Provient du message de
Roi
C'est bien sérieux ce que je dis.
Quand je vois nos parents j'ai l'impression qu'ils donnent bien + d'importance à la beauté que nous.
Et pour Mercredi qui troll je me rend bien compte qu'il n'y a pas que la beauté.
Et Loen si tu as des cours sur ça je suis preneur.
J'ai des cours sur tout
Au pire si je ne les ai pas je les fabriques...
Par contre si ton interrogation est réelle ça me fait peur... tu ne dois pas réellement te rendre compte des implications de tes propos...
Déjà rien que ça :
a priori on sait ce que c'est qu'un mec beau il suffit de bien regarder.
Platon et Socrate doivent se retourner dans leurs tombes...
Baser ses propos sur des "à priori", des "opinions" c'est quand même assez gonflé...
Enfin puisque tu y tient parlons de la beauté...
On peut dire que la philosophie classique du beau est née au IVème siècle avant J-C et que c'est dans les textes de Platon qu'elle trouve sa formulation la plus achevée.
Toutefois il convient d'abord de remarquer que les Grecs usaient du terme
kalos en un sens beaucoup plus large que celui de l'usage moderne. On notera d'ailleurs que le mot latin signifiant le beau ou la beauté,
pulcher, puchritudo, etc. et leurs dérivés n'ont pas donné de mot correspondant en français, puisque l'étymologie de "beauté" serait le terme plus populaire de
bellitas et corrélativement celui de beau, l'adjectif
bellus qui signifiait en latin populaire "charmant, délicat". Outre l'aspect esthétique, est beau ce qui plaît et flatte la sensibilité, ils y ajoutaient l'idée d'une appréciation intellectuelle ou morale. L'expression
kaloï kagathoï ("beaux et bons") désignait les hommes de bonne naissance, et l'on n'entendait certainement pas par là des hommes conformes aux canons esthétiques.
C'est au Vème siècle avant J-C que les philosophes, Platon au premier chef, en sont venus à s'interroger sur la notion de beauté. Et c'est, pour une large part, contre la tentation de faire de la beauté sensible une valeur en soi, un absolu que s'est élaborée cette philosophie.
Ainsi, Platon s'interroge, dans l'
Hippias majeur, un de ses dialogues de jeunesse, sur la notion de beauté. Ce dialogue est un aporétique, c'est à dire qu'il ne dégage aucune réponse satisfaisante à la question posée. Cependant il montre les impasses dans lesquelles s'engagent les réponses spontanées du sophiste Hippias. En se contentant de donner des exemples de "choses belles", Hippias manque l'essence de la beauté, le critère universel du beau, ce qui rend les choses belles : l'Idée du Beau. Socrate propose ensuite plusieurs hypothèses, en réduisant le beau à des qualités générales plus connues : l'utilité, ou la faculté de procurer un plaisir sensible, et montre à chaque fois que l'on peut toujours trouver des contre-exemples réfutant ces hypothèses.
Ce n'est que dans d'autres dialogues,
Le Banquet, le
Phèdre ou le
Philèbe, que Platon apporte une réponse positive à la question. Il cherche à ordonner le jugement portant sur le beau à une connaissance qui transcende la singularité du point de vue de celui qui porte le jugement. Il découvre le fondement du beau dans le bien, plus exactement dans la perfection de l'être inhérente à l'idée du bien, telle que la reconnaît l'âme lorsqu'elle est en présence de l'Idée du Bien ; le beau n'est plus alors que l'éclat de cette perfection : il n'est pas exactement le vrai ou le bien, mais l'attrait attaché à ces idées, ce qui les rend désirables.
Quoiqu'on ne retrouve pas cette dévaluation dans tout la philosophie antique, l'idée selon laquelle le beau n'est beau que pour autant qu'il renvoie à une perfection de l'être extérieure reste dominante.
On la retrouve dans le néo-platonisme et dans l'esthétique chrétienne. Pour les médiévaux, l'assimilation de l'idée de beauté et de l'être est complète. Selon la formule de Gibson "Le beau n'a aucune réalité propre, de quelque sorte que ce soit, en dehors de celle de l'être est complète. Etre beau, c'est être, et être, c'est être beau." Cette assimilation est l'un des traits de la théorie classique qui reste dominante jusqu'au XVIIIème siècle.
Il faut cependant attendre les siècles suivants pour que les implications théoriques de cette revendication soient entièrement dégagées : ce qui fait la valeur n'est pas simplement la conformité à des règles théoriques ; la beauté est une qualité irréductible à l'entendement, dont la production exige une faculté mystérieuse, rétive à toute théorisation.