[Orcanie] Coeur-Radiant (Génèse de l'ordre-7)

 
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Trahison

Les ombres de la nuit avaient englobé le château du Comte. Et les nuages cachaient le plus souvent la lune cramoisie.
" Bonjour éclaireur " lança le garde à l'entrée.
" Bonjour Grimond, tout ce passe bien ? " lui répondit Koufir en descendant de son cheval.
" Oui, la nuit est calme, et le gel n'est pas revenu. Je pense que les beaux jours vont bientôt être là. "
L'éclaireur s'était approché du jeune garde.
Soudain, ce dernier se raidit. " N'avez-vous rien entendu, on aurait dit que quelque chose griffait la pierre. "
Tout en parlant Grimond était sorti pour observer les murailles du castel. Bien mal lui en pris. Koufir le suivait.
" Eclaireur Koufir, j'ai vu une ombre en haut de la tour nord. Gardez le sil…aaaargglll ". Son râle mourut rapidement alors que Koufir enfonçait une dague dans son poumon, l'empêchant de crier et lui enlevant la vie du même coups.
" Tu es trop curieux Grimond, je suis désolé " pensa l'éclaireur.
Koufir se tint aux aguets un moment, s'assurant que personne n'avait pu observer la scène.
" Vilni Krish ?", à ses côtés une créature venait de sortir des ombres.
" Oui, emmène le cadavre au loin et demande à l'un des tiens de prendre sa place. ".
Une seconde créature approcha du cadavre et l'observa un instant. Quelques secondes plus tard, Grimond avait repris sa place veillant à l'entrée du château.

" Chevalier de Beaumont ? Il n'est plus l'heure d'hésiter, vous savez bien que le maître ne laissera pas la faiblesse s'emparer de l'un de nous. " Le baron de Sonersee avait prononcé ces paroles en essayant d'y mettre le plus de poids qu'il put.
" Je le sais Baron, mais j'ai l'impression que les choses se dirigent vers une issue que je ne souhaite pas " Pierre de Beaumont semblait en proie à un grave problème moral.
" Il n'est plus temps de tergiverser, et le chevalier de Briskhaven va bientôt revenir. Tout se passe à merveille, et je vous assure encore une fois que la Sombre Lumière saura se montrer généreuse avec ses partisans et impitoyable pour ses adversaires " reprit le baron.
" NE ME MENACEZ PAS, BARON ! " Pierre s'était levé. " Je sais ce que je dois faire et puisqu'il en est ainsi, j'accomplirai mon destin. "
" Il n'était pas dans mes intentions de vous menacer, Chevalier. Mais n'oubliez pas que ma vie est en jeu également, le maître commencera certainement par moi, et je ne tiens pas à mourir sous ses griffes. "
Les deux hommes s'observèrent un moment en silence, seul les crépitements du feu venaient troubler ce voile. Finalement le chevalier repris la parole.
" Bon, qu'en est-il de Koufir, et des démons Krishak qui devaient nous rejoindre "
" Je l'ign... "
" Ici " Koufir venait de pénétrer dans la tente. " Bonsoir Messieurs, ne faisons pas traîner les choses, il est plus que temps "
" Le chevalier de Briskhaven ? " questionna Pierre de Beaumont.
" A environ 20 lieues, avec Greybeard et la patrouille, ainsi qu'un stupide mage d'Avalon et d'une moniale. " dit en souriant Koufir.
" J'ajoute que Divineright a échappé au piège, mais qu'heureusement pour vous, il ne se rappelle de rien de compromettant "
" Peu importe, il va l'apprendre très bientôt " ajouta Pierre de Beaumont.
" Oui, mais nous avons encore besoin de vous en tant qu'ami de Briskhaven, tout au moins jusqu'à demain " reprit le Baron.
" Bien, nous pouvons commencer les hostilités… " les paroles correspondaient au retour du sourire habituel du Baron. " Koufir, assurez-vous que la garde du château est neutralisée. Quant à vous Chevalier, vous connaissez votre tâche. ? "
" Oui, Baron, je pars sur le champs. Mais avant, un peu de mise en scène " Pierre prit du charbon de bois dans le foyer et l'écrasa dans ses mains ensuite il en mis sur son visage et ses vêtements qu'il déchira ensuite. Pour parachever le tout il s'entailla l'oreille et utilisa le sang pour compléter le déguisement. " Le temps de trouver Frassenois et nous partons à la rencontre de Briskhaven ". Le chevalier prit congé des 2 hommes.
Après quelques secondes Koufir reprit la parole. " Les démons Krishak ont pris la place des gardes de l'entrée du château. Et Pierre de Beaumont semble respecter ses engagements, tout va bien mon ami. "
Le baron avait pris un attitude soumise peu habituelle dans son chef. " Magister Koufir, le jour de l'avènement est venu, et cette nuit verra couler le sang des incultes et des mécréants. "
" Je n'en doute pas un instant… Vos hommes sont-ils prêt ? "
" Oui, ils sont rassemblé prés de l'entrée arrière du château. Plusieurs gardes du Comte ont facilement accepté de nous aider. Gaston de Harkt ne paie pas assez ses troupes à ce qu'il paraît " le baron esquissa un faible sourire.
" Bien, allons-y alors, ce soir le sang qui va couler donnera encore plus de puissance au Maître ".
" Naalh Sharr Dominam, Liberis Naalh Sharr " Les paroles s'amplifièrent, reprisent par un chœur invisible laissant un frisson d'effroi après le départ des 2 hommes
Pourtant la silhouette trapue qui sortit à leur suite, semblait ne pas ressentir la force de ces paroles impies. L'homme se dirigea rapidement vers les douves Sud, où il savait pouvoir pénétrer dans le château, sans attirer l'attention.


" Nous serons bientôt au Castel, Mon père, et vous arrêterez peut-être de vous plaindre du peu de souplesse de votre selle ? " lança Divineright qui chevauchait au côté de Tuk Greybeard.
" Je ne me pleins pas, Korben, mais il me semble que la peau dont est faites ces nouvelles selles de guerres est moins souples que celles des anciennes "
" A moins que ce ne soit celles de vos fondements qui se soient attendrie, faute d'exercices adéquats ".
" Vous blasphémez Korben…. "

Alors que Korben Divineright et Tuk Greybeard entretenaient une joute verbale amicale, le chevalier Briskhaven gardait un silence grave depuis son entretien avec Louverius, il avait hâte d'être chez le comte de Harkt et de tirer certaines choses au clair.
A quelques centaine de mètre, sur le pont menant au Val-du- Loup, le hameau le plus proche du fort du Comte, quelqu'un agitait un flambeau.
Quelques secondes plus tard, la patrouille arrivait à la hauteur de deux hommes marqués par les traces du combat.
Le chevalier Briskhaven s'approcha.
" Qui va là ? "
" Frassenois et le chevalier Pierre de Beaumont, Messire " alors que l'éclaireur répondait, Briskhaven reconnus les deux hommes. Pierre semblait blessé, sa tunique déchirée était maculée de sang et il s'appuyait avec peine sur Frassenois.
Briskhaven sauta de cheval pour se porter à leur secours. " Un clerc en tête de colonne, il y a un blessé " cria-t-il.
Frassenois transféra sa charge sur l'épaule de Briskhaven et déposa sa torche. Greybeard accourait lui aussi avec à ses côtés Dame Nemea.
" Mais qu'est-il arrivé Pierre ? " s'enquit le paladin.
" Ce n'est pas grave, juste la fatigue, ma blessure est superficielle " tout en parlant Pierre s'était appuyé plus lourdement sur Briskhaven.
Soudain, il se redressa semblant retrouver sa vitalité disparue. " Mais par contre…. " en commençant ces paroles Pierre s'était emparé de l'arme de Conrad Briskhaven et l'avait dégainée, " … il n'en sera pas de même pour tout le monde. ". Il tenait maintenant d'une main ferme l'épée, juste devant le visage de Conrad.

Le temps semblait s'être comme suspendu, et tous avait cessé de bouger et pratiquement de respirer. Dans les yeux de Briskhaven et de ses hommes, on lisait l'incrédulité,
Frassenois lui aussi semblait paniquer. " Chevalier, vous ne deviez pas, ….. rrrrrrrghhhh " L'épée avait décrit un large arc de cercle frôlant d'abord Conrad avant de terminer sa course au travers de la gorge de l'infortuné éclaireur.
Le temps repris sa course alors que Frassenois finissaient de s'écrouler. Briskhaven s'apprêtait à bondir, récupérant ses réflexes de combattant, alors qu'à l'arrière on entendait des incantation murmurées aussi bien par Louverius que par Greybeard.
Mais de nouveau, Pierre fut plus prompt, il retourna l'épée la saisissant par la lame et tendant le pommeau au paladin qui s'en saisit.
Pierre mit alors un genou à terre. " Mon frère, puisses-tu me pardonner, je t'ai trahi, et j'ai trahi nos hommes. "
Pierre de Beaumont était maintenant entouré de la troupe, et sur les visages se lisait un mélange d'incompréhension et d'irritation.
" Que veux-tu dire par là, Pierre, et pourquoi avoir frappé ce pauvre Frassenois " Tout en parlant le Chevalier s'était tourné vers Dame Nemea qui s'était agenouillée près de l'éclaireur.
" Mort ! " murmura la moniale.
" Ho ! Conrad, combien il m'est difficile de me présenter ainsi devant toi, et de demander ta clémence, il serait préférable que tu me tues immédiatement, tant mes fautes sont lourdes "
" Par la lumière Pierre, expliques-toi, je ne comprend rien à tes propos, aurais-tu perdu la raison ? "
Pierre de Beaumont baissa les yeux. " Oui en quelques sortes, j'ai passé un accord avec le Baron de Sonnersee pour lui faciliter la prise du château de Harkt "
" Quoi ! ! ! ? ? ? Mais… "
" Attends, cela n'est pas ma seule forfaiture, non seulement j'ai accordé mon aide à Sonnersee, mais j'ai également accepté d'aider son maître dans un plan pour te capturer et te livrer à lui "
" JE… je n'en crois pas un mots, tu dois être devenu fou… "
" Non Conrad, j'ai organisé l'embuscade avec Sonnersee, il y a quelques jours, avec pour objectifs de faire périr tes plus fidèles suivants. Nous avons engagés des mercenaires vikings et ensuite avec Koufir et Frassenois nous avons guidé la patrouille dans l'embuscade. J'ai vu tes hommes mourir et je ne l'ai pas aidé. Ensuite au moment de payer les vikings, nous avions prévu une petite surprise pour ces porcs. Le reste, je pense que tu le devines…. "
Le visage de Briskhaven exprimait la colère et le dégoût, et nombre des hommes qui les entouraient, murmuraient des paroles pleines de haines à l'égard de Pierre.
La main du chevalier se crispait sur la garde de son épée et son bras semblait prêt à prendre son élan.
" Chevalier Briskhaven, ne fait pas cela ", Louverius s'était approché et avait posé sa main sur le bras du chevalier.
" Laissez, Louverius, je sais me contrôler, et j'attendrais un procès pour voir ce traître pendu au gibet "
" Conrad, je ne demande pas de clémence, je sais que mes actes étaient fous et irréfléchis. Je ne mérite que la mort. Mais je voulais avant de mourir laver notre honneur pour laisser une chance au nom de ma famille de ne pas être souillé pour les siècles à venir. "
Louvérius s'était approché. " Puis-je poser une question, Chevalier Briskhaven ? "
" Faites, mage, je n'est plus le courage de parler à cet ….. ". le chevalier Briskhaven se tut. En quelques minutes, il semblait avoir vieilli de 10 ans.
" Pierre de Beaumont, Qui servez-vous et pourquoi avez-vous tué Frassenois ? "
" Je ne sers personne Mage " le chevalier de Beaumont semblait surpris de la présence de Louverius. " Quand à Frassenois, c'était également un traître, il devait m'aider à vous capturer. Profitant de la halte que vous n'auriez pas manqué de faire vu mon état, il aurait empoisonné la nourriture et les boissons de la troupe, grâce à une drogue soporifique. Une fois endormi, nous aurions supprimé les opportuns et vous aurions ramené pied et poing lié au Baron. Nous avions même prévu un plan de rechange, je devais vous raconter une histoire d'attaque des vikings aidés par Harkt et vous emmener dans un guet-apens. Mais, en te voyant Conrad, j'ai su que je ne pourrais de nouveau voir périr mes compagnons sans réagir et j'ai décidé supprimer Frassenois ".
" Hum…. Soit… Mais qui est le maître du Baron de Sonersee alors ? "
" Il sers une entité, qui se fait appeler Maître et qui se réclame de la 'Sombre Lumière "
Conrad se retourna brusquement. " Mais alors pourquoi as-tu fait cela, pour l'argent ? "
" A cause de toi Conrad, et de… Salindra. Tu n'aurais pas du me la prendre Conrad, c'est à moi qu'elle appartenait "
" Tu es complètement fou, Pierre, elle m'aime et jamais elle ne t'aurais pardonné ma mort "
" Ho non Conrad, elle ne t'aime pas, elle t'admire, toi et ton aura de héros, mais en réalité je le sais, c'est moi qu'elle aime et dès ta mort annoncée, j'aurai pu rapidement lui montrer mon amour. Je suis sur qu'elle aurait enfin compris et qu'elle se serait rapprochée de moi " La voix de Pierre tremblait.
Le chevalier de Briskhaven eut un haussement d'épaule. " Pierre, ce n'est pas en …. Et puis non, pourquoi essayer de t'expliquer. Que vais-je pouvoir faire ? "
" J'ai un plan Conrad, et en échange je ne te demande qu'une petite chose. "
" Et en plus tu as le culot de demander… enfin, crois-tu vraiment que je vais encore te faire confiance ? "
" Conrad, je ne te demande qu'une chose, je ne veux pas mourir pendu comme un traître, je ne veux pas que le nom de mes ancêtres soit souillé, je voudrais mourir une arme à la main, et le moment venu, par ta main si les ennemis n'ont pas fait le nécessaire. C'est la seule chose que je demande. Et comme plan, je te laisse seul juge. " Pierre marqua une courte pause.
" L'entrée arrière du château ne sera pas gardée, cette nuit, les hommes de Sonnersee ont dû prendre le contrôle du château et en tuer ou faire prisonnier les défenseur. Ils auront donc fort à faire. Nous pourrions nous introduire facilement dans les cuisines et de là rejoindre les quartiers du Comte. J'avais rendez-vous avec le Baron de Sonnersee, Frassenois et Koufir, pour te livrer. "
Le chevalier de Briskhaven essayait de lire dans les yeux de son ancien ami, si c'était encore un mensonge, finalement il pris une décision.
" Ce plan a au moins le mérite d'être simple, je l'accepte pour l'instant, mais pour ce qui est de ma clémence, je suis désolé Pierre, mais il n'y en aura pas, je veux que tu sois jugé. En attendant la fin de ces événements, tu resteras sous la garde du sergent Divineright "
" Chevalier Briskhaven, tout ceci doit avoir un rapport avec la vision mais je n'en suis pas entièrement certain, nous devrions prendre le temps de contacter Avalon " dit Louverius.
" Plus le temps de transiger, mage, nous partons, pour tuer des impies et des meurtriers "
" Soit, je vous rejoindrais alors, je dois lancer un sortilège pour entrer en contact avec mes pairs, cela me prendra un peu de temps "
" Nous ne vous attendrons pas Mage, mais nous ne forcerons pas l'allure non plus, j'espère vous revoir bientôt "

Alors que les cavaliers remontaient en selles, le père Greybeard entonna
" Que mes paroles t'apporte le repos "
" Que mon marteau te brise les os. "
" Que ton bouclier explose sous l'assaut. "
Et toute la troupe de reprendre.
" Ennemi, pour mourir il n'est jamais trop tôt. "
Et c'est avec ce chant de guerre que Briskhaven et ses hommes partirent au devant de leur destin



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