Quelques chiffres sur la dégradation de la performance de l'outil militaire française :
- indisponibilité des aéronefs : 40 %
- indisponibilité de la flotte de surface : 50 %
- indisponibilité des blindés légers : 75 %
La tendance au réarmement mondial était déjà perceptible bien avant la guerre en Irak. Elle a été renforcée depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. A près la chute du mur de Berlin et l'effondrement de l'Union soviétique, les dépenses mondiales de défense ont diminué jusqu'en 1996, où elles ont atteint 720 milliards de dollars. Depuis 1999, elles sont en augmentation sensible : en 2001, elles ont ainsi progressé de 2 %, atteignant 772 milliards de dollars. Et cela concerne tous les continents. En Asie, notamment, où les dépenses militaires ont augmenté de 12 % entre 1996 et 2001. Seule exception : l'Europe, de l'Ouest comme de l'Est, où les budgets défense sont demeurés au mieux stagnants.
Dans cet environnement où les menaces se sont à nouveau concrétisées, l'Europe paraît, elle, absente. Mis à part la Grande-Bretagne et la France, les autres pays ne semblent guère préoccupés par leur politique de défense et la modernisation de leur appareil militaire. D'après l'Institut d'études stratégiques, créé en 1999 par l'Union européenne dans le cadre de la politique européenne de sécurité et de défense, explique par la décision prise par une majorité d'Etats de limiter leurs capacités à des actions de prévention des conflits et de maintien de la paix.
Seuls deux pays européens font bande à part : la Grande-Bretagne et la France. Ces deux Etats ne veulent pas limiter leurs forces armées aux seules missions de maintien de la paix, mais souhaitent aussi pouvoir les engager dans des conflits « durs ». D'où les décisions prises de part et d'autre de la Manche de recommencer à augmenter les budgets militaires. Londres consacre chaque année près de 10 milliards de dollars à ses achats d'équipements militaires.
La Grande-Bretagne a joué un rôle moteur dans le lancement de deux grands programmes d'armement réalisés en coopération en Europe : le missile air-air à très longue portée Meteor fabriqué par le missilier européen MBDA et qui équipera aussi la France et l'Allemagne, et l'avion de transport militaire A400 M. La modernisation des forces britanniques s'est aussi concrétisée par l'acquisition du missile de croisière Storm Shadow (conçu en coopération avec la France, qui l'appelle Scalp), qui, en Irak, aurait montré une efficacité supérieure au Tomahawk américain. Elle passe enfin par le renouvellement de ses porte-avions.
En France, la nouvelle loi de programmation militaire pour la période 2003 à 2008 prévoit que les dépenses d'équipement passeront de 13,56 milliards d'euros cette année à plus de 15 milliards d'euros en 2008. De nouveaux équipements devraient être acquis par les militaires, améliorant leur capacité de projection (un second porte-avions) et de combat (les missiles Meteor et Scalp, le Rafale, l'hélicoptère Tigre...).
Mais, pour nombre d'experts, ces efforts, aussi notables soient-ils, ne permettent pas à la France ni à la Grande-Bretagne de combler leur retard sur les Etats-Unis. D'abord en termes quantitatifs : en cas de conflit similaire à la guerre en Irak, la France ne pourrait pas mobiliser plus de 30 000 à 35 000 hommes. Mais aussi en termes qualitatifs.
D'après certain experts, la France n'a pas besoin d'un porte-avions supplémentaire mais de moyens de renseignements, de communications, de contrôle et de commandement du champ de bataille, similaires à ceux dont disposent les militaires américains. Ce sont ces systèmes,d'près eux, qui assureront à la France leur autonomie de décision et d'action.
Source : l'Expansion
Provient du message de Xam
Pour une comparaison avec les USA. En 2003 l'augmentation du budget de l'armée Americaine est égal au budget total de l'armée française. Ca en dit long.
J'ajouterais que Washington consacre chaque jour 1 milliard de dollars à sa défense (hors enveloppe pour la guerre en Irak). En 1 mois, les militaires américains dépensent l'équivalent du budget de défense de la France pour toute une année.