comment ca ?? Pour tenter d'auto-répondre a ma question, je ne vois comme seul 'difference', capable de jouer entre un enfant et un adulte dans ce type de tests, que la culture. Serait ce cela ce que tu aborde ? Les adultes, de part la possibilité de faire jouer leur culture, dénature le terme QI via ce type de test ?
Non, ce n’est pas ce que je voulais dire. Je vais essayer d'expliquer clairement tout ça mais comme je ne suis pas psy et que c'est plutôt compliqué, je vais devoir faire un peu long.
En gros voilà : les enfants acquièrent « naturellement » la maîtrise de certaines processus de pensée à certains âges. Par exemple ils commencent par penser par analogie, symboles et intuition de façon de plus en plus conceptualisée jusqu’à l’âge de 7-8 ans, où ils commencent généralement à maîtriser certaines opérations abstraites. Puis vers 11-12 ans ils commencent à accéder à la logique et aux formes supérieures de raisonnement, comme le raisonnement hypothético-déductif (pour les détails, cf. Jean Piaget, « la psychologie de l’intelligence »).
Les tests de QI permettent surtout de voir à quel stade se trouve l’enfant dans la maîtrise de ces diverses opérations logiques, et quelle avance ou retard il a par rapport aux autres enfants du même âge. Le QI ne définissait à la base qu’une relation : la division de l’âge mental par l’âge biologique (QI = Quotient Intellectuel, et Quotient signifie division). Or chez l’adulte le QI ne change plus, ou presque plus, donc le rapport entre âge mental et âge biologique ne signifie plus rien. On est donc en droit de se demander quelle pertinence peut avoir ce concept chez l’adulte, quand un chiffre qui n'exprimait qu'une relation est maintenant considéré comme une valeur absolue.
Pour Binet, qui est à peu de choses près l’inventeur des tests de QI, les tests ne servaient qu’à dépister les débiles mentaux chez les enfants, à déterminer si les mauvais résultats scolaires étaient dû à un manque de capacités intellectuelles ou à des troubles comportementaux (plus fréquents chez les gens dotés d'un haut QI que chez les personnes "normales"), et à prédire la réussite scolaire. Qu’ils prédisent assez mal d’ailleurs, la corrélation entre le QI et les résultats scolaire étant de 0,5 (ce qui signifie que la variation du QI d’un individu à l’autre explique 25% de la variation des résultats scolaires). Il prédisent encore plus mal la réussite professionnelle à l’âge adulte, ce qui confirme en partie leur faible validité pour l’adulte. Par exemple (je cite le numéro spécial Intelligence de « Pour la Science » de décembre 1998) : « La validité des prédictions des tests diminue chez les sujets les plus âgés. Les corrélations des résultats des tests avec les performances professionnelles ou avec le salaire sont inférieures à 0,3 : les tests n’expliquent que 10% environ de la variation entre les individus »
Ceci dit il semble que ce soit contesté ou contestable, j'ai lu dans un autre livre, "Les méthodes d'évaluation en ressources humaines", de C. Balicco, que les tests de QI étaient statistiquement les meilleurs prédicteurs de la réussite professionnelle (du moins comparé aux autres méthodes, et sous certaines conditions qu'il serait laborieux de détailler).
Donc voilà, j'espère que ça répond à tes questions.