Comme les bien-pensants qui éructent leurs insultes aux abstentionnistes, je pense que bien des Mélenchonistes sont à côté de la plaque. Et ça biaise tout débat. Enfin...si on peut parler de débat, tant l'altitude de croisière du respect d'autrui laisse à penser que le plancher des vaches n'est pas si loin.
Et puisque cela semble de bon ton dans les dernières contributions, à mon tour d'y aller du fait personnel. Je n'ai pas voté. J'ai songé à Mélenchon, sur la fin néanmoins, sans honte, ni même un regret au vu de l'actualité. Non, aucun. Pourquoi alors n'avoir pas voté? La crainte de l'enfumage, peut-être, ensemencée par une certaine confusion -probablement la seule néanmoins- dans le propos européen. Et l'habitude, bien entendu, de la pratique. Toute la caste politique ne cessant de nous la faire à l'envers.
Néanmoins, l'important de cette campagne, et je le dis en tant qu'homme autant que citoyen, c'est bel et bien le mouvement fustigé de la France Insoumise. Sa dynamique, son espoir. Son cri. Il n'y a pas d'autre mot. De la naïveté oui, il y en a certainement dans le lot. Mais qui peut se targuer de réellement faire rêver un meilleur lendemain? Depuis quand cela n'était pas arrivé? Parce qu'il ne portait pas un ensemble de mesures, mais bien au-delà, une philosophie, une vue de la société. C'est avant tout cela, un réel projet. La conception de ce que nous attendons de notre vivre ensemble. Et sur ce plan, il serait difficile à quiconque de reprocher à la mouvance le moindre faux pas sans malhonnêteté. C'est l'essence même de ce que devrait être la politique, cet attachement à façonner la société, plus qu'à la diriger. J'ai aimé ce rafraîchissant vent de liberté. Ce message qu'il ne fallait pas baisser les bras. Que tout était encore possible. Et cela, sans se cantonner aux clivages éculés de l'échiquier. Je me souviens sur ce même forum avoir assassiné nombre de prétendants de "gauche", en ce qu'ils étaient tous coupables d'amalgames malsains. Là, que nenni. L'entrepreneur pris à la gorge par le RSI comme le salarié, le jeune étudiant, tous étaient invités dans une vue globale d'un mieux vivre. On était bien loin des clientélismes usuels et de la démagogie. Certains parlent de populisme... Ah? Mais revenez-en au sens premier de ce qu'il est. Et alors, oui, c'en est un. Dans ce qu'il peut avoir de meilleur.
Je regrette que l'hypocrisie de la caste en place fonde comme un vautour sur la carcasse luisante du grand perdant, et ceci, pour en prime lui extorquer son soutien contraint et forcé. Mélenchon n'est qu'un homme, lui, dans sa personne. Mais derrière, il y a eu la voix d'une France qui souffre mais veut encore y croire. Malgré toutes les bassesses, toutes les insultes, et les impostures. Une France plurielle, et dont l'amour d'elle-même est toujours là, quoique dans la douleur. Jamais je n'ai été autant touché, dans ma sensibilité, que par cette présidentielle (et j'ai l'âge d'avoir vécu en pleine conscience politique la mort de Mitterrand...donc de l'eau a coulé sous les ponts, tout de même).
Comment pouvez-vous seulement entacher un tel élan populaire?
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