|
Citation :
D'ailleurs, contrairement à ce qui se dit, le "verrou" ne dépend pas du ministre des Finances publiques... c'est une autorité administrative indépendante : la commission des infractions fiscales et le ministre est lié par son avis. De plus, lorsqu'il est empêché par la CIF d'agir, le ministère public utilise l'incrimination de blanchiment de fraude fiscale en lieu et place de l'incrimination de fraude fiscale. Et ça marche très bien. http://caribou.nexen.net/Newsletters/ecm/14-15.pdf https://www.economie.gouv.fr/files/f...de-fiscale.pdf Tu te rends bien comptes que tu confonds l'objectif à atteindre, sur lequel il n'y a aucun débat tant la fraude fiscale est unanimement perçue comme une atteinte sociale, et les moyens pour y arriver. Et quand je parle de "moyens", je parle moins de moyens matériels que de moyens allant directement dans la collecte de l'information. La fraude fiscale est une fraude intelligente, exclusivement cachée soit par une construction juridique plus ou moins complexe, soit par l'utilisation de moyens non traçables. Les seules vraies questions qui méritent d'être posées sont : - comment supprimer rapidement l'argent liquide ? - faut-il rendre obligatoire le paiement électronique ? - faut-il rémunérer les informateurs ? - faut-il rendre inopposable le secret professionnel à l'administration fiscale ? - faut-il créer un registre national des paiements et des factures ? Autrement dit, comment trouve-t-on ce qui est caché ? Quelles procédures de collecte d'information peut-on mettre en place ? Citation :
- obligation de produire des comptabilités dématérialisées, - élargissement au niveau international des procédures d'échange automatique de données, - augmentation des peines pénales, - renforcement des moyens de la DNRED ou de la DNEF avec des officiers de police judiciaire, - création et renforcement progressif des GIR, - ... A quelles "décisions étranges" penses-tu ? Pour le cas de Bernard Arnault, il a juste appliqué la loi au travers d'un mécanisme très classique de démembrement de la propriété des titres. Cela n'a rien à voir avec de la fraude fiscale : https://www.challenges.fr/entreprise...uccession_9368 Dernière modification par Silgar ; 24/07/2017 à 20h21. |
24/07/2017, 19h56 |
|
Aller à la page... |
[Fiscalité] La fiscalité en France et dans le monde
Suivre Répondre |
|
Partager | Rechercher |
|
|
24/07/2017, 22h33 |
|
Zangdar MortPartout |
Voir le profil public |
Trouver plus de messages par Zangdar MortPartout |
|
Citation :
Pour bien me faire comprendre, il faut déjà faire le point sur les principaux moyens dont disposent l'administration pour acquérir de l'information dans l'exercice quotidien de son activité : - Les déclarations fiscales des contribuables. - Les déclarations fiscales des tiers (qui permettent de contrôler les déclarations fiscales des contribuables). - Les échanges automatiques de données avec les administrations fiscales étrangères. - Les contrôles fiscaux (vérifications de comptabilité, examen des situations fiscales personnelles, visites fiscales). - Le droit de communication. - Les déclarations de soupçons. - Les déclarations des aviseurs. Parallèlement, les contribuables disposent de moyens pour juguler plus ou moins efficacement l'acquisition d'information par l'administration fiscale : - Défaut ou fausse déclaration. - Absence de comptabilité ou fausse comptabilité. - Montages juridiques plus ou moins complexes. - Fausses identités et faux documents. - Introduction d'éléments d'extranéité. - Utilisation de moyens de paiement non traçables. - Opposition du secret professionnel. Donc si l'on veut donner des moyens réellement efficaces à l'administration pour appréhender la fraude fiscale, ce sont sur ces éléments là qu'il faut agir. Citation :
A ce titre, la probabilité de se faire prendre en matière de fraude fiscale est tellement faible qu'il est "normal" que beaucoup s'y risquent. Par ailleurs, je ne comprends pas ton passage sur le montant des peines applicables à la fraude fiscale et au blanchiment de fraude fiscale. Les articles 324-2 à 324-4 permettent de porter les sanctions pénales à 10 ans d'emprisonnement et à une amende représentant la moitié de la valeur des biens ou des fonds sur lesquels ont porté les opérations de blanchiment... alors que la fraude fiscale est plafonnée à 7 ans d'emprisonnement et 2 000 000 d'euros d'amende. Je ne partage en rien ton point de vue. La seule chose que je changerai dans la rédaction de l'article L228 du LPF est le passage entre crochet qui pourrait être ajouté : Citation :
C'est d'ailleurs un point qui a été relevé dans le dernier rapport parlementaire sur la fraude fiscale : Citation :
Enfin, comme tu le disais fort justement au début de ton message, la fraude fiscale (et l'évasion fiscale) est toujours "un revenu qui manque à l'Etat". Aussi l'objectif prioritaire pour l'administration fiscale est le plus souvent de s'assurer du bon paiement des droits (et si possible des pénalités et des intérêts de retard) plutôt que de partir dans une quête à la sanction pénale. Typiquement, un entrepreneur qui fraude un peu mais qui crée de l'activité économique en France fera toujours l'objet d'un traitement plus favorable... ce n'est peut-être pas juste, mais du point de vue du Trésor c'est plus pragmatique que de chercher à l'enfermer au risque de le perdre. |
25/07/2017, 12h17 |
|
|
D'abord, c'est la commission des infractions fiscales (CIF).
Après, tu sembles placer la nécessité de conduire l'action publique en vue d'un procès pénal avant la nécessité de collecter l'impôt. Je ne partage pas ce point de vue et jusqu'à présent aucune majorité politique au pouvoir n'a partagé ce point de vue : le plus important est de s'assurer d'une rentrée effective des droits, pénalités et intérêts de retard (donc le fiscal). La prison et l'amende (donc le pénal), c'est la cerise sur le gâteau qui permet de faire : - des exemples : "vous voyez ce que ça peut coûter Monsieur de frauder le Trésor public". - des menaces : "vous devriez être plus conciliant Monsieur, sinon je transmettrai votre dossier". De plus, concernant l'absence de transparence de la CIF et son caractère non-juridictionnel, cela résulte directement de deux règles constitutionnelles : - si les avis de la CIF étaient transparents et soumis au contradictoire, alors cela signifierait que le procès pénal commencerait à ce moment... puisque l'on serait dès ce moment dans l'appréciation de la culpabilité. Ainsi, dans une certaine mesure il pourrait y avoir un sujet de non bis in idem et/ou de défaut de garantie des droits fondamentaux qui bloquerait ensuite l'action publique. - si la CIF était pleinement une juridiction à même de prononcer des peines d'emprisonnement, alors cela empiéterait sur le monopole du juge judiciaire en matière de peines privatives de liberté. (En tout cas, je peux t'assurer que ça ne me chagrine aucunement que la CIF devienne une juridiction, mais le chemin à parcourir pour qu'elle le devienne est plus compliqué que tu ne sembles l'imaginer) Enfin, les cas dans lesquels la CIF agit en totale discrétion ont uniquement pour but de permettre la préservation des preuves et l'effectivité des poursuites judiciaires : Citation :
Dernière modification par Silgar ; 25/07/2017 à 19h59. |
25/07/2017, 14h46 |
|
|
Citation :
J'aimerais bien qu'on recouvre les impôts non perçus sur les sommes blanchies, mais ça n'arrive pas et à force de refuser à tout crin de réformer quoique ce soit pour mettre les codes concernés (CMF, CP & CGI) en cohérence, ça n'arrivera jamais. Citation :
Citation :
Citation :
Tu noteras d'ailleurs que le blanchiment de fraude fiscale est largement privilégié par les réformes récentes de la législation, au détriment du recouvrement de l'impôt. A force que chacun bosse dans son coin et veuille préserver ses prérogatives, on en arrive à avoir des preuves de fraudes, condamnations pénales à l'appui, mais sans recouvrement. Je rappelle au passage que ceux qui paient la facture des frais pour la poursuite pénale sans recouvrement d'une infraction fiscale indubitable sont les mêmes à qui on demande de faire des efforts de dingues parce qu'il n'y a plus de sous dans les caisses de l’État, à savoir ceux qui paient leurs impôts. Quand il y a blanchiment de fraude fiscale, il y a fraude fiscale, sinon tu blanchis des draps avec de la lessive OMO. La peine encourue pour le blanchiment ne devrait pas faire sauter le principe de Montesquieu en latin si on autorisait l'administration fiscale à effectuer un recouvrement de cette fraude. Aujourd'hui, c'est techniquement impossible parce que le verrou de Bercy a conduit à des législations parallèles qui se marchent les unes sur les autres et qui font qu'on poursuit au pénal pour une infraction fiscale sans qu'il ne puisse y avoir de recouvrement parce que c'est à l'initiative du pénal et qu'il ne peut pas saisir la CIF pour qu'elle lui donne l'autorisation de poursuivre avec engagement de l'administration fiscale et donc potentiel recouvrement. C'est ubuesque à souhait. Citation :
Dernière modification par TabouJr ; 25/07/2017 à 19h13. |
25/07/2017, 19h06 |
|
|
Le «verrou de Bercy» a été maintenu
Pour information on peut retrouver l'ensemble des débats d'hier sur assemblee-nationale.ff/20171019.asp et en différé sur le site nosdeputes.fr avec plus de clarté. Déception du manque de réactivité des élus REM. |
26/07/2017, 09h38 |
|
Alpha & Oméga
|
l'agora est espionnée, hop un article sur le "verrou de Bercy" :
http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/...5_4355770.html |
26/07/2017, 16h36 |
|
|
Citation :
|
16/08/2017, 14h23 |
|
|
Citation :
|
16/08/2017, 15h08 |
|
|
Citation :
http://www.lemonde.fr/police-justice...9_1653578.html http://www.20minutes.fr/societe/2051...-rejugee-appel http://www.lepoint.fr/societe/nouvea...2130911_23.php https://www.lesechos.fr/finance-marc...ce-2090098.php C'est déjà pas mal. Citation :
Il y avait des raisons très objectives qui plaidaient pour l'assujettissement à la TVA du marché du carbone, on peut notamment citer : - D'un point de vue économique, l'assujettissement à la TVA facilite le contrôle du marché et des échanges, puisque les déclarations des contribuables se font en principe mensuellement. - D'un point de vue fiscal, l'assujettissement à la TVA permet de faire un contrôle grossier de l'impôt sur les sociétés puisque le fisc dispose à chaque déclaration des principales informations pour ce faire. En cas de fraude généralisée, forcément les aspects positifs s'effacent. A posteriori, c'était une connerie... mais bon, c'est un jugement a posteriori. A noter qu'avec la généralisation des règles d'autoliquidation de la TVA, les carroussels sont de moins en moins efficaces. D'autant plus que le fisc ne rembourse plus la TVA rubis sur l'ongle comme elle a pu le faire par le passé. Dernière modification par Silgar ; 23/08/2017 à 15h47. |
23/08/2017, 15h22 |
|
#536327
Invité
|
Message supprimé par son auteur.
|
31/08/2017, 10h36 |
|
#536327 |
#258144 |
|
Citation :
L'assurance vie nourrit avant tout de la dette ou de l'immobilier... Comme "économie réelle" on repassera. |
31/08/2017, 10h55 |
|
CharlesMauriceKaleos |
Voir le profil public |
Trouver plus de messages par CharlesMauriceKaleos |
Suivre Répondre |
Fil d'ariane
Connectés sur ce fil1 connecté (0 membre et 1 invité)
Afficher la liste détaillée des connectés
|