Voila le début d'un petit texte que je garde depuis un moment sur mon DD et que je me suis finalement décidé à poster (ici parce que au moins je suis sur d'avoir des critiques constructives
), alors je vous laisse juger.
La pierre était froide dans son dos. Depuis combien de temps était-il allongé là ? Il n’en avait aucune idée. D’ailleurs il n’était pas si mal là, si ce n’était ce quelque chose de poisseux qui recouvrait sa tempe. Finalement, il se décida à ouvrir les yeux, mais les ténèbres restèrent complètent. Tout autour de lui, les ombres dansaient, bien qu’il soit totalement incapable de les dissocié des murs obscurs sur lesquels elles se mouvaient. Mais au bout de quelques temps, ses yeux finirent par apprendre à percevoir la lumière nocturne qui coulait autour de lui. Il se trouvait dans une vaste salle de pierre, mais dans sa position actuelle il ne pouvait voir grand chose, et même s’il ne se sentait guère en forme, il se releva doucement, pour se mettre en position assise, le dos appuyé contre le mur. A peine avait-il commencé à bouger que sa tête s’était mise à tourner, mais après avoir trouvé une nouvelle position, le monde se stabilisa autour de lui. Inquiet, il passa doucement sa main derrière sa tête et rencontra à nouveau cette matière froide et poisseuse. A la lumière des ténèbres, ses craintes se confirmèrent, c’était bien du sang, un sang froid et ancien, presque noir. D’ailleurs, il remarqua qu’il en avait laissé de généreuses quantités sur le sol là où il était étendu quelques secondes plus tôt, et vu la quantité importante de sang qu’il avait perdu, il était étrange qu’il ne soit en plus mauvais état, mais bon, il n’allait pas s’en plaindre.
Mais pour le moment, il avait d’autres préoccupations, il était totalement incapable de se souvenir de ce qu’il était venu faire ici, et à la réflexion, il n’arrivait pas non plus à se souvenir de ce qu’était « ici » ou de quoi que ce soit d’autre. Cela était relativement préoccupant. Il décida alors que la meilleure chose à faire était de se lever et d’essayer de trouver quelqu’un qui pourrait l’aider à résoudre cet épineux problème. Il devait récupérer assez rapidement, car cette fois, quand il se leva, sa tête ne lui tourna presque pas. Il se mit doucement debout, et commença à inspecter les alentours. C’était vraiment un lieu étrange, comme il n’en avait jamais vu auparavant, en tout cas, comme rien dont il se souvint : les murs, le plafond et le sol, quand ils étaient encore intacts, étaient en pierre, en tout cas quelque chose qui y ressemblait, mais cette pierre était particulièrement lisse, comme si le peuple qui avait construit cet endroit avait passé un temps incalculable à polir toutes les surfaces. Qui plus est, pour rajouter à l’étrangeté de la chose, il semblait que toute cette pièce ait été taillée dans un seul et unique bloc ; car il pouvait promener son regard n’importe où, il n’apercevait pas la moindre trace de jointures entre différentes pierres. Lorsqu’il inspecta plus en détail le plafond, il compris ce qui avait du lui arriver, au-dessus de lui le plafond était écroulé, et l’on pouvait trouver des débris un peu partout tout autour. Parmi les débris il retrouva quelques objets qui lui étaient familier : un sac à dos contenant quelques jours de vivres et du matériel de survie, ainsi que deux épées courtes qui trouvèrent leur place dans des fourreaux qui se croisaient derrière sa taille.
La pièce dans laquelle il se trouvait ne comportait qu’une unique porte, il la franchit pour se retrouver dans un couloir taillé lui aussi dans le même bloc que le reste, et sur lequel s’ouvrait un grand nombre de pièces qui étaient autant de gueules béantes prêtes à gober le premier imprudent qui oserait se présenter devant elles. Décidément, cet endroit ne lui plaisait pas du tout et il ferait mieux de déguerpir au plus vite, il n’osait même pas allumé une torche de peur d’attirer quelque chose qui pourrait lui être hostile. Il avançait doucement dans le couloir, jetant des coups d’œil prudent par les portes qui ouvraient inlassablement sur les mêmes pièces carrées. Finalement, lorsqu’il put apercevoir le bout du couloir, il aspira une forte bouffée d’espoir en apercevant en même temps qu’un escalier se trouvait au bout de ce dernier. Il préféra ne pas se presser, avançant toujours prudemment. Il finit par arriver au niveau de l’escalier, qu’il descendit jusqu’à se trouver face à une grande salle qui donnait sur l’extérieur.
Une fois arrivé à l’entrée du bâtiment, il risqua un coup d’œil prudent dehors. Comme il l’avait pensé, s’était bien la nuit, la grande lune ne brillait pas dans le ciel, ce que les anciens appelaient la « lune de sang », alors que la petite lune, la lune bleue en était à son premier quartier. Les étoiles elles peuplaient le ciel comme à leur habitude, traçant de gigantesques tableaux dans l’imagination des hommes. Tout autour de l’endroit où il se trouvait, les bâtiments avaient tous la même forme. De grandes tours taillées dans un seul bloc, plus où moins bien conservées par le temps, et plus où moins recouvertes de verdures. Il remarqua que la tour d’où il sortait avait le front frappé d’un étrange symbole à côté duquel était écrit quelque chose dans un alphabet qu’il ne connaissait pas, à moins que ce soit seulement une suite de dessins… Enfin bon, cela ne l’éclairait guère sur sa position. Il décida donc de marcher vers l’Est jusqu’à ce qu’il sorte de cette étrange cité. Il marchait lentement, toujours dans l’ombre des grandes tours, ressassant toujours les mêmes questions : « Qui était-il ? Où était-il ? Que faisait-il là ? ». Mais seul le vent semblait enclin à répondre à ses interrogations muettes.
Alors qu’il marchait depuis bientôt une heure, il finit par apercevoir un point lumineux un peu plus loin dans les ruines, un feu de camp, il était sauvé. Mais il valait mieux rester prudent, il ne savait pas à qui il pourrait avoir à faire. Il finit par choisir une tour du haut de laquelle il aurait une bonne vue et entreprit de monter dedans afin de s’assurer de la sociabilité des personnes qui avaient pu allumer ce feu. Dans cette tour, il trouva à s’installer à une grande fenêtre, qui ressemblait plus à un trou dans un mur d’ailleurs, laquelle se trouvait à une vingtaine de mètres de haut et était à moitié obstruée par deux troncs noueux. Du haut de son perchoir, il fouilla dans son sac, jusqu’à trouver une longue vue. Il la déplia et la braqua sur le petit feu de camp. Et il ne fut pas déçu ! Tout autour du feu dansait des humanoïdes aussi beaux que gracieux, mais cette beauté ne faisait que cacher la noirceur de leurs armes, car en regardant bien, au milieu du feu, trois humanoïdes de petite taille et à la forte carrure était attachés à des poteaux. « Saloperie d’elfes ! » s’exclama-t-il. Il était désolé pour les nains, mais il ne pouvait rien faire, il y avait là bas plus d’une vingtaine d’elfes, et lui était tout seul. Une seule chose était claire dans son esprit, il devait quitter cette zone au plus vite, avant que les elfes ne se rendent compte de sa présence, ou alors cela risquait de très, très mal finir pour lui.
Il s’éloigna donc d’un pas alerte, ne se déplaçant qu’a l’abri des grandes tours et traversant régulièrement les rez-de-chaussée afin de rester invisible aux yeux d’éventuels observateurs. Mais le problème majeur était qu’il ne savait toujours pas vers où se dirigeait, qui sait si ses pas hasardeux n’allaient pas le mener au cœur de la tanière de ces abominables créatures. Et il semblait malheureusement que ce soir la chance n’était vraiment pas de son côté, car, au détour d’une tour, il se trouva nez à nez avec un elfe. Il était légèrement plus petit que lui, mince, avec de longs cheveux d’un noir de jais qui lui descendait jusqu’à la taille dans lesquels étaient noués divers ossements dont notre ami préféra ne pas chercher l’origine. De longues oreilles pointues, percées en maints endroits jaillissaient de sa chevelure hirsute, encadrant deux yeux qui ne reflétaient que la folie. A partir de ce moment là, il ne comprit pas vraiment ce qu’il se passa, son esprit se retrouva comme oblitéré pour laisser libre cour à son instinct, et, avant qu’il ait pu finir de détaillé l’elfe, ses deux épées courtes avaient jailli dans ses mains et commencé une sombre danse de la mort. Son adversaire avait de bons réflexes, mais il fut tellement surpris par la rapidité et l’adresse de celui qu’il prenait pour un voyageur égaré, qu’il eut juste le temps de poussé un cri strident avant que sa gorge ne soit submergée par son propre sang.
Maintenant, la situation était vraiment catastrophique, car même s’il ne risquait rien immédiatement, le cri de son adversaire moribond allait alerter ses semblables qui ne tarderaient guère à venir voir ce qu’il s’était passé. Et ceci n’était que la possibilité optimiste. Car cela pourrait être encore pire… A la réflexion, cela était encore pire, un elfe venait d’apparaître à une fenêtre une cinquantaine de pas plus loin. Ce dernier ne chercha pas à comprendre ce qui s’était exactement passé, et quand il l’aperçut, les mains de l’elfe était déjà en train de danser avec le feu. Des flammes rouges et noires étaient en train de s’enrouler autour de ses bras, elles ressemblaient à de longs serpents rougeoyants enlaçant leur proie. Puis une grande partie d’entres elles se concentrèrent dans les mains du sorcier pour bondir vers l’humain. Ce dernier ne put éviter que de justesse le tir meurtrier, mais ce n’était qu’un début, car les elfes étaient des maîtres en magie, et ces flammes n’étaient pas ordinaires : puisées au cœur même des plans infernaux, elles étaient vivante et affamées de chair humaine. Ainsi, il ne tarda pas à être cerné par des langues de feu ténébreuse au sombre reflet de la mort. Il avait beau courir, esquiver, se cacher, ces cobras de feu continuaient à l’attaquer, à meurtrir sa peau et y cracher son venin. Il finit par réussir à fausser compagnie à ces flammes meurtrières, mais cela ne se fit pas sans dommage, et ces dernières s’accrochèrent à lui, continuant à martyriser sa chair brûlée pendant de longues minutes. Il lui était impossible de dire combien de temps il courut ainsi, une heure ? Deux ? Plus ? En tout cas, il ne s’arrêta que lorsqu’il ne put plus avancer, il savait que des elfes s’étaient probablement lancés à sa poursuite et que s’ils le trouvaient, il n’en réchapperait pas, alors il finit par se traîner dans une de ses grandes tours et alla se réfugier dans le sous-sol. Bien qu’il n’ait aucune idée de ce que pouvait cacher cet endroit, il ne trouverait de meilleur abri pour le moment, et il fallait qu’il se repose, il serait trop vulnérable à la lumière du soleil. Il finit donc par s’allonger au creux d’un arbre non loin d’un petit ruisseau, pour sombrer dans un sommeil qu’il espérait réparateur.