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RĂŞve d'un autre temps (long)

Par Carna Rogue le 7/6/2002 Ă  22:01:19 (#1611359)

Mon esprit flotte, littéralement, libéré de ses entraves corporelles. Douce sensation que d’être un instant libérée de ses chaînes de chair, de regarder le monde sans devoir prêter inconsciemment attention a ces milles petites choses qui font qu’on vit. Ivresse de cet unique sentiment de liberté ou la seule retenue est celle que nous nous imposons. Délivrance bien vite oubliée alors que mon esprit s’aventure dans les limbes du temps, voguant sur les vagues du monde Onirique a la recherche d’un passé perdu. Le flot de mes souvenirs remontés, je m’arrête sur un décor particulier, un moment gravé plus profondément dans les méandres de ma mémoire. Je suis là, Assise a même le sol, sur un balcon de glace, Protégée par une robe fait d’un seul pan de tissu, dont la finesse n’empêche pas la chaleur magique qu’elle diffuse de maintenir son porteur a l’abri du froid. J’observe les étoiles, pensive. Sans même m’en rendre compte, mon esprit se fond a ce corps illusoire, le rêve prenant cette fausse texture de réalité pourtant si convaincante…

Je suis donc assise là, sur le sol dont je ne sens la froideur qu’a travers mes mains posées sur lui. Je repense a ces derniers jours, qui ont vu mon arrivée dans ce palais magnifique qui sied au cœur de glaces immortelles. Obsédante, mes pensées reviennent toujours a cette même personne, sans qui mon corps serait mort gelé, mon âme damnée pour l’éternité. Je sens encore la caresse tendre de ses mains sur mon corps meurtris, la douceur de savoir me réconfortant sans savoir si je l’entendais, sa vision qu’a travers mes perceptions encore brouillés je prenais pour angélique. Jour après jour, seul l’espoir de la revoir et de l’entendre a nouveau me soufflait de ne pas m’endormir sans lendemain. Le temps a fait son œuvre et, d’ange gardien, elle est devenue pour moi gardienne de mon sommeil agité, pour finalement devenir obsession alors que je comprenais avoir survécu. Elle seule était responsable de ma survie, elle seule avait guidé mon combat pour vaincre la mort.

Elle fut une compagne attentive, prévenante, me grondant avec douceur lorsque je tentais seules des exploits qui m’étaient encore impossibles, me soutenant alors que mes pieds trébuchaient encore, trop faibles pour supporter mon poids. M’obligeant a avaler d’un simple sourire une nourriture délicieuse mais si dur a assimiler. Plus tard, j’ai appris qu’elle préparait chacun de mes repas, semblant tenir a ce simple fait comme sa vie. Elle me faisait rire, réfléchir, oublier… sans doute était-ce a ce moment la chose la plus importante qu’elle m’offrait… oublier. Dès que je pus a nouveau marcher, elle me fit visiter son domaine, me décrivant chaque pièce avec passion, me contant chaque anecdote avec une joie de vivre contagieuse.

Bien vite, ces promenades ne sont devenues que prétexte a la voir, et mes pieds auraient pu me porter facilement alors que je m’appuyais encore contre elle, feignant de trébucher pour qu’elle resserre con étreinte. Ses fins cheveux d’or aux reflets ambrés, son regard magnifique ou brillait l’espièglerie de la jeunesse, son sourire si vivant que portaient des lèvres que je devinais d’une douceur sans égal, ses traits fins, sa peau si pâle où jouait avec délice les rayons d’un soleil palissant devant elle… tout en elle m’obsédait et me transportait de bonheur. Pour la première fois, je craignais d’avancer sur ce terrain dangereux, où le jeu n’en était plus un, j’avais peur qu’a mes sentiments elle ne répondent que par l’amitié, me replongeant dans les affres d’une souffrance sans fin.

Je suis donc lĂ , assise, et mĂŞme si je regarde la lune ronde et les myriades dÂ’Ă©toiles qui garnissent le ciel, je ne pense quÂ’a elleÂ….

-
Ha, tu es là ! je t’ai cherchée dans tout le palais…

Je n’ai pas eu besoin d’entendre sa voix, le parfum aux essences divines l’accompagnant toujours ayant signalé son arrivée a mes sens. La voici qui s’approche et s’assied joyeusement a mes côtés, elle… Aloisia.

-
Que fais-tu ici toute seule ? on donne une réception en bas, tu ne viens pas ?
- Non, tous les lustres du monde et tous les courtisans de ton palais ne remplaceront jamais ça… Dis-je en lui montrant d’un vague geste de la main les étoiles si présentes dans cette contrée.
-
C’est la lune…les étoiles…tu ne préfères pas venir danser et t’amuser ?
- Pas ce soirÂ… mais vas-y si tu veuxÂ…
- Non, je préfère rester avec toi
- Tu sais… je vais bientôt repartir, tout le monde ici me fait ressentir que je suis une étrangère, que je n’y ai pas ma place, puis, je n’aime pas rester trop longtemps en place…
- Non, tu n’es pas une étrangère pour moi ! et je veux que tu restes ! Poursuit-elle avec véhémence, habituée a ce que l’on réalise le moindre de ses désirs.
-
Tu te feras d’autres amies… tu m’auras vite oubliée
- Non, tu es plus que mon amie, et si je ne veux pas que tu partes, c’est parce que je… Souffle-t-elle, encore peureuse de ces propres pensées.

Nos regards se croisent, et les mots deviennent subitement si inutiles, si désuets. Dans son regard, je peux lire le même désir qui me hante délicieusement depuis de nombreux jours. Irrésistiblement, nos corps s’attirent, nos lèvres se cherchent, nos mains se joignent comme autant d’expression d’une passion dévorante. Nos apparats ne sont bientôt plus qu’un triste souvenir, la froideur de la glace oubliée devant la chaleur de nos étreintes. Nos corps et nos esprits s’enlacent, entamant une danse sensuelle, carnassière. Ses mains sont partout, éveillant a chaque caresse un frisson infini qui parcourt mon corps. Nos langues entament un ballet où chacune vient avidement goûter a l’autre. Mais déjà il me faut plus de sa douceur, et mes lèvres partent a la conquête des courbes de son corps, explore chaque parcelle de sa peau sans en laisser aucune vierge d’attention. Je la sens brûlante et implorante entre mes mains, alors que je viens enfin goûter a ce nectar divin, sublime ambroisie dont l’arôme intoxiquant embrume mes sens. Nos ébats se continuent alors sans fin, fruit d’un désir qui semblent ne jamais vouloir s’éteindre, d’une envie sans limites. Nos gémissements sont une ode céleste au plaisir alors que nous nous enfonçons dans ce monde charnel, engloutissant nos esprits dans un torrents de sensations.

Lorsque je me réveille sous les draps de son lit, le lendemain, la première chose que je fais est de prier que ce ne fut pas un rêve. Immédiatement, la présence chaude et rassurante de son corps blotti contre le mien me rassure. Doucement, je laisse le bout de mes doigts parcourir avec précaution le bout de sa peau, de peur de la réveiller. Elle frissonne et sourit dans son sommeil, tandis que j’accueille ce premier sourire comme une bénédiction sans fin. Je ne me lasse pas de la contempler alors qu’elle se presse inconsciemment contre moi, sa peau cherchant le contact de la mienne. Cette nuit je suis morte pour renaître dans ces bras, mon âme subissant une damnation que je voudrais éternelle, mais que je sais malheureusement être éphémère. Je sais en moi-même que je craindrai chaque jour voir arriver la faucheuse, tout comme je sais qu’il n’y a qu’en m’abandonnant a ce sentiment que je pourrai, en sa présence, effleurer un court moment d’éternité, comme cette première nuit. Je déborde d’un bonheur indescriptible, mais même les larmes de ce dernier me sont refuser…

Alors que mes pensées s’assombrissent un instant, je remarque une petite araignée a la démarche agile se frayant un chemin sur son épaule agité d’une paisible respiration. Je me prends a suivre, amusée, l’évolution de cette intruse sur le grain fin de la peau de mon égérie. Claudiquant sur ses huit pattes, elle atteint bientôt sa gorge, et alors tout bascule, cruellement, elle plonge ses crocs dans la peau fine de ce dernier, grandissant a vue d’œil alors que le sang inonde bientôt la scène. Cri d’horreur muet qui se fige dans ma gorge alors que je la vois mourir, et que l’araignée part un rire sinistre semblant aussi réelle que la scène est irréelle. Mon regard s’emplit du sang de mon amour, de ma vie, alors qu’une voix insidieuse me souffle que c’est ma faute si elle est morte, que c’est ma folie de croire a cet amour qui l’a tuée…

Je me réveille en sueur, réintégrant subitement la réalité pour fuir cette vision cauchemardesque. Ma respiration saccadée se calme peu a peu, et bientôt je frappe les draps pliés de rage. Ma colère, ma haine remplacent ces larmes qui jamais me viennent, toujours me hantent. Je regarde ce lit défait où je suis seule… si seule…

Reflet de lune, tour des dieux, je ne saurai jamais, mais un bref éclat doré attire le coin de mon regard. Délicatement, je prend entre mes doigts un fin fil d’or, un de ses cheveux resté là. Je l’entoure autour de mon doigt, et me recouche, posant mes lèvres sur ce présent, Cruelle présence d’une part d’elle qui me rappelle tant son absence. Je murmure doucement, le sommeil me gagnant a nouveau…


- Je tÂ’aimeÂ… oĂą que tu sois

HRP : Ă©crit en Ă©coutant Fields of the nephilim - Elyzium

Par Keped Elfy le 7/6/2002 Ă  22:20:27 (#1611494)

chaud, beau, bien ecrit, bravox.

Par Silwenne le 8/6/2002 Ă  1:15:32 (#1612441)

Magnifique... *Long soupir*
Je suis sous le charme et revois des lieux inspirés pas d'autres musiques que seule l'imagination permet de voir.

L'important est invisible pour les yeux...

Par Syndrael le 9/6/2002 Ă  13:23:40 (#1620229)

*Comble enfin l'impardonnable lacune de non lecture de ce post et le remonte avec insistance.*
Magnifique.

Par Lorana le 9/6/2002 Ă  16:51:48 (#1621614)

:lit: *pense pareil que les gens au dessus* :amour:

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