Le feu de joie que l'irlandaise avait créé derrière le garage d'Oasis avait tenu presque toute la nuit. Pendant de longues heures, sous les étoiles, avaient résonné les chants et les percussions des Dusties et de leurs alliés.
Allongée devant les braises mourantes, Mary essayait d'oublier la soirée qui s'était déroulée au Bunker Bar du Cartel, à Sunshine Corners.
Elle avait débutée agréablement, cette soirée. Les Dusties étaient arrivées en nombre et même en avance, puis les ex-nomades entraient avec nous dans une danse de plus en plus rythmée, tout cela sous l'égide du DJ Agression de Stairway to Heavenz. Le mercredi soir au Bunker Bar, c'est synonyme de repos et de fiesta. Tout le monde comptait bien en profiter.
Et fatalement, de façon tout à fait prévisible, les emmerdes sont arrivées. Comme les deux dernières semaines, mais en pire: cette fois ci ces ploucs de la French Connection ne se contentaient pas faire une descente et de menacer les clients et le staff du bar, ils s'étaient carrément mis en ligne dehors et tiraient sur tous ceux qui ne reconnaissaient pas leur supériorité. Ils les plombaient à vue à la sortie du Bunker Lifenet, histoire d'être sûrs que personne ne puisse discuter.
La petite Cyndrihla, qui ne nous avait rejoins qu'hier, en avait fait les frais alors qu'elle avait baissé ses flingues (qu'elle avait levé en geste d'auto-défense bien légitime). Ils l'ont plombée et l'ont envoyée au POD sans autre forme de procès. La semaine d'avant, ces connards avaient mis en joue l'une des nôtres parce qu'on refusait de montrer une "carte d'identité". Marrant... je ne vois pas qui nous en fournirais une. On a déjà du mal à trouver de quoi s'habiller correctement, alors une carte d'identité... pourquoi pas un ticket pour la finale de baseball à New York tant qu'on y est ?
Ce soir, plomber une Dustie, c'était la goutte d'essence qui faisait déborder le réservoir. Je contactais le chef de tout ce bazar, Wariwulf. Par radio (parce que je ne voulais pas me prendre de balles gratuitement), je lui dis ce que je pense de leur agression et de leur débarquement pour encore nous foutre une soirée en l'air, et lui annonce que la Dust et moi même coupons tout lien avec eux, annulons toutes les commandes et refusons leur présence lors de nos évènements présents et futurs. Suite à quoi ce plouc me répond qu'il ira nous emmerder au garage avec ses action-mans en plastoc, et qu'il n'y a aucune loi au dessus de la leur. Ça me fait un peu flipper, ce con est capable de vraiment venir pour foutre sa merde. Je sais que les Bankers et les Riders possèdent Oasis et veillent à la sécurité des membres de la Dust, mais est-ce qu'ils seront assez intelligent pour le comprendre ? Aucune chance.
Un étrange petit lézard phosphorescent s'extirpait de la poussière juste devant mon nez pour se rapprocher des braises, curieux. Je le suivais du regard, admirant ses gestes gracieux et vifs, et ses yeux noirs et brillants. Le carnaval des ploucs en costume kaki ne méritait pas que j'y réfléchisse davantage.
Dernière modification par Onirim ; 17/11/2011 à 04h08.
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