Je pense pour ma part, bien que n'ayant pas suivi de filières scientifiques ( mais tous mes amis l'ont été, sauf ceux qui m'ont suivi en droit
), il y a un gros problèmes d'orientation en France.
Les étudiants, même ceux qui sont en Terminale, ne savent pas où ils mettent les pieds.
Bien sûr, tout le monde, et surtout papa et maman, connait la Terminale S et le fameux duo : maths sup' + math spé ( souvent transformé en maths sup' + maths spé ² ). Or ce n'est pas à la portée de tous, que ce soit en terme de difficultés, mais aussi de mode de travail ( et donc d'approche intellectuelle de la matière ).
Combien d'étudiants en Term. S connaissent réellement l'étendue des carrières scientifiques et leurs débouchées respectifs ? Pratiquement aucun. On met tout dans un vaste fourre-tout, IUT, IUP, école d'ingé., prépa. intégrées, fac de sciences. Et quelle est la seule filière à se dégager de ce maelström imbittable ( on aime l'imbitable ici ) ? Et bien nos fameuses prépa ( maths sup + spé )et les plus ou moins grandes écoles.
C'est à peine si l'on est pas mal vu si l'on effectue pas ce parcours.
J'ai pas mal entendu parler les scientifiques entre eux, ceux de mon bahut, en gros, il y avait deux catégories : les incapables, qui partent à la fac "pour rien foutre", et les "bons", qui font des prépas. Or qui forment les élites scientifiques, que ce soit en partant du DEUG ou du DEA ( pour les post ingé. ) ? L'université. Bin oui.
Alors, quitte à passer pour un incapable, autant l'être jusqu'au bout, et changer carrément de filière. Vous seriez étonnés de connaitre le nombre de Terminale S en 1ère année de droit, ces gens qui ont fait S par consensus social ( le BAC S, c'est d'la balle ).
Revenons au problème d'orientation pur et simple. Avant la spécialisation à partir de la 1ère, quel étudiant sait à peu près précisément ce qu'il pourrait devenir ? Aucun. Quel conseiller d'orientation pourrait le conseiller d'une bonne manière, sans le renvoyer toujours et encore au CIDJ le plus proche ( les CIDJ qui sont en général de bonnes grosse daubes ) ? Aucun.
Pourquoi ne pas commencer à spécialiser les élèves dès la 2nde, voire la troisième, par le choix d'options, par exemple ? De façon à leur donner des idées bien précises de ce qu'ils pourraient faire / devenir ? Pourquoi pas des maths / phy / chimie renforcée, qui leur ouvrirait ensuite plus facilement des filières scientifiques au lycée ?
Il serait aussi bon d'informer, chaque année, et chaque niveau de classe ( de la 6ème à la Term. ), les élèves, sur les différentes carrières et filières, autrement qu'en leur demandant le jour du conseil de classe : Tu veux faire quoi plus tard ? ... Chercheur ? Arf arf arf, mais tu te rends pas comptes, tu es nul, tu es une loque, etc ....
J'ai connu beaucoup d'étudiants qui étaient moyens au lycée, et qui sont devenus de brillants scientifiques à la FAC ... Et oui, les notes ne font pas tout. Entre répétition stupide 100 fois de suite d'un exo et force de réflexion et intuitivité, il y a un monde.
Bref, il y a beaucoup de n'importe quoi autour des filières scientifiques, entre les pressions familiales ( fait S, tous les meilleurs font S ...
), les ouïes-dires amicaux ( ouais, S c'est bien, enfin moi maintenant je fais de la compta., mais c'est top ), les préjugés du monde enseignant, le manque d'information flagrant, ....
Bref, le rapport pointe des problèmes qui vont aller en s'aggravant.
Enfin, comment concilier un monde ou le consumérisme est roi, avec l'état d'esprit requis pour être chercheur ou scientifique de haut niveau ?
Petite anecdote amusante pour terminer. Le lycée d'où je viens, a eu un ancien élève admis à Polytechnique en 1999 ou 2000 ( je sais plus trop ). Il s'avère qu'il était un de mes amis. Un scientifique inné, c'est certain ( je ne vais pas raconter sa vie, mais il était assez exceptionnel, bref ). Une fois à Polytechnique, vous savez quelle spécialisation il a choisi ? .......................................................................................................... Finances.
A méditer, sûrement.