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(Chroniques d'une vie) - Sans l'espoir de triompher.

Par Acyde le 19/1/2002 à 16:34:39 (#744034)

Cétait encore bien pire que tout ce quils avaient redouté. Il ny avait aucun espoir de survivre. Aucun. Et pourtant, nul naurait eu lidée de désespérer. Les hommes de la Milice ne défendaient pas leurs vies, ils défendaient leurs familles, leur passé, leur Province. Oui, cétait là un véritable baroud dhonneur, le plus insensé et le plus beau quils pouvaient se promettre, une absurde duperie dont tous connaissaient la fin.

En retrait, un jeune soldat -si jeune !- sautorisait une pause pour contempler le champ de bataille. A son air préoccupé et sérieux, on devinait quil sintéressait davantage aux éléments tactiques de la scène quà son triste spectacle. Sil avait éprouvé le besoin de se rassurer, il eût peut-être pu considérer lincompétence stratégique évidente de lennemi. Mais pour lui, cette incompétence était synonyme dincurie, et il ny pouvait voir avec amertume quun rappel supplémentaire de linexorable issue du combat. La Milice de Nor devait encore compter trois cents soldats, hommes et femmes, tous prêts à rendre leur vie contre un peu dhonneur. Les envahisseurs étaient sans nombre ; quelquun avait parlé de six mille hommes, mais cétait sans doute en deçà de la vérité. Il ny avait pas une colline sur laquelle on neût pu voir se dresser leurs tentes, comme daffreux bourgeons noirs.

- Wilhelm, naugh zuzhma lunaugh !

Le jeune homme nhésita pas un instant. Sans même sêtre retourné, il sélança dans la direction indiquée. Le langage de bataille était concis et sans équivoque, des années de formation avaient fait de lobéissance aux ordres un réflexe. Ses foulées étaient des bonds, à peine ralenties par son armure souple et légère, le plastron vert sombre de la Province. Un des siens était aux prises avec deux mages délite ennemis, à cent soixante mètres nord-ouest, et chaque seconde pouvait avoir raison de lui. Si nimporte quel Milicien savait se défaire sans trop de peine de cinq soldats adverses, il nen allait pas de même pour les mages -surtout les élites et éminences- et pour cela lentraide était cruciale.

Flottant dans une houppelande bistre et marbrée de noir, le visage caché par un masque sinistre, les deux sorciers faisaient leffet dinfâmes jumeaux, comme deux épouvantails animés par la malice. Entre eux se débattait une jeune femme, cherchant avec fougue à leur faire goûter de sa claymore, tandis que ses barrières de mana se laissaient de plus en plus submerger par les attaques ininterrompues. Sur le point de prendre le dessus, un des élites se désengagea à contre cur pour neutraliser la trombe qui fondait sur lui. Lurgence de la situation navait pas fait omettre toute prudence au milicien et il se méfiait de son adversaire comme de la mort. Ses airs de pantin un peu gauche étaient hautement trompeurs : plus insaisissable quune anguille, il ne manquait jamais de se dérober au dernier instant, laissant siffler les armes dans le vide.

Immobile, Wilhelm fixait le masque indéchiffrable du mage. Même sil savait avoir lavantage sur lui, le duel nétait pas gagné par avance et il naurait pas le droit à lerreur. Le jeune soldat choisit de lui laisser linitiative, prêt à réagir et contre-attaquer. Il guettait son adversaire comme un félin sa proie, les muscles tendus, les sens en alerte, et empoignait fermement son sabre en sa main gauche. Les cris de rages de la bataille étaient lointains, très lointains et la tension qui précédait le combat semblait plus éprouvante encore que lassaut lui-même. Soudain, limprévisible se produisit. Dans un geste fulgurant, lélite plongea de lavant, dague en main, droit vers la gorge. Par un réflexe impensable, le milicien amorça un mouvement desquive, dégageant sa tête de quelques centimètres sur le côté. La lame lui lacéra la chair et glissa sans atteindre son but. Dans lélan, lautre fut incapable de corriger son geste et plongea prestement hors de portée du sabre. Avant même de comprendre, Wilhelm commença dincanter, trois brèves syllabes, tout en cherchant à rétablir sa garde. Lélite disposait dun sort daccélération, en incantation discrète qui plus est ! Sacrifiant une partie de ses protections magiques, il rétablit léquilibre en saccélérant à son tour. Mais déjà le sorcier repassait à lattaque. Il maniait son poignard avec la finesse dun escrimeur, pointant, estoquant, écharpant à une vitesse démente. Tous deux se mouvaient désormais avec cette célérité hors du commun, virevoltant en silence comme pour un complexe ballet. Le sabre cinglait lair de façon continue, la dague piquait et griffait sans cesse, chacun sacharnait avec rage sur le vêtement de lautre. Alors que la fine lame de lélite senfonçait dans son flanc, le soldat parvint à lui saisir le bras et accompagna son geste pour le déséquilibrer. Aussitôt, une violente décharge jaillit de la dague et lui fit lâcher prise. Lautre, qui avait déjà commencé à compenser le mouvement vers lavant, sen trouva déstabilisé et recula dun pas pour récupérer son équilibre. Ignorant la brûlure qui lui cisaillait les entrailles, Wilhelm en profita pour asséner un mortel coup de taille que le mage ne put totalement esquiver. Son bouclier de mana freina suffisamment le sabre pour lui offrir le temps de plonger et la lame effilée frappa le bras, tranchant net létoffe, la chair, los. Lélite roula avec souplesse au sol et se releva en un éclair, prêt à riposter. Autour deux, le temps semblait prodigieusement ralenti, comme si lunivers avait suspendu son action en attendant lissue du duel. Le jeune soldat prit un bref instant pour soigner toutes ses blessures, et lautre ne manqua pas den profiter pour retenter une attaque. Laura pourpre qui lentourait faiblit visiblement tant il consacra dénergie à son nouvel assaut. Immédiatement, une vague démesurée de puissance nécromantique jaillit du corps du sorcier et sabattit sur son adversaire, intense et destructrice. Elle neut aucun effet. Sans lui laisser le temps de réagir, Wilhelm bondit et lui lacéra la poitrine de la pointe de son arme. Lélite était encore parvenu à se dérober à temps. Celui-ci tendit son bras valide et déchargea une violente salve dénergie. Par réflexe, le milicien ajusta ses défenses magiques en conséquence. Ce fut une erreur. Lattaque ciblait le sabre et atteignit son objectif sans peine. La lame vola en éclats, au ralenti, comme si elle rechignait à se briser. Il fallut un instant au jeune soldat pour réagir, un instant que son adversaire mit aussitôt à profit. Il lança un sort dinvisibilité qui lui donna une apparence fantomatique et enchaîna par un coup de revers visant exactement le coeur. Sil en avait eu le temps, Wilhelm se serait félicité davoir prévu telle éventualité en gardant active sa détection de linvisible. Pour lheure, il feignit davoir perdu de vue le mage et le laissa franchir sa garde jusquau dernier instant. Alors, avec toute la célérité que lui octroyait la magie, il lui saisit le poignet et arrêta la dague qui déjà pénétrait le plastron. Dans un mouvement aussi fluide que fulgurant, il le tira à lui, lui planta le morceau de sabre quil lui restait dans labdomen et le projeta par dessus son épaule. Le corps fluet de lélite décrivit un arc de cercle dans les airs et fut précipité au sol avec une force démultipliée. La violence du choc broya son crâne sur le coup.

Il navait pas dû sécouler plus dune minute pour les autres. La milicienne était toujours aux prises avec le mage délite, même si elle semblait avoir le dessus. Il lui prêta main forte, et en trois passes darmes la tête de leur adversaire roula sur le sol, baignant son habit de rouge. Lombre fluette de deux enfants vêtus de noir se saisit du corps et le porta vers la cité, comme dautres lavaient fait pour le premier cadavre. Wilhelm ne leur accorda aucune attention, sachant très bien que, même morts, ces mages seraient précieux à lOrdre nécromantique de Héraut. La jeune femme lui lança un dernier regard, reconnaissant et fraternel, et sen retourna vers larmée ennemie. Dans un poudroiement sonore, le milicien disparut.

Par Lars Sylrus le 19/1/2002 à 16:53:02 (#744138)

(*sort sa banderole : Acyde's Fan Club*
*l'agite comme un malade*
*rien qu'avec le vent, fait remonter le post ;)* )

Par Azulynn le 19/1/2002 à 16:56:45 (#744162)

(*adore* *s'incrit au fan club* :amour: :amour: )

Par Isis le 19/1/2002 à 17:04:51 (#744229)

:lit:

Par MortifeR le 19/1/2002 à 19:45:20 (#745305)

oh yé
:lit:

Par Snoopy le 19/1/2002 à 23:26:20 (#746704)

:lit: :)

*hop*

Par Arken le 20/1/2002 à 1:51:20 (#747691)

Lars, on signe ou pour etre membre ?

Par Acyde le 20/1/2002 à 4:30:09 (#748187)

(Dites, c'est pas un peu ringard les fan-club ? ;)

Je repasserai un de ces jours pour écrire une suite, surtout pour ceux qui ont manqué des épisodes et qui ne doivent pas savoir qui est Wilhelm, ce qu'est Nor et de quelle guerre il s'agit. ;))

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