[Livre] After the Siege (Scifi : Dernier Bastion de la pensee philosophique?)

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On peut définir la Science-Fiction comme la branche de la littérature qui se soucie des réponses de l'être humain aux progrès de la science et de la technologie.
Isaac Asimov


On peut donc dès lors dire que la science fiction est très certainement une forme de philosophie, a partir du moment ou l'on tente d'imaginer ce que notre futur pourait être
La littérature dite "classique" (remarquez que j'emploie ce terme avec la plus extrême prudence), celle qui est généralement définie comme "intellectuelle" -au sens de pensée réfléchie, parfois mise en système, et consignée par écrit, a, de mon très humble point de vue (je ne prétends aucunement être un spécialiste) de plus en plus, abandonnée les grandes interrogations sur l'homme en tant que membre d'une espèce, d'une communauté, pour se focaliser sur l'individu lui-même.
A contrario, la sf n'a jamais cessée de chercher à répondre à des interrogations -notamment d'ordre métaphysique, mais plus généralement, qui embrasse toute les ramifications de la Philosophie-; pas uniquement parce qu'elle est un vecteur privilégié de ce type de questionnements, mais aussi, (et là, je ne peut que poser cette supposition, pure hypothèse) parce qu'il y règne peut-être toujours cet esprit de "système à part" (car mal vu, voire méprisé) qui l'a toujours caractérisée.

J'ai l'impression de sortir quelque chose de terriblement plat, donc si vous avez des corrections ou des améliorations à mener, elles sont les bienvenues.
L'auteur va un peu fort en affirmant que c'est le dernier bastion de la philosophie écrite.

Je dirais plutôt que c'est l'un des derniers endroits de la littérature non spécialisée (pas les livres de Philosophie, justement) où l'on a le plus de chance de se retrouver confronter à des interrogations plus ou moins majeurs sur nos valeurs, notre point de vue et le sens de ceux ci. Ceci vient du fait que dans la Science Fiction qu'on essaye de se confronter au futur et à ce que celui ci implique, à tout les niveaux. De plus, la Science Fiction essaye d'avoir une certaine cohérence selon le point de vue de l'écrivain.
Quand un auteur de Science fiction se met à écrire, il doit aussi se poser des questions pour construire le futur qu'il imagine et là, entre en jeu tout un schéma de pensée qui est similaire, de près ou de loin, à une certaine démarche philosophique (qui est similaire à la démarche qu'on trouve aussi en Science Humaine).
La Science-fiction est, à mon sens, une des rares littératures 'jusqu'au boutiste'. Je m'explique.

Dans un roman, on s'intéresse à l'évolution de personnages à partir d'une situation de départ. Bref on nous raconte une histoire. Si, dans la littérature classique, cette évolution peut-être poussée très loin, jusqu'à atteindre parfois l'absurdité ou l'horreur, le postulat de départ est le plus souvent réaliste : le récit, aussi extravagant qu'il puisse être, doit rester vraisemblable au travers du prisme du monde que nous connaissons (ou que nous avons connu).

Dans la science-fiction, la notion de vraisemblable se perd au profit de celle de cohérence. Les deux choses sont proches, mais en même temps radicalement différentes : la cohérence peut très bien être construite à partir d'un postulat totalement invraisemblable. Et c'est bien là que se situe toute la force de la S-F : on part d'une idée, on la creuse pour l'amener aussi loin que possible, on la travaille pour en sortir un univers cohérent, à partir duquel on va construire une évolution identique à celle de la littérature classique, pas dans la forme qu'elle va prendre (l'évolution est, par nécessité, intimement liée à l'univers), mais dans sa construction (comment réagir?...) pour amener, là encore, parfois jusqu'à l'absurde.

Je ne sais pas si cela fait de la S-F le dernier bastion de la pensée philosophique, mais cela lui confère une facilité à être une littérature d'idées, idées qu'elle peut, naturellement, malmener jusqu'à en extraire toute la matière, jusqu'à en dégager une réflexion épurée de toutes les tentatives pour l'adoucir. L'objection 'oui, mais dans la vraie vie, ça ne se passe pas comme ça' n'a pas lieu d'être. La réflexion peut-être forte, brute. Elle peut s'exposer sans pudeur. Aussi loin que l'auteur l'a menée. Ou même au-delà, lorsqu'elle s'empare de nous et nous ouvre un nouvel horizon.
Il est aussi possible que la science-fiction puisse plus facilement pousser le raisonnement jusqu'à ses limites les plus extrêmes, les plus insoutenables, du fait de son postulat de départ, celui d'une histoire (pour l'instant ?) impossible.
Et par là, retomber sur une exploration des plus extrêmes désirs/volontés/folies dont l'homme pourrait être capable s'il en avait les moyens.
Il ne faut quand même pas exagêrer, je pense.
En SF, il est clair qu'on trouve parfois des oeuvres d'une profondeur philosophique, politique, psychologique, absolument énorme ( le meilleur exemple est pour moi "Dune" de Frank Herbert, même si ses autres oeuvres ne sont pas moins impressionantes ). Mais on trouve aussi d'énormes daubes, il y en a une proportion affligeante.

Et c'est exactement pareil dans la littérature "traditionnelle" même si dans ce type je m'y connais beaucoup moins. On trouve des oeuvres absolument exceptionnelles de ce point de vue dans un peu tous les styles de littérature, même dans les romans policiers, fantastiques, et autres. Après ... faut effectivement faire l'effort de chercher, s'intéresser aux autres oeuvres, et surtout avoir du temps pour tout lire
Je pense qu'il ne faut pas se focaliser sur le fait que l'auteur parle du dernier et seul réel bastion de la philosophie écrite. Mais plutôt de reconnaître qu'à l'évidence, la littérature de genre sont de la littérature qui facilite les idées et l'écriture de ceux ci. On peut facilement le soutenir car cette littérature est celle où l'idée a encore le plus d'importance par rapport au texte, contrairement à la poésie ou à la littérature classique où le texte a une importance capitale.
Il est clair que cela n'exclut pas qu'il peut y avoir des idées dites "philosophiques" dans les autres littératures et ça ne veut pas dire que tout écrits de genre comporte automatiquement des idées "philosophiques" , mais juste qu'il y a propension à.

Je pense que c'est à cet endroit qu'on peut être particulièrement d'accord avec l'auteur et ce justement car la littérature de genre, en plus, vise l'imagination de situation qui n'existe aucunement, on rentre dans le monde de la fiction de manière beaucoup plus importante que dans les autres car là, la fiction est l'élément central de l'écriture.

Attel Malagate : Good Job gars. On parle plus de l'article du gars donnés dans le sujet et toi, tu viens parler du livre. Et, en plus, tu te permets un jugement de valeur sur les dernières sorties de S-F totalement éroné et infondés.
De plus, l'important n'est pas les éléments similaires d'une histoire car sinon, on pourrait même dire que la S-F a très peu évolué depuis Jules Vernes, mais la façon dont on traite ces éléments.
Je dirai que son histoire me fait vachement pensé à une nouvelle de Damon knight de 1957 "Tout avoir" (A for anything).
En gros dans cette nouvelle : Un scientifique invente une machine qui duplique les objets, il en fabrique des milliers d'exemplaire qu'il distribue partout, et met à disposition les plans pour fabriquer la machine.

Je paris que dans cette nouvelle Knight est arrivé au même conclusion que Doctorow, mais juste 50 ans avant lui.
Rien de neuf nouveau sous le soleil de la S.F depuis quelques decennies on dirait. Donc dire, "la dernière grande littérature à idée", faudrait quand même que le gars révise ses classiques de S.F, je me demande même s'il y connait quelque chose.
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