Comme certains l'auront peut-être reconnu, l'anime présenté cette semaine est donc :
Zegapain
Le contexte
En 2006, Sunrise nous coproduit une nouvelle série de méchas (non, pas Code Geass, ça c'est dans le fil des incontournables). Rien qui ne sorte donc de l'ordinaire si l'on considère le CV de Sunrise, et rien d'accrocheur si l'on ne s'intéresse pas au genre à vrai dire. Et pourtant...
L'histoire
Bon alors c'est l'histoire d'un garçon qui rencontre une fille et... Mince, désolé, ça c'était ma macro #1 de présentation d'anime, on va essayer de faire un peu plus travaillé...
Donc reprenons. Sogoru Kyo, jeune lycéen tout ce qu'il y a plus normal (oulah, c'était proche de ma macro #4 ça) vit sa jeunesse avec un seul soucis existentiel : comment recruter du monde pour éviter que le club de natation ne soit fermé? Un beau jour, il est interrompu dans sa réflexion par sa rencontre avec quelqu'un lui demandant de "sauver ce monde", et se retrouve peu après aux commandes d'un robot lumineux de partout dans une ville totalement dévastée où les Gards-orm, des ennemis robotiques, ont tôt fait de débarquer...
... Hein? Mais je croyais que je voulais faire un truc travaillé plutôt qu'un résumé lambda où je retrouve toutes mes macros clichés? Où je me suis planté?
"Quel intérêt?"
Ca, c'est la question que je me suis posé en voyant un tel départ de série. Pourquoi continuer un truc si basique? Un pote avait répondu "T'es pas curieux de savoir ce qu'il va arriver aux personnages?", bref une réponse balancée à la va vite sans aucune pensée pour la soutenir. Et vous savez quoi? Il a eu raison.
Car si Zegapain commence en effet sans montrer la moindre originalité, au fil des épisodes on se rend progressivement compte que la série n'est pas si banale qu'elle en donnait l'impression, et bien qu'il soit pénible de progresser dans le noir presque complet dans les premiers épisodes, une fois le tiers passé on commence à voir ce qui se passe.
A partir de là, et jusqu'à la fin, c'est avec plaisir que l'on découvre ce qu'il y a vraiment derrière chaque élément de cet univers. Avec une goutte de drama par-ci par-là, que du bonheur.
Retours
Histoire : comme je l'ai exprimé plus haut, Zegapain se démarque surtout par son scénario, bien qu'il mette du temps à apparaître à la surface. Les personnages ne sont pas d'une grande complexité, mais leurs interactions n'en sont pas moins intéressantes. Le scénario pose aussi les bases d'une réflexion (non, pas sur le recrutement des membres du club natation), comme Evangelion ou RahXephon ont pu le faire en leur temps, sans pour autant prendre une place trop importante et envahir le reste. En bref, bon scénar, bon chara-development.
Graphiques : attention, Zegapain fait beaucoup appels aux CGs, en particulier pour les robots. Ca vous fait peur hein? Et pourtant, ils s'en sont franchement bien sortis, car cela participe plutôt bien au rendu semi-virtuel de l'équipement des méchas. Le résultat n'est certes pas à en baver, mais il ne vous fera pas saigner des yeux non plus. Il en va de même pour le reste des dessins qui ont un rendu relativement cohérent en qualité. On regrettera peut-être le manque d'intensité des combats, et les nombreuses séquences réutilisées... Mais de toute façon, Zegapain fait clairement passer le scénar avant l'action.
Son : Bon, OK, en fait je ne fais pas trop gaffe à ce genre de détails, donc je ne saurais trop me prononcer dessus. Mais bon, si on considère les chansons de génériques dans cette catégorie, vous constaterez qu'elles participent aussi à écarter Zegapain des habituelles ambiances de méchas avec des génériques ayant du peps et tout et tout.
Au final
J'ai tendance à penser que de nos jours, l'excuse de ne pas aimer les méchas est généralement injustifiée pour ne pas regarder une série comportant les méchas (sauf pour Gundam et quelques autres rares séries/licences). Que ce soit du Macross, du Code Geass, du Gurren Lagann, ce ne sont pas les méchas qui font l'identité de la série, ils sont tout au plus un outil.
C'est encore le cas avec Zegapain, qui n'est pas une simple série d'action-méchas avec des randoms termes de physique quantiques balancés un peu partout. Zegapain sait se créer sa propre ambiance, sa propre identité, et il se trouve que la guerre qu'elle met en scène est faite à coup de robots, rien de plus. D'ailleurs, les fans de méchas risquent d'être déçu des scènes de combat en elles-même.
En bref, une série bien construite et regardable par tous ou presque, probablement un des meilleurs underdogs (séries les plus sous-estimées) de 2006, probablement à cause de ses débuts difficiles ou du géant Code Geass qui est passé juste derrière.