Depuis 1963 et la création de la pièce Le Vicaire, de Rolf Hochhut, les affirmations les plus absurdes ont été émises à l'encontre du Vatican, et plus particulièrement du pape Pie VII, au sujet de l'attitude de l'Église face à la persécution des juifs par les nazis et leurs alliés. La doctrine chrétienne en soi est catégoriquement contraire à toute forme de persécution et rien n'est plus contraire à ses fondements que le racisme: le christianisme est une religion universelle, ce qui signifie que tout homme, quel qu'il soit, peut devenir chrétien; il lui suffit pour cela de se convertir sincèrement, c'est-à-dire en son âme et conscience, et d'en faire profession: il sera alors reçu dans la communauté des chrétiens par le rite de passage du baptême. Aucune distinction n'est établie entre les chrétiens de naissance et les chrétiens par conversion, contrairement, par exemple, à ce que pratiquait les juifs à l'époque où ils acceptaient des convertis, qu'ils maintenaient à l'écart sous le vocable grec de prosélytes (connus du Nouveau Testament sous le nom de «ceux qui adorent Dieu»).
L'ensemble de cette campagne, sans cesse relancée, s'inscrit dans le contexte d'un anticléricalisme qui, s'il avait un sens à l'époque où la France avait «une foi, une loi, un roi», est devenu caduc en 1789 et a depuis servi un fanatisme antichrétien tout aussi antipathique que le fanatisme chrétien, avec en plus l'idée qu'au moins, les chrétiens nous promettent la vie éternelle. Dans l'affaire du nazisme, on rappellera que c'est parmi les électeurs catholiques que le nazisme a été le moins soutenu: Broszat, dans son Etat hitlérien, rappelle que dès 1931 le chef du Zentrum (parti catholique) ainsi que les évêques catholiques ont condamné officiellement le nazisme (M. Broszat, L'Etat hitlérien, l'origine et l'évolution des structures du troisième Reich, éd. française, Paris, Fayard, 1984, p. 517) et les chiffres qu'il donne pour les élections de 1928, 1930 et juillet 1932 montrent que le seul parti à conserver son électorat est le Zentrum (id, p. 24). Les historiens du catholicisme, laïques ou religieux, répètent à toute occasion, avec une très grande fermeté, que toutes les accusations d'antisémitisme et de pronazisme portées contre Pie XII sont fausses et que son philogermanisme, avéré, n'a en rien gouverné son attitude envers Hitler. Dans le contexte anticlérical, c'est-à-dire anticatholique, toutes ces accusations sont dépourvues de pertinence: comment peut-on reprocher à l'Eglise à la fois son ingérence dans les affaires du siècle (par exemple dans le domaine de la morale sexuelle) et sa non-ingérence dans les affaires du même siècle (par exemple son absence de condamnation du nazisme ?). On aimerait beaucoup voir les protestants mis à leur tour sur la sellette et expliquer d'où viennent les voix qui, aux élections, ont abandonné les partis dits bourgeois pour aller grossir le parti nazi. Pas des communistes ni des sociaux-démocrates qui n'ont perdu que 4%, alors que les partis bourgeois passaient de 41,8 à 10,7% (Broszat, ibid.) Enfin, pour prendre en compte les discours indignés sur la criminalité essentielle du nazisme découlant de son fondement raciste, il faut faire un travail d'historien, c'est-à-dire se placer dans le contexte d'avant la guerre: qui n'était pas raciste à cette époque-là? Doit-on rappeler la violence de l'apartheid des Etats-Unis qui a duré jusqu'aux années 1960? Les campagnes de stérilisation des pays scandinaves, dirigées particulièrement, nous disent les chercheurs, contre les Saami? On comprend mal pourquoi le Vatican aurait le devoir de sauver physiquement les juifs s'il n'a pas celui, corollaire, de sauver les Noirs lynchés, interdits d'autobus et d'école ou exclus du vote. Sans parler des Indiens d'Amérique! Mais sans doute cette phrase, tirée de la réponse du cardinal Pacelli au gouvernement allemand en avril 1937, explique-t-elle les accusations absurdes formulées contre le Vatican: "[L']intention[du Vatican] était et reste d'éliminer des dommages et de surmonter les désordres qui se produisent aujourd'hui en Allemagne du fait que les pouvoirs publics et le mouvement qui soutient l'Etat se sont de plus en plus compromis avec des idées, des forces, des orientations et des groupes idéologiques dont le but avoué ou réel est d'asservir l'Eglise et d'anéantir la foi chrétienne."Il est incontestablement criminel de prétendre que le nazisme avait d'autres préoccupations que l'extermination physique des juifs et chacun sait que ceux qui l'affirment sont d'affreux néo-nazis. Le Vatican est donc néo-nazi. Quod demonstrandum non fuit.
De nombreux travaux d'historiens, chrétiens ou non, ont établi la réalité de l'attitude du Vatican et de Pie XII, depuis l'époque où, nonce apostolique en Allemagne, il avait rédigé l'encyclique Mit Brennender Sorge par laquelle Pie XI condamnait le racisme. Néanmoins, les idéologues occupent, comme d'habitude, lle devant de la scène et leurs clameurs étouffent la voix des honnêtes hommes. Nous mettons à votre disposition les travaux et les documents qui aident à comprendre le dossier.
L'encyclique Mit brennender Sorge, déclaration officielle du Vatican (en l'occurrence le pape Pie XI et le principal rédacteur de l'encyclique, le nonce du pape en Allemagne, cardinal Pacelli, futur Pie XII) au sujet du nazisme et son "nouveau paganisme agressif". Elle ne cesse d'affirmer la radicale incompatibilité entre l'idéologie nazie, dans tous ses aspects, et le christianisme, religion d'amour universel. Elle contient entre autres cette phrase: "Quiconque prend la race, ou le peuple, ou l'Etat, ou la forme de l'Etat, ou les dépositaires du pouvoir, ou toute autre valeur fondamentale de la communauté humaine - toutes choses qui tiennent dans l'ordre terrestre une place nécessaire et honorable -, quiconque prend ces notions pour les retirer de cette échelle de valeurs, même religieuses, et les divinise par un culte idolâtrique, celui-là renverse et fausse l'ordre des choses créé et ordonné par Dieu." dès l'instant où il y va des suprêmes et des plus hauts intérêts, où il s'agit de se sauver ou de se perdre, le croyant n'a devant lui qu'une voie de salut, celle du courage héroïque C'est peut-être cette phrase, invitant les catholiques à la résistance, qui définit ou résume le mieux la position de l'Eglise de Rome: "dès l'instant où il y va des suprêmes et des plus hauts intérêts, où il s'agit de se sauver ou de se perdre, le croyant n'a devant lui qu'une voie de salut, celle du courage héroïque." Nous faisons suivre ce texte de la réponse du gouvernement allemand, qui accuse le Vatican "d'ameuter le monde contre l'Allemagne", et de la réponse du cardinal Pacelli et, enfin d'une allocution de Pie XII aux cardinaux (1946). Ces textes expriment la position officielle de l'Eglise catholique envers l'Etat allemand et le nazisme. Ils comportent une condamnation de cette idéologie dépourvue d'ambiguïté mais non de prudence diplomatique: l'Eglise doit songer d'abord à la sûreté des catholiques allemands et doit veiller à ne pas rompre les relations diplomatiques avec l'Allemagne (nous empruntons ces textes au livre de Pierre Maximi, Une encyclique singulière sous le IIIe Reich, Berchem, 1999). Rappelons, pour finir, que cette encyclique condamnant le nazisme a été lu en chaire dans toutes les églises allemandes.
Lettre de l'ambassadeur de Vichy près le Saint-Siège à Pétain (2 septembre 1941), résumant la position de l'Eglise sur la question des mesures contre les juifs: le racisme est totalement contraire à la doctrine chrétienne pour laquelle tout homme est potentiellement chrétien: il lui suffit de se convertir; l'Eglise a toujours protégé les juifs bien qu'elle ait cherché à limiter leur influence dans la vie publique; elle autorise les mariages avec des juifs non convertis;
L'ouvrage capital de Rassinier, L'Opération vicaire. Le rôle de Pie XII devant l'Histoire, de 1965, réponse à l'absurde pièce du protestant Hochhut qui accuse Pie XII de tous les maux; il ne parle pas du rôle des Eglises protestantes...
L'affaire de la fausse prière de Jean XXIII: en 1963, après sa mort, Jean XXIII est accusé d'avoir rédigé une prière dans laquelle il renonce à la responsabilité des juifs dans la mort de Jésus-Christ. Là encore, tout le monde sait qu'il s'agit d'un faux mais les idéologues ont toujours la parole. L'affaire s'est éteinte d'elle-même, victime de son absurdité. R. Faurisson a établi le dossier de presse de l'épisode.
L'affaire du refus de la déprécation du Vatican, en 1998: depuis l'avènement de Jean-Paul II, les organisations juives font pression sur le Vatican pour qu'il avoue la culpabilité de l'Eglise catholique dans la persécution des juifs par les nazis; en 1987, il annonce qu'un document sera rédigé. En mars 1998, le document est publié: il admet que certains catholiques ont pu participer à des exactions contre les juifs mais refuse catégoriquement d'admettre que l'Eglise en tant que telle ait pu être, d'une quelconque façon, impliquée dans l'affaire. Au passage, le texte souligne que «la seule ampleur du crime pose beaucoup de questions. Historiens, sociologues, philosophes politiques, psychologues et théologiens essaient tous de cerner toujours davantage la réalité de la Shoah et ses causes. Il reste beaucoup de recherches à faire.» Tandis que les historiens du christianisme (P. Levillain, H. Amouroux...), affirment la parfaite adéquation de la déclaration pontificlae avec ce que les travaux historiques établissent, les organisations juives, après avoir triomphé pendant quelques heures, s'indignent et se taisent finalement au bout de vingt-quatre heures: il ne sera plus question de cette déculottée bien méritée. Nous avons le texte signé de Jean-Paul II. qui contient notamment la note suivante: "La sagesse de la diplomatie du pape Pie XII fut officiellement reconnue à différentes reprises par des organisations et des personnalités juives. Ainsi, le 7 septembre 1945, le Dr joseph Nathan qui représentait la Commission hébraïque italienne déclara: « Tout d'abord, nous adressons un respectueux hommage de reconnaissance au Souverain Pontife et aux religieuses et religieux qui, en exécutant les directives du Saint-Père, ont reconnu les persécutés comme des frères et, avec dévouement et abnégation, ont apporté leur concours intelligent et efficace pour nous secourir, sans tenir compte des terribles dangers auxquels ils s'exposaient » (L'Osservatore Romano, 8 septembre 1945, p. 2). Le 21 septembre de la même année, Pie XII reçut en audience le Dr A. Léo Kubowitzki, secrétaire général du Congrès juif mondial, qui présenta au « Saint-Père, au nom de l'union des communautés israélites, les remerciements les plus chaleureux pour l'action accomplie par l'Église catholique, en faveur de la population juive dans toute l'Europe pendant la guerre » (L'Osservatore Romano, 23 septembre 1945, p. 1). Le jeudi 29 novembre 1945, le pape rencontra environ quatre-vingts délégués de réfugiés juifs venant de divers camps de concentration d'Allemagne, qui exprimèrent « leur grand honneur de pouvoir remercier personnellement le Saint-Père, pour sa générosité envers ceux qui furent persécutés durant la période nazi-fasciste » (L'Osservatore Romano, 30 novembre 1945, p. 1). En 1958, à la mort du pape Pie XII, Golda Meir adressa un message éloquent."
Au printemps 2000, Jean-Paul II se rend en Palestine et les Israéliens espèrent un agenouillement; qqs semaines avant l'arrivée du pape, le légat du pape à Jérusalem refuse de condamner Pie XII ainsi que le demandait les fanatiques sionistes. On trouve, une fois de plus le mensonge érigé en article de credo dans la bouche un commentateur intégriste: "There is a widespread feeling in Israel that the papacy could have had a profound influence on Catholics in Germany and across Europe during the Holocaust if it had declared that Nazism was incompatible with Christianity." (On croit généralement en Israël que la papauté aurait pu avoir une infoluence profonde sur les catholiques d'Allemagne et d'Europe durant l'holocaust si elle avait déclaré que le nazisme était incompatible avec le christianisme." Le fait que le pape ait souligné à plusieurs reprises l'incompatibilité essentielle entre le nazisme et le christianisme n'a évidemment aucun rapport avec le film... Nous avons le communiqué d'une agence américaine rapportant les faits.
Peu après sort aux Etats-Unis un pamphlet du journaliste John Cornwell affirmant que Pie XII était un répugnant autocratte antisémite et en quelque sorte nazi. Mais là, échec complet, du moins en France: même Le Monde doit reconnaître que ces accusations sont infondées et renvoie l'auteur à son incompétence. Le 28 novembre 1999, lors de l'émission Le Sens de l'histoire (cinquième chaîne hertzienne française, 16h35), l'historien et jésuite Blet,spécialiste d'histoire du Vatican, et le journaliste Duquesne, interrogés sur ce qu'ils en pensent, protestent tous les deux vigoureusement. Le livre est un condensé de plusieurs types d'imbécillité, celle de l'ignorant qui veut donner des leçons, en l'occurrence d'histoire, et celle du fanatique qui ne voit que ce qui peut être manipulé dans le sens de sa thèse. Pour ce Cornwell, le cardinal Pacelli, plus tard Pie XII, est un nazi dans l'âme à cause de son azntisémitisme et il se délecte de la signature d'un concordat avec l'Allemagne nazie et des relations qu'il entretient ensuite avec elle. Il suffit de lire son livre pour comprendre l'inanité de ses positions; nous vous en donnerons bientôt un compte rendu. Pour l'instant disons seulement au sujet crucial du concordat, que son objectif principal et avoué était de maintenir l'existence d'un enseignement catholique autorisé et que ce but place d'emblée le Vatican hors d'atteinte des accusations de nazisme: le nazisme, en effet, doctrine totalitaire, revendique le droit de dominer et de contrôler entièrement l'éducation des enfants. Vouloir échapper à cet aspect du nazisme est en nier la légitimité!
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