Second Life - véritable no man's land

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Dans mes lectures je tombe parfois sur des passages qui sont susceptibles d'alimenter de nouvelles réflexions en rapport à Second Life. Je n'ai pas toujours le temps ni le désir d'ouvrir des sujets maintes fois abordés. Malgré tout, je vous livre ces quelques lignes extrait du bouquin "L'enfant de ça" p285 d'André Green :

Citation :
"La notion capitale introduite par Winnicott de l'espace potentiel entre la mère et l'enfant, constitutif du champ de l'illusion nous ouvre de nouveaux horizons. Le problème de la dichotomie contenu-contenant se trouverait ainsi dépassé par la constitution de ce champ d'échanges - véritable no man's land - espace de partage, aire de jeu, lieu de l'illusion, berceau du fantasme".
Il est question ici d'un espace "entre deux" entre le dehors et le dedans, n'appartenant ni à l'un ni à l'autre. Un lieu donc, qui accueil l'illusion, le partage, le jeu et les fantasmes. Cet espace potentiel, c'est un peu à l'image de ce que Second Life propose, non ? Ces mots pourraient s'appliquer aux mondes virtuels en général, seulement cet espace potentiel à la caractéristique d'être un support adapté à son utilisateur, comme une sorte de "bac à sable" où les créations de son utilisateur sont projetées dans cet espace et identifiées comme étant les siennes. Nous le savons bien, il existe à ce jour peu de plateforme virtuel qui propose une telle liberté.

Donc que pensez-vous de cette citation pour définir Second Life ?

Dernière modification par Compte #204156 ; 29/01/2013 à 09h57. Motif: coquille
Je ne sais pas encore. Je me dis juste que le comité de relecture c'est assoupi vers la page 284 et demi et que moi aussi à cette heure.

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SL ouvrirait de nouveaux horizonS, lui ?
Citation :
Publié par Fabrice Tebaldi
Contenu de l'illusion ou illusion du contenu ?
Je dis ça pour garder une contenance.
D'une certaine manière je dirai une illusion contenue qui contient le contenant. Tu voulais dire que tu gardes une constance ?
La connotation belliqueuse du "no man's land" me rend hermétique à son utilisation dans des situations plus triviales dont l’expérience que l'on peut retirer d'une plongée dans un métavers fait partie. Que ce monde soit un territoire à part ne faisant partie ni de notre intériorité, ni de la réalité extérieure est aussi une évidence. Sinon les autres qualifications que tu cites collent assez bien à SL (partage, jeu, illusion et fantasme). Il n'était peut-être pas vraiment nécessaire de retourner observer des bambins jouer avec leur doudou pour en arriver à un tel résultat.

Il me semble que pour définir SL il faudrait tenir compte de ses particularités que ne met pas en évidence ta définition qui pourrait s'appliquer tout aussi bien par exemple à une activité théâtrale à base d'improvisation, ou même les réseaux sociaux. Ce qui rend SL si spécifique c'est son aspect visuel et sa prévalence sémantique. On y manipule des images et des mots en les composant d'une façon qui répond à une motivation, un désir, un envie, une impulsion, une curiosité... Cet aspect créatif, qu'il soit intentionnel ou inconscient, constitue l'originalité de SL et devrait apparaître dans une définition qui prétendrait circonscrire ses possibilités.
Citation :
Publié par Jambonne
D'une certaine manière je dirai une illusion contenue qui contient le contenant. Tu voulais dire que tu gardes une constance ?
Une sorte de prison mentale, lieu de confinement et d'impuissance. Contentement de la contention dans l'exclusion sociale.
Quant à cette constance, dont tu sembles m'attribuer la garde, sache que je ne la connais pas. Je hais les enfants.

Citation :
Publié par bestmomo
Ce qui rend SL si spécifique c'est son aspect visuel et sa prévalence sémantique.
Visuel sans doute, sémantique faut voir. Certains n'y attribuent ni sens, ni lien entre le contenant, le contenu et leurs interactions.

Citation :
Publié par bestmomo
On y manipule des images et des mots en les composant d'une façon qui répond à une motivation, un désir, un envie, une impulsion, une curiosité... Cet aspect créatif, qu'il soit intentionnel ou inconscient, constitue l'originalité de SL et devrait apparaître dans une définition qui prétendrait circonscrire ses possibilités.
Ben ce n'est pas très original. C'est comme partout quoi.
On pourrait te répondre que l'originalité de SL est dans le simulacre de ce que tu décris là. Et le simulacre n'est qu'un erzatz destiné à contenir les désirs dans un lieu de confinement, loin des périls du réel.

Dernière modification par Fabrice Tebaldi ; 29/01/2013 à 17h42.
C'est à peu près la définition d'interface : "surface de contact entre deux milieux". Sauf que c'est dit d'une façon assez pédante, et le rapport au contenu-contenant n'est pas clair, du moins dans les limites de ta citation (même si je vois grosso-modo où il veut en venir).

SL est une interface, du moins je crois.

Dernière modification par Nastia ; 29/01/2013 à 18h25.
Citation :
Publié par Fabrice Tebaldi
Visuel sans doute, sémantique faut voir. Certains n'y attribuent ni sens, ni lien entre le contenant, le contenu et leurs interactions.
Ce n'est pas parce qu'ils ne lui attribuent aucun sens qu'il n'y en a pas.

Citation :
Publié par Fabrice Tebaldi
Ben ce n'est pas très original. C'est comme partout quoi.
On pourrait te répondre que l'originalité de SL est dans le simulacre de ce que tu décris là. Et le simulacre n'est qu'un erzatz destiné à contenir les désirs dans un lieu de confinement, loin des périls du réel.
Alors partout on peut créer des images en toute liberté et les composer avec un discours ? Je n'ai pas ce vécu dans une réalité qui m'impose ses normes et m'oblige à des efforts pour que je puisse la modeler dans le sens qui me convient. D'autre part SL n'est un simulacre que s'il se substitue effectivement au réel. Tout outil peut comporter ses dérives et un vulgaire marteau peut devenir une arme pourtant il est en vente libre.

Tu sembles considérer, malgré ta distanciation stylistique, SL comme le refuge de ceux qui n'osent pas affronter la réalité et qui peuvent ainsi trouver un monde rassurant qui les exonèrent de toute confrontation. C'est sans doute le cas pour une minorité et je ne suis pas sûr que ce soit forcément une mauvaise chose si cela leur permet d'expérimenter des situations propices à les rappeler à leur condition humaine.
Citation :
Publié par bestmomo
Ce n'est pas parce qu'ils ne lui attribuent aucun sens qu'il n'y en a pas.
Exact.
Je précise au passage que je n'adhère pas nécessairement aux termes que je reprends. Mais amener la contradiction permet de faire avancer ma propre réflexion. C'est d'autant plus simple mais aussi moins constructif quand le raisonnement proposé est faiblard ou bancal comme dans la cas où l'interlocuteur indique que dans SL aucune action n'a de lien avec le pilote.


Citation :
Publié par bestmomo
Alors partout on peut créer des images en toute liberté et les composer avec un discours ? Je n'ai pas ce vécu dans une réalité qui m'impose ses normes et m'oblige à des efforts pour que je puisse la modeler dans le sens qui me convient.
Partout on crée des images et du sens, en effet.

Maintenant si tu préfères réduire dans ton raisonnement la production d'images et de sens à certains vecteurs formels, comme le build, et la représentation pixellisante, on retrouve en rl des supports formels d'images et de sens.
Ils peuvent être illusoires et consolatoires, ou bien ils élargissent le champ de vision du réel (et sont alors de l'art).

Les normes s'imposent de façon différentes selon l'outil et l'environnement. SL n'en est pas exempt. Les limites normatives semblent assez évidentes.
Je ne sais pas ce que tu entends par liberté.
La capacité d'action s'exprime partout dans les limites des normes du milieu considéré. Même si certains semblent être précurseurs, ils restent en quelque sorte les reflets du milieu qui les héberge.

Citation :
Publié par bestmomo
D'autre part SL n'est un simulacre que s'il se substitue effectivement au réel. Tout outil peut comporter ses dérives et un vulgaire marteau peut devenir une arme pourtant il est en vente libre.
En effet, et la seule validation, qui permettrait de s'extirper du seul simulacre est (comme en science) la validation par le réel. Enfin, c'est un peu exagéré, puisque le réel est un inaccessible ontologique, mais enfin la validation se fait par l'observation d'effets attendus et reproductibles sur ce que nous percevons être le réel.
SL ne peut s'affranchir du simulacre que par un retour au réel. Sinon, par nature il s'y enferme, s'y confine.

Citation :
Publié par bestmomo
Tu sembles considérer, malgré ta distanciation stylistique, SL comme le refuge de ceux qui n'osent pas affronter la réalité et qui peuvent ainsi trouver un monde rassurant qui les exonèrent de toute confrontation. C'est sans doute le cas pour une minorité et je ne suis pas sûr que ce soit forcément une mauvaise chose si cela leur permet d'expérimenter des situations propices à les rappeler à leur condition humaine.
Une minorité, je ne suis pas sur. Ici même j'ai pu constater une partie non négligeable des utilisateurs adoptant cette pente. Certains ont même exprimé clairement que le réel était périlleux et que SL était un lieu de sureté pour exprimer ses aspirations (du coup refoulées dans ce territoire).
SL is SL, RL is RL est leur devise.

La limite de leur expérimentation sera celle de la simulation, du simulacre. La validation passera par le réel, comme dans un simulateur de vol.
Je ne nie pas que la consolation puisse être une bonne chose pour la personne sur le moment. Elle apporte du plaisir au même titre que n'importe quel psychotrope. On peut rester à baigner dans ce bain apaisant. Le tout est alors de faire son possible pour ne pas sortir de ce lac de constance.

Sinon l'étape finale de l'expérimentation restera la validation par le réel.
Citation :
Publié par bestmomo
... Ce qui rend SL si spécifique c'est son aspect visuel et sa prévalence sémantique. On y manipule des images et des mots en les composant d'une façon qui répond à une motivation, un désir, un envie, une impulsion, une curiosité... Cet aspect créatif, qu'il soit intentionnel ou inconscient, constitue l'originalité de SL et devrait apparaître dans une définition qui prétendrait circonscrire ses possibilités.
C'est effectivement une des plus belles et précises définition de SL que j'ai jamais lu . J'y rajouterais seulement cette capacité de mettre son avatar, cette projection idéalisée de soi, en situation (mais tu l'inclus sans doute dans l'aspect visuel), ce qui permet une très forte immersion.

Mais on retrouve Fabrice égal à lui-même: le virtuel n'a pas d'existence réelle, donc n'existe pas. Et l'avatar n'est rien. Lui l'immersion il connait pas. Et je comprend qu'il ne soit pas d'accord sur le mot 'sémantique'. Pour lui, le néant ne peut pas avoir de signification. Fabrice est un négationniste
Ah, j'avais manqué ce fil et je trouve que le débat lancé par Jambonne est excellent. La notion de "no man's land", les mots employés par Fabrice comme "simulacre", "erzatz" me font kiffer (lointain souvenir de lecture de Jean Baudrillard... mais bon cela n'a peut-être rien à voir avec le propos de Fabrice).
Pour moi, SL a quelque chose à voir avec un plaisir régressif mais aussi avec une expérience mortifère, une désincarnation, une désintégration (un peu à l'opposé de l'optimisme, je n'ose pas dire le positivisme bestmomoïen (1)): c'est juste une intuition personnelle, je ne serai pas capable de vraiment développer le propos.

(1) Bon, ça s'explique peut-être bêtement parce que tout ce qu'il entreprend réussit alors que moi, j'échoue dans tout.^^
Citation :
Que ce monde soit un territoire à part ne faisant partie ni de notre intériorité, ni de la réalité extérieure est aussi une évidence.
Oui cela peut paraître évident aux premiers a-bords mais cela pose tout de même la question des espaces sliens et du rôle de l'avatar, qui je dois l'avouer me pose problème. Dans l'extrait que j'ai cité plus haut, Winnicott avance l'idée que l'utilisation d'un "objet transitionnel" informe à lui-seul l'existence d'une "aire intermédiaire". Des processus qui permettent une lente et relative différenciation entre "moi" et "non-moi". Pourtant j'ai coutume d'entendre ici et là "Mon avatar c'est moi", "Je suis l'avatar", "RL is SL". Donc, une volonté de rendre à cette place intermédiaire toute sa réalité.

Par conséquent, est-ce que l'avatar est un doudou offert par la mère matricielle Linden ? J'ai l'impression que c'est plus compliqué...

Citation :
Publié par Nastia
C'est à peu près la définition d'interface : "surface de contact entre deux milieux". Sauf que c'est dit d'une façon assez pédante, et le rapport au contenu-contenant n'est pas clair, du moins dans les limites de ta citation (même si je vois grosso-modo où il veut en venir).

SL est une interface, du moins je crois.
Une surface de contact, c'est déjà mieux que le terme "territoire" employé par Bestmomo qui fait plus penser aux parcelles de terre d'une sim qui délimite uniquement la surface d'action de son utilisateur (ou pilote).

"Contact entre deux milieux" : j'imagine très bien la scène ou l'utilisateur déposerait son pied dans une eau calme et pénétrante, donnant un mouvement ondulant, preuve de ce premier contact, entre l'utilisateur et l'avatar. Malgré tout, ce premier contact n'est pas à proprement parlé sensitif, il est exclusivement visuel/virtuel. Nous rejoignons l'idée de Bestmomo et de Fabrice sur la priorité de l'image (un visuel déjà transformée).

Citation :
Publié par Fabrice Tebaldi

En effet, et la seule validation, qui permettrait de s'extirper du seul simulacre est (comme en science) la validation par le réel. Enfin, c'est un peu exagéré, puisque le réel est un inaccessible ontologique, mais enfin la validation se fait par l'observation d'effets attendus et reproductibles sur ce que nous percevons être le réel.
SL ne peut s'affranchir du simulacre que par un retour au réel. Sinon, par nature il s'y enferme, s'y confine.

Une minorité, je ne suis pas sur. Ici même j'ai pu constater une partie non négligeable des utilisateurs adoptant cette pente. Certains ont même exprimé clairement que le réel était périlleux et que SL était un lieu de sureté pour exprimer ses aspirations (du coup refoulées dans ce territoire).
SL is SL, RL is RL est leur devise.

La limite de leur expérimentation sera celle de la simulation, du simulacre. La validation passera par le réel, comme dans un simulateur de vol.
Je ne nie pas que la consolation puisse être une bonne chose pour la personne sur le moment. Elle apporte du plaisir au même titre que n'importe quel psychotrope. On peut rester à baigner dans ce bain apaisant. Le tout est alors de faire son possible pour ne pas sortir de ce lac de constance.

Sinon l'étape finale de l'expérimentation restera la validation par le réel.
La caractéristique propre à Second Life pourrait être l'utilisation première de l'image. En réalité je ne pense même pas que l'on puisse parler d'image, car elle est pour moi une forme déjà transformée. Second Life utilise ce quelque chose qui n'est pas tout à fait une image ni une forme.

Vos messages respectifs soulignent un flou persistant, y-t-il possibilité d'apposer un sens aux contenus sliens ? La structure slienne permet-elle l'inscription de contenus sliens ?

J'aurai tendance à souligner les limites du système, les mots disparaissent, les liaisons avec eux. D'ailleurs savez-vous si nos discussions sont sauvegardées ? Existe-t-il un stockage sémantique ?

Sans ruine j'ai bien peur qu'il soit difficile de remonter la trace d'une création et/ou d'un avatar, encore moins de lui donner un sens. Il existe tout de même la circulation du discours qui alimente les rumeurs et les légendes sliennes d'un autre temps. Je pense par exemple à la disparition de la sim Ecole SL, son "groupe" reste quand même là, il continue à propager la bonne parole...

A la limite il reste l'inventaire, les notifications, les scripts...

Citation :
En effet, et la seule validation, qui permettrait de s'extirper du seul simulacre est (comme en science) la validation par le réel.
[B]Le tout est alors de faire son possible pour ne pas sortir de ce lac de constance.
Et pourtant comment considérer la rêverie "post Second Life" qui poursuit son utilisateur dans le réel et peut-être bien au-delà ? Une fois la connexion rompue ni le bot, ni l'avatar n'ont de rêverie, du moins j'en fais l'hypothèse. Je n'en suis pas sur !

Est-ce vraiment un lac de constance ? Lorsque deux contenants se rencontrent il y a un jeu de force entre les deux qui crée il me semble du mouvement.

Dernière modification par Compte #204156 ; 30/01/2013 à 12h28.
Citation :
Publié par Elenia B.
J'y rajouterais seulement cette capacité de mettre son avatar, cette projection idéalisée de soi, en situation (mais tu l'inclus sans doute dans l'aspect visuel), ce qui permet une très forte immersion.
:
Pareil

Citation :
Publié par Poisson.Soluble
Pour moi, SL a quelque chose à voir avec un plaisir régressif mais aussi avec une expérience mortifère, une désincarnation, une désintégration (un peu à l'opposé de l'optimisme, je n'ose pas dire le positivisme bestmomoïen (1)): c'est juste une intuition personnelle, je ne serai pas capable de vraiment développer le propos.
Oui il y a du régressif dans Second Life, ne pas lire ici un jugement de valeur, je fais allusion au mouvement. Intéressant ce que tu décris, dommage que tu ne puisses pas le développer davantage (je suis sur que si )
Je savais pas qu'il fallait être en 3e année de Philo et avoir un doctorat en sociologie pour aller sur SL!.

Vous faites peur des fois...
Citation :
Publié par Rio
Je savais pas qu'il fallait être en 3e année de Philo et avoir un doctorat en sociologie pour aller sur SL!.

Vous faites peur des fois...
Oui, c'est vrai, cela peut paraître incongru sur un forum de ce type . En même temps, j'aimerais bien lire un bouquin (pas forcément long) de nos amis là-dessus, où ils prendraient le temps d'expliquer leur conception de SL par A + B, lire autre chose que des banalités ou des platitudes de journalistes.
Citation :
Publié par Poisson.Soluble
lire autre chose que des banalités ou des platitudes de journalistes.
Bin... il faudrait déjà qu'ils en reparlent
Citation :
Publié par Poisson.Soluble
j'aimerais bien lire un bouquin (pas forcément long) de nos amis là-dessus, où ils prendraient le temps d'expliquer leur conception de SL par A + B, lire autre chose que des banalités ou des platitudes de journalistes.
A propos de Scientifiques et Poètes, j'écoutais tout à l'heure (sur youtube) un échange entre Michel Cassé et Hubert Reeves (Astro-Physiciens) échanger sur un sujet qui les passionne, et évoquer, entre autre, le réel, l'imaginaire etc...

Je laisse ceux que cela intéresse faire la recherche ... ce n'est pas, il me semble, si éloigné de ce qui agite ce fil.

Et je me suis demandé ce qu'ils diraient de Second Life.
Citation :
Publié par Jambonne

Et pourtant comment considérer la rêverie "post Second Life" qui poursuit son utilisateur dans le réel et peut-être bien au-delà ? Une fois la connexion rompue ni le bot, ni l'avatar n'ont de rêverie, du moins j'en fais l'hypothèse. Je n'en suis pas sur !

Est-ce vraiment un lac de constance ? Lorsque deux contenants se rencontrent il y a un jeu de force entre les deux qui crée il me semble du mouvement.
J'avoue que je n'ai jamais réussi à comprendre de quel façon tu appréhendais l'avatar ou le bot.
Comme dit Keru, ce ne sont que véhicule, interface de communication, comme un téléphone. Mais ça ne s'arrête pas là puisqu'ils sont aussi comme dit Elenia une représentation idéalisée d'un individu qui l'habite.

L'individu en question le meuble avec ce qu'il est et tout à la fois ce qu'il en montre est une fiction, jusqu'à preuve du contraire.
Pour prouver le contraire, il ne suffit pas d'apporter des infos du rl vers sl, il faut au contraire les faire sortir de sl vers rl.

La rêverie post SL est une sortie pour soi. Elle peut encore être le prolongement de la fiction. Rien ne prouve le contraire.
Pour être l'expression tangible d'une potentialité, il faudrait que cette information sortie puisse être partagée par d'autres. Constatée par un tiers. Et je ne parle d'une hallucination collective partagée par des adeptes, mais d'une info vérifiée aussi par un tiers naïf.

Citation :
Publié par Rio
Bin... il faudrait déjà qu'ils en reparlent
Arf, excellent.
J'ai encore lu canard pc aujourd'hui. J'atteste qu'eux n'en parlent pas
Citation :
Publié par Fabrice Tebaldi
Arf, excellent.
J'ai encore lu canard pc aujourd'hui. J'atteste qu'eux n'en parlent pas
Tu attends des medias français en parlent ?
Il ne faut pas trop attendre dessus puisqu ils sont très "auto-centrés"

Par contre Forbes, media outre atlantique , parle de Linden

http://www.forbes.com/sites/carolpin...et-you-gamify/
Citation :
Publié par redpurple
Tu attends des medias français en parlent ?
Il ne faut pas trop attendre dessus puisqu ils sont très "auto-centrés"

Par contre Forbes, media outre atlantique , parle de Linden

http://www.forbes.com/sites/carolpin...et-you-gamify/
Je ne vois pas ce que tu veux dire par "auto-centrés". Les journaux parlent des journaux ? Des voitures ?

Sinon l'article de Forbes parle de Dio, saucisse. Et l'intérêt de Forbes est plus souvent le flouse. Pas de quoi exciter le plus sensible d'entre nous contrairement à un bouillant Vicomte de Valmont.

Dernière modification par Fabrice Tebaldi ; 31/01/2013 à 08h43.
Citation :
Publié par Jambonne
Pourtant j'ai coutume d'entendre ici et là "Mon avatar c'est moi", "Je suis l'avatar", "RL is SL". Donc, une volonté de rendre à cette place intermédiaire toute sa réalité.
Je ne pense pas que tu parviendras à une définition univoque de l'espace SLien. Parce qu'en lui-même il n'est rien de plus qu'un outil, un substrat malléable qui a aussi comme caractéristique d'être partagé. L'analyse de l'objet technique n'est pas problématique, ce qui l'est bien plus en revanche c'est la plus-value singulière que chacun lui confère. Et c'est là que la difficulté commence parce que si le support est strictement partagé, l'expérience que chacun en a est loin de l'être.

Tu mentionnes avec à propos ces phrases entendues fréquemment comme "Je suis l'avatar", qui pointe une identification qui peut paraître surprenante à certains. On pourrait évoquer bien d'autres phrases qui vont dans le même sens, ou le sens opposé, ou aucun sens du tout. Il semblerait que chacun (chacune) adopte SL à sa sauce intime et lui confère le degré de réalité qui l'arrange (ou qui lui est nécessaire).

Un concept en vogue est celui d'immersion. Il caractérise bien ce degré de réalité qui doit atteindre le seuil indispensable pour qu'on ait l'impression justement d'"être" l'avatar. Ce "comme si", cette mystification de nos sens, cette perversion du vécu qui nous fait prendre un mirage pour du tangible, c'est une plongée intentionnelle et délibérée dans un moule virtuel qui se retrouve soudain investi d'une forme de réalité qui satisfait nos sens et nous permet d'expérimenter un vécu. L'immersion peut devenir submersion, prendre des directions inattendues, tant il est vrai qu'à jouer au réel on peut s'en retrouver autant le jouet que l'acteur.

Citation :
Publié par Jambonne
Une surface de contact, c'est déjà mieux que le terme "territoire" employé par Bestmomo qui fait plus penser aux parcelles de terre d'une sim qui délimite uniquement la surface d'action de son utilisateur (ou pilote).

"Contact entre deux milieux" : j'imagine très bien la scène ou l'utilisateur déposerait son pied dans une eau calme et pénétrante, donnant un mouvement ondulant, preuve de ce premier contact, entre l'utilisateur et l'avatar. Malgré tout, ce premier contact n'est pas à proprement parlé sensitif, il est exclusivement visuel/virtuel. Nous rejoignons l'idée de Bestmomo et de Fabrice sur la priorité de l'image (un visuel déjà transformée).
L'étendue des choses n'est mesurable que dans un monde qui nous permet de sortir un décamètre bien solide et non élastique. La profondeur est certainement la dimension la plus délicate tant il est aisé de déplacer le regard verticalement et horizontalement pour évaluer une surface par opposition à l'acuité visuelle nécessaire pour évaluer une distance. C'est d'ailleurs pour cela que nous avons été conçus avec deux yeux et cette vision binoculaire est l'outil fondamental de notre appréciation des profondeurs.

On pourrait en inférer que nous avons besoin aussi d'une sorte de vision binoculaire pour déterminer les profondeurs dans des espaces où les dimensions on tendance à suivre le principe de la guimauve. A trop vouloir confondre l'outil et son utilisateur on fini par mesurer des machines, mais à trop vouloir mesurer ce qui est purement humain on finit par faire perdre tout sens à nos unités de mesure. Ce que je veux dire c'est que si certains parlent de "territoire" alors que d'autres jouent les funambules sur une "surface de contact" c'est certainement parce que leur expérience est différente. Ce sont ces différences qui rendent ta recherche de définition improbable, sauf à l'élargir suffisamment pour y accueillir tout le monde, mais alors elle en deviendra inutile.

Je trouve d'ailleurs dans cette quête impossible un aspect rassurant parce que le jour où on pourra capturer tout l'humain dans un filet conceptuel, ce jour marquera la fin de l'humanité. Par contre le chemin qui mène à cette issue chimérique est des plus passionnants. Un peu comme s'il fallait porter le regard jusqu'à l'improbable pour saisir les réalités de l'instant. Il est évident que l'expérience que nous pouvons avoir à nous glisser avec plus ou moins d'abandon et de désinvolture dans un corps qui n'en est pas un, dans un monde qui n'existe pas vraiment, peut poser problème... ou pas... Apparemment cela t'en pose un et comme le dit Fabrice il n'est pas facile de cerner ta vision personnelle de l'avatar, mais il semblerait que tu partages pleinement cette incertitude.
Citation :
Publié par Jambonne
D'une certaine manière je dirai une illusion contenue qui contient le contenant. Tu voulais dire que tu gardes une constance ?
Ce débat me dépasse intellectuellement.
Citation :
Publié par Fabrice Tebaldi
J'avoue que je n'ai jamais réussi à comprendre de quel façon tu appréhendais l'avatar ou le bot.
Comme dit Keru, ce ne sont que véhicule, interface de communication, comme un téléphone. Mais ça ne s'arrête pas là puisqu'ils sont aussi comme dit Elenia une représentation idéalisée d'un individu qui l'habite.
...
Je suis contente de te voir le reconnaitre. Effectivement, le paragraphe suivant éclaire ton point de vue que je n'avais pas compris.
Citation :
Publié par Fabrice Tebaldi
L'individu en question le meuble avec ce qu'il est et tout à la fois ce qu'il en montre est une fiction, jusqu'à preuve du contraire.
Pour prouver le contraire, il ne suffit pas d'apporter des infos du rl vers sl, il faut au contraire les faire sortir de sl vers rl.
Mais c'est pareil dans le RL: nous portons tous un masque social qui protège notre intimité. La différence est dans la perfection de ce masque, qui peut être total dans SL alors qu'en RL on ne peut pas tout cacher.

Citation :
Publié par bestmomo
...
Je trouve d'ailleurs dans cette quête impossible un aspect rassurant parce que le jour où on pourra capturer tout l'humain dans un filet conceptuel, ce jour marquera la fin de l'humanité. ...
Pourtant, des centaines de milliers de gens essayent quotidiennement, à commencer par ces psychologues que je déteste.
Citation :
Publié par Elenia B.
Mais c'est pareil dans le RL: nous portons tous un masque social qui protège notre intimité. La différence est dans la perfection de ce masque, qui peut être total dans SL alors qu'en RL on ne peut pas tout cacher.
Dans SL non plus, a moins d'etre asocial ou sociopathe, on est qui on est, peu importe la vitrine
Citation :
Publié par Atsura
Ce débat me dépasse intellectuellement.
itou .. la lecture du thread fait chauffer les neurones. On évitera une lecture post-apéro

caterina
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