adonnait aux consoles pendant tout son temps libre. En fait là leçon de l'émission c'est que le type n'avait rien d'un accroc c'était plus une fuite devant ses responsabilités de père de famille. D'ailleurs il allait bosser sans problèmes. C'est marrant que je sois tombé la dessus je regarde TF1 une fois par an
Clôture du recueil de données depuis hier midi.

Un très grand MERCI à toutes et tous.


Le problème de l'algorithme du score des critères d'addiction est résolu.


Résultats définitifs dans quelques semaines.




Citation :
Publié par Olblach
Pas de problème, la question est mal posée d'où les soucis de compréhension. Il ne peut y avoir "addiction" à un MMO donné que si il y a immersion. Sinon j'appellerai ça plus de la boulimie que de l'addiction (jouer à fond jusqu'à ce qu'on en ait fait le tour).

Dans un cadre plus vaste d'addiction aux MMOs, il faudrait ajouter tous les jeux vidéos CS, etc..

Il y avait une émission sur TF1 de psychologie à l'usage des familles où un père de famille ignorait sa femme et ses enfants et s'adonnait aux consoles pendant tout son temps libre. En fait là leçon de l'émission c'est que le type n'avait rien d'un accroc c'était plus une fuite devant ses responsabilités de père de famille. D'ailleurs il allait bosser sans problèmes. C'est marrant que je sois tombé la dessus je regarde TF1 une fois par an
La boulimie fait parti des addictions comportementales.
L'immersion n'est pas spécifique du MMO, l'immersion c'est la plongé dans un autre univers, donc les MMOs sont immersifs (cette caractéristique pouvant suivant les joueurs, être plus ou moins recherchée).

Il n'y a pas d'addiction sans plaisir.

Les MMOs ne sont pas les seuls jeux pouvant susciter un comportement addictif.

La frontière entre addiction et consommation abusive n'est pas toujours simple.
Les comportement addictifs, quelle qu'en soit la cause, tendent vers l'isolement du "consommateur" avec des effets néfastes sur sa vie (pas forcement dans tous les domaines de sa vie), et des difficultés à réduire ou stopper cette consommation.
Citation :
Publié par nael.moussa
l'immersion c'est la plongé dans un autre univers, donc les MMOs sont immersifs
Grâce à nos amis botters/farmers/spammers la plupart des MMOs ne sont plus immersifs. De plus ils ont changé de modèle de marketing, ce qui favorisait l'immersion a été atténué pour des modèles basés sur l'émulation et la compétition.

http://eq2players.station.sony.com/l...board_index.vm
http://www.guildwars.com/competitive/ladder/default.php

Par exemple on ne pouvait pas faire ALT TAB en utilisant EQ1 ou L2, ni jouer en mode fenêtré, immersion oblige, maintenant c'est possible, le support de la voix aussi éloigne de l'immersion. Soit dit en passant ces modèles sont beaucoup moins dangereux que les modèles immersifs. Certains sont encore très immersifs toutefois.

Ok pour la boulimie.


L'immersion c'est par exemple au cinéma, le grand écran, la salle obscure, et le son à fond, quand tu vois le même film chez toi avec tes potes autour d'une pizza, lumières allumées, téléphone qui sonne etc..., c'est beaucoup moins immersif. Les MMOs ont cherché à être immersifs surtout au début mais ICQ puis Teamspeak ont freiné cette tendance.
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