Chers lecteurs,
Certains d'entre-vous ont déjà entendu parler de cette sombre affaire dont les tenants et les aboutissants nous sont encore partiellement inconnus. Certains d'entre-vous déplorent la fin tragique de cette histoire qui aurait pu, sans la folie des hommes, devenir une occasion de prospérité inégalée pour notre chère cité de Skara Brae.
Cependant, beaucoup d'entre-vous n'ont que de vagues notions de ce qui se passa pendant un moment, à Skara Brae. Cet article est pour vous aider à connaître un peu plus sur la vérité de cette triste histoire.
Il y a de cela déjà un moment, un jeune bourgeois se présenta à Skara Brae sous le nom d'Antoine Richepanse. C'était un homme jeune, à l'esprit acéré et à la bourse bien remplie; bref, un jeune homme plein de promesses. Ce Richepanse avait à l'idée un projet assez novateur pour le Comté et demanda audience au Conseil Municipal qui l'écouta.
Antoine Richepanse avait pour projet de construire un camp de travail pour les prisonniers de droit commun du Comté. Ces prisonniers rachèteraient selon lui leurs crimes en travaillant pour le bien de la communauté car Antoine Richepanse se faisait un point d'honneur de partager ses bénéfices avec la ville de Skara Brae. De plus, il assura le Conseil Municipal que ce dernier aurait un droit de regard sur les activités du camp et que seuls ses membres seraient habilités à envoyer un prisonnier dans son camp. Il certifia également qu'il engagerait du personnel qualifié dans la ville même pour garder les prisonniers. Du travail donc pour un nombre de Citoyens.
Le Conseil fut mitigé mais la majorité des voix allèrent quand même pour l'approbation du projet. Sire Gurney, le Maire Louis Torchesac et le Seigneur Emile Lampet de Skara Brae approuvèrent. Sire Deisos et Sire Bevier de Fendcolline opposèrent leur veto. Richepanse pu construire son camp.
Il apparu néanmoins bien vite que Sire Bevier et Sire Deisos étaient violemment hostiles au projet. On le comprend mieux quand on sait que Sire Deisos trouva lors de sa visite du camp le vieil Elminster, certes Citoyen de Skara Brae mais connu pour son passé sombre et corrompu. De plus, dans le camp, se trouvait le cadavre d'un malheureux enchaîné au mur et probablement mort de faim et de soif.
Richepanse semblait n'avoir cure des critiques furieuses qui concernaient son établissement, peut-être aurait-il car il commis son erreur fatale à cause de sa trop grande confiance en soi.
Cette erreur fut d'aller rendre visite au Duc Irvyn Middlethorn de Trinsic pour lui proposer ses services. Irvyn lui certifia qu'il allait proposer ça au prochain Conseil de Trinsic et il le fit mais, intrigué que cette proposition ne vienne pas par voie officielle, il invita tour à tour Sire Deisos et Sire Bevier à s'entretenir à ce propos.
Les deux hommes furent outré par ce que proposait Richepanse, car il n'avait jamais eu la permission du Conseil Municipal Skara Braen et agissait à sa guise en chef d'entreprise. Irvyn invita Bevier a aller enquêter avec Sire Kai, et ils firent les mêmes découvertes que Deisos : un corps enchaîné, un endroit sale, humide, austère, des instruments de torture ici et là. Un bien triste spectacle.
Revenus voir le Duc, celui-ci propose une confrontation. Il invita donc Antoine Richepanse à un rendez-vous où, ce qu'il ignorait, l'attendait un Sire Bevier bien remonté.
Nous ne connaissons rien du détail de l'entretien sinon qu'il fut tumultueux. Sire Bevier était persuadé qu'Antoine Richepanse était en fait un esclavagiste. Il avait lu un document au camp dans lequel était noté trois noms -l'un d'eux était probablement celui du mort- suivi certes de leur crimes, mais qui n'avait certainement pas été jugé à Skara Brae s'ils avaient été jugés quelque part...
Bevier alla jusqu'à provoquer Richepanse en duel, ce que celui-ci refusa. A la fin de l'entrevue, rien n'avait été arrangé si ce n'est que Trinsic refusait de traiter avec Antoine Richepanse. Chacun retourna à ses occupations avec une certaine frustration.
C'est alors que l'histoire tourne au tragique. Quelques temps plus tard, un employé de Richepanse -son homme à tout faire- découvrit les vêtement de celui-ci ainsi qu'une lettre d'adieu. Dans sa lettre, Antoine Richepanse laissait qu'il n'avait pu supporter la honte que lui ont fait subir ses détracteurs et qu'il préférait mettre fin à ses jours. Mais ça ne s'arrête pas là.
L'homme à tout faire -le Citoyen Krad Cheller- parti en hâte chercher le Maire. Celui-ci constata les faits et se mit en devoir de fouiller le camp. Et il trouva le dernier occupant : un homme, à bout de souffle, l'esprit battant la campagne, affamé, assoiffé, si psychiquement détruit qu'il continuait à travailler après la mort de son maître et la fuite des gardes. Le Maire le recueilli et l'homme sombra dans un coma profond.
Mais les bons soins du Maire fonctionnèrent. Au bout d'un long coma l'homme revint à la vie, et livra son terrible témoignage.
Qu'il ait fait quelque chose de mal, il n'en avait aucun souvenir, bien que d'étranges pensées subsistaient -probablement un filtre du vieux sorcier employé par Richepanse-. Il pensais plutôt avoir été capturé non loin de Minoc alors qu'il campait au bord de la route. Il raconta au Maire tous les sévices subit et les circonstances de la mort d'Antoine Richepanse.
Les faits rapportés par l'ancien esclave étaient différents de ce qu'on pouvait déduire sur les lieux : Richepanse aurait été tué par un chevalier Skara Brae, en armure, cheveux long et moustaches, d'un coup d'épée. Imméfiatemment, l'image de Sire Bevier vient à l'esprit.
Le Maire alla trouver le Comte et, suite à la déposition de l'homme -son nom est Jack Drummond- ils mirent Bevier -clamant son innocence, mais sans opposer de résistance- en détention préventive.
Il ne fait donc maintenant plus aucun doute que Richepanse était un esclavagiste. Nous savons qu'une autre esclave a été emmenée hors du camp juste avant la découverte de la lettre. Nous saurons ce qu'elle est devenue dès que les autorités auront attrapé le vieil Elminster et l'auront interrogé. Un mandat d'arrêt a été délivré contre lui.
Vous aurez de plus amples information dans la prochaine édition de la Gazette.
A bientôt, chers lecteurs.
*Signé*
Leyland Strongwood, journaliste pour la Gazette de Skara Brae et conteur.
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