Provient du message de Fenrhyl Wulfson
Ce que les bretons ont vécu, la France entière l'a vécu : dictature morale d'une bourgeoisie imbue d'elle-même, ne regardant qu'à ses propres intérêt, cherchant à détruire toute trace d'opposition ou même de culure locale afin d'imposer l'élite parisienne comme point de référence. Tout ça pour nous mener à deux désastres successifs : 14-18 et 39-45.
Désolé, je me cite moi-même. Les points que tu soulèves sont compris dans cette phrase. Les vexations subies par la Bretagne ont aussi été subies partout : Languedoc, pays basque, Provence, Savoie, Alsace-Lorraine et etc...
Navré de scier ta branche, mais il faut redescendre sur terre. LA Bretagne est unique par sa culture et ses racines lointaines (très lointaines) mais elle est passée par le même filtre que le reste de la France. Je conviens que le traitement infligés aux locaux par le gouvernement central était néfaste. Mais ce gouvernement là est M O R T. Disparu dans les nuits et brouillards de la collaboration.
Si la cause bretonne n'avance pas, c'est que sa démarche est dans l'ensemble négative, refermée sur elle-même. Qu'on soutienne en dépit de preuves historiques (et là je ne m'adresse pas qu'à toi) que la Bretagne a un parcours unique de martyr au sein de la nation française est une idiotie : elle est passée par les même traumatismes que tout le monde, elle a souffert de concert avec le reste de la nation, et il suffit de s'intéresser à ce qui est arrivé au voisin pour s'en rendre compte.
Si au lieu de dire "notre culture est nôtre, il faut être vraiment breton pour la comprendre (à propos, vraiment breton c'est combien d'ancêtres pendant combien de générations ?)" on assistait à quelque chose du genre "voici ce que nous apportons à la nation (ou à l'Europe, ou au monde), que pouvons-nous apprendre des autres ?" je pense que le problème de l'identité ne se poserait même pas, et les choses se passeraient bien mieux. Et je parle là de vécu. Se prendre dans les dents des remarques du genre "je ne vois pas en quoi l'histoire bretonne intéresse un
étranger" (l'étranger il paye ta sécu, guignol !) alors qu'au départ tu fais la démarche de découvrir la culture d'autrui fait rarement plaisir. Je suis certain que tu n'agis pas de cette façon, mais certains bretons (on pourrait placer ici : basques, corses, flamands) m'inspirent autant de respect qu'un certain borgne blond un peu trop gros qui joue les sauveurs de la France.
Ou pour résumer, j'aime le génie breton.
J'aime le génie français
J'aime le génie européen.
J'aime le génie en fait.
Le reste on s'en passera, merci.
Edité : Exemple : l'apprentissage du breton est perçu comme un danger à l'unité du pays (une langue, un peuple ; plusieurs langues, plusieurs peuples ; plusieurs peuples, conflit !) tant qu'il est restreint à une région. Si on parvenait à créer des classes d'initiation au langues régionales partout en France, je pense que ça passerait nettement mieux. J'aurais adoré, au collège, avoir 1 à 2 heures de scot (langue de l'Ecosse) de langue d'Oc ou de breton par semaine. J'ai pris latin à la place.
Je pense que c'est une idée à creuser, et réalisable car étant donné qu'on l'étend à la totalité du territoire cela ne peut plus être perçu comme un danger pour la nation.