[Broc] C est peut etre encore un peu tôt ... qui sait

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Il fut un temps ou la nature n’était pas un simple sujet de discussion ou de discorde. En fait, cela ne pouvait être, puisque en réalité, elle était tout.

Elle était celle qui protégeait la vie, qui offrait aux hommes leur maison, dans les frondaisons d’un arbre millénaire, ou bien même sous le feuillage dense de certains autres presque aussi vieux, dans la douleur aussi de certains arbres géants, mort depuis longtemps, et qui laissent un abris en leur creux. Parfois l’homme préférait une grotte, cicatrice béantes de ces longues années de vie, perturbé de secousses et de mouvements violents, dévastateurs, mais au combien indispensables. Et oui, la pierre aussi à sa propre vie, comme le reste de la nature. Bref, elle donnait à l’homme le moyen de survivre quand celui ne savait faire autrement.

Elle était aussi source de vie, puisqu’elle donnait volontiers ces fruits, racines et autres comestibles qui permettaient à l’homme de ce nourrir. De la source elle était l’origine, du ru à la rivière, de la marre à l’océans. Elle était plus encore puisque donnant à chacun sa place dans le cycle de la vie et de la mort, permettant à chacun de servir l’autre, que se soit en vivant ou en mourant. Elle était plus encore puisque pour ne léser personne, elle se charge elle même de donner à l’homme ce dont il a besoin sur place, pluie orages et rivières, glaces qui fondent et arrosent de vie les terres basses. Bref, elle était pour l’homme une mère, une femme et un enfant.

Elle était enfin celle qui faisait et défaisait l’écheveaux de son histoire. N’hésitant pas à briser de sa colère ceux qui ne sauraient pas vivre pour donner. Ou plus simplement, accorder un repos bien mérité à ceux qui n’aspirait plus qu’à cela, après une vie emplie de tous les sentiments que peut donner un cœur, qu’il soit de glace, de pierre ou d’ébène. Tantôt demandant au vent d’emporter ceux dont le temps du repos était venu, tantôt ordonnant aux eaux de porter à la grandeur de l’océan les corps de ceux qui méritaient le repos éternel. Parfois, plus rarement, en se déchirant elle même pour donner un nouveau souffle à la vie qu’elle renouvelle. Bref, elle était pour tout être vivant l’architecte d’un monde à la recherche de la perfection.

Toute ma jeunesse je fut élevée dans ce rêve, réalité ancienne. Chaque jours que le soleil nous montre, ma grand-mère me narrait l’histoire de la vie et de son indissociable liens avec celle que nous appelons Mère. Chaque nuit que la lune venait éclairer, elle me contait les exploits des esprits des arbres et des forets. Aujourd’hui je ne comprend plus, je me bat pour être un maillon de la chaîne, résister au temps pour lui donner le loisir de vivre et de Nous faire vivre en retour. Puis elle est morte, emporté dans un dernier élans vers celle que toute sa vie elle vénéra. C’est alors que je pris la route, parce que comme l’eau qui coule dans son lit, comme le vent qui joue gaiement dans les feuillages, moi aussi je devait donner de moi pour que chacun soit … en harmonie.

Aujourd’hui je sais que rien n’est aussi simple, que l’homme complique tout, et ainsi se retrouve lui même prisonnier des ces propres chaînes. Aujourd’hui, j’ai vu le visage de la haine, de la discorde et de l’irrespect total. Aujourd’hui chacun est persuadé de détenir la vérité, la voie, et d’avoir le droit de juger et de tuer en son nom, tuer au nom d’une idée, qui à pu créer cela …
Depuis que je vis parmi les gens d’Albion, j’ai pu croiser le regard farouche de ceux qui ne vivent que pour eux même, ou au mieux pour tuer. J’ai croiser le regard de ceux qui, au nom de la nature et de sa suprématie, se disent plus à même de juger, de séparer le bien du mal.
J’ai croiser le regard de l’indifférence, de l’arrogance, de la mort elle même. J’ai été bien déçue de trouver ce regard à peine voilé, dans les yeux des grands de se monde. Et si je lutte contre l’église parce qu’elle n’est à mon avis qu’artifice pour asseoir un pouvoir humain et infondé, je ne cautionnerait pas non plus des gens qui se disent défenseurs de la nature et qui en fait, protège leur terre uniquement, Leur bien, ce sur quoi ils sont persuadés de leur hégémonie.

Ou sont les discours envoûtants de Yeuze, elle qui savait si bien écrire la vie. Elle qui savait combien nous somment à la fois tout et rien. Un pari que Mère a fait, créer une race nouvelle et forte qui ne le serait que parce que chacun de ces individus sont insignifiants et à la fois si importants. Ou est celle qui en quelques mots savait décrire le fond de mon cœur, sans même le savoir.

A tous, ceci est un appel, faites fît de l’arrogance et de la haine, détournez le regard devant ceux qui vous disent quoi faire ou penser, forgez vous votre vie dans le respect de l’ensemble. Bien sur il faut défendre nos terres devant l’envahisseur, lutter jusqu'à la mort, mais pas pour protéger nos biens, juste notre liberté.

Je ne sait vraiment ou je veut en venir en vous livrant ces mots, peut être juste apporter un souffle, une bise qui fera frissonner les âmes des justes. Peut être simplement pour m’aider a trouver la force, la force d’être moi.

A ceux qui liront sans comprendre je dirait, soyez heureux.
A ceux qui comprendront et n’en haïrons que plus je dis, que Mère me pardonne.
A ceux enfin que le frisson du doute laissera entrevoir une lueur timide je dis, soyez humbles et suivez la, si vous savez pourquoi, elle vous mènera vers le but.

Sydoine de Ponthus,

Tant vécue, tant de choses, tant à donner maintenant …
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