Missive pour Tessa

Par Siana McGregor le 12/1/2002 à 23:54:33 (#708088)

Grâce à l'intervention de Ghorghorbay et aux incantations de Dagaorix, la jeune fille, si elle était encore trés faible, se sentait bien mieux.

Déjouant la surveillance accrue dont elle faisait l'objet, la jeune fille décida d'aller rechercher des traces de son tonton Vermine dans cette forêt qu'il affectionnait tant.

Trébuchant, vacillant, vaillamment la jeune fille se dirigea vers le fameux arbre, témoin des émotions de Vermine.

Serrant le tronc de l'arbre du peu de force qui lui restait, Siana murmurait la bouche collée contre son écorce:

- Dis moi où il est...
Tontoooooooooooooooooooooooooooonnnnnnnnnnn tu me manques....

D'énormes larmes coulaient de ses yeux, de gros sanglots la collaient un peu plus sur le tronc du vieil arbre qui frémissait sous cet assaut.

Tombant à genoux, épuisée, éplorée, la frêle paladine remarqua soudain un parchemin jauni sous un rocher au pied du vieil arbre.

S'installant du plus confortablement qu'elle le pouvait, la jeune fille déchiffra le parchemin.

Ma petite nièce
Tu sais qu'il y a deux personnes qui comptent pour moi plus que tout au monde. Et tu dois me promettre de ramener cette lettre à Tessa car si tu es en train de me lire c'est que je suis loin de vous.
Je veux qu'elle sache tout ce que j'ai sur le coeur, tout ce qu'elle a éveillé en moi et tu es la seule en qui j'ai confiance pour qu'elle ait cette lettre en main propre.

Ma petite nièce, j'espère te revoir, vous revoir tous bientôt

Tonton Vermine

Péniblement, la jeune fille se remit en route vers le Temple.

Se dirigeant directement vers la chamobre vide de Tessa, elle déposa le parchemin sur son oreiller, le déroulant sur toute sa longueur.


Tessa, la belle que j'aime depuis des lunes
Tessa, le petit colibri, oiseau diurne
Tu es la Bréhanite, courageuse et fière de mes rêves
Je t'écris ces quelques lignes malgré les caprices la verve.

Durant toutes ces longues années
Quelque soit l'adversité, le danger
Personne n'arrivait à t'impressioner
Ou à te faire trembler, te détourner
Même quand ton esprit se mettait à douter
Tu te resaisissais rapidement grâce à ta pensée
Ou bien que Brehan était là pour te guider.

Tu occupes mon esprit toujours
Aussi bien la nuit que le jour
Je trouverais le vrai amour
S'il le faut j'attendrais mon tour

Je suis ni un Cresus, ni un Apollon
Durant toutes ses diverses saisons
Je pensais comment te faire entendre raison
A présent j'ai pris ma décision,

Malgré mon âme brehanite
Je suis guère bête
Car je t'aime

Mon coeur t'appartient
Tout ce que j'ai est tient

Ô mon petit colibri, j'aimerai tant m'unir à toi,
Acceptes-tu de devenir mienne et moi tien ?

Vermine Ark

Puis la jeune fille se retira dans ses appartements et s'effondra sur son lit.

Par GhorGhorBay le 13/1/2002 à 17:41:14 (#711681)

Veux savoir si son frère et sa soeur se marieront... :lit:

Par Tessa le 14/1/2002 à 10:49:50 (#714872)

Elle avait essayé de trouver ce fameux démon qui avait pris possession de Vermine, en vain. Insaisissable, usant de malices, ce dernier s'était soustrait à toutes ses tentatives pour le trouver. Elle n'avait pu constater par elle même ce que ses frères et soeurs du clergé avait pu lui apprendre. Plus inquiétantes encore étaient les autres comportements étranges, et les craintes qu'on pouvait deviner dans les regards. Combattre un adversaire ne pouvait guère inquiéter un bréhanite, mais combattre ces hommes, ces frères, possédés par des démons inconnus, pouvait être une épreuve bien plus dure que les plus éprouvantes batailles...

Le sanctuaire de Brehan était calme, comme si une douce langueur s'était abattue sur lui. De nombreux guerriers étaient partis pour l'ile de Stoneheim, pour prêter main forte aux centaures qui connaissaient apparemment quelques soucis avec les guerriers skraugs d'une tribu voisine. Si quelques échos de combats, d'entrainements perturbaient encore le silence, ils n'étaient en rien comparable à la clameur qui résonnait d'ordinaire dans ces halls de pierre. En quête de repos après cette longue journée, Tessa se dirigea vers l'aile réservée aux membres du clergé. Elle y avait une petite chambre à présent, une petite pièce fonctionnelle avec un mobilier simple mais robuste, où elle pouvait se reposer quand elle passait au sanctuaire.

La guerrière poussa la porte de la chambre, puis la referma doucement derrière elle. La clarté du jour déclinant, elle ralluma la torche qui servait à éclairer la pièce. Et son regard de posa sur le lit, où un parchemin était déplié... Lentement, elle prit le parchemin entre ses mains pour l'approcher de la lumière, comme pour s'assurer qu'elle ne se trompait pas. Elle avait reconnu l'écriture de Vermine, et les derniers évènements qu'on lui avait relaté revenaient à présent en sa mémoire. Sans perdre de temps, elle commença à lire les lignes qu'il avait écrite avec soin. Et elle savait, il ne l'avait jamais caché finalement...

Achevant sa lecture, les souvenirs l'assaillirent, cette première rencontre, l'arbre près du lac, et puis le sauvetage de Vermine, après la terrible histoire d'AtalanteS. A ce moment là, elle avait lu dans les yeux de Vermine cette détermination nouvelle, cette volonté de lui demander à nouveau, avant qu'il ne succombe à la fatigue et s'endorme. Ils avaient traversé bien des épreuves, et toujours il était resté fidèle à ses sentiments. Pourtant... Jamais la jeune femme n'avait pu répondre à cet amour, jamais elle ne s'en était sentie capable. Les épreuves l'avaient fait grandir vite, trop vite sans doute, et l'avaient arraché à l'enfance. Elle ne se sentait pas femme pour autant. Elle ne l'avait jamais caché à Vermine, même s'il ne voulait entendre raison. Il était prêt à attendre, le temps qu'il faudra lui avait il dit alors. Elle n'avait jamais voulu le faire souffrir, mais comment aurait elle pu lutter contre la franchise de son ami?

Une larme sur le parchemin. Elle essuya d'un revers de la main ses yeux humides, avant de s'assoir sur le lit, en tenant toujours la missive serrée. Que pouvait elle faire à présent? Partie prendre du recul, elle n'avait jamais eu les idées aussi claires, du moins le croyait elle. Vermine était un frère, un ami cher. Elle aurait mille fois donné sa vie pour le sauver, mais elle ne l'aimait pas. Non, elle ne saurait se tromper sur ses sentiments. Et la dure perspective de faire souffrir son ami lui arracha quelques sanglots de plus. Elle ne craignait guère d'affronter les démons, ou ces autres atrocités qui pourraient se dresser sur son chemin, mais elle redoutait bien plus ce regard franc et triste qu'elle ne manquerait pas de provoquer.

Elle resta un long moment assise sur le lit, le regard perdu dans le vague. La nuit était tombée depuis longtemps quand elle se releva enfin. En silence, elle quitta sa chambre, laissant la missive de Vermine froissée sur son lit. Et les ténèbres retombèrent sur la pièce.