Il n'y a pas assez de médecin, parce que l'état a été trop strict (numerus clausus). Vous proposez comme solution de devenir encore plus strict.
Est-ce qu'on ne risque pas alors de voir se vider les facs de médecine de leurs étudiants qui vont aussitôt se réorienter vers autre chose ? Ce sera quoi la solution ensuite, forcer les étudiants à choisir médecine ?
Prenez un peu de hauteur, c'est un problème structurel qui n'a aucune solution immédiate. Dès lors, il serait plutôt pertinent d'éviter des solutions yakafokon dont les effets pervers provoqueront une situation encore pire d'ici une décennie ou moins.
Il faut donc viser à long terme, et chercher à déterminer comment passer l'entre-deux sans empirer les choses.
Le libre prix des honoraires des actes médicaux dans les déserts médicaux pour y faire revenir les médecins est une piste. C'est un coût à supporter pour le patient, mais c'est toujours mieux que de ne pas avoir de médecin du tout.
On pourrait néanmoins trouver une solution entre deux, notamment en rendant inaccessibles l'installation dans les zones déjà trop dotés -- sauf pour les natifs & les regroupements familiaux, évidemment.
Concernant le Numerus Clausus, c'était une erreur mais je ne suis pas certain que sa suppression à elle seule réglerait le problème. J'en veux pour preuve le cas des IDE. Malgré des IFSI qui peinent à répondre à toutes les demandes et qui forment à tour de bras (10.000 demandes dans celui de ma ville de 20k habitants pour 50 places -- bien que ce chiffre doit être relativisé car il est possible de formuler plusieurs vœux), chaque année nous avons 80 à 100 postes d'IDE vacants dans mon département. Elles viennent effectivement se former chez nous, mais la plupart repartent et celles qui restent ne sont pas assez nombreuses pour ne serait-ce que combler les départs. Tu pourrais monter l'IFSI à 100 places que le problème serait le même. Et c'est sans parler des paramédicaux.
En s'attaquant au dynamisme de nos petites et moyennes villes dont l'immobilisme affiché tire sa source dans la sur représentation des vieux aux élections locales, en arrêtant de voter un ONDAM inférieur aux besoins ayant comme conséquence d'organiser structurellement le manque de moyen et la dégradation des conditions de travail, et en ayant une politique salariale ambitieuse avec une vraie hausse des salaires qui rattrape les nombreuses pertes depuis 30 ans afin de rendre leurs lettres de noblesse aux métiers de la santé & du social, on réglerait déjà de nombreux problèmes m'est avis.
Sans les mercenaires en question (et je vois que la campagne marketing fonctionne à plein sur certains) le système français se serait effondré depuis longtemps.
Merci de ne pas cracher sur ceux qui tiennent le système à bout de bras et ont mené parfois totalement seuls la bataille du covid. Un peu de considération, information et respect merci.
Je faisais surtout référence aux docteurs intérimaires qui se gavent avec par exemple des gardes aux urgences à 1700/1900€ net pour 24 heures -- ainsi que les IDE même si le taux horaire moyen négocié est beaucoup moins important. Eux, se sont de véritables mercenaires à mon sens et qui ont réussi à faire reculer l'état l'an dernier sur sa volonté d'encadrement de l'intérim médical. Et je n'ai pas besoin de marketing pour me fonder un avis sur la question après 13 ans de métier, merci  .
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