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Il y a eu moins d'échanges que l'année dernière sur le sujet, c'est dommage.
La fin approche, il est donc temps que je m'attelle à ma tâche. D'abord, allant de moins en moins au cinéma, je dois que je n'ai pas pu voir tous les films que j'aurais aimé, notamment deux des trois films que j'avais mis dans mes attentes de l'année dernière (Rogue One et Doctor Strange), mais aussi Arrival, Mademoiselle, Toni Erdmann, Ma Loute, Juste la fin du monde, La Tortue rouge, Manchester by the Sea, Kubo and the Two Strings, Ma Vie de Courgette, The Assassin, Paterson, Your Name, Les Délices de Tokyo, Fantastic Beasts and Where to Find Them, Poesia sin fin, Indignation, Les Innocentes, Little Sister, Maggie's Plan, Don't Think Twice, The Eyes of my Mother, High-Rise. Bref, je n'ai pas vu grand chose (je précise que je fais aussi cette liste pour me faire le point sur ce qu'il me reste à voir).
Donc, sur la trentaine de films que j'ai eu la chance de voir cette année, voici mes classements.
JOL d'or du meilleur film 2016 :
1) Sing Street
2) Zootopia
3) The Strangers
Sing Steet m'a plu, plus que je ne l'aurais cru, une histoire simple, où tout s'enchaîne avec une facilité déconcertante - c'est là, d'ailleurs, sa grand force -, la musique est géniale, les jeunes acteurs plutôt bons, difficile de bouder son plaisir. Un de ces films qui rend nostalgique et heureux à la fois. Avant de voir la dernière mouture de John Carney, je ne voyais vraiment pas de films qui m'aient autant enthousiasmé que le dernier Disney, un univers et des personnages particulièrement réussis, entremêlés dans une réflexion sociologique et politique - peut-être, parfois, pas des plus habiles -, qui fait du bien dans ces temps, où certains hommes politiques aimeraient, semble-t-il, jeter sous le tapis ces problématiques complexes. En somme, bien plus qu'un simple buddy cop movie écrit par des furries, Zootopia me semble être un film avant tout intelligent. Je ne savais pas à quoi m'attendre devant le nouveau film de Na Hong-jin - auquel on doit l'excellentissime The Chaser, et un sympa The Murderer (il m'avait clairement moins emballé) -, un thriller ultra-noir pour lesquels les Coréens semblent avoir un talent indéniable, un revenge-porn torturé, genre dans lequel ils excellent tout autant. Eh bien, c'est tout ça à la fois, sans être vraiment ça, parce que très tôt, et sans crier gare, le film nous entraîne sur des sentiers fantastiques imprévisibles. La fin, à l'instar de celle du Horla de Maupassant, m'a complètement terrassé.
Pour donner une suite non-officielle à ce court top, j'aimerais citer The Invitation, qui distille un malaise prégnant avec une maîtrise implacable. Spotlight, dont la réussite formelle rappelle All the President's Men, et qui parvient à redorer le blason très terni d'une profession, qui ne me semble pas vraiment le mériter. Batman v Superman - je n'ai vu que la version intégrale -, j'ai finalement fini par comprendre pourquoi une si grande majorité de gens le conspuait, et loin de me donner l'envie de me ranger du côté de la majorité, cela m'a plutôt fait dire que le public n'était pas particulièrement ouvert d'esprit face à des films qui proposent des systèmes narratifs, différents de ceux les plus usités par les blockbusters. Je ne sais pas ce que l'histoire du cinéma retiendra de Zack Snyder - et le temps pourrait invalider ma théorie -, mais, de mon côté, j'ai du mal à ne pas trouver l'exercice réussi. Mistress America, le dernier Noah Baumbach, qui n'a pas eu autant de succès que le très bon Frances Ha, et c'est dommage, parce que je l'ai trouvé tout aussi drôle, le duo d'actrices principales m'a semblé très bon. Love & Friendship, nouvelle oeuvre du confidentiel Whit Stillman, qui réunit Kate Beckinsale et Chloë Sevigny 17 ans après le génial Last Days of Disco - avec Metropolitan, son meilleur film, à mon avis - dans une adaptation de Jane Austen. On retrouve la talent de Stillman pour livrer de sémillantes comédies, toujours un plaisir. The Hateful Eight, seul film de mes attentes de l'année dernière que j'ai vu, il est loin d'être mon Tarantino préféré, mais j'ai du mal à lui trouver des défauts. Enfin, j'aimerais recommander le documentaire Tickled, à ceux qui ne l'ont pas vu, l'idéal est d'y aller sans s'être renseigné, car on est face à du rabbit holing déjanté, dont les conclusions font froid dans le dos.
JOL d'or du film le plus décevant 2016 :
1) The Neon Demon
2) Dernier train pour Busan
3) Elle
Ayant vu tous les films de Winding Refn, et les ayant tous appréciés - ou presque, je trouve que Bleeders, un de ses premiers films, est vraiment moyen, et qu'il souffre de la comparaison avec The Pusher -, j'avais plutôt de grandes attentes. Simplement dire que le film m'a déçu relève de l'euphémisme, mais j'en reparlerai. Dernier train pour Busan est un film d'action zombie vraiment médiocre, j'attribue les louanges qui l'ont auréolé au moment de sa sortie, à l'exotisme coréen. J'ai l'intime conviction que le même film, mais américain, aurait été très vite rangé par la plupart des gens dans la catégorie des films les plus osef de l'année. Enfin Elle, j'aime toujours mettre ici, un film que j'ai apprécié (Interstellar et Mad Max pour les deux années précédentes), mais dont le trop-plein de bons retours m'avait préparé à mieux - à un mieux, sans doute, inaccessible, d'ailleurs. Si la thématique principale est puissamment traîtée, Isabelle Huppert et Laurent Lafitte sont tous les deux excellents, difficile de ne pas voir quelques anicroches par-ci par-là, notamment dans la volonté de placer une partie de l'intrigue dans un studio de jeux-vidéo - donnant l'impression que les auteurs ne connaissent rien à cet univers -, et quelques personnages qui m'ont laissé sceptique.
JOL d'or du plus mauvais film 2016 :
1) The Neon Demon
2) The Magnificent Seven (2016)
3) Dernier train pour Busan
Eh oui, j'ai dit que j'y reviendrai, c'est parce que The Neon Demon est tout simplement, pour moi, le plus mauvais film que j'ai vu cette année - et d'ailleurs depuis un moment, la dernière fois qu'un film m'ait autant fait chier, c'était Fast Five. Pourtant, je peux comprendre la parenté stylistique avec Only God Forgives, mais même quand on me parle de la musique ou de la photographie, je ne vois pas ce que The Neon Demon a de mémorable. Raté sur tous les points, je pense que je suis resté à l'extérieur du film pour deux raisons majeures, Elle Fanning, son jeu médiocre m'a empêché d'être dans la fascination de tous les personnages pour elle - fascination qui doit rebondir sur tout le film -, et là où le sujet de Only God Forgives m'avait intéressé - la famille, pour résumer -, ce monde du mannequinat froid et inhumain, je n'y vois pas grand chose qui suscite mon entrain. Je redonnerai au film une nouvelle chance d'ici quelques années. The Magnificent Seven est tellement un film insipide, comme le déjà très mauvais Southpaw du même réalisateur, que je ne vois pas m'étendre dessus. Et je n'ai pas grand chose à ajouter à propos du Dernier train pour Busan.
Je n'ai pas vraiment d'attentes pour cette année 2017, on verra bien ce qu'elle aura à proposer, au jour le jour. Au sujet, des JOL d'or de réalisateurs, acteurs et consort, même si l'année m'a plutôt plu, je ne vois finalement rien qui semble vraiment sortir du lot.
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