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RĂŞve et murmures

Par Silwenne/Syndrael le 1/6/2002 Ă  18:58:06 (#1570638)

Syndrael gisait sur son lit depuis le départ de Kehldarin et Prophetia venus à son chevet, s’occuper de sa blessure et de la fièvre de Lorana, puis de Leylia qui n’avait réussi qu’à mettre son désespoir en sursis. Le visage tendu d'une intense douleur ou une profonde réflexion, elle était allongée au dessus des draps, n'osant s'approcher de Lorana endormie à ses côtés, de peur de la blesser, la briser.. la faire fuir elle aussi.
Accablée de cauchemars éveillés, de sombres pensées, harcelant rappel de sa peine, elle se tournait sans cesse, malmenant sa blessure, ne trouvant ni oubli ni solution. Elle se leva brusquement, luttant un instant contre le vertige et entreprit d'écrire une lettre qu'elle déchira aussitôt. Elle reste assise un long moment, le visage posé sur le bois de la table, les cheveux éparpillés en désordre.

Dans sa chambre de lÂ’auberge, quÂ’elle occupait depuis quelques jours Ă  lÂ’insu de beaucoup, Silwenne pleurait... comme chaque soir ne ressentant plus rien de sa blessure, comme engourdie par le froid. Mais sa douleur Ă©tait autre, bien plus insidieuse.
Dans une douloureuse impuissance, l'aubergiste, Halam commençait à se maudire de laisser ainsi sa locataire ; d'autant plus que ses cris avaient fini par faire fuir les derniers clients nocturne et avaient manifestement un effet désastreux sur l’humeur de Geena, d’ordinaire si aimable et souriante.

Syndrael posa son regard sur Lorana, toujours tremblante de fièvre et fut prise d'une pensée qu'elle rejeta dans l’instant, les poings crispés.
Elle se redressa furieusement malgré sa faiblesse, d’un geste dont l’énergie la surprit et sortit, sans se couvrir.. prendre l'air. Elle n’avait fait que quelques pas lorsqu’elle s'appuya au mur de l'auberge, prise d'une faiblesse passagère, respirant difficilement. Elle tenta de desserrer le bandage, vain effort compte tenu de la minutie qui avait déployée pour le fixer, et le dissimula sous sa robe.
Comme endormie par les herbes et les onguents, elle s’étonna un moment de ne plus rien ressentir dans la poitrine, ne sentant même plus son coeur battre.. sensation particulièrement oppressante.

Silwenne savait que ses sanglots ne cesseraient qu'au sommeil venant, l'accompagnant comme on accompagne un chien malade.
Sur son lit, les larmes perlaient à ses yeux, tombant en gouttes de glace sur les draps blancs. Inconsciemment elle avait cherché l'odeur de Syndrael dans cette chambre, sur ce lit ou elles s'étaient aimée. Pourquoi était elle là alors qu'elle pensait avec obsession a sa douce, meurtrie sans doutes, se consolant dans les bras d'une de ses amantes.
Un nouveau cri de douleur, nullement physique, vint s'étrangler dans sa gorge a la voix cassée, rauque d'avoir trop pleurer.

Dehors, Syndrael avait glissé, sans forces contre le mur jusqu'à la porte de la taverne, et s’était laissé tomber sur une chaise à l'intérieur, lançant un pâle sourire à Halam, ne ressentant même pas le désir de se saouler, terrifiée par l'idée d'oublier. Elle retrouvait lentement ses forces dans l’ambiance lugubre de la salle commune, mystérieusement désertée.
Elle entendit un vague écho du cri, étouffé par les deux murs, dans silence glacé de la pièce, se répercutant doucement avant de s'évaporer sans qu'elle puisse en déterminer la source, mais elle constata la soudaine crispation d'Halam et l’interrogea des yeux..

Silwenne ne sentait même pas le sommeil la rejoindre, juste cet engourdissement, ce voile, comme le voile de la mort avant qu'elle ne vous emporte. Même le froid n'avait plus prise, l'obscurité de la chambre, l'écho de ses cris qu'elle n'entendait même plus. Mais il faudrait lutter, accomplir sa tâche et voir ensuite... Que faire d'autre que crier sa haine de la vie, de son sort, ses amours perdu, appeler la mort. Crier a s'en déchirer la voix, le visage enfouis dans un oreiller, maintenant bien inutile tant ses cris l’avaient rendues aphone.

Syndrael se leva sans s'en même rendre compte, sans qu'un mot n'ait été échangé et se glissa comme une ombre vers les chambres, une clef à la main. Elle parcourut les quelques mètres, sentant un vent glacé balayer son visage. Juste la revoir..
Elle déverrouilla la porte de sa chambre sans le moindre son, d'une main tremblante mais experte et l'entrebâilla après avoir soufflé les bougies dans le couloir.
Elle s'avança doucement, sans un craquement dans le plancher, évaluant son éveil à sa respiration, ne respirant plus elle-même, et fit lentement le tour du lit, l'air bruissant imperceptiblement dans le tissu de sa robe.
Silwenne était bien là, recroquevillée sur elle même, exaltant un râle muet dans un noir presque total. Son corps, à peine recouvert d'un drap froissé, était parcouru de spasme irréguliers et violents, tandis qu’elle sanglotait sans discontinuer.
Elle ne remarquait plus rien de ce qui l'entourait, perdue dans les méandres de sa peine glaciale.


Syndrael s'allongea à ses côtés, au dessus des draps et passa lentement un bras autour d'elle, avec une infinie douceur. Sans dire un mot, elle s'approcha pour se coller à elle, espérant diminuer ses spasmes.
Silwenne frémit : "Encore ce rêve, je deviens folle, je le fais a présent éveillée..."
Elle respira plus calmement, s'apaisant sensiblement : "A quoi bon résister... Profite des rêves Sil, c'est tout ce qu'il te reste..."
Les cils collés de cristaux de glace, une fine buée froide s'échappait à un rythme régulier entre ses lèvres entrouvertes.
Syndrael se mordit vivement la lèvre, accédant à un état de conscience suffisant pour réaliser son acte, et soupira silencieusement de la voir cesser de trembler . Elle sourit avec tendresse, refusant de penser à l'avenir laissant échapper une larme brûlante d'une de ses paupières avant de s'endormir malgré elle, la serrant dans ses bras, blottie contre son dos.
Dans un souffle a peine audible malgré le silence total de la pièce, Silwenne murmurait : "Tu me manques tant..."

Elles dormirent sans cauchemar pour la première fois depuis plusieurs jours…

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Le matin arriva sans que Syndrael ne sente la lumière envahir la chambre, couchée à l'ombre de Silwenne, qui ouvrit doucement les yeux, grimaçant une insulte au soleil dans un gémissement rauque.
Elle bougea doucement le bras passé autour de sa taille en entendant le son de sa voix, l'esprit embrumé de fatigue. Silwenne lui caressa la main encore dans un semi sommeil, se croyant encore dans son rêve, avec une seule idée: le faire durer aussi longtemps que possible.
Soupirant de bonheur, ne pensant qu'au contact de sa main sur la sienne, Syndrael pressa son visage contre son dos, toujours à demi inconsciente, ne vivant que pour l'instant. Silwenne sentit un souffle chaud sur sa peau froide et ouvrit enfin les yeux, réalisant qu'elle ne rêvait pas. Elle regarde la main dans la sienne et en reconnu la peau, le parfum.
Son coeur se mit à battre a tout rompre et elle serra doucement les doigts de Syndrael contre sa poitrine ne bougeant pas de peur de la réveiller, elle qui respirait toujours paisiblement contre son dos.

Le regard droit posé sur le mur en face d’elle, se mordant la lèvre sentant rapidement s'acheminer une vague d'émotion, Silwenne ferma les yeux pour savourer chaque secondes de ce moment de bonheur perdu au milieux de ses tourments tandis que Syndrael sommeillait toujours, l'autre main posée contre son dos, remuant parfois faiblement. Elle frissonnait légèrement et se blottissait contre elle, l'enlaçant de plus prés.

Silwenne aurait aimé la réchauffer mais n'était que glace. Elle resserra alors son étreinte avec tendresse et dépose un baiser sur le dos de sa main..
Syndrael pose la bouche contre son dos, lui caressant doucement les doigts en murmurant des mots dans une langue inconnue, sans doute en Angelusien, que la seconde s'efforça de retenir phonétiquement sans en comprendre le sens.

Elle se tut après quelques phrases, manifestement toujours entre le sommeil et l'éveil, et murmura d'une voix presque inaudible : Je t'aime...

Silwenne tressaillit au doux son de ces mots si longtemps espérés. Elle soupira d'un bonheur si simple dans sa vie de cauchemar, s'imprégnant de tout son être pour en garder un souvenir profond. Elle ne souhaitait pas la réveiller, voulant la garder prés d'elle le plus longtemps possible. Syndrael ne faisait pas un geste, trop heureuse pour jamais s'éveiller d'elle même. Elle sourit, respirant son parfum, ne sentant que chaleur là où il n'y avait pourtant que froid.

Elle reste immobile, sans se réveiller, sentant la présence chaleureuse dans son dos, la gardant a elle, rien qu'a elle en ce fragile moment de tendresse extrême, gardant les paupières closes. Elle sourit doucement en sentant son souffle et son odeur apaisants.
Toutes deux allongées et enlacées, Syndrael remuait parfois doucement pour ne pas se séparer d'elle, les yeux fermés.. pour toujours.


Silwenne / Syndrael

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Par Leylia le 1/6/2002 Ă  19:37:12 (#1570946)

:lit: :amour: Quelle douceur dans l'Ă©crture, quel bonheur pour les yeux, *essuie une larme au coin de l'oeil* que dire de plus si se n'est que c'est magnifique :ange:
*commence à apprécier son week-end a lire de fabuleux rp au lieu d'être en jeu*:p

superbe

Par Prophetia Astrae le 1/6/2002 Ă  20:08:13 (#1571151)

:lit: Oui moi tout comme Leylia:merci:

Par Lorana le 1/6/2002 Ă  20:11:10 (#1571176)

:lit: sublime et riche en emotions :amour:

Par Arken le 1/6/2002 Ă  20:45:10 (#1571472)

:amour: tout pareil que ses Dames :amour:

Par Cheni Poussière le 1/6/2002 à 21:43:25 (#1571900)

Quel post sublime !


Provient du message de Arken :
:amour: tout pareil que ses Dames :amour:


prétentieux !:D

Par Kehldarin Osten MSF le 1/6/2002 Ă  22:24:38 (#1572238)

:chut: :lit:
comme ces dames...
*pas prétentieux* :p

Par Azulynn Kissous le 1/6/2002 Ă  23:38:25 (#1572825)

Très beau, comme toujours :amour:
Avouerai-je que j'ai du mal à m'y retrouver entre toutes ces dames et leurs histoires d'amour et de mort ? ;) Tant que c'est si délicieux à lire... :chut:

Par Ezechiel Vael le 2/6/2002 Ă  0:51:39 (#1573282)

:lit:

Par Carna Rogue le 2/6/2002 Ă  1:09:49 (#1573359)

:lit: *regrette de n'être pas arrivée plus tôt pour suivre tout cela sans devoir courir après le fil de l'histoire*

Par Nevaeh/Heaven le 2/6/2002 Ă  3:54:06 (#1574064)

*en pense pas moins mais prefere édité par respect du rp au sens lare du terme*

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