Avis sur histoire courte (©Miss M :p)

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Pareil que pour Miss M, sauf que moi c'est beaucoup plus court (je n'ai pas du tout le même talent d'écriture, et surtout moins d'imagination pour développer l'histoire ^_^)
En fait je serai franc et précis : j'ai repris un texte que j'avais écrit pour un RP sur un autre jeu, j'ai changé 2 ou 3 mots, c'est pour avoir un avis critique (n'hésitez pas à m'en mettre plein la face... Euh p'têt pas trop quand même *prépare ses protections de boxe*) sur ça... Vu qu'à l'époque je n'avais pas eu véritablement beaucoup d'échos (perso peu connu, contrairement à mon perso principal )
Si vous voulez bien me donner votre avis...


***
Le jeune homme franchissait la dernière arche le séparant de la cité, guettant le moindre bruissement dans les buissons alentours signalant la présence de créatures maléfiques ou de maraudeurs en vadrouille.
Les arômes des fruits mûrs sur les arbres le ramena un temps en arrière, où il signala à son aimée Maedwyn qu’il devait partir pour un moment à la recherche d’un artefact magique dont il eut pris connaissance par les histoires que sa défunte mère lui contait, avant de s’endormir paisiblement. Il embrassait sa bien-aimée, avant de revêtir son armure de mailles, et de ceindre son épée autour de sa taille.

La réalité se rappela à lui au moment où un bandit de grand chemin le frappa à l’aine, le propulsant contre un mur délabré et lui brisant des côtes. Il se releva péniblement en s’appuyant sur son épée, essuyant du revers de la main le filet de sang lui coulant aux commissures des lèvres, alors que le bandit soulevait à nouveau sa masse dans sa direction.

« Maudit… Tu ne m’empêcheras pas d’atteindre mon but… » murmura-t-il en parant le formidable coup que lui portait son assaillant…
D’un revers de sa lame il contra un autre coup porté vers son bassin, puis pivota sur son pied de garde et tenta un coup d’estoc, sans succès.
Il bondit en arrière, profitant d’un moment de répit de son adversaire, puis se mit en garde, épée en avant.
Le bandit attaqua derechef, tirant une épée courte au dépends de sa masse, et se rua vers lui, espérant le terrasser en mettant toute sa force dans une attaque de volée. Orem attendait cette erreur ; il leva son épée, faisant glisser celle de son adversaire le long de la lame et s’arrêter en percutant la garde, spécialement conçue par un forgeron de renom, qu'il avait du payer très cher pour réaliser ça... Les deux crochets constituant la garde retinrent la lame, empêchant le bandit stupéfait de la retirer ; le jeune homme porta alors tout son poids sur son épée, en la faisant tourner de ses deux mains de manière à briser la lame adverse. Puis d’un mouvement habile il dégaina une dague cachée dans son dos et poignarda le brigand, mettant fin à sa carrière.

Il admira une fois de plus l’épée conçue par le formidable forgeron, une lame-piège particulièrement redoutable, puis il la remit dans son fourreau, grimaçant alors qu’il sentait ses côtes brisées le tenailler après l’échauffourée.

Laissant le corps là, il s’enfonça dans les ruines de la cité perdue, ne prêtant que peu d’attention aux plantes et herbes envahissant le terrain, et chercha avec ferveur les bâtiments encore solides.
Il pénétra dans une maison dont le toit était délabré, les murs croulant sous le poids du lierre s’imposant, massif, sur l’ensemble de la cité.
Son esprit tourné vers le but de sa quête, il ne prêtait guère attention aux lianes rampant à ses chevilles, et alors qu’il se préparait à ressortir, il fût enchevêtré dans les frêles branchages et percuta le sol.
Il n’eût même pas le temps de se relever que les lianes se lièrent solidement à lui, entravant le moindre de ses mouvements, et un coup venu de nulle part lui atteignit la tempe et le fit sombrer dans l’inconscience.

Il rêva d’un arbre gigantesque, des simulacres d’yeux au milieu de son tronc millénaire dans lesquels transitaient une sagesse pareille à nulle autre. Son esprit fut noyé de pensées diffuses …
« Intrus… »
« Profanateur… »
« Violeur de sépulture… »

Il rejeta toutes ces pensées de sa tête, adressant mentalement une prière à son aimée qu’il ne devait jamais revoir...

***

Toujours inconscient, son esprit errait dans les brumes grisâtres de l’oubli.
Il pensait à Maedwyn, qu’il n’aurait jamais du quitter pour trouver cet artefact… Cependant il était parti à sa recherche pour elle…
Il devait payer le prix de sa fougue.
Son corps immatériel avisa un îlot diffus, et y flotta pour s’asseoir et méditer.
Puis lentement un banc de brume se leva devant lui, et prit lentement forme.
Le loup éthéré, assis sur son séant, le dévisagea, une marque en croissant de lune sur son front.
Le jeune homme ne s’en émut pas, étant donné que sa mère avait un lien puissant avec la nature, et cette espèce ne faisant pas défaut, Orem en avait rencontré dans sa plus tendre enfance.

L’animal ouvrit sa gueule, et à l’étonnement de Orem lui parla :
- Qu’étais-tu venu faire en cette cité perdue, jeune enfant ?

Il hésita un instant… Et lui répondit
- Chercher l’objet de ma quête, car par celui-ci mon amour prendra forme tangible.

- Ne savais-tu pas que l’Arbre Immortel, Yggdrasil, gardait les lieux ?
- Je l’eus entendu dans les légendes que me contaient ma mère, en rapport avec l’objet de ma quête.
- Que sais-tu sur Yggdrasil ?
- Yggdrasil est l’Arbre. Il est né à l’aube des temps et survivra à sa fin. Ses racines s’enfoncent dans le passé, et ses branchages se perdent vers l’avenir. Tout là-haut dans les cieux est assis sur une branche l’aigle Lerad, qui observe depuis l’avènement de l’univers son évolution. Son tronc assimile les époques, gardant trace de chaque vie.
- Et sais-tu pourquoi il t’a stoppé dans ta quête ?
- Car il me considérait comme un intrus.
- N’es-tu pas un intrus en ce lieu ?
- Non, car ma quête n’est pas néfaste.
- Que vois-tu autour de toi ?
- Les brumes de l’esprit, celles qui nous submergent quand l’on périt.
- En es-tu sûr?… Ouvre les yeux, bien-aimé. Et choisis ton avenir, si ton cœur est pur.

Désorienté, le jeune homme remarqua qu’il avait les yeux clos, et qu’il regardait en son âme.
Ses sens lui revenaient lentement, et il sentit qu’il était encore entravé au niveau des mains et des pieds.
Il ouvrit les yeux… Il était attaché au sein même de l’Arbre, les poignets solidement liés par des lianes souples et la taille engoncée dans des ronces.

Il n’osait bouger… Et regarda devant lui, tiraillé par la sensation d’être observé.

Se tenait devant lui le cœur d’Yggdrasil, son semblant de regard le transperçant, mettant à nu les moindres recoins de son âme.

Il se sentait désarmé, insignifiant, en face de l’Arbre.
Il baissa le regard, laissant des larmes perler sur ses joues pour cette chance qu’on lui accordait.
Puis une voix semblant venue du fond des âges lui emplit le crâne…

« Expose-moi ta requête, bien-aimé. Ouvre-moi ton âme, que je sache la pureté de ton errance. Ainsi, peut-être, pourrai-je t’accorder le fruit de tes recherches. »

Orem leva les yeux lentement… Et vit un sourire orner le tronc millénaire.
Il sentait le regard de l’Arbre effleurer son âme. Il revivait chaque moment vécu depuis sa naissance... L’amour immodéré de sa mère, et qu’il lui rendait, la présence bienveillante de son père qu’il n’avait revu depuis longtemps, ses jeux avec ses sœurs… Et sa rencontre avec Maedwyn, qui lui fit découvrir un amour puissant.

Il ouvrit à nouveau les yeux, confiant dans l’Arbre de ne pas aller trop loin dans ses explorations…
Yggdrasil s’adressa de nouveau à lui :
- Bien-aimé, expose-moi ta requête , lui répéta-t-il.
- Je suis venu… Trouver l’objet pour mon aimée…
- Je vois… Crois-tu le mériter ?
- S’il n’en est ainsi, alors j’y renoncerai.
- Je vais te conter l’Histoire de l’objet de ta quête. Veux-tu l’entendre ?
- Mère m’a seulement conté son existence en ces lieux, et m’a parlé de ses propriétés. J’écoute et apprends ; mon cœur est tourné vers mon aimée, mon esprit vous est acquis.
- Bien… Autre époque, autres lieux… Voici plusieurs décades, vivaient dans le même village la douce et superbe Emer, et Gwynion, jeune homme intrépide et friand de conquêtes féminines.
Il advint qu’un jour, Gwynion décida de faire chavirer le cœur d’Emer, et pour cela lui fit la cour ardemment. Par sept jours et sept nuits, il se posta au bas de sa fenêtre lui déclamer poèmes et chansons dans le but de la conquérir, mais aucun artifice cependant n’attirait Emer, qui avait entendu parler des frasques sentimentales du coureur de jupons.

Puis à l’aube du huitième jour, Emer le fit entrer dans l’antichambre de sa maison, et lui dit qu’elle accèderait à son désir s’il parvenait à trouver un anneau fait d’un métal qui n’existait point.
Gwynion accepta, plein de l’ardeur de sa jeunesse, et s’en retourna préparer ses affaires pour voyager par-delà les Montagnes Funestes, dont on disait qu’elles délimitaient le monde.

Son errance dura plusieurs mois, et peu à peu Gwynion perdit sa fougue, à la recherche de cet anneau.
Mais comment pouvait-il trouver cet anneau, si le métal qui le composait n’existait point?
Pour la première fois de sa vie, il connût le doute, l’amer renoncement et le désespoir…
Il ne s’était même pas aperçu qu’il gravissait les Montagnes Funestes depuis plusieurs semaines, et qu’il en atteignait les sommets, où se juchait une simple cabane de bois éclairée par les lueurs d’un âtre.
Il y pénétra, transi par le froid, et ferma la porte sur le vent claquant au-dehors.

Quand Gwynion rouvrit les yeux, il vit une femme à la beauté pénétrante assise dans un simple fauteuil d’osier. Elle avait un port fier mais juste, blonde comme les blés et portait une robe de lin blanc ceinte à la taille par une fine cordelette.
Cependant Gwynion n’avait plus le goût des découvertes, et demanda humblement l’hospitalité pour la nuit, s’excusant de son intrusion subite, et déclara qu’il repartait le lendemain pour retrouver la douce Emer et lui rapporter son échec.

La femme le fit asseoir, et lui demanda de lui raconter son histoire qui l’avait ainsi mené au sommet des plus hautes montagnes de ce monde.
Il lui narra alors la beauté d’Emer, sa grâce alors qu’elle se déplaçait, sa silhouette fine inspirant désir, et de la quête qu’elle lui avait demandée… Et réalisa au fur et à mesure de son récit qu’il l’aimait plus que tout.

Ainsi il prit son visage entre ses mains, et se mit à pleurer doucement.
« Pourquoi pleures-tu, Gwynion ? » lui demanda-t-elle.
« Parce que pour la première fois, j’aime une femme et je suis loin d’elle. A chaque fois auparavant j’attirais femme dans ma couche, mais jamais je n’avais éprouvé cet amour. Je réalise à quel point je l’aime, et à quel point j’ai été fou de m’éloigner d’elle. Maintenant j’en paie le prix, je ne pourrai la prendre pour femme car je n’accomplirai jamais la quête stupide qui m’a fait traverser monts et vaux. »
« Va te reposer, Gwynion, et dors paisiblement. Ton amour est véritable, tu l’as admis par le renoncement à ta fierté et par ton innocence renouvelée. Et ne pleurs point, car ta quête touche à son but. »

A ces mots, Gwynion s’assoupit d’un sommeil sans rêves, mais tranquille comme une mer d’huile.
Il n’entendait que des murmures autour de lui…
La femme se leva de son fauteuil, et sembla comme planer doucement au-dessus du sol, et alors qu’elle sortit par la nuit glaciale, le vent se tut et la voûte céleste réapparut, les nuages de tempête s’écartant sentencieusement.
Elle leva les yeux vers une étoile, et l’appela vers elle d’une main gracile ; l’étoile tomba à ses pieds, ne formant plus au final qu’un petit bloc de métal compact, zébré de nervures bleues dans la masse de marbre noir insondable. Quand elle le ramassa, une mince lumière venant de sa paume entoura le bloc de métal, et celui-ci prit la forme d’un anneau. Elle entra à nouveau dans la maison, et observa le visage de Gwynion assoupi.

C’est alors que celui-ci s’éveilla.
Mais au lieu de trouver le décor de la maisonnette, il s’aperçut qu’il était allongé dans les sous-bois longeant son village…
Il se frotta les yeux, découragé de cette quête sans but… Et s’aperçut qu’un anneau brillait doucement à l’annulaire de sa main gauche, ce même anneau dont il avait rêvé avant de s’éveiller…
Adressant une prière à la femme -dont il venait de réaliser qu’il ne connaissait pas le nom- , il marcha vers la demeure d’Emer, qui fut surprise de son arrivée, et plus encore du cadeau qu’il lui fit.
Un anneau fait d’un métal qui n’existait pas.
Elle leva les yeux vers lui… Et croisa son regard dans lequel elle ne lut aucune tromperie, juste un amour infini.

Peu de temps plus tard, ils se marièrent, et dans la chapelle voletait une chouette hulotte, qui se mit à hululer gaiement à l’instant des « oui » fatidiques.
Alors que la chouette s’envolait vers les Montagnes Funestes, elle fut rejointe par un aigle majestueux, qui l’accompagna et lui adressa la parole…
« Es-tu sûre de ton choix, mon aimée? »
La chouette prit son envol au plus haut et lui répondit :
« Il n’en est que le plus digne, Lug… »

***

Yggdrasil fit une pause, et observa le jeune homme toujours immobile, buvant ses paroles avec émotion.
- As-tu compris pourquoi l’on prête les vertus que tu connais à cet anneau, bien-aimé?
- Oui, car cet anneau a été forgé par la pureté de l’amour que portait Gwynion à Emer.
- Que penses-tu que représentent les nervures azurées à sa surface?
- Les hésitations passées du cœur de Gwynion, car des hésitations naissent le doute et peuvent entacher l’amour. Ces nervures ne doivent plus être sur la surface de l’anneau, car Gwynion a fini par épouser Emer et ainsi effacer ses hésitations.

Yggdrasil fit une nouvelle pause, puis reprit doucement :
- Les nervures sont toujours là, car elles sont aussi le fruit des peurs venant de l’amour. Peur de perdre son aimée. Peur de lui manquer alors qu’elle a besoin de lui. Peur que son amour, si grand soit-il, ne soit à la hauteur de ce qu’il devrait être…

Orem resta silencieux, admettant la vérité amère des paroles de l’Arbre.
Celui-ci prit la parole une dernière fois :
- Pars à présent, bien-aimé, et rentre près de celle qui est si chère à ton cœur. Ta quête est à terme, il est temps pour toi de t’en retourner.
- Bien, Yggdrasil…

Les lianes et ronces le retenant prisonnier s’écartèrent alors, rendant sa liberté au jeune homme ; une ouverture se fit dans les branchages épais, et après un dernier salut respectueux vers l’Arbre, il prit le chemin de la sortie.

Parvenu à la lumière vive du dehors, il masqua le soleil de son bras gauche et admira le ciel… Puis remarqua l’anneau de marbre noir dense, clairsemé de nervures azurées, briller doucement à son doigt, comme Gwynion en son temps. Avec un doux sourire, il se retourna exprimer sa joie à Yggdrasil…
Mais derrière lui se dressaient seulement les ruines de la cité, toute trace de l’Arbre ayant disparu.

Il adressa une prière silencieuse à l’Arbre et aux Dieux de la Nature, et reprit sa marche vers sa ville natale, où il retrouva Maedwyn, son aimée, qu’il serra alors contre lui fortement, se laissant aller aux retrouvailles.
Après un long baiser, il s’écarta d’elle et lui tendit l’anneau, et lui dit simplement :

« Ceci est, selon les légende que m’a contée ma mère, un anneau favorisant l’amour et le solidifie. Il l’aide à devenir plus pur que le plus clair des lacs et plus ardent que le souffle d’un dragon. »

Et plus haut dans les cieux, voltigeaient librement une magnifique chouette hulotte et un aigle royal, effectuant un ballet aérien paisible à la verticale des amoureux.
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