Vent était de retour à Tir Na Nog après de longues journées d'absence. Exténuée elle marchait en direction de la place du marché, ne pensant qu'à une chose, déposer ses affaires et piquer un petit somme ; les martèlements de l'acier contre l'acier l'apaisait, elle irait trouver un coin près de la forge.
Gravissant les derniers escaliers avant d'atteindre son but, son attention se porta sur un petit être assis sur une marche qui jouait mélancoliquement avec un dé à coudre et une aiguille. Elle se posta devant le Lurikeen attendant qu'il la remarque. Celui-ci bien trop tourmenté ne prit pas conscience de la présence de la Demi-Elfe. Vent s'agenouilla, le bruit du cuir se froissant fit sursauté Pry. Comme sorti d'un étrange songe ses yeux hagards et tristes se perdirent dans le regard noir et pesant de son amie.
Devant tant de désarroi, l'expression froide de Vent se mua en compassion :
- Je sais ...
- Je n'ai pas besoin de ta pitié ! coupa Pry d'une voix enrouée.
- Ecoute moi. rétorqua t-elle , Tu sais que j'ai connu milles souffrances du Corps et de l'Ame. Tu connais mes aventures, les Guerres et le Temps que j'ai traversé. J'ai toujours réussi à m'en sortir et à faire face, mais s'il y a bien des blessures qui malgré mes 200 ans n'ont pas cicatrisées .. ce sont celles de l'Amour. Tu as besoin de repos, viens avec moi.
- Mais ...
D'un geste gracieux, Vent souleva Pry du sol et le plaqua contre sa poitrine. Posé ainsi contre son sein, la douceur de son amie semblait l'apaiser. Jamais il n'avait vu une attitude semblable de sa part, elle n'en finirait jamais de le surprendre.
Vent se releva, ignorant sa fatigue et finie de gravir les escaliers.
- Tu peux compter sur moi mon ami, si tu le savais pas, maintenant c'est chose faite !
Pour toute réponse elle sentit l'étreinte du Lurikeen se resserrer. Ce soir elle se reposerait tout de même, mais Pry serait à ses cotés. S'enfonçant dans le coeur de la ville, elle jeta un bref coup d'oeil à son ami ; il s'était endormie dans ses bras l'air paisible. Elle soupira et esquissa un petit sourire amère.
- Je ne sais que trop ce que tu éprouves ... murmura t -elle avant de se confondre dans la foule.
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"Sans souffrance, n'existe la gloire."
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