Ah la passion… C’est la vision la plus répandue de l’amour, celle que célèbrent poèmes et chansons.
Par exemple, a très connue « Belle », de la comédie musicale Quasimodo. Pourtant, à mes yeux, la passion n’est pas de l’amour. C’est du désir, c’est du besoin, tout cela avec une grande intensité, un intensité obsédante. Mais la passion est quelque chose d’égoïste, car tourné vers soi . On veut être avec l’être aimé, on veut faire l’amour… On veut, on veut, on veut…
Pour moi l’amour est le contraire de la recherche de ses besoins. L’amour, c’est orienté vers le bonheur de l’autre, pas le sien. Dans l’idéal, toujours pour moi, deux êtres sont heureux et équilibrés en menant une vie sans couple, ils n’ont pas besoin de cela. Puis ils se rencontrent, ils s’aiment, et ils vivent leur amour ensemble parce qu’ils le choisissent, pas parce qu’ils ont besoin d’amour ou besoin de l’autre.
Alors, pas de passion ? Si, pour lancer l’amour, c’est un excellent ferment. Puis des passions communes, c’ets un excellent ciment. Mais pas la passion comme élément essentiel, non.
Je l’ai déjà posté ici, mais pour moi, la vision de la relation amoureuse idéale ressemble à celle évoquée par Gibran :
Vous êtes nés ensemble, et ensemble vous serez pour toujours.
Vous serez ensemble quand les blanches ailes de la mort disperseront vos jours.
Oui, vous serez ensemble même dans la silencieuse mémoire de Dieu.
Mais laissez l'espace entrer au sein de votre union.
Et que les vents du ciel dansent entre vous.
Aimez-vous l'un l'autre, mais ne faites pas de l'amour une chaîne.
Laissez le plutôt être une mer dansant entre les rivages de vos âmes.
Emplissez chacun la coupe de l'autre, mais ne buvez pas à la même coupe.
Donnez à l'autre de votre pain, mais ne mangez pas de la même miche.
Chantez et dansez ensemble et soyez joyeux, mais laissez chacun de vous être seul.
De même que les cordes du luth sont seules pendant qu'elles vibrent de la même harmonie.
Donnez vos cœurs, mais pas à la garde l'un de l'autre.
Car seule la main de la Vie peut contenir vos cœurs.
Et tenez-vous ensemble, mais pas trop proches non plus :
Car les piliers du temple se tiennent à distance,
Et le chêne et le cyprès ne croissent pas à l'ombre l'un de l'autre
Voilà, dans l'idéal, ce que je voudrais.
Bien sûr, l'idéal n'existe pas.