Depuis quand la transcendance est-elle réservée à la religion ?
Je n'ai jamais dis ni pensé que l'idée de transcendance était réservée à la religion.
Je dis en revanche que l'idée de transcendance est intrinsèque au catholicisme (et très particulièrement à lui), et que cette transcendance n'est pas, par nature, strictement humaine.
Cela fait des millénaires que l'humanité, ou du moins une partie d'entre elle, se transcende en permanence pour aller plus loin, plus haut, douter, raisonner, se dépasser.
Et je n'ai jamais douté de ce fait, ni jamais affirmé le contraire. Ce que tu énonces ici est une évidence, et je n'ai aucune raison de m'y opposer ou de m'en sentir heurté.
En revanche, je pose que la société de consommation qui est aujourd'hui la nôtre est l'ennemi de l'idée de transcendance, et cherche à la détruire, car la transcendance est un obstacle au règne de la marchandise.
Ca n'engage que moi. Et je ne vois pas pourquoi je ne le dirais pas, ni qui cela peut agresser.
Que la religion ait été un prétexte (commercial...) pour permettre à des Praxitèle ou des Vinci par exemple de déployer leur génie n'enlève rien au fait que c'est en eux mêmes que la plupart des grands esprits humains, dont entre autres les Galilée, Newton, Einstein ou Hawking, ont trouvé le moteur de leur inspiration pour faire progresser l'humanité. A cet égard, la religion a été plus souvent un frein que l'inverse.
Ca, très franchement, je ne vois pas comment tu peux l'affirmer. Et du coup, je pense que ta conclusion est plus que hâtive.
Cela étant, c'est ton droit de le penser, et ça ne m'empêche pas de vivre. Je ne tenterai pas de te convaincre que tu te trompes, mais je me contenterai de dire que je ne suis pas convaincu.
Fêter chrétiennement Noël ou pas ne change absolument rien à la transcendance humaine, ce ne sont que les circonstances qui ont pu, à différentes périodes, favoriser tel ou tel culte pour inscrire des schèmes culturels dans les esprits.
J'entends bien, mais tu n'es pas a priori un humain hors sol coupé de tout contexte culturel et social, ni une pure abstraction. Dès lors, comment passer outre un contexte aussi présent ? D'autant que, rappeler le poids du passé, contrairement à ce que peuvent penser certains, n'est pas une injonction formelle de s'y soumettre. Au contraire. Prendre acte des héritages est une manière de se positionner par rapport à eux, et donc, de s'en émanciper et de progresser vers une liberté individuelle plus accomplie. Certains s'y reconnaissent et s'en inspirent pour se construire et s'accomplir humainement, d'autres se positionnent différemment. Mais dans tous les cas, en quoi est- ce un frein, un obstacle, une contrainte, une violence ou que sais- je d'autre ?
Non en effet, je n'ai pas de source. Je faisais simplement référence au fait que les religions (essentiellement monothéistes) se sont fréquemment opposées au progrès scientifique et social. Que le résultat ait parfois été l'inverse tendrait plutôt à prouver que l'esprit humain ne se laisse pas emprisonner dans des contingences circonstancielles. On pourrait presque en déduire que plus il est contraint, plus il s'aiguise. Mais c'est une réflexion plus philosophique qu'historique, et certainement pas statistique.
C'est un peu bancal (très bancal même) comme argument.
Les religions se sont opposées au progrès scientifique et moral. Certes...
Le problème est que, formulée de la sorte, ton affirmation peut à la fois être valide et invalide dans la mesure où elle est tellement vaste et sans exemple précis qu'en définitive elle ne démontre rien, et comporte en elle- même sa propre négation, sur les mêmes fondements logiques.
Tu peux en effet parler du cas de Galilée par exemple, et effectivement, on pourra aller dans ton sens.
Mais si tu cites Saint Anselme, ton affirmation tombe à l'eau. De même avec la presque totalité des penseurs humanistes du XVIème siècle. De même aux XVIIème et XVIIIème siècles.
Tu sembles poser que la foi, ou même l'existence d'une religion instituée, est en soi un frein aux progrès de la science et de la technique. Or, cette affirmation est farfelue si on considère l'histoire européenne dans son ensemble ou même l'histoire du monde musulman médiéval (pour ne s'en tenir qu'à ces exemples assez vastes).
La simple et bête vérité est que la foi s'est accommodée des découvertes scientifiques, de même que l'Institution religieuse.
Si on va par là, on peut poser, sur les mêmes bases que tu utilises, que toutes les idéologies sécularisées et totalitaires du XXème siècle ont été des freins à la science (URSS, nazisme) et que par conséquent il faut rejeter les idéologies sécularisées ou laïques.
Qu'il y ait des tensions entre la foi, les religions instituées et les progrès de la science, c'est une évidence. Mais ces tensions ont toujours été surmontées, et n'ont en définitive jamais empêché la science et la technique de progresser, pas plus qu'elles n'ont éliminé le monde de la foi ou les religions instituées. Et encore faudrait- il revenir sur les responsabilités de chaque impétrant dans ce processus, et sur les motivations qui étaient les leurs.
Bref, je voulais juste dire - rapidement et maladroitement - que ce type d'argument, à mes yeux, n'en est pas un, ou n'est pas de nature à être convaincant.