Arthur Pendragon ! dans ces temps d'opprobre et de terreur,
Que fais-tu dans ta tombe, ô puissant empereur ?
Oh ! lève-toi ! viens voir ! - Les bons font place aux pires.
Ce royaume effrayant, fait d'un amas d'empires,
Penche... Il nous faut ton bras ! Au secours, Arthur !
Car l'Albion se meurt ! car l'Albion s'éteint !
Ton globe, qui brillait dans ta droite profonde,
Soleil éblouissant, qui faisait croire au monde
Que le jour désormais se levait en Albion,
Maintenant, astre mort, dans l'ombre s'amoindrit,
Lune au trois quarts rongée et qui décroît encore,
Et que d'un autre peuple effacera l'aurore !
Hélas ! ton héritage est en proie aux vendeurs.
Tes rayons, ils en font des piastres ! - Tes splendeurs,
On les souilles ! - Ô géant ! se peut-il que tu dormes ? -
On vend ton sceptre au poids ! Un tas de nains difformes
Se taillent des pourpoints dans ton manteau de roi;
Et l'aigle impérial, qui, jadis, sous ta loi,
Couvrait le monde entier de tonnerre et de flamme,
Cuit, pauvre oiseau plumé, dans leur marmite infâme !
Petit hommage à Victor Hugo (EDIT : Oups vi pas de E à Victor... méchant clavier... )
Comme vous n'êtes (pas tous ) des incultes, certains d'entre vous auront peut-être reconnus un Extrait de Ruy Blas ( Acte 3, scène 2, lignes 1139 à 1158)
Quelques légères modifications, qui ont hélas "légèrement" abîmé l'alexandrin ( je m'en excuse ) et une ou deux rimes un peu cassées... mais je ne suis pas un poète non plus
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