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Donc, quand on change d'avis sur un sujet dont tu te fous, c'est sans importance.
Mais quand on change d'avis sur un sujet qui t'importe, pour se ranger dans le "camp opposé au tien", c'est une trahison ?
Ne me demande pas pourquoi ni comment, j'étais certain que tu me sortirais cet argument. Comme Pugz qui me dit que c'est "facile de renoncer au débat quand on se rend compte que l'autre à raison et qu'on a rien à lui répondre".
Monologue méga long, méga stupide et méga chiant à suivre, ne cliquez pas (je vous aurai prévenu, venez pas me casser les couilles si vous l'avez quand même lu et que ça vous frise les poils de cul), je réponds à Azra à la base.
Je n'ai qu'une chose à répondre : revois ton échelle de valeurs. Pense à la peine de mort, l'euthanasie, l'avortement, les guerres, la faim dans le monde, les gens qui meurent tout simplement de ne pas avoir de l'eau potable. Ensuite, pense à toutes ces injustices plus proches de nous, le chômage, l’insécurité, l'illettrisme, les licenciements de masse, la différence de salaire homme/femme, l'intolérance envers les LGTB, et tout ce que tu veux.
Dis-moi que tu mets tout ça au même niveau de gravité ou d'importance, et là, je t’octroierai le droit de me dire que je suis un liberticide sectaire et versatile, dont les convictions ne sont dictées que par son orgueil. Je sais que t'as tendance à être malhonnête intellectuellement quand il s'agit de garder la face sur JOL. Mais je te crois assez intelligent que pour reconnaître qu'on ne peut pas tout mettre sur la même échelle et qu'il y a des choses, humainement parlant, qui sont plus graves que d'autres.
Peut-être que les trisomiques ne sont pas la première chose qui te vient en tête en termes de priorités. Mais si tu crois vraiment aux concepts de liberté, de tolérance, de démocratie, et tous les arguments "libertaires" de ceux qui m'accusent d'être un "liberticide", ces arguments que tout le monde m'a sorti depuis que le débat a été lancé, alors donnes-moi une seule bonne raison, d'après ces précédents concepts, de dire que non, un trisomique n'a pas le droit de naître car il n'est pas.."...". (si toi ou n'importe qui me quote en ne répondant pas à cette question, inutile de vous dire que je vous pisse au cul et que je vous chie dans la bouche)
Je te laisse trouver les mots pour justifier une telle décision.
Je le répète, je ne suis pas catégoriquement contre l'avortement. Je suis juste pour qu'on réfléchisse deux secondes avant de légitimer et légiférer n'importe quoi. Pour moi, et je ne suis personne ayant une quelconque légitimité à ce sujet, un trisomique a autant le droit de vivre que n'importe qui. Je ne parle pas des cas graves (genre trisomie 13 et autres) qui causent des complications qui mettent en danger la vie de la mère (et encore, c'est sujet à discussion, le danger est tout aussi présent chez n'importe quelle enfant "normal", je l'ai déjà dit, le risque 0 n'existe pas ; et pour se faire j'ai envoyé un mail pour demander des infos sur les risques liés à la grossesse impliquant un embryon atteint de trisomie 21, pour savoir si cela représentait un danger réellement plus important pour la mère de connaître des complications, auquel cas, je raviserai mon jugement).
J'avoue j'ai une vision assez farfelue à ce sujet. Pour moi, tous ces handicaps et ces maladies touchant les fœtus, sont une sorte "d'épreuve" que la nature (ou Dieu pour les religieux) a prévue pour équilibrer la balance (je schématise et je simplifie à l'extrême évidemment, et non, je suis toujours pas un intégriste catho sous couverture, et oui, je sais que je passe pour un illuminé complètement arriéré, et je vous emmerde). On ne peut pas avoir que les avantages, en occultant les inconvénients (objectif visé par le transhumanisme justement, si cher à Doudou). La solidarité implique de protéger les plus faibles. Pour moi, un handicapé trisomique fait partie des "encore plus faibles" et il me semble tellement normal de veiller sur eux et de les protéger. Plus que jamais. Et jamais au grand jamais, je ne comprendrai ce consensus social qui dit qu'il vaut mieux couper le mal à la racine en les empêchant de naître. Pour moi l'échec, c'est de croire ça et pas d'avoir un avis changeant sur la question.
C'est le genre de sujet "grave" pour moi, sur lequel je ne transige pas (j'ai encore le droit d'avoir beaucoup d'affection pour les mongols hein, rassurez-moi ?). J'ai grandi près d'un home pour handicapés et jamais je ne remercierai assez ma maman de m'avoir habitué à leur contact et à me faire outrepasser ma peur les concernant. Quoi qu'en dise Madee "oui c'est mignon, oui c'est touchant, mais putain que c'est compliqué à gérer", non, je ne validerai jamais l'idée que c'est mieux pour les futurs parents de leur épargner de vivre l'éducation d'un enfant handicapé. Si on valide ça, qu'est-ce qui empêche de valider un jour, par la suite, que c'est mieux de ne pas élever un gosse sourd, muet, aveugle, nain, autiste ou soyons fous hyperactif pourquoi pas (ou homo limite, pour beaucoup de personnes, c'est considéré comme une maladie je vous le rappelle, si jamais, no bullshit, j'entends ça non-stop) ?
C'est pas la même chose ? Ça reste des handicaps (là j'parle pas des homos, j'vous vois venir). Il suffit qu'un jour un leader politique prétende que tous les handicaps sont néfastes pour la société (ça vous rappelle quelqu'un sans déconner ?), pour leurs pauvres parents, et on se met à occulter tout un pan de l'humanité qui n'aurait plus le droit de naître. Pour moi, et je sais que vous allez bondir en me traitant d'inculte qui n'a pas d'enfant handicapé, mais je maintiens que si on accepte de refuser le droit de vie à un trisomique 21, on refuse en fait d'accepter l'idée que l'humain ne sera jamais parfait (j'épargne Doudou, convaincu que le transhumanisme est la solution qui résoudra tous ces problèmes) et qu'il doit accepter et prendre en compte les plus vulnérables de son espèce.
Après tout, ce qui nous différencie des bêtes, c'est la "pensée" non ? Et dans le règne animal, les enfants invalides/handicapés, en général on les butte ou on les bouffe. Il me semble Azra que tu m'as dit qu'on ne pouvait pas faire systématiquement le rapprochement entre la bête et l'homme, qu'on ne pouvait pas comparer tout et n'importe quoi. Pour le coup, le cas de figure que j'expose serait-il un trait commun qu'on devrait néanmoins continuer à partager avec les animaux selon toi ?
Je vous vois venir avec l'argument "quand t'auras un gosse handicapé tu pourras parler, blablablabla" et je répondrai pareil, que je conçois parfaitement que des parents ne soient pas prêts ou ne veulent pas s'occuper d'un enfant handicapé, mais que dans ce cas là, comme pour les enfants "normaux" (sans handicap quoi), c'est à l'Etat de prendre ces enfants en charge et de les encadrer. Je ne m'attarde même pas sur ce que j'ai pu lire, qui en essence prétend que dans certains cas, selon la condition sociale des parents, il vaudrait mieux les encourager à l'avortement plutôt que donner naissance à un futur désœuvré (ça ça n'a choqué personne par contre..). Evidemment que ce que je dis est naïf, évidement qu'il n'y a pas l'argent pour ça. Mais si on veut suivre nos fameux idéaux démocratiques jusqu'au bout, histoire de rester un minimum cohérent entre ce qu'on dit et ce qu'on fait, comme pour les enfants abandonnés ou nés sous-X, c'est à l'Etat de prendre en charge les trisomiques dont ne veulent pas les parents. Ça coûtera cher, ça fera chier plein de gens, mais ce sera le prix à payer pour être un minimum crédible quand on parle de grands idéaux tels que "liberté, égalité, fraternité".
En conclusion je dirais : Si t'es pas d'accord avec ça, j'ai envie de dire que t'as rien à foutre dans ton propre pays sale nazi de merde.
Que le lynchage commence.
Dernière modification par Compte Fake ? ; 07/10/2016 à 05h28.
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