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Il pleut ...

Par Rainn le 18/6/2002 à 9:49:29 (#1676455)

Il pleut .

Le calme ruissèle dans chaque demeure comme l'eau sur les pierres de la ruelle , seulement brisé par le martèlement haletant de ses pas . Ses pas ... chacun de ces pas , c'est un sanglot de rage qu'il étouffe , et sous sa large cape noire qui semble s'effiler vers la nuit , tendre vers le rassurant noir des ténèbres célestes , il sent un cœur débordant d'une rage folle , d'une rage tissée de peur , entremêlées , jumelées , à travers une même colonne instable qui déferle en lui , et la pluie mêlée aux larmes se charge , d'une énergie , d'un éclat sombre , qui roule et plane et tangue jusqu'à venir s'écraser lourdement comme le sol . Retourner à la Terre . Les ailes brisées ...

La nuit règne à présent en maîtresse , ses respirations saccadées ne troublent pas le repos , ou bien la craintes des âmes endormies . Toutes songent , craignent , pleurent , attendent une aube nouvelle , une aube pâle , bleutée , une aube idéale … Elles ne parviennent guère plus à percer le voile qui l'envoûte , transcender cette carapace spirituelle qui l'entoure , ces minces filins d'ombres embarrassés qui perdent son regard dans les profondeurs d'une âme en rage , d'un esprit furibond , furieux , rouge comme le sang , comme la colère , Rouge .

Ses yeux sont ouverts comme le sont ceux d'un mort , fixés sur la dernière image réelle et limpide qu'ils aient pu fixer avant de se figer , avant de tomber soit dans l'inertie , dans le repos , soit dans cet état de transe qui semblait posséder chacun de ces gestes . Il courait encore , toujours , vers l'extrémité de cette rue , fendant l'air de ses bras paniqués , repoussant les spectres qu'il sentait l'approcher , les fantômes grimaçants , contorsionnés , horribles , qui lui rappelaient avec malice sa faiblesse notoire , ces pertes , ces abandons , sa fugue … Car cette âme souveraine en son malheur , ce creuset de sentiments extrême , d'oppositions violentes , arpentait la Terre depuis bien peu de temps , et sous une cascade de cheveux ébènes , se perdait un visage encore jeune , si insouciant en apparence …
L'eau qui imprègne ses vêtements et qui coule à présent sur son visage , rafraîchit les ardeurs destructrices de l'enfant , et sa fuite en avant , son immersion vers les ténèbres prend des allures de chute , d'un effondrement , la fin de la candeur enfantine . Il part , car son temps est venu . Les moments dorés , jaunis par le temps , où tout un monde s'ouvrait , où chaque jour, les inhibitions volaient en éclat , où chaque journée apportait une fleur nouvelle , dans la prairie de son insouciance . Une Fleur .. Cette Fleur ! Son rêve , l'image qu'il portait dans son cœur , la fleur , candeur personnifiée , la pureté , celle de son cœur , celle de son âme , de ses désirs , de ses rêveries … Il l'avait perdu , ce mot n'avait plus aucun sens , à présent , les fleurs du passé s'envolent , emportées par le doux souffle de la nuit , par le murmure des temps .
Ses pas étouffés , sa course se brise .

Au milieu d'une ville , au cœur d'un monde où plus rien ne vit .
Une fleur , fane …

Par Al Syn le 18/6/2002 à 10:08:46 (#1676538)

Texte sublime
*impressionné* :merci:

Par Faruun le 18/6/2002 à 10:25:38 (#1676620)

Comme à son habitude, le vieil assassin effectue une ronde nocturne. Il aime la ville, ce mélange de parfums étranges et bigarrés qui surgissent au détour des ruelles, ces pierres avilies, façonnées et torturées, ce paysage baroque et intrigant. Le soir, alors que les ombres s’allongent pour recouvrir les pavés, il aime à se fondre en elle, observant doucement l’activité qui peu à peu prend place là où la lumière fait défaut. Le monde de la nuit.

Ce soir, la pluie tombe abondamment sur les toits, créant ces torrents frénétiques qui affleurent les bâtisses, convergeant vers le sol dans une tourmente bruyante. Les longues cordes ne butent que sur ces obstacles éphémères, les détournant un temps de leur route, avant que la chute ne se poursuive, toujours. Le bruit d’une course attire son attention. Des pas haletants, chaotiques comme les pavés qui les accueillent. Le son d’une course d’enfant. Là-bas, plus loin. Qu’est ce qui peut bien pousser un enfant à courir ainsi par ce temps ?

Par Alanis Lyn le 18/6/2002 à 10:45:50 (#1676739)

Une autre nuit... Celle-ci est sous le signe de la pluie, si epaisse qu'elle refuse sa lueur a la lune.
Debout derriere la vitre, Alanis contemple l'eau ruisselante qui court sur les paves de LightHaven... Quelque soit la ville, le chant de la pluie semble le meme... Des pas resonnent et s'eteignent au bout de la rue, etouffés par la tourmente.
Elle tire le rideau, mais le chant de la pluie perdure.

Suite

Par Rainn le 18/6/2002 à 11:46:11 (#1677133)

Une crainte nouvelle , une rage brûle dans ses yeux , puis dans ses veines , jusqu'à atteindre un dangereux flamboiement .. De longs rideaux de soie se ferment , à une fenêtre , comme sur le théâtre de son errance . La ville et son âme lui tourne le dos , lui refusent une main bienveillante , car , dans son exil vers la folie , malgré la négation de tout lien humain , de toute tendresse naturelle , il cherche un fil , un échappatoire , il poursuit une autre issue que celle offerte par la mort . Son sang est celui d’un rêveur acharné , d’un idéal tenace . Il cherche la lumière , la vérité , et pour la simple évocation de ces mots , il donnerait sa vie . Il offrirait sa vie pour déverser la clarté du bonheur sur le monde , désordonné dans les rangs des combattants du Jour , il se cache , à présent , comme une bête traquée , traquée par le souvenir , par le ressentiment , par la négation même de son être . Au centre de la place circulaire , bordée de rosaces , battue par une averse furieuse … Ses yeux sautent et roulent , d’une maison à une autre , d’une lumière qui s’éteint aux yeux inquiets qui le guettent dans l’Ombre (du moins le pense-t-il) … Il se rappelle , soudain .

Il pense à la Mer , il pense au bleu profond de ces yeux .

Ses yeux …

Il retrouve la vie qu’il s’est promis de mener , à ce qu’il s’est juré d’accomplir , non pas par amour .. Par pulsion , par besoin de s’accomplir .

Il repense à la tendresse des moments passés , dans la chaleur de ses bras … au monde , qui prenait des teintes chatoyantes , à travers ses yeux débordant de bonheur .

Plus de larmes , plus d’espoir , minéral , froid comme la vie peut l'être ...
A présent , le monde est noir , et ce constat , d’une certaine manière , le rassure. Le monde pleure . Et quand le désespoir règne , jaillit la lumière . Il sera l’Aube …

Par Azulynn Sylrus le 18/6/2002 à 12:05:11 (#1677237)

Merveilleux, même à la 2e lecture, très cher... ;)

Merci :)

Par Rainn le 18/6/2002 à 13:17:19 (#1677676)

Merci milles fois :) :blabla:

Par Rainn le 18/6/2002 à 19:47:41 (#1679981)

Folie ... Toujours , tendre et indescriptible démence ...

Amen .

Suite ..

Par Rainn le 18/6/2002 à 21:37:31 (#1680661)


Son corps avait quitté cette posture fière et arrogante , coutumière aux impétueux apprentis d'Eralys , de cet état nouveau , encore lisse comme l'onde , mais fragile , dans sa bulle cristalline ...

Sa tête s'effondre , et en paix avec son être , il pleure , à présent , de ces larmes dénuées de beauté , de ces larmes rageuses , qui n’entraînent que colère et rage … Il maudit le sort , la Terre et les hommes d’avoir crée ce monde de chair et de magie , ce monde , cette entité vivante , pourvue d’un cœur , de sentiments , de grognes et affligé d’un profond vide .. Ce vide , ce manque que lui aussi ressentait , il pouvait lire le désespoir de la Terre , les peines de tout ce qui vit , à travers chaque rayon de lumière , à travers les mots , et au plus profond des yeux , la résignation d’un monde qui ne supportait pas , qu’il ne supportait plus …

Sa tête se balance , avant de tomber sous l’emprise de ses bras crispés , aux veines saillantes .. En cet instant , la mort lui aurait semblé une délivrance divine , un cadeau des cieux .. Les hautes bâtisses prenaient des allures de barreaux , de murs dominant ce monde , la matérialisation de son propre emprisonnement : il fallait à présent quitter la ville , quitter ce berceau qui l’a vu naître , grandir , mourir dans chaque heure , un peu plus , amorcer un déclin dont il avait voulu la chute finale , le grand aboutissement en ce jour , en un jour pluvieux où toutes les âmes en peines de ce monde versaient des fleuves de larmes sales … Sa dague semblait appeler ses mains tremblantes , afin de couper , définitivement , ce cordon absolu qui le reliait au cœur du monde , cette pulsion qui allait ensuite le conduire aux confins de Tout Ce Qui Existe .. Pourtant , sous l’emprise de cette transe pâteuse , dense , il se refusa à l’éventualité du suicide , car quelque chose d’autre le portait , une force aérienne , qui luisait au cœur de son être , qui le veillait d’un œil protecteur , une sorte de bonne étoile , comme ont coutume de dire les hommes …

Ce passé si incertain , si lacunaire , qui tournait dans ses pensées puis dans ses rêves comme un refrain obsédant , tambourinant , battant les parois de son esprit , avait , à l’usure , broyé les avants de sa raison , de ses racines humaines , au point que dans la pénombre , fébrile et imprégné de froid , on aurait pu le confondre avec une bête , une bête sauvage , inhumaine …

Soudain , un appel , issu des forets lointaines , un appel qu’il reconnut instantanément , l’appel de Sa voix , de son étoile , de cette âme si proche , de cet être qu’il connaissait si bien , sans jamais l’avoir rencontré … Cette esprit immortel , virevoltant dans les landes de son imagination luxuriante … L’antithèse du monde matériel dans lequel il évoluait .. Le fil de la raison , l’autre côté du miroir …

Il pleuvait toujours , mais , faible et incertain , il repris sa course éplorée , au milieu d’un monde où rien ne vit , au milieu d’une ville réelle à en mourir …

Il courait , toujours , aiguillé vers un point d’infini , un point qui pouvait symboliser la délivrance , comme la folie , comme la Mort de l’âme …

Qu’importe , il se sentait déjà mort …

Wish..

Par Rainn le 18/6/2002 à 22:03:45 (#1680876)

Forever praying pour toutes les Lucioles Sans Défense du monde ... :) Forever dans ses serres ...

Rainn , serviteur de l'absolu . :monstre:

Par Rainn le 19/6/2002 à 12:41:09 (#1683588)

Un poëme
Quelques mots
Une aura légère
T'emporte
De doux rêves
Virevoltent
Au fil des trèves
Dans un brouillard nacré
Le long des maux
Dans les crevasses obscures
De tenèbres dorées

Donner des ailes à une pensée
Qui fleurit dans les coeurs
Donner vie à ses peurs
Pour ensuite mieux les contrer
Se laisser envahir
Par la haine ou le désir
Crier au monde un bonheur
Sur la surface de la Terre
Répendre les fleurs
D'un esprit érrant
Au gré des pluies
Ecumant la haine
D'un onde dechaîné

Des mots épars
Aux quatres vents
Se rejoignent
Ici et maintenant
Pour former un être
D'encre et de sang
Nourri de mon coeur
Abreuvé de seniments
Qui puise dans de noires profondeurs
L'espoir qui brille dans mon coeur

Une pensée échouée
Sur une feuille imaginée
Qu'on dispose à l'envie
Aussi loin que le vent
Pourra nous faire voguer
Tant que soufflera la vie
Je me battrai
Nous nous battrons
Et ce monde , nous le créerons !
A la croisée de l'amour et de la paix
Pour nos enfants ...


Luciole Onirique Versée ds l'Errance

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