Ces temps-ci, le quartier d'Achan, habituellement calme, semble avoir retrouvé une certaine activité. Les gens sortent plus souvent de chez eux, sourient, et parfois même, prennent le temps de s'arrêter dans la rue pour discuter entre eux. Quelque chose avait changé. Même les Bells qui rôdaient quasiment toute la journée dans les parrages se sont évaporées. Pourtant, en tendant plus son oreille dans les conversations locales, le nom de Ralph Cifaretto revenait sans cesse.
D'après ce que j'ai compris et en me renseignant un peu plus auprès des gangs du coin, Cifaretto serait le détenteur d'un bar de streap-tease très fréquentés le soir par la population masculine prenant du plaisir en ce lieu de débauche. Mais ce Cifaretto aurait également une autre réputation, beaucoup moins réjouissante, celle d'un mafieux très avare et assoiffé de violence, ayant quelques différents avec le Mérovingien. Ce dernier point me réjouissait plus qu'assez pour que je prenne la décision d'aller à sa rencontre.
23h00, j'inspectais les environs. Des hommes de tout type et de tous les milieux entraient et sortaient du Bada Bing. Je pouvais apercevoir un gardien positionné à l'entrée, fouillant chaque individu s'engouffrant dans le bar. A mon habitude, j'entrais par la porte de derrière, visiblement non surveillé et lorsque je pénétrai sans la salle, je me fondai dans la masse. L'endroit était bondé et les filles dénudés se trémoussaient, acclamées et sifflées par la foule. Soudain, je sentis une main me caressait l'entre-jambe.
-"Alors beau gosse, on cherche de la compagnie en cette nuit d'hiver si fraîche?"
Je me retourna et vis une magnifique nymphe en sous vêtements très sexy, armée de jarretelles très provocatrices. Elle me regarda intensément, d'une passion à m'en faire frémir, posa ses bras sur mes épaules et me glissa quelques mots à mon oreille.
-"Mmm, pour toi chéri je te ferai une réduction."
Je sortis de ma poche quelque billets verts que je lui glissai discrètement dans sa petite culotte.
-"J'ai besoin de parler à ton patron, dis moi où il se trouve?"
Elle désigna du doigt un homme qui se tenait à proximité du comptoir, entouré de ces charmantes dames. Je glissai à nouveau discrètement de l'argent dans son soutien-gorge et je me dirigeai vers el famaso mafioso.
-"Je ferais ce que tu veux pour toi chéri!!", cria la demoiselle en extase en plein milieu de la foule.
Je me frayais obstinément un chemin, bousculant les personnes à travers de mon chemin.
-"Salut Ralphy", lui dis-je en lui dévoilant mes deux flingues cachés sous mon manteau. "Il faut qu'on cause toi et moi."
-"Je me demande à quoi sert ce foutu simulacre s'il n'est pas capable de faire son boulot!"
J'allumai ma cigarette et fis signe de la tête aux filles de dégager.
-"Qu'est-ce que tu me veux p'tit gars? J'ai des tonnes de marchandises ici et aucune ne te convient?"
-"J'avais envie d'un petit tête à tête avec toi Ralphy."
-"Ah? Tu veux qu'on parle business?"
-"C'est.. à peu près ça."
-"Je t'écoute mon p'tit, mais comment je dois t'appeler?"
-"Appelle-moi Jack."
-"Ok Jack. Qu'as-tu à me proposer?"
Il commanda auprès du barman deux verres dont un qui m'était destiné et que je refusai net.
-"J'ai quelques questions tout d'abord. J'ai entendu dire que toi et le Français ce n'était pas trop ça..."
-"Je n'hésiterai PAS une seule seconde à le descendre si j'en avais l'occasion. Malheureusement nous sommes tous obliger de passer par lui si on veut faire de bonnes affaires. Mais si tu connais un moyen pour arranger cette regrettable situation, je suis à ton écoute Jack. Mais en quoi ça t'intéresse?
-"C'est tout ce que je voulais entendre", lui répondis-je en entamant ma deuxième cigarette. "Ecoute-moi attentivement Ralphy, j'ai une offre à te proposer et je ne te la proposerai qu'une fois. Je t'aide à étendre ton influence dans la ville au même titre que le Français et en échange, toi et tes hommes de main collaborent avec moi et sont sous ma directive lorsque j'en ai le besoin. Cela dit, ne pense pas pour autant que je veux la peau du Français. Je ne tiens pas à virer un plouc d'exilé mégalo pour qu'un autre prenne la relève."
-"De qui tu parles petit? Tu devrais faire gaffe à tes propos Jacky Boy. Mister Black n'apprécierait sûrement pas d'entendre ça."
-"Et bien je compte sur toi Ralphy pour que notre conversation ne s'ébruite pas en dehors de cette pièce."
-"Hum... bon. Laisse moi le temps de réfléchir car ici et toutes ces minettes qui réveillent mes hormones, je n'ai pas les idées claires."
-"Je ne te dérange pas plus dans tes préoccupations et te souhaite une bonne soirée Ralphy."
-"Tu devrais tirer un coup Jack, ça te ferai du bien."
Et en un réflexe je sortis mon flingue équipé d'un silencieux que je dégainai et tirai une balle qui fendit et éclata le verre que Cifaretto s'apprêtait à déguster. Il en tremblait de peur.
-"Tu as raison Ralphy, ça fait du bien de tirer."
Puis je repartis comme j'étais arrivé, avec les réponses à mes questions.
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