Chat Pitre 9 : Interlude divin 2, le retour
« C’EST DE LA TRICHE !!! » hurla Sram dans la salle de jeu. « Cette carte n’existe pas, elle ne peut pas être réelle !!! »
Sur la carte, l’image d’un Féca apparaissait. Au dessus était inscrit le nom de la carte : « intervention divine »
Et en dessous le nom du Féca « ANKAMA »
Un étrange sourire flottait sur les lèvres du Féca, comme si il venait de faire une bonne blague.
« C’est impossible repris sram, toujours furieux. Ankama n’existe plus, il a quitté ce monde il y a des millénaires pour partir vivre dans un autre univers. Il est sûrement mort ! çà ne peut pas être lui. »
Xélor, d’une voix calme et posée, intervint : « calme toi. C’était le plus puissant de nous tous. Il a créé ce monde, et il nous a donnée vie. Il est le Premier. Il détient des connaissances inimaginables, même pour nous autres. Nous jouons actuellement le sort de son monde, de sa création, a un jeu de hasard et de stratégie. Il est normal qu’il tente de lutter pour nous empêcher de vaincre. Mais il a beau être très doué, il ignore bien des choses… »
Il se pencha a l’oreille de Sram et lui murmura quelque chose a l’oreille. Ce dernier ouvrit de grands yeux, puis sourit a nouveau en disant :
« Tu as raison Enutrof, rien n’est encore joué… Même avec Lui a vos côtés…»
D’un geste négligent, Xélor lança les dés du destin. En voyant son score, ses yeux prirent une couleur violette, signe d’une joie intense.
Lentement, sa main s’approcha du plateau…
Chat Pitre 10 : Mâle de mer
Luck poursuivit le wabbit a travers la forêt. L’animal était rapide, mais le jeune âge de Luck et son agilité naturelle simplifiaient sa tâche.
Il marcha pendant des heures lui sembla t’il, quand soudain le wabbit contourna un arbre et échappa a son attention. Le jeune Enutrof resta attentif, écoutant les bruissement de la nature a la recherche d’un bruit qui lui permettrait de retrouver sa proie… Rien n’y fit.
Découragé, il s’assit près d’un arbre pour réfléchir a sa situation.
Il était seul, perdu, sans nourriture dans un lieu inconnu. Seul point positif, il lui restait la bourse de Kamas que lui avait offert Farle Ingalsse. Visiblement, les démons ne l’avaient pas agressé pour son argent…
Il devait lui rester environ 2000 kamas, ce qui lui paraissait une somme phénoménale lui qui, quelques mois plus tôt, ignorait ce que le mot kamas désignait.
Il décida de reprendre sa route.
Après quelques pas dans la direction que suivait le lapin précédemment, il arriva a l’orée du bois.
Et il la vit…
La Mer d’Amakna…
Farle lui avait parlé de cet océan gigantesque qui couvrait une vaste partie du monde, mais voir cette étendue d’un bleu profond s’étendant jusqu’à l’infini faisait chavirer le cœur de notre Héros.
Il réalisa soudain qu’il n’était pas seul.
Près d’un bateau amarré a un quai se trouvait un Ecaflip. Il le regardait d’un œil inquisiteur tout en lissant ses moustaches.
« Bonzour zeune homme, dit-il avec un drôle d’accent, un voyage au pays des Wabbits, çà te tente ? »
« Suis le wabbit blanc »… Le conseil d’Ankama résonnait aux oreilles de Luck. Ainsi, il n’avais pas échoué ! Le wabbit blanc l’avait conduit a ce navire. Sa prochaine étape lui était clairement indiquée.
«Bonjour monsieur. Votre proposition m’intéresse grandement ! Combien coûte le trajet ? »
« Tu m’as l’air sympathique, ze vais te faire un prix d’ami : 500 kamas le voyage ! zà te dit ? »
« Bien sûr, merci » répondit Luck, ravi, en sortant quelques pièces de sa bourse.
« Parfait repris l’ecaflip, bienvenue a bord mouzzaillon ! »
Et il le précéda sur le navire.
Il s’agissait d’un fameux trois mâts, fin comme un oiseau. Son nom resplendissait sur la coque, écris en lettres dorées : « Zentil Anneau »
« Il fait 18 nœuds et 400 tonneaux expliqua Hugo Frey, le capitaine du bateau. Et pour zûr, ze zuis fier d’en être le Capitaine !!! Tu vas voir petit, zà va être une belle traversée !!!»
En fait de belle traversée, a peine a quelques encablures de la côte Luck se sentit pris de vertige et de nausées. Il souffrait du mal de mer. Il passa tout le voyage la tête par dessus le bastingage, se répétant sans cesse la même question : « mais que suis je venu faire dans cette galère
? »
Après plusieurs heures de navigation, le navire parvint enfin aux abords d’une île gigantesque.
C’est avec une joie intense que Luck pris pieds sur la terre ferme !
La démarche un peu chancelante, il fit quelques pas près du bateau.
Hugo lui dit d’un air faussement enjoué : « alors marin d’eau douce, heureux ? fait tout de même attention, ici, les Wabbits zont chez eux, et ils n’aiment pas les étrangers. Méfie toi et parcoure zes terres prudemment.
z’attendrais ton retour ici. Reviens vite zeune aventurier ! »
Luck lui fit un signe de tête, puis, d’un pas encore hésitant, s’aventura sur cette île mystérieuse.
S’il avait regardé le ciel a cet instant, peut être aurait il vu deux yeux violets qui l’observait attentivement. Peut être…
Chat Pitre 11 : Rencontre du troisième type
Luck se promena quelques instants dans ces terres inconnues, espérant découvrir des indices sur les raisons de sa présence en ces lieux. Il avait progressé de quelques centaines de mètres lorsqu’il vit devant lui une structure insolite : une sorte de grand cercle en pierre sur lequel étaient dessinés d’étranges symboles qui semblaient fort anciens.
Il s’approcha doucement et posa la main sur l’étrange édifice.
Une énergie incroyable émanait de cet anneau…
Tellement puissante qu’il la sentit vibrer dans tout son corps, laissant comme une trace indélébile en lui.
Intrigué autant qu’effrayé, il décida de poursuivre sa route.
Il arriva dans une clairière ou trois hommes se trouvaient. Deux d’entre eux donnaient des coups de pieds au troisième type qui gisait à terre, gémissant de douleur. Luck ne pouvait rester impassible devant un tel spectacle !
Il sorti sa pelle, pris un air féroce et se concentra…
Comme cela lui était arrivé a la ferme de Farle, une boule de feu jailli de ses main et pulvérisa un petit buisson près des deux bandits.
Ils se retournèrent, apeurés, et voyant l’air féroce de Luck, sa pelle a la main, et les restes grillé du buisson, ils reculèrent de quelques pas et prirent la fuite, laissant leur victime derrière eux.
Luck les laissa s’enfuir, préférant voir dans quel était se trouvait l’aventurier qu’il venait de secourir.
Il s’agissait d’un vieil Enutrof, le visage couturé de cicatrices.
Il paraissait mal en point, mais les vagues connaissances de Luck en médecine lui disaient qu’il survivrait.
Il soigna de son mieux le vieil homme, se servant des connaissances acquises durant ses années passées en forêt pour trouver des herbes médicinales.
Le vieil homme semblait reprendre des forces au fur et a mesure que Luck lui prodiguait des soins.
Au bout d’un moment, l’Enutrof prit la parole.
« Merci mon gars, çà va aller maintenant. »
« Vous en êtes sur ? » demanda Luck
« Mes vieux os en ont vu d’autre ! En tout cas merci, sans toi ces sacripants m’auraient achevé sans hésitation ! »
« Ce n’est rien ! c’est tout naturel ! »
L’homme hésita un instant, puis repris en fouillant son sac.
« Tiens petit, ceci est pour te remercier de m’avoir secouru »
Et il tendit à Luck une fiole remplie d’un liquide étrange ainsi que deux clés dont l’une ressemblait a une cawotte et l’autre à un chat.
« Qu’est-ce ? » demanda Luck, intrigué.
« Cette potion est un indispensable pour se protéger des maléfices qui sévissent sur cette île.
Quand à ces clés, elles sont le fruit de longues années de recherche et de dur labeur. Vois tu mon garçon, je me nommes Roger Wabbit, un nom prédestiné n’est ce pas ? J’ai échoué sur cette île il y a plusieurs années, et j’ai découvert le monde de ces prodigieux animaux. J’ai passé des mois a errer sur leur territoire, et après une folle poursuite pour tenter d’échapper à ces sinistres prédateurs, j’ai fini par trouver un château gigantesque… A coup sûr, l’endroit où sont dissimulées toutes les richesses de ces monstres. Malheureusement, l’entrée était condamnée par trois énormes cadenas et j’ai du rentrer bredouille. Rendu inattentif par la promesse de tant de richesse, je pénétrai par mégarde dans une clairière ou se trouvait un de ces fichus Wabbits. Heureusement pour moi, il ne s’agissait que d’un sage qui n’avait aucune expérience du combat. Il s’enfuit, laissant derrière lui cette clé que tu as en main. Durant plusieurs mois, j’ai continué à parcourir l’île en quête des deux autres clés.
J’ai trouvé celle ci il y a deux jours, auprès d’un second wabbit.
Il ne me reste plus qu’un seul endroit sur cette fichue île ou je ne suis pas encore allé. La troisième clé s’y trouve sûrement, mais je suis trop vieux a présent pour ces aventures.
J’avais pensé engagé les jeunes gens que tu as rencontré pour m’aider à récupérer ce trésor, mais ils ont tentés de me voler les clés et la potion. Quelques minutes de plus et il aurait été trop tard… »
« Mais vous ignorez tout de moi, dit Luck, comment savez vous que je ne vais pas aussi trahir votre confiance ? »
« Tu m’as sauvé la vie, petit, et tu as ce regard… Le regard que j’avais il y a de nombreuses années… Un regard honnête et franc, celui d’un valeureux héros ! Je te fais confiance !»
Il expliqua alors à Luck où devait se trouver la troisième clé et le château de l’île.
Ce dernier s’assura que le vieil homme était capable de rester seul, puis il pénétra dans la forêt.
A peine était il parti que le vieil Enutrof se leva, et s’approcha d’un arbre creux situé près du grand anneau de pierre. Caché à l’intérieur du tronc se trouvait un Wabbit.
Le vieil homme regarda le wabbit et lui dit :
« Ma mission est accomplie, va dire à ton maître que tout s’est déroulé comme prévu. »
Puis il s’approcha du cercle de pierre et jeta un dernier regarda la forêt derrière lui.
Il posa la main sur le cercle de pierre, et dans un éclair éblouissant il disparu.
Toutefois, si quelqu’un avait été là, il l’aurait entendu murmurer avant de partir : « bonne chance petit… Tu en auras besoin… J’espère que tu comprendras que je n’avais pas le choix. »
Mais personne ne l’entendit.