Au secours du Temple

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Ils se rendirent alors au Théâtre des Illusions et attendirent le soir. L'heure venue, Félis s'arma de ce qu'elle pouvait et selon ses moyens avant de partir vers le lieu de rendez-vous. Il s'agissait d'être extrêmement prudent, ce pouvait être un piège tendu par les tires-laines. Peut-être avaient-ils même prévenu le fameux Jannot à être de la partie...
Tandis que Félis se rendait au rendez-vous, Ronulf enquêtait au Rat Conteur, parlant avec le patron et ses clients. Les informations furent diverses : l’assassin avait visiblement passé sans encombres les glyphes de protection de la fenêtre, le patron n’ayant entendu aucun bruit, indiquant que Frédéric fut égorgé dans son sommeil. Ce n’est que le lendemain que le corps a été trouvé. Une caravane attendait pour partir vers Secomber, les deux marchands s’étant plein de ne pas trouver de mercenaires à la portée de leur bourse.

Entre temps, Félis approchait des docks où les voleurs devaient prendre contact avec elle.
L’impasse, déjà glauque de jour, semblait encore plus sinistre une fois la nuit tombée. Bien que la milice patrouillait dans le port afin de protéger les entrepôts, les roublards étaient et restaient les maîtres de la nuit. La ruelle où court-sur-patte avait tenté de lui subtiliser son or était désormais déserte, seul la lumière dispensée par Séluné éclairant les alentours. C’est de ce silence que lui vint le faible bruit des pas du halfelin. Celui-ci communiqua par geste :
«où est l’hermine?».

Ronulf avait opté pour une chambre individuelle. Ainsi, ses activités resteraient secrètes. Il savait que l'aubergiste dormait au rez-de-chaussée, aussi descendit-il doucement lorsque tous furent couchés pour subtiliser la clef de la chambre du novice assassiné...

Bien que léger par la taille, la bedaine du halfelin pesait son poids... Les planches de l'escalier grinçaient légèrement alors qu'il descendait prudemment, tachant de répartir son poids sur les côtés des marches plutôt qu'au milieu.

Crocheter la serrure de la chambre du maître des lieux fut plus facile qu'il ne l'aurait cru. Trouver la clef sans réveiller l'aubergiste fut une autre paire de manche...
Lorsque Félis était partie au rendez-vous, l'hermine avait disparue. Il n'y avait pas vraiment de quoi s'inquiéter, après tout ce n'était pas la première fois que cela arrivait, et elle doutait que quiconque dans cette cité puisse faire du mal à l'animal sans y laisser des plumes.



[HRP] Voila, je serais absent pendant 10 jours[/HRP]
La porte de la chambre de l’Aubergiste pivota sur ses gonds, sans un grincement, Ronulf veillant à maîtriser le mouvement. L’aubergiste, dont la panse levait la couverture à chaque inspiration, ronflait bruyamment. Se faufiler ne serait pas un problème mais localiser les clés serait plus ardu. La pièce, d’environ 4mètres sur 4, était encombrée par l’imposant lit où l’aubergiste et sa tendre (mais néanmoins hideuse) moitié étaient allongés. Une lampe à huile, éteinte, trônait sur une table de nuit à coté de l’aubergiste, tandis qu’une imposante armoire occupait le fond de la pièce. L’unique fenêtre était fermée mais les reflets lunaires éclairaient partiellement la pièce.



Le halfelin fit signe à Félis de le suivre puis, sans attendre de réponse, avança d’un bon pas, rasant les murs. Il se dirigeait vers le quartier où se situaient la plupart des entrepôts commerciaux. Les deux camarades de court-sur-patte ne semblaient pas avoir cru bon de se joindre à l’expédition. Cela n’en diminuait pas les dangers, la bande du halfelin n’étant pas la seule à écumer les bas-fonds.

Après avoir marché durant une vingtaine de minutes, Félis et son guide arrivèrent à proximité d’une taverne répondant au nom de «La lame du ciel». Connue pour sa bière pas chère car coupée à l’eau, elle est également un repaire de contrebandiers et racailles diverses qui, bien qu’étant loin de l’envergure des pirates de la côte des épées, sont assez dangereux que pour tenir à distance la milice passé certaines heures. Court-sur-patte s’adressa à Félis :
«il vaut mieux se faire discret et progresser rapidement jusqu’au entrepôt, le coin est malfam…».

Une lourde main attrapa Court-sur-patte par le collet avant de le plaqué contre un mur.
«Court-sur-patte, sale petit rat !! ça faisait longtemps qu’on te cherchait, toi et tes chiens d’amis !! où sont les 20 pièces d’argent que tu me dois ? Vu en quel belle compagnie je te trouve ce soir, tu dois largement avoir les moyens de payer !!»
Un humain, d’un bon six pieds de haut, lança un regard de défit à Félis. Il n’était visiblement pas seul : un demi-orc, visiblement un docker, ainsi que deux humains à la mine patibulaire et un nain portant une hachette à la ceinture l’entouraient.

«Hola, fillette, qu’est ce que tu fais avec un nabot comme lui ? Tant qu’à vendre ses charmes, autant choisir des clients capable de te satisfaire…» la méprise était compréhensible à proximité des docks, même si le fier-à-bras semblait réaliser sa méprise à force de dévisager Félis.
«...à moins que tu ne soit sa nouvelle associée, auquel cas tu accepteras de payer ses dettes, je suppose.»

D’un simple geste de leur camarade, les 4 marins sortirent leurs armes : deux gourdins apparurent dans les mains des humains tandis que le demi-orc dégaina la double lame accrochée dans son dos.
«Vous payez ou on doit se servir. Avec les intérêts, on doit tourner autour des 50pièces d’argent»
Un pied s'éleva jusqu'à l'entrejambe de l'humain, juste sur les parties sensibles. Tandis qu'il se pliait de douleur, un poing direct et franc s'écrasa sur sa joue. Elle répondit d'une voix haineuse.

-Des volontaires, pitoyables mâles? Ou êtes-vous juste bons à vous envoyer en l'air, histoire de prouver votre virilité défaillante?
Aux vues des rares meubles qui occupaient la pièce, Ronulf opta logiquement pour l'armoire. A première vue, cette dernière ne semblait pas fermée à clef, mais connaissant les protections mises en place par les prêtres de Gond, l'halfelin commença à travailler la serrure avec les plus grandes précautions, veillant à ne pas faire le moindre bruit pour ne pas réveiller les dormeurs, et à maîtriser ses gestes pour ne pas activer un piège caché...
Le marin s’écrasa au sol, un grognement étouffé sortant de ses lèvres. Se faisant, il lâcha Court-sur-patte qui battit en retraite derrière Félis. Les quatre camarades du marin, visiblement près à en découdre, commencèrent à se déployer pour encercler Félis. Seul le demi-orc resta à l’écart, bouillonnant de rage. Le marin se remit péniblement debout, se rangea au coté du demi-orc avant de dégainer un sabre.
«Bien, je suppose que ça veut dire qu’on devra se servir sur vos cadavres. Aller, les gars, taillez-les en pièces !!»
Et sur ce, gourdins levés, les deux autres humains chargèrent tandis que le nain tenta de faucher les jambes de Félis avec sa hachette.


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La serrure, après quelques minutes, finit par céder. Aucune explosion ou autres effets déplaisants ne suivit l’ouverture de l’armoire. L’aubergiste n’avait pas trouver utile de protéger la chambre où il dormait contre un cambrioleur. Après tout, seul un fou aurait tenté le coup…ou quelqu'un de très audacieux.

L’armoire contenait diverses pilles de vêtements, une bouteille d’alcool Elfique et une cassette, appartenant sans doute à la femme de l’aubergiste. La serrure de cette dernière était ornée d’une petite pierre d’ambre, laquelle sembla pulsée lorsque la main de Ronulf passa à proximité. L’aubergiste renifla bruyamment en se retournant vers sa table de nuit, avant de se remettre à ronfler paisiblement.

Félis n'attendit pas qu'ils réussissent leur déploiement ou de se faire faucher les jambes. A l'instant même où le chef s'écroulait, elle bondit littéralement sur le premier venu, la faux prête à s'abattre.
Surpris par la réaction de la semi dragonne, les assaillants de Félis eurent juste le temps de réagir. L’un des humains en fut quitte pour une large plaie en travers du torse, insuffisante à l’abattre mais le choc le jeta au sol, lui faisant lâché son gourdin. Ses camarades s’écartèrent pour ne pas être fauché par l’amplitude du mouvement. Le nain, plus taciturne, se tint néanmoins près à frappé. Le signal du combat était donné, les coups se mirent à pleuvoir vers Félis, Court-sur-patte semblant momentanément oublié.

Le demi-orc, hurlant de rage, chargea dans la mêlée, sa double-lame effectuant de larges moulinets, aussi dangereux pour Félis que pour les camardes de l’hybride en furie. L’humain armé du sabre sembla attendre en périphérie du combat.
Elle se retourna le plus rapidement possible, en un hurlement bestial. Prête à en découdre, elle se jeta dans la mêlée avec une férocité peu commune.
Ronulf dédaigna dans un premier temps la cassette, trop féminine à son goût. Il fut tenté de se boire une bonne rasade de vin elfique, mais cela eut été se dévoiler aux yeux de l'aubergiste. Il se retint, et commença à fouiller entre les piles de vêtements, sachant pertinemment que nombre de gens, dont lui-même, cachaient des objets précieux à ces endroits...
Une véritable tempête de coups se déchaîna. Les attaques de Félis, d’une grande puissance, s’accompagnaient de mouvements extrêmement agiles, esquivant la plupart des attaques maladroites qu’on lui destinait. La hache du nain finit malgré tout par atteindre la semi dragonne au flanc mais le cuir amortit le choc. Déséquilibrée, la guerrière se rétablit à temps pour dévier l’attaque du demi-orque, avant de faucher l’humain déjà blessé. Son camarde en profita pour lui tenter un coup à l’épaule…avant de se figer, une épée courte dépassant de son corps. Court-sur-patte sauta au sol avant de reculer de la mêlée, enjambant les deux cadavres qui garnissaient le sol, attirant l'attention du nain qui le prit en chasse.


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Les vêtements servaient de cache aux économies du couple, notamment une bourse contenant, après estimation, une quinzaine de pièce d’argent. Le reste de l’armoire ne recelait aucune autre surprise, bonne ou mauvaise.
Ronulf pesta. Les pièces d'argent ne l'intéressaient pas ; sa part de la recette quotidienne du Théâtre des Illusion lui suffisant largement. Qui plus est, il avait laissé son passé trouble loin derrière lui, à la Porte de Baldur, et ne souhaitait pas le voir réapparaître. Dépité, il s'attaqua à la serrure de la cassette, espérant que l'aubergiste y aurait glissé la clef de la chambre où avait eu lieu le meurtre...

Inspirant doucement et maîtrisant chacun de ses gestes, l'halfelin introduisit ses petits crochets dans la serrures, priant pour que cette dernière ne soit pas piégée...
Alors que Ronulf commença à faire pivoter ses crochets, la gemme enchâssée sur le coffret commença à pulser, éclairant d’une faible lueur orange l’intérieur de l’armoire. La lumière s’assombrit en tirant sur le rouge lorsque Ronulf cessa ses manipulations un instant.
Elle serra les dents et s'aperçut par la suite que l'halfelin était pris en chasse par le nain. Mais il fallait d'abord neutraliser le demi-orc, et c'est sur lui qu'elle concentra ses efforts avant de s'attaquer au nain.
Le demi-orque était loin d’être un simple amateur, contrairement à ses camarades. Si sa technique était peu subtile, la fureur qu’il mettait dans ses attaques, accompagnée de sa force, compensait largement le manque d’entraînement. Chaque coup dévié entraînait la remonté de la lame opposée, obligeant Félis à esquiver. Néanmoins, le demi-orque commençait à montrer des signes de fatigue, la faux l’ayant déjà écorché en plus d’un endroit. Le dernier humain debout, profitant de la concentration de la guerrière, tenta un estoc, se fendant de toute son allonge. Le coup de pied qui lui faucha la mâchoire lui fit ravaler son audace, tendit que Félis se réceptionnait en retrait du demi-orque. Le combat prit fin un instant avant que l’hybride ne charge à nouveau. Le dénouement était proche…
Cette lueur était inquiétante. Ronulf préféra glisser la boîte dans son sac magique pour pouvoir l'ouvrir en toute sécurité plus tard. Qui sait, si la clef n'y était pas, peut-être dénicherait-il un autre indice ? Au pire, il reviendrait plus tard remettre la cassette à sa place, ni vu ni connu...

Avant de quitter la pièce bredouille, le halfelin eu l'idée de regarder sous le lit. Peut-être était-ce là tout simplement que l'aubergiste glissait les clefs des chambres inutilisées vu que ces dernières n'étaient pas accrochées au-dessus du comptoir...
Sous le lit, l’obscurité régnait, les reflets lunaires ne pouvant sonder les ténèbres. La silhouette d’une caisse se découpait malgré tout. Les lattes qui maintenaient en place le matelas de paille pliaient sous le poids des dormeurs. Retirer la caisse pourrait déséquilibré le lit, faisant passer l’aubergiste au travers de celui-ci.

Soudain, le dormeur roula sur son lit, soulevant un gémissement de protestation de la part des lattes. Se faisant son bras heurta la table de nuit avec un bruit sourd. Un grognement de douleur et de surprise s’échappa de ses lèvres avant qu’il ne retombe dans de doux songes. Le tiroir de la table de nuit s’ouvra sous le choc. Cet homme devait avoir une poigne de fer…
Félis compta la cadence des coups et les pas du demi-orc... Après tout, le combat n'était-il pas une certaine forme de musique? Elle essaya de calculer son coup afin de se baisser à un mouvement haut de l'adversaire pour le couper en deux au niveau du ventre.
Le demi-orque, déchaînant sa fureur, ne fit pas attention en détail à la posture de Félis. Sa proie était devant lui, il lui suffisait de frapper, après tout ? Cette logique toute barbare guidant ses actes, il fit pivoter ses lames en de fastes moulinets horizontaux ou obliques, persuadé qu’il finirait par débordé les défenses de la frêle humaine. La force des coups, malgré sa fatigue, ne diminuait pas. La lame, suivant les mouvements de la faux, monta de plus en plus haut, malmenant Félis de droite à gauche à chaque parade de celle-ci, tandis que le barbare daignait à peine broncher face aux impacts de coups de faux. Sa double lame finit par monter haut niveau de sa tête, prête à délivrer le coup de grâce…lorsque, après simple saut en arrière pour prendre de l’élan, la "frêle humaine", profitant de l’ouverture, l’éventra proprement, les morceaux ne demeurant unis que grâce à la robuste colonne vertébrale du colosse. Tentant de rattraper ses viscères, l’hybride s’effondra à genoux, son regard dévoilant plus de surprise que de peur.
Sur ses gardes, la faux et le visage encore dégoulinantes de sang, Félis héla les survivants.

-Je ne suis pas une assassin et ce combat inutile ne vous mènera qu'à la mort! Je vous offre une chance de vous enfuir, sans plus de pertes.
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