L'espéranto : petite présentation

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Il faut voir plusieurs choses : d'une part le public que tu rencontres à cette occasion est un public qui voyage, qui a de grande chance d'avoir donc déjà du développer son anglais pour se faire comprendre, en gros ton échantillon me semble biaisé, même si ça peut se discuter.
Pour ses festivals, pourquoi pas, encore que ça n'a absolument rien du tout d'évident, mais pour son touriste, ils rencontre des personnes locales, donc...

Ensuite, si les gens n'apprennent pas à parler couramment l'anglais ou une autre langue étrangère, c'est qu'ils n'en ont pas envie ou pas besoin je pense. Quelqu'un qui travaille dans une entreprise où on se doit d'avoir des notions en Anglais de façon à avoir un niveau de maitrise suffisant comme tu dis, on leur fait passer un examen d'Anglais (TOEIC/TOEFL) et/ou prendre des cours.

Qu'on apprenne l'esperanto et que ça devienne une langue internationale, pourquoi pas, mais l'Anglais est l'une des langue les plus simple que je connaisse (ok j'en connais pas beaucoup) et on peut se "démerder" un peu partout dans le monde avec.

Xarius, si je comprends bien, en imaginant que d'ici quelques années l'espéranto ou n'importe quelle autre langue étrangère deviennent la nouvelle langue "internationale" plus pratiquée que l'Anglais, tu t'adapterai donc ?
Citation :
Publié par MD_tkt
Xarius, si je comprends bien, en imaginant que d'ici quelques années l'espéranto ou n'importe quelle autre langue étrangère deviennent la nouvelle langue "internationale" plus pratiquée que l'Anglais, tu t'adapterai donc ?
A priori oui si j'ai bien compris. Quelqu'un pour qui "gaullisme" est une moquerie ou une insulte se ralliera toujours au plus fort du moment sans grande difficulté.
Citation :
Publié par Xarius
Et tu penses pas qu'apprendre l'anglais serait plus utile que de perdre ton temps avec 250 heures d'esperento qui ne t'avancera pas plus que ça pour discuter avec ta canadienne ?
Je suis pas anglophile mais dans l'obligation de le pratique dans les sciences, donc bon...

Mais je trouve que c'est une alternative sympa.
Citation :
Publié par Pitit Flo -TMP
Donc on est d'accord : je vais peut être profiter (au termes de dizaines d'années d'études) de superbes œuvres chinoises, mais je vais donc me priver de milliers d'œuvres d'autres langues. Puisqu'il est totalement chimérique pour presque tout le monde de pouvoir développer un tel point de connaissance de la culture et de langue d'un pays pour plus d'un ou deux pays.
Mais on peut aussi dire que l'apprentissage de la langue facilité avec l'esperanto ne permet pas la (réelle) compréhension d'une oeuvre si elle n'est pas couplée avec une étude culturelle/sociale/historique. Là après on peut discuter sur le temps que ça prend et relativiser les gains de temps amenés par l'apprentissage de la langue outil. Parce qu'une oeuvre ne sera certainement pas appréciée pleinement si on ne maîtrise que la langue.
Donc dans tous les cas il faut faire des choix et des concessions si on veux bien faire.



Citation :
Publié par Pitit Flo -TMP
Ne serait-ce que parce qu'elle n'est la langue maternelle de personne (ou alors elle n'est pas la seule langue maternelle), elle devient une langue en plus de la langue nationale, et permet justement d'accéder plus facilement à l'échange, au dialogue et à la culture des autres pays, puisqu'elle est maitrisable par tout le monde, ce qui permet de réels échanges sur un pied d'égalité avec n'importe quelle nationalité, là où l'anglais fait souvent bloquer.
Ce serait éventuellement le cas si tout le monde pouvait l'apprendre et apprendre d'autres langues derrières. Au final avec les problèmes d'accès à l'éducation dans certains pays, je ne pense pas que ce soit réalisable globalement. Donc au final ça en fait plus pour ceux qui peuvent se le permettre et encore moins pour les autres. Ça accentue une inégalité donc (même si c'est profitable pour une bonne partie de la planète).
Là je me demande si c'est pas les bulles de l'eau gazeuse qui me jouent des tours, c'est vraiment pour te contredire, mais le côté utopique du ''projet'' fait qu'il y a autant de dérives imaginables que de débouchés positifs.
Pour ma part, j'ai toujours voulu apprendre plusieurs langues en autodidacte, une sorte de "passe temps", sans jamais avoir franchi le pas.

J'avoue que ce post rend cette langue assez attractive, surtout pour l'apprentissage. Le seul "hic" c'est de ne pas pouvoir faire un séjour dans un pays qui parle cette langue pour la pratiquer de manière plus naturelle (le coup de l'annuaire espérantiste peut être sympa, mais j'ai des doutes sur l'efficacité d'un tel séjour linguistique vis à vis d'une "formule langues classiques")

Enfin bref, j'ai farfouillé un peu les liens proposés, j'avoue que ça à l'air assez intuitif, je vais me pencher un peu la dessus
Le problème de l'esperanto, c'est que personne connait.
Quasi tout le monde a de bonne base en anglais (d'ailleurs, surtout la génération actuelle, avec la domination anglophone d'internet), quasi personne ne connait l'esperanto (j'en connais pas un mot)

Edit : plus de précisions après avoir regardé la liste de mots.
Le problème des accents : vous savez faire ce signe sans copier/coller ? ŭ. Et ca n'en est qu'un.
Ensuite, on dirait un vague mélange de toutes les langues connues à ce jour. J'aime pas du tout ce genre de truc, ce serait comme me donner une maison construite en bois, en tole, en brique, en pierre, en parpaing, avec du gros scotch pour relier les différentes parties.
Citation :
Publié par Cthulhu
Mais on peut aussi dire que l'apprentissage de la langue facilité avec l'esperanto ne permet pas la (réelle) compréhension d'une oeuvre si elle n'est pas couplée avec une étude culturelle/sociale/historique. Là après on peut discuter sur le temps que ça prend et relativiser les gains de temps amenés par l'apprentissage de la langue outil. Parce qu'une oeuvre ne sera certainement pas appréciée pleinement si on ne maîtrise que la langue.
C'est une fausse réponse : cela vaut aussi pour toute traduction, qu'elle soit en espéranto ou autre. On se voit donc obliger parfois d'apprécier une œuvre traduite même sans connaître parfaitement l'histoire derrière.

Citation :
Le problème des accents : vous savez faire ce signe sans copier/coller ? ŭ. Et ca n'en est qu'un.
Avec une disposition bépo (dont j'avais d'ailleurs déjà parlé sur le labo), les signes sont accessibles sans problèmes (ĝ ĉ ĥ ŝ û).
Mais sinon, on a usage de faire suivre la lettre d'un x ou d'un h pour simuler l'accent. Genre gh pour ĝ ou cx pour ĉ.
La faute à crosoft qui n'aime pas les accents en tout genre (Linux gère très bien ça). Tu noteras que tu ne peux pas non plus écrire simplement É À Ç œ en français sur ton clavier.
Citation :
Publié par Aloïsius
A priori oui si j'ai bien compris. Quelqu'un pour qui "gaullisme" est une moquerie ou une insulte se ralliera toujours au plus fort du moment sans grande difficulté.
C'est pas une insulte, c'est plutôt une question d'arrêter de voir le monde avec la lentille du "il faut faire contrepoids aux méchants anglo-saxons".

Citation :
Publié par Md
Xarius, si je comprends bien, en imaginant que d'ici quelques années l'espéranto ou n'importe quelle autre langue étrangère deviennent la nouvelle langue "internationale" plus pratiquée que l'Anglais, tu t'adapterai donc ?
L'esperento ne deviendra pas la langue internationale, donc bon, c'est pas mon probleme.
Par contre, pour moi, il faut pouvoir s'adapter a son public. Dans mon boulot, j'ai affaire a des parents hispaniques 60% du temps avec une faible maitrise de l'anglais. Il y a deux attitudes que je pourrais avoir: refuser de m'adapter et dire "l'anglais c'est la langue officielle et puis c'est tout" ou apprendre l'espagnol. Bah je m'adapte et j'apprend l'espagnol. Mon but c'est de pouvoir communiquer, pas d'avoir des grands principes.
Pour les autres boulots, 90% des gens font la meme chose avec l'anglais. Ils ont besoin de communiquer avec une langue commune, tout le monde connait l'anglais, donc on apprend l'anglais. Pas besoin de venir avec des grands principes gaullistes "c'est pas juste!!!!" et de vouloir imposer une autre langue. A ce petit jeu, on sait tres bien qui va y perdre.
Citation :
Pas besoin de venir avec des grands principes gaullistes "c'est pas juste!!!!" et de vouloir imposer une autre langue. A ce petit jeu, on sait tres bien qui va y perdre.
Je ne suis pas certain qu'ici beaucoup de gens aient envie d'imposer une langue aux autres (en tout cas pas moi). Ce qui est drôle c'est qu'à te lire justement, on a bien l'impression que l'Anglais est une langue imposée (que tu veuilles ou non l'imposer toi).

Mais c'est cool que t'ai appris l'Espagnol pour communiquer plus facilement avec les autres personnes que tu croises souvent.
Citation :
Publié par MD_tkt
Je ne suis pas certain qu'ici beaucoup de gens aient envie d'imposer une langue aux autres (en tout cas pas moi). Ce qui est drôle c'est qu'à te lire justement, on a bien l'impression que l'Anglais est une langue imposée (que tu veuilles ou non l'imposer toi).
L'anglais est de facto imposé parce que nécessaire pour communiquer avec le plus grand nombre.
Maintenant, s'il y en a qui veulent avoir de la culture et apprendre l'espéranto, pourquoi pas.
Mais qu'ils viennent pas avec l'argument "ouin ouin, c'est pas juste, le RU ils économisent des milliards d'euros parce que c'est leur langue native". Ca fait juste calimero ridicule.
Citation :
Publié par Pitit Flo -TMP
C'est une fausse réponse : cela vaut aussi pour toute traduction, qu'elle soit en espéranto ou autre. On se voit donc obliger parfois d'apprécier une œuvre traduite même sans connaître parfaitement l'histoire derrière.


Avec une disposition bépo (dont j'avais d'ailleurs déjà parlé sur le labo), les signes sont accessibles sans problèmes (ĝ ĉ ĥ ŝ û).
Mais sinon, on a usage de faire suivre la lettre d'un x ou d'un h pour simuler l'accent. Genre gh pour ĝ ou cx pour ĉ.
La faute à crosoft qui n'aime pas les accents en tout genre (Linux gère très bien ça). Tu noteras que tu ne peux pas non plus écrire simplement É À Ç œ en français sur ton clavier.
Mdr, j'ai passé 4 ans à apprendre à taper sans regarder (je ne le fais que depuis un an en réalité) pour rien, je vais aussi changer de clavier. (je tape assez bien sur qwerty après une heure d'adaptaiton, 4 ans d'azerty servent pour le qwerty)
D'ailleurs, mon windows ne prend en charge que azerty et qwerty, rien de bépo..

Le mieux est l'ennemi du bien, c'est complètement foireux cette histoire.
J'ai lu le message de base et la plupart du thread et j'ai été sensible au message de l'OP, alors qu'il y a quelques années on m'avait fait un exposé dessus qui m'avait semblé creux.

Pas mal de faux semblants et légende urbaine sont balayés, très intéressant. Si un jour j'ai le temps parmi mes ouatemille projets fantasmagoriques, ça me tenterait bien.

Par contre beaucoup de gens qui répondent balancent un tas d'inepties assez assez lamentables.

Surtout le coup de "la culture qu'on apprend avec la langue". Mais alors la, laissez moi rire dans ma cape.

Déjà que les Français eux même ne connaissent pas leur propre culture et histoire à fond. Une culture c'est plus qu'une langue, bien plus. Et c'est pas en apprenant l'anglais ou l'espagnol et en s'intéressant vaguement a l'histoire du pays qu'on apprend une culture. Il faut aller voir bien plus loin que ça. Déjà que la plupart des gens ne le font pas pour leur langue natale, alors prétendre apprendre une culture à travers la langue, c'est une vaste blague.
Citation :
Publié par Dubble E
Mdr, j'ai passé 4 ans à apprendre à taper sans regarder (je ne le fais que depuis un an en réalité) pour rien, je vais aussi changer de clavier. (je tape assez bien sur qwerty après une heure d'adaptaiton, 4 ans d'azerty servent pour le qwerty)
D'ailleurs, mon windows ne prend en charge que azerty et qwerty, rien de bépo..

Le mieux est l'ennemi du bien, c'est complètement foireux cette histoire.
Je donne juste des solutions possibles, pour répondre à ta question. Le plus simple est de taper gx ou gh pour simuler un accent avec un espérantiste, il comprendra. Mais je précise aussi que sous Linux la question ne se pose pas, et que sous windows il existe le bépo, qui prend quelques mois à peine à maîtriser parfaitement en y passant 10 min par jour, et qui accessoirement te permet d’écrire correctement en français, ce que tu ne peux pas faire en azerty, et qui en plus te permet d'éviter d’avoir des problèmes de canal carpien à termes.
Je ne te mets pas le couteau sous la gorge hein, pas la peine de me prendre de haut.
Ça fait très, très longtemps que j'avais envie de m'y mettre, et j'ai commencé récemment par petits pas. Et c'est effectivement d'une simplicité extraordinaire, en comparaison de toutes les langues auxquelles j'ai touché, tout en ayant l'air suffisamment riche pour exprimer ce qu'on a en tête.
Et même si sa prononciation me branchait pas trop au début, on s'y habitue et c'est pas si vilain que ça au final.

Sans même parler d'internationalisation, rien que pour ses vertus pédagogiques, l'espéranto devrait être LV1 dès l'école primaire pour paver la voie à l'apprentissage d'autres langues par la suite, quelles qu'elles soient.

En tout cas je suis admiratif devant la patience de Pitit Flo -TMP qui doit se taper 2/3 de réponses à côté de la plaque malgré son introduction claire et documentée. C'est assez déprimant.
Citation :
Publié par Voluptificus
Oui c'est plus un code qu'un langage au sens ou la double articulation du langage y est quasi inexistante mais un sourd de Finlande peut echanger un certain nombre de choses avec un papou sourd, c'est en quoi il est international, du moins est-ce ainsi qu'on me l'a enseigne, durant plusieurs mois, dans cette mouvance :
http://paris.evous.fr/Apprendre-la-L...gnes,1698.html

On dit "Langage des signes" par exces comme on a parle du langage Morse.


Au temps pour moi pour le "langage des sourds". Ensuite il est vrai qu'on retrouve pas mal de choses d'une version à l'autre, mais le langage des signes reste assez ancré dans la langue du pays, surtout pour ce qui est de la grammaire. Ce qui donne que l'écart est limité pour des latins, mais plus important avec des slaves ou des asiatiques.
Citation :
Publié par Loum
Surtout le coup de "la culture qu'on apprend avec la langue". Mais alors la, laissez moi rire dans ma cape.
Ouais, c'est sûr, on devrait apprendre que le vocabulaire et la grammaire : le reste, ça sert trop à que dalle. En apprenant juste le Japonais (pas ce qu'il y a autour hein, c'est inutile...) on peux aller vivre au Japon, trop cool !!!

Citation :
Publié par Loum
Déjà que les Français eux même ne connaissent pas leur propre culture et histoire à fond.
Citation :
Publié par Wikipédia
Ainsi, pour une institution internationale comme l'UNESCO : « Dans son sens le plus large, la culture peut aujourd'hui être considérée comme l'ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l'être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. »
Dire que les français, qui depuis leur naissance baignent dedans n'ont pas cette culture...
Citation :
Publié par Xarius
L'anglais est de facto imposé parce que nécessaire pour communiquer avec le plus grand nombre.
Maintenant, s'il y en a qui veulent avoir de la culture et apprendre l'espéranto, pourquoi pas.
Mais qu'ils viennent pas avec l'argument "ouin ouin, c'est pas juste, le RU ils économisent des milliards d'euros parce que c'est leur langue native". Ca fait juste calimero ridicule.
Ca n'a rien à voir avec le gaullisme. Le gaullisme c'est s'opposer à la domination anglo-saxonne parce qu'au fond ce qui dérange c'est que cette culture dominante ne soit pas la française. Querelle d'impérialismes, absolument pas critique de celui-ci.

On peut aussi se dire que oui, si une langue est dominante, c'est pour certaines raisons, socio-économiques, politiques, comme tu veux. Ça n'a pas toujours été le cas, mais aujourd'hui tout le monde est d'accord pour dire que l'anglais est la langue de référence que ce soit au niveau scientifique, diplomatique, économique, etc. Se demander pourquoi me fait tirer certaines conclusions.

On reproche à l'espéranto sa politicisation ; vous pensez que l'usage généralisé de l'anglais est apolitique ?

La langue a toujours été un des vecteurs de domination les plus efficaces. A travers l'histoire ça s'est illustré à maintes reprises : les institutions coloniales bannissaient l'usage de la langue indigène pour mieux imposer leur langue civilisée et leur culture avec elle ; en France on a réprimé l'usage des différents patois pour imposer celui de la terre du Roy et l'autorité de celui-ci avec lui, etc, etc.

Tuer une langue, c'est in fine tuer une culture. Dans un monde qui se mondialise de jour en jour, la manière dont on conduit les échanges internationaux est essentielle. Vu qu'on utilise une langue particulière, expression d'une culture particulière, ce sont ses vues qui s'imposent à nous : par ses mots, c'est sa manière de voir l'économie, les rapports sociaux, etc.

C'est entre autre là que je vois l'utilité d'une langue artificielle, aculturelle (contrairement à l'op, l'espéranto pour moi n'a rien d'une culture, et c'est ce qui fait son intérêt) ; neutre, en somme. En tant que langue commune (et pas unique), elle permettrait de protéger les particularismes, et de trouver un terrain d'entente commun.
Citation :
Publié par Tropic'GuJamboN
Dire que les français, qui depuis leur naissance baignent dedans n'ont pas cette culture...
Baigner dans une culture, ce n'est pas nécessairement s'en imprégner.

Il suffirait de citer dans ta définition le magnifique "les arts et les lettres".

Le nombre de personnes qui n'ont pas une once de connaissance de grands auteurs/compositeurs/écraivains/etc français est astronomique.

La plupart des gens qui ne sortent jamais de leur région dans leur pays d'origine (Ah Merci Bienvenue chez les Ch'tis, on a diminué le gouffre d'ignorance Français sur le Nord grâce à ça. Ah non on me dit qu'en fait Bergues c'est une ville 95% Flamande et pas Ch'ti).


Donc oui, baigner dans une culture, ce n'est pas s'en imprégner, surtout quand on se contente de rester dans le pédiluve
Citation :
Publié par Tropic'GuJamboN
Ouais, c'est sûr, on devrait apprendre que le vocabulaire et la grammaire : le reste, ça sert trop à que dalle. En apprenant juste le Japonais (pas ce qu'il y a autour hein, c'est inutile...) on peux aller vivre au Japon, trop cool !!!
Bha d'un coté si je devais partir vivre au Japon, je serait plus serein d'y aller en étant incollable sur la grammaire et le vocabulaire que sur la culture et l'histoire nippone...
Savoir que Taira no Masakado s'est auto proclamé empereur en 939 (/random wikipédia) et pas savoir demander son chemin dans tokyo, ça va pas t'aider à vivre la bas..
Citation :
Publié par Krarsht
Bha d'un coté si je devais partir vivre au Japon, je serait plus serein d'y aller en étant incollable sur la grammaire et le vocabulaire que sur la culture et l'histoire nippone...
Savoir que Taira no Masakado s'est auto proclamé empereur en 939 (/random wikipédia) et pas savoir demander son chemin dans tokyo, ça va pas t'aider à vivre la bas..
Je ne suis pas sur que l'on parte pour être serein.
Et si, de plus, on part parce qu'on est perdu il est normal de ne pas pouvoir demander son chemin
Car il faut encore savoir ou on va..

L'utilitarisme a ses limites, non ?
Citation :
Publié par Voluptificus
Je ne suis pas sur que l'on parte pour être serein.
Et si, de plus, on part parce qu'on est perdu il est normal de ne pas pouvoir demander son chemin
Car il faut encore savoir ou on va..

L'utilitarisme a ses limites, non ?
C'est pas de l'utilitarisme, c'est du bon sens... Quand tu arrives pour vivre dans un pays étranger et lointain comme le japon, déjà, ta vie tient dans une valise et dès que tu arrives, tes considérations philosophiques sur la culture nippone feront place à des besoins bien plus terre à terre: manger et se loger. Là ou cela va constituer un obstacle pour celui qui ne comprend pas un mot de japonnais, ce ne sera qu'une formalité pour celui qui maîtrise la langue, et ceux même si le premier s'abreuve de la culture japonaise depuis des années dans son pays d'origine.
Pour moi, cela reviens un peu à s'inscrire dans un club de water-polo alors qu'on ne sait pas nager.
Bon, j'en remets une petite couche.
Concernant ceux qui persistent à dire qu'il n'y a pas d'inconvénients flagrants à parler une langue (comme l'anglais) sans être natifs, j'ai déjà cité des remarques plus qu'édifiantes (Voynet sur l'ONU, Chirac sur les discussions internationales), je voulais rajouter ce quote qui, il me semble, traduit l'idée que je souhaitais faire passer : le recours à une langue étrangère, surtout face à des natifs, peut être très problématique.

Citation :
Pour quelqu’un appelé à participer à des négociations délicates ou à s’exprimer à la tribune d’un Parlement ou d’une Assemblée générale, il ne suffit pas de se faire comprendre, il faut une qualité d’expression qui permette de convaincre, d’argumenter, de répondre du tac au tac, de toucher ceux à qui l’on s’adresse tout en évitant le risque de ridicule. M. Cornelio Sammaruga, président du Comité International de la Croix-Rouge, s’est rendu momentanément ridicule lorsque, parlant des délégués du CICR disséminés de par le monde, il a prononcé : «Nos délégués sont des zéros" [1] (au lieu, bien sûr, de héros). Habitant en zone francophone et travaillant surtout en français depuis de longues années, il a une maîtrise de cette langue qui dépasse de très loin celle du diplomate moyen. Le fait qu’un homme de cette classe n’arrive pas à éviter certains faux pas linguistiques souligne l’énormité de la tâche que représente l’acquisition d’une langue étrangère au niveau souhaitable dans les relations internationales. De même, lorsque, à l’ONU, un représentant s’exprimant en français a fait un long discours en répétant constamment l’expression la politique du Cuba, il a beaucoup amusé les délégations de langue française. Il maîtrisait pourtant notre langue de façon remarquable ; c’était sa seule faute, mais conjuguée à son accent, elle était cocasse. Or, en politique, on ne peut guère se permettre d’être risible. Dans des situations comme celles-là, on ne se rappelle pas ce que la personne a dit, mais sa façon de le dire.
Dès le début du XXème siècle, la SDN avait déjà eu l'occasion d'analyser le problème, et de déclarer dans un rapport de 1922 :
Citation :
«Au Secrétariat de la Société des Nations, nous avons eu sous les yeux l’exemple de la Conférence internationale des autorités scolaires, dont les débats se sont déroulés en espéranto. (...). Ce qui impressionne surtout, c’est le caractère d’égalité que donne à une réunion semblable l’emploi d’une langue commune qui met tout le monde sur le même pied et qui permet au délégué de Pékin ou de La Haye de s’exprimer avec autant de force que ses collègues de Paris ou de Londres». [4]
On est quand même loin des « Gaullistes rétrogrades anti anglais*»

A ceux qui disent sans chercher plus loin : « Il y a des services d'interprétation et de traduction », on pourra répondre que c'est d'une part excessivement lourd et coûteux, que ce n'est pas systématique, et que c'est assez peu efficace, notamment dans le cas de l'UE où
Citation :
Si l’on utilise 9 langues, il faut 72 combinaisons ; si l’on en utilise 15, par exemple les 11 langues actuelles de l’Union Européenne plus le hongrois, le slovène, le tchèque et le polonais, il faut pouvoir travailler avec 210 combinaisons de langues, aussi bien au niveau des interventions orales que de la documentation et de la correspondance.
Sachant que certaines combinaisons ne trouvent pas d'interprètes (des trucs comme grec-finnois ne doivent pas être évident), et que ces postes requiert un haut degré de compétence passé souvent à la trappe, face à la nécessité de trouver quelqu'un capable de faire le boulot tant bien que mal. Du coup, on recours à des langues pivot (on fait du grec à l'anglais, puis de l'anglais au finnois), et on estime à 50% les déperditions d'informations !
A noter que même dans le cas de traductions directes ou d'interprètes, on considère qu'une perte de 10% est acceptable

Citation :
Quant à la traduction écrite, elle laisse elle aussi passer un certain nombre d’erreurs, ne serait-ce que parce que les traducteurs travaillent souvent sous pression. (...) La Charte des Nations Unies offre un autre exemple. Si, en anglais, l’article 33 s’applique à «any dispute, the continuation of which is likely to endanger the maintenance of international peace and security», en français il s’agit de «tout différend dont la prolongation est susceptible de menacer le maintien de la paix et de la sécurité internationales». Comme l’espagnol (qui laisse tomber le mot tout, any (...) le français envisage une simple possibilité, alors que l’anglais parle de probabilité, ce qui est bien différent. (...) La nuance est d’importance si l’on considère que c’est cette expression qui détermine si le Conseil de Sécurité doit ou non être saisi d’un différend. Les autres textes authentiques ne clarifient pas la tâche du Conseil : le russe utilise l’expression moglo by, qui signifie «pourrait». Quant au texte chinois, il emploie le mot zuyi, qui veut dire «suffisant pour». Les différentes versions de ce texte, toutes également authentiques, s’étalent comme une gamme qui va du suffisant au probable en passant par le possible.
Si même des textes juridiques d’une telle portée comportent des erreurs ou des ambiguïtés, que dire des textes moins importants !(...) Un document de l’Union européenne parle des «avions sans pilote qui prennent pour cible les centrales nucléaires» alors qu’il s’agit en fait, d’après l’original, d’avions qui survolent les centrales nucléaires en pilotage automatique. (13)
On voit bien l'impasse dans laquelle nous mène le refus du recours à une langue internationale qui ne soit attachée à aucun pays, et dans laquelle on est capable très rapidement de se sentir aussi à l'aise que si on utilisait sa langue maternelle.

Autre exemple assez touchant en cela qu'il traduit bien l'esprit de l'espéranto : une langue qui permette de rapprocher les peuples et les cultures
Citation :
Une expérience pédagogique a été faite avec des enfants de 11 ans aux confins de la Slovénie et de l’Autriche. Les élèves de deux localités-frontières, géographiquement proches mais culturellement distantes, Deutschlandsberg en Autriche et Radlje ob Dravi en Slovénie, ont suivi un cours coordonné d’espéranto (...) « L’expérience a démontré qu’au bout de 24 heures d’enseignement les enfants de deux cultures différentes pouvaient converser sur les sujets de la vie courante ». [10]
On retrouvera tous ces quotes avec les sources associées, et plus encore, en lisant Communication linguistique : Étude comparative faite sur le terrain ainsi que la synthèse du livre Le défi des langues.
Perso, tous tes arguments me font le même effet : ils sont rationnellement convaincants. D'abord, il y a des avantages évidents à ce qu'en plus de leur langue maternelle, les humains parlent une langue commune, et l'espéranto est un choix rationnel pour être cette langue. Et cela n'empêche pas d'apprendre d'autres langues en plus, au contraire.



Soit.



D'un point de vue purement perso, j'ai intérêt à améliorer mon anglais. Avec un score de 825 au TOEIC, je suis dans la catégorie "opérationnel supérieur" ; de manière générale, l'anglais ne me pose pas de problème, pourtant, je ne suis pas bilingue. Autant je peux écouter la plupart des conférences sans problème, autant, quand je participe à une téléconférence en anglais, j'ai parfois vraiment du mal avec certains intervenants, qui parlent vite et avec un accent. Or, pour diverses raisons, j'ai assez souvent l'occasion de participer à ce genre de téléconférence, et au fur et à mesure que le temps passe, mon besoin de mieux pratiquer l'anglais ne fait qu'augmenter.

L'option "séjour linguistique" étant exclue, j'ai chez moi de quoi perfectionner mon anglais. Et pourtant... pour l'instant je ne le fais pas. Outre les projets sur lesquels je travaille, je passe déjà 2H30 par jour à des pratiques diverses, comme la méditation. Caser l'anglais m'est un peu difficile, je manque, malgré toutes mes bonnes raisons, de motivation. Cela viendra, je le sais, il faudra bien. Mais ce n'est pas évident.


Alors, l'espéranto ? Passer du temps à apprendre une langue qui, en tout état de cause, ne me servira pas ou très peu de manière pratique ? Parce que soyons francs, l y a peu de chance que je participe à une réunion à l'ONU en espéranto. Et il y a peu de chances que parmi les documents en langue étrangère qui m'intéressent, j'en trouve en espéranto. Et il y a encore moins de chance qu'en me déplaçant à l'étranger, je tombe sur des gens parlant l'espéranto... Alors non, quoi, je ne suis vraiment pas motivé.


L'espéranto est un beau combat. Si les autorités politiques de tout pays prenaient la décision de l'imposer, cela pourrait marcher. Si une majorité de citoyens sur la planète se mobilisait pour, cela pourrait amener les autorités politiques à changer. Mais je n'y crois pas. Je me rappelle d'un collègue péruvien, à Paris, dont les parents parlent toujours leur vieille langue indienne. Ce n'est pas demain que l'espéranto sera une motivation assez forte pour que les gens, sur la planète, s'y investissent.



Peut-être que grâce à des gens comme toi, cela finira par arriver. Je le souhaite. Mais il faut choisir ses combats, et perso, ce ne sera pas un des miens.
Oula oui, je n'écris pas tout cela pour dire : arrêtez l'anglais, mettez vous à l'espéranto.
Le but de mon fil est surtout d'informer sur l'espéranto, parce qu'on se rend vite compte que cette langue, tout le monde ou presque en attendu parler, mais personne ne sait de quoi il en retourne. Résultat, les réticences psychologiques classiques ajoutées à une absence totale de médiatisation (et lorsque c'est fait, c'est plus en rire ou le décrédibiliser qu'autre chose) font que le premier réflex est de rire, et penser que c'est réservé à des hurluberlus.

Or, une fois qu'on se penche un peu sur la question, on porte un regard différent, et sans pour autant forcément se mettre à l'apprendre, on devient au moins plus ouvert à l'idée.
Je ne dis pas que l'espéranto sera un jour reconnu et utiliser à travers le monde autant que l'anglais aujourd'hui, et chacun a ses raisons pour s'y mettre ou pas (personnellement, je ne m'y suis pas du tout mis par militantisme ou quoi que ce soit, mais uniquement parce que en ce moment j'ai du temps, et que c'est un réel plaisir intellectuel. En parallèle, oui, plus je pratique et me documente et plus je pense que l'espéranto offre un modèle viable et très intéressant. D'autres peuvent comme toi trouver l'idée bonne, mais ne pas vouloir s'y mettre. Qu'importe. Le principal reste qu'au moins les gens perdent ce reflexe de dénigrer quelque chose dont ils ne connaissent rien).

Par contre, je ne dis pas non plus que ça ne sera pas un jour une réussite. Il y a à peine 1 siècle, si vous disiez que l'anglais allez détrôner le français, on vous aurait sans doute rit au nez. L'exemple souvent repris est aussi celui des chiffres arabes vs chiffres romains. Supérieurs à tout point de vue aux chiffres romaines, les chiffres arabes ne se sont pas imposés instantanément et ils ont provoqués beaucoup de réticences. Et pourtant, aujourd'hui l'ancien système nous parait complètement archaïque.

Et petite précision : ce n'est pas mon combat. J'en parle pas mal en ce moment car je commence à avoir quelques billes dessus, que je trouve ça vraiment passionnant, et que j'ai le temps. Mais j'ai de nombreuses autres priorités, et ce n'est pas demain la veille qu'on me verra m'investir dans une asso espérantiste ou ce genre de chose, je voulais que ça soit clair là dessus.

Tout ça pour dire que c'est une problème qui ne dépend évidemment pas nous en tant qu'individualités, mais qui nécessite une réelle volonté politique. Volonté difficile à développer à cause d'une part d'une très mauvaise connaissance du problème (la tendance à dénigrer et à rire sans connaître, dont j'ai été coupable moi le premier il y a quelques temps), et surtout à cause des enjeux économiques et des questions de domination culturelle et symbolique qu'il y a derrière. Si la France et le RU commençaient à militer en faveur de l'espéranto en Europe, nul doute que rapidement ce dernier se développerait. Or justement, ce sont eux qui ont le moins intérêt à le faire, vu ce que la place prédominante de leur langue leur rapporte comme avantages. L'histoire se répète.
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