Pour ceux que ca interesse ou qui ne l'auraient pas deja lu, le recit de la journee de la fin du monde (separation des univers).
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Approchez, approchez, et venez écouter un vieil homme fatigué qui régna autrefois sur un royaume immense, avant d’en être banni par un usurpateur, et de devenir un chevalier errant. Mais n’ayez crainte, l’histoire que je vais vous conter n’est pas la mienne, mais celle de notre Monde, ou plutôt celle de la Fin de notre Monde. La voici.
Depuis déjà de nombreuses semaines planait sur le royaume de Goldmoon une sinistre angoisse : d’abord l’apparition de Baazul le Démon, puis l’éveil du dragon Caern-Siddhe, tout cela contribuait a mettre les nerfs de ses sujets a vif. Enfin, toute cette tension céda un beau jour : averti par mon filleul Miltiades, j’appris alors que les Gobelins attaquaient la bonne ville de Lighthaven. Mon sang ne fit alors qu’un tour, et comme de nombreux autres aventuriers alors présents, j’ouvris mon sac et en sortis un vieux parchemin magique qu’un sage m’avait autrefois confié. A peine l’eus-je lu que je pus respirer la douce fumée d’encens du temple de Lighthaven où j’avais été magiquement transporté. Mon répit ne fut que de courte durée car interrompu par des cris déchirants venus de l’extérieur : les gobelins étaient a nos portes ! Je détachai alors ma Hache de ma ceinture et courus au combat, tranchant des têtes et des membres, bien décidé à donner ma vie pour protéger ce temple qui m’avait autrefois servi de refuge. Le sang giclait, recouvrait le parvis, tandis qu’autour de moi la bataille faisait rage, qui se fiant a une bonne lame, qui faisant appel au pouvoir des arcanes afin de réduire les monstres en cendres. Nous frappions, et frappions encore, mais plus nous en tuions, plus il en revenait. Les bêtes commençaient à envahir le temple et se dirigeaient vers les sous-sols, mais dans un effort surhumain nous réussîmes enfin à toutes les anéantir. Mais déjà d’autres cris nous parvenaient, encore plus horribles ceux là qu’il n’y avait en eux absolument rien d’humain : des kraanians envahissaient la place ! Notre troupe se dirigea alors vers les ignobles insectes, que nous mîmes en pièces assez rapidement. La journée avait alors bien avancé, et, couverts d’un amalgame de sang et de poussière, nous apprîmes alors la nouvelle : SilverSky, la ville même du Roi, subissait un attaque de tarentules ! Un mage, bizarrement apparu au cœur de la bataille m’apporta l’aide dont j’avais besoin : je l’implorai de me téléporter à la ville aux cieux argentés pour que je puisse défendre mon Roi. Après plusieurs essais infructueux, il réussit enfin et je me retrouvai devant le temple d’Arthek à SilverSky, et j’eus peine à croire que je l’avais quitté le matin même, ce qui me semblait désormais être des siècles auparavant. Fort heureusement les tarentules avaient déjà presque toutes été exterminées. J’entendis alors discuter deux mages à propos de Lynn, Gardien du Passé du royaume. Lui et Messires Camber et Shanoir auraient trouvé une solution pour sauver notre Monde. Je me rendis donc au palais, où je découvris un somptueux portail magique. Sans hésitation je le traversai et me retrouvai en compagnie des plus puissants mages du royaume ainsi que de Camber, Lynn et Shanoir, au Cercle des Druides de l’Ile de Raven’s Dust. Sans attendre je questionnai Camber : quel était donc ce rituel qui devait nous sauver ? Camber m’expliqua alors que nous devions tenter de faire apparaître le Miroir de Réalité, qui selon la légende dévoile à celui qui se penche au dessus son destin. Nous nous disposâmes donc en cercle autour des magiciens royaux, et entreprîmes de commencer le rituel. Alors une myriades de tarentules, surgies de nulle part, se précipitèrent sur nous. Sans hésiter nous nous jetâmes tous au combat pour lutter contre cette nouvelle menace, quand Camber nous expliqua : tout ceci n’était qu’une diversion destinée à nous empêcher de mener le rituel à bien. Ignorant alors nos mortelles ennemies, nous reprîmes nos positions respectives sur le cercle, et commençâmes a psalmodier :
Au nom d’Artherk,
Au nom de Brehan, Dieu de Guerre,
Au nom de Syl, Déesse de la Magie,
Au nom de Iago, Prince des Marchands,
Au nom de sélène, Déesse de la Nuit,
Au nom des Puissances Ancestrales de la Nature,
Au nom d’Arthek,
Miroir de Réalité, je t’invoque !
Tandis que nous proférions ces terribles paroles de puissance, une lumière blanche commença à entourer Camber, Lynn et Shanoir. Cette aura Mystique s’étendit bien vite à tout le cercle de fidèles réunis pour tenter de sauver ce Monde qui était le leur. Une étrange créature nommée Abel apparut également et joignit ses forces aux nôtres pour nous aider. Quand soudain Il apparut. D’une beauté a couper le souffle, constitué d’une glace bleue translucide cerclée d’or, le Miroir de Réalité dégageait une aura de puissance telle que même ceux non-initiés à la pratique des arcanes pouvaient la percevoir. Soudain je vis quelqu’un s’approcher du miroir avec un marteau, et alors je compris : tels les dieux qui n’existent que grâce à la foi de leurs fidèles, les démons ne pouvaient exister que grâce à l’existence même du Monde d’Althéa. La dernière chose que je pus entendre fut mon filleul Miltiades, qui lui aussi avait compris, qui me glissait un « Adieu » d’une voix triste mais néanmoins résignée. J’eus tout juste le temps de répondre à son adieu avant que le marteau ne s’abatte et ne brise le Miroir de Réalité, et par là même ne détruise notre Monde. Je me sentis alors tomber à toute vitesse dans un profond gouffre obscur, puis je perdis connaissance.
La Fin du Monde avait eu lieu.
Mais comment, me demanderez vous, puis-je vous conter ceci si le Monde a été détruit ? Et bien j’ai mon idée là dessus. Le Miroir était la Réalité. Le Miroir était le Monde. Maintenant, le Monde dans lequel nous vivons n’est qu’un reflet de l’original, maintenant détruit, sur l’un des innombrables éclats du Miroir. Les mages royaux pensent actuellement qu’il en existe Six, mais qui sait, peut être sont ils plus nombreux ? Toujours est il que quelque part, tous mes anciens compagnons d’armes qui ont disparu vivent, séparés de leurs anciens amis, et recherchent sans doute comme moi un moyen de se retrouver tous ensemble comme au bon vieux temps. Ah ! J’espère vivre assez pour voir ce jour béni, et peut être ainsi retrouver mon filleul, qui me manque terriblement…
Ah, mais je vois que vous ne me croyez pas et que je vous ennuie. Allez ! Voyagez et devenez forts et sages ! Et ne vous attardez pas sur un vieil homme se lamentant sur son passé et pleurant pour des ombres. Car le Mal n’a pas été détruit, mais seulement divisé, et il nous faut toujours être plus nombreux pour le combattre ! Ne le laissez pas détruire ce Monde comme il l’a fait pour l’ancien !
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Doud
Gratte papier a ses heures perdues (ou qui y perd ses heures ?
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