L'ombre et la proie, destins croisés.

Répondre
Partager Rechercher
I
L’air était frais mais délicieux. Le soleil terminait sa course loin à l’ouest, tandis que les sables brûlant de la Stygie perdaient leur feu sous un ciel déchiré. Le ton ocre du paysage devenait peu à peu violet. Il savait que c’était un moment à savourer. Voilà trois jours qu’il marchait seul, épiant chaque mouvement au loin, bravant la soif et la solitude. Gestes nerveux. Ses yeux étaient barrés d’une ligne de peinture noire. Il reproduisait ce rituel, unique vestige de son passé cimmérien, avant chaque combat. Le calme. La nuit apaisait cette maudite région et, comme si la lune eut été sa mère, elle la berçait entre les étoiles et le sang séchés des imprudents. Il pensait que la mort c’était quelque chose du genre, un bien-être oppressant, un silence glauque sous un soleil printanier, les bruits sourds d’une bataille perdue d’avance.

Des pas se firent entendre. Ils étaient discrets et méthodiques mais ne pouvaient échapper à ce tueur de la nuit. Son arc était bandé lorsque l’homme et sa sale trogne d’Aquilonien se tenaient à portée de tir. Il y eu une déchirure. Le sifflement de la flèche perforait l’air.

Il avait quitté ses terres aquiloniennes pour servir sa cause. L’air était frais mais délicieux. Ses sens étaient à l’affût… Il cherchait l’ennemi. L’étroit passage dans lequel il s’apprêtait à s’engager n’était qu’ombre et silence. La lune, pleine comme une catin d’un bordel de Khemi, l’aveuglait et lui faisait face tel un adversaire redoutable. Il pensait à sa bien aimée, à son retour en ses terres, à cette vie qu’il fallait préserver en versant le sang et en levant le glaive. Il entendit un léger sifflement. Ca brûle. Non, ce n’est pas du feu. Le sang jaillit de sa gorge, ses genoux touchent le sol. Il fait noir. Il ne pensait pas que la mort c’était quelque chose du genre, un silence glauque sous une lune oppressante, le sifflement de la flèche qui vient tout faire basculer. Le calme.

Le corps tremblotait au sol, la vie s’en allait dans cette danse funèbre. Selon ses convictions, la pureté prenait alors place dans l’âme du tourmenté. C’eut été un beau tir. Précis et meurtrier, il avait percé la carotide de cet homme. Il agonisait. Demain, dès l’aube, la nature reprendrait ses droits sur l’humain tandis que cette carcasse vidée de son âme servirait de festin à la faune du coin. L’archer n’irait pas examiner sa victime. Sourire satisfait. Elle portait les couleurs de l’axe impérial. Peut-être était-ce un messager mais le Cimmérien s’en moquait éperdument… Le seul message qu’il avait à transmettre était le baiser de la mort. Il cueillera de ses lèvres tous les fous qui se dresseront devant la volonté d’Asura. L’air est frais, l’atmosphère se tend. Demain, le soleil sera rouge et des têtes rouleront sur le sable brûlant, irrigué par le sang de ceux qui faibliront.

L’ennemi venait du nord, d’autres éclaireurs devaient être sur la piste. Il devait se replier pour son rapport. Le calme.
Citation :
Publié par Maiwai
(si tu changes la police je le lis sinon non ! )
Pfff... Tu appuies sur CTRL et tu dezoom avec la molette de ta souris... Vraiment minable ce genre de ''réponse'' ...

Sinon, le texte est court mais vraiment plaisant à lire , continue.
Répondre

Connectés sur ce fil

 
1 connecté (0 membre et 1 invité) Afficher la liste détaillée des connectés