Zangdar, entre nous, ça se saurait si on licenciait un cadre parce qu'il est mauvais. Les cadres qui sont licenciés le sont pour faute grave, la plupart d'entre nous sommes assez malin pour éviter ça. Le résultat c'est du départ négocié, entendre démission contre pognon, parfois orné de l'aide d'un cabinet de recrutement pour aider le futur démissionaire à retrouver du travail.
Par contre, j'ai l'impression qu'on a un peu perdu une des idées du fil qui était l'impossibilité de se construire un patrimoine ou en tout cas d'accéder au crédit à la propriété. Tu dis que les américains n'avaient qu'a prendre des taux fixes, la logique est me semble t-il différente.
Une partie de la population américaine est pauvre. Ou en tout cas pas assez riche pour accéder au crédit. Les subprimes ne sont pas nés comme ça histoire de, elles sont nés parce que l'immobilier montait. Le principe était donc le suivant : vous contractez un prêt à faible mensualité pendant 2 ans, et après, ça monte d'un coup, mais pas de problème, l'immobilier a monté, vous faites donc une plus-value, et vous avez réussi à capitaliser. Et on reprend un crédit, et on rachète et on refait une plus-value. Cela a fonctionné tant que l'immobilier montait, et un jour la machine s'est enrayé, blocage des transactions, les stocks enflent, les gens arrivent au bout de leurs 2 ans de faibles mensualités sans avoir pu revendre. Et comme ces gens sont majoritairement pauvres, parce qu'ils ont des emplois précaires, entre autres, au bout des 2 ans, ils ne peuvent plus rembourser.
Le bien immobilier est saisi, mis aux enchères, vendu pour une bouchée de pain. Et là, au lieu d'avoir capitalisé, ils sont endettés et ne possèdent plus rien.
Il ne faut pas croire que nous sommes si différents. 16% des prêts contractés en 2006 de mémoire, était à taux variables, et les taux ont monté, et vont remonter en juillet -voir l'annonce de Trichet-. Ces prêts sont proposés aux plus démunis, qui peuvent entre autres être des précaires.
Exemple idiot : l'émission de Stéphane Plaza sur M6 qui aide des gens à trouver un nouvel appart. Certes il y a des familles aisés, mais c'est assez symptomatique, on vous parle de mère avec 1 enfant employé à temps partiel, du couple de jeune où elle à son job et lui est intérimaire, etc.
La presse (et recemment le JT de TF1) parle beaucoup d'une probable baisse de l'immobilier. Si cela s'avère vrai, beaucoup de ces gens vont se retrouver sur la paille. Et parmi les personnes exposés, on retrouve certes des personnes qui arriveront à s'en sortir contre quelques sacrifices, les investisseurs en Perissol ou Robien, les jeunes cadres en prêts relais, ceux s'en sortiront. Mais il y aura aussi ceux désignés plus haut.
Il n'est pas difficile d'imaginer comment ils vont se retrouvés endettés à vie. Et là, même si après ils trouvent un bon job stable, ils recommenceront non pas à zéro, mais avec une dette de plusieurs milliers d'euros.
Et finalement, l'origine de ça, c'est bel et bien le statut de précaire, et la prudence (que j'estime justifiée) des banques à préter à ces précaires. Je ne sais pas si la spirale haussière a été générée par ce phénomène, ou si c'est la spirale haussière qui l'a généré. Pour ma part, je suis assez inquiet pour ces gens là.
Alors faut il que les banques soient encore plus prudent ?
Ou faut il encadrer le travail précaire ? Je pense qu'il s'agit de responsabiliser notre société, si nous avons besoin de ces travailleurs flexibles, d'accord, mais puisque c'est un besoin, il faut rétribuer ceux qui le remplissent, les protéger, les former, c'est à dire finalement faire en sorte que flexibilité ne soit pas systématiquement synonyme de précarité.