Grève des professeurs, le retour de la vengeance

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Citation :
Provient du message de Tranb

non, ça ne dépend pas.
Tu veux des exemples ?

Ciao,
LoneCat
Il faut arrêter de s'imaginer que les profs sont des grévistes invétérés, qui n'attendent qu'une occasion de lancer un mouvement social. Je suis étudiant en capes de lettres modernes, pas encore prof, mais la grève me pose problème car à un mois du début des oraux du concours les cours sont suspendus. Mon amie est institutrice et sa participation au mouvement va lui valoir une sérieuse retenue sur salaire qui va nous compliquer les fins de mois pendant un bout de temps.

Pourtant nous soutenons globalement ce mouvement de grève, en particulier en ce qui concerne l'opposition aux mesures de décentralisation, la révisions du statut des retraites semblant être une régression sociale rendue inévitable par une conjoncture économique morose et les problèmes démographiques que l'on sait.

Pour rester dans le sujet de Grenouillebleue, la décentralisation va bien au delà du simple changement de statut de quelques fonctionnaires, et c'est un peu mettre le doigt dans l'engrenage d'un système qui pourrait bien marquer la fin de l'école publique en France telle que nous la connaissons aujourd'hui.

L'idée, est d'abandonner le système actuel d'éducation nationale et de déléguer par étapes aux régions la gestion des établissements d'enseignement, mais aussi de leur demander d'assurer partiellement le financement de leur fonctionnement, en particulier celui des intervenants non enseignants type psychologues scolaires, conseillers d'orientation, surveillants etc... Il ne faut pas se leurrer, ces mesures sont avant tout un moyen d'essayer d'économiser de l'argent en limitant le nombre de ces postes jugés non indispensables, en laissant les régions s'arranger séparément et éviter ainsi les contestations à l'échelle nationale quand des diminutions du nombre de postes étaient annoncées par Paris .

Cette diminution des moyens matériels et humains et donc de la qualité de l'enseignement dispensé dans les établissements publics augmentera le nombre de familles, qui pour assurer une scolarité convenable à leur enfants choisiront de les scolariser dans les écoles collèges et lycées "privés sous contrat" dont les programmes sont définis et les enseignant nommés et rémunérés par l'état mais dont les frais matériels et d'encadrement sont à la charge des familles, ou du moins de celles qui pourront se le permettre. Pour les autres, il restera les établissement publics, ou seront rassemblés les élèves dont les familles ne peuvent pas assumer de frais de scolarité, avec un encadrement insuffisant dans des établissement "ghettos" comme on en voit déjà trop.
Au point de vue financier, l'état réalisera sans doute une belle économie en augmentant le nombre des enfants scolarisés dans le privé (aux fais des familles), quand au principe républicain d'accès égal pour tous à l'enseignement et au savoir il va en prendre un sacré coup.
Quand au projet de suppression des classes maternelles, il révèle non seulement une volonté acharnée d'économiser sur tout ce qui semble amputable, au mépris des fondements de notre système éducatif, mais aussi une méconnaissance du rôle capital que jouent les années de maternelle dans le parcours scolaire d'un enfant.

Ce que les profs défendent aujourd'hui, c'est leur droit d'exercer un métier difficile dans des conditions d'encadrement raisonnable, et surtout le respect des valeurs d'équité et d'égalité dans l'enseignement qui sont des valeurs essentielles de la république.
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