Oui, voila, c'est insoluble, on peut du coup ne plus s'en préoccuper. Hop, c'est réglé.
Il y a clairement des améliorations possibles, des prises de conscience et des changements de mentalité possible.
On est dans une société ou beaucoup de nos insultes sont porteuses de telles connotations, sur la sexualité (parfois associée à l'absence de virilité). C'est quelque chose de tellement présent qu'y échapper est difficile et demande souvent un travail. En plus de prendre conscience du souci, évidemment.
Mais je suis sure que tu es conscient que parler de sainte-nitouche est tout aussi problématique. Non ? Après tout, là encore c'est juger les femmes sur leur sexualité, une expression qui dit qu'elles font semblant d'être prudes.
Comme quoi, pas facile, hein, de trouver des termes non connotés.
Après, je préfère voir les gens s'offusquer de viol et d'agression sexuelle, même s'ils ne sont pas impeccable sur le plan du langage. L'exigence de la perfection pour tenter de disqualifier autrui, bof.
Tu m'autorises à proposer un avis qui n'est pas exactement celui de la doxa ?
Je n'ai jamais dit qu'il ne fallait pas se préocupper du problème.
J'ai dit que c'était un problème très difficile.
Que ce problème était enraciné au plus profond de nos sociétés (jusque dans le langage à des endroits où il n'avait en fait rien à y faire)
Sur le reste, c'est bien répondu :
Phrase en gras : tout à fait, c'est difficile d'y échapper. Cependant, le premier pas est d'en prendre conscience.
La première fois que j'avais écrit quelque chose de similaire sur google (je crois que j'avais report le topic "chronopost nous encule" et personne n'avait admis le fait que c'était sexiste, même ici sur ce topic)
Celle en souligné : bah voilà, je reconnais mon erreur... Je n'ai pas réfléchi à l'emploi abusif de cette expression sexiste. C'est bien la preuve que même quelqu'un de conscient du problème comme moi, et qui essaie d'éviter ces expressions, peut se faire piéger. Tellement c'est ancré en nous. D'ailleurs je suis incapable de trouver une expression aussi percutante et avec la même signification.
J'ai une position qui ressemble en partie à celle de Christine Angot : la vie est dure, deal with it. (Dans tous les domaines).
Notre société est tellement aseptisée qu'on en est arrivés à être une majorité de gros fragiles (moi y compris, dans certains domaines).
Ma position est double :
- Aseptisons la société encore plus, oui. Par des moyens efficaces. Pas des chouineries inutiles ou du pipo, de vraies mesures. (On pourrait organiser des séances de brainstorming pour aller trouver les moyens les plus efficaces quitte à ce que ça soit très surprenant/avant-gardiste)
- Mais quand nous avons échoué sur le point précédent, arrêtons de faire nos grosses victimes, nos gros hypocrites, ne nous en étonnons pas : c'est malhonnête et ridicule (sur ce cas c'est même prouvé, les actions de ce Weinstein n'étaient qu'un secret de polichinelle)
Il est évident qu'on a le même genre de trucs dans tous les domaines à tous les niveaux. Ca va du dealer de shit qui propose à une cliente de payer en nature jusqu'à un 'certain président' qui demande à une élue de le "soulager".
Pourquoi ne pas faire sa victime ? Quand on a des attentes réalistes, on est moins déçu. On peut bien vivre une situation mauvaise si on s'attendait à pire. Comme inversement on peut mal vivre une situation correcte si on voulait mieux.
Autre point en passant : Joe Biden dit que "se taire c'est être complice". Ok. Mais il ne va pas me faire croire que dans la totalité de sa vie il n'a jamais constaté d'actes de harcèlement. Il attend quoi pour balancer ? En l'état il donne juste l'impression de surfer sur la vague pour se faire bien voir.